Un paquebot dans les arbres

paquebotUn paquebot dans les arbres

Valentine Goby

Babel

Actes Sud (2016)

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Odile et Paulot tiennent un café à la Roche Guyon. Ils ont deux filles, Annie et Mathilde, et un garçon, Jacques. Entre Annie et Mathilde, ils ont perdu un fils, Pierre, alors âgé de 2 mois. Du coup, ils ont mis du temps pour se décider avant d’avoir Mathilde, puis Jacques.
D’Annie, on entendra peu de choses, on l’apercevra de loin en loin, elle vit sa vie, loin du reste de la famille, loin de la maladie et du malheur.
Mathilde est le « garçon manqué » de la famille. Elle court, saute, nage, escalade et n’a peur de rien. A 9 ans, elle se cache sous les tables du bistrot familial pour écouter son père jouer de l’harmonica. Son père, pour qui elle a une admiration sans bornes et un amour immense. Son père, pour qui elle est prête à tout. Cette histoire, c’est d’abord l’histoire de Mathilde. Son courage devant les problèmes qui s’accumulent, sa volonté de garder sa famille soudée, son obstination…

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Au début, j’ai eu du mal à accrocher à cause des nombreuses descriptions et juxtapositions. Mais très vite, j’ai oublié le style tellement le personnage est vivant, prenant, intéressant, « vrai ». Mathilde qui veut tout gérer, tout arranger, recoller tous les morceaux de sa vie que la maladie a éparpillé…

La sécurité sociale. Une chose banale de nos jours surtout quand on est salarié. Une chose normale, un droit, les soins gratuits ou presque. Et pourtant. Telle que nous la connaissons, elle n’existe que depuis 1945. Combien de gens, n’ayant pas cette fameuse sécu ne pouvaient se soigner ? Combien de gens aujourd’hui encore, n’ont pas accès aux soins ?

Un roman qui m’a beaucoup plu, beaucoup touché et un personnage que je ne suis pas près d’oublier.

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Un extrait : « Elle a garé sa voiture en lisière du bois. Elle a marché sous la pluie vers la façade griffée de branches, ne s’attendant à rien, je veux dire : à aucune image familière, à nulles retrouvailles.
C’est un saccage. Murs aux peintures dégradées du jaune pisse au noir. Béances noires des fenêtres et des portes. Parois défoncées criblées d’impacts. Couloirs jonchés de gravats, de cailloux, d’éclats de verre. Portes arrachées gonflées d’eau, tuyaux tordus, poutres affaissées. Mathilde Blanc parcourt la longueur du bâtiment, deux cent pas somnambules, elle les compte pour marcher droit, entre les canettes et les bouteilles aux tintements de mâts. (…) A un moment elle aperçoit l’escalier enroulé dans la tour. Elle avance, se place sous la spirale sans fin des rampes. Alors surgit de l’enfance la résille de verre qui habillait la tour, son éclat blanc à te fermer les yeux. C’est le premier mirage. Ils naissent un à un de fragments épars qui ouvrent le champ de la mémoire : un carrelage en damier – son père, sa mère, l’Amicale des malades vendent sur une table des bibelots faits main pour nourrir leurs gosses ; »

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Un article intéressant sur le paquebot, c’est à dire le sanatorium d’aincourt (avec photos)

De Valentine Goby, présenté sur ce blog : Kinderzimmer

IDISS – D’après le livre de Badinter

IdissAdaptation de roman
BD Ado/Adulte

IDISS

Richard Malka & Fred Bernard

D’après le livre de Robert Badinder

Rue de Sèvres (2021)

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1890 en Bessarabie (aujourd’hui la Moldavie). Idiss vit avec ses beaux parents et ses deux enfants. Son mari est au front, il se bat pour le Tsar. Il ne reviendra que 5 ans plus tard.

Pour différentes raisons, Idiss et son mari Schulim doivent quitter leur village, leur shtetel. Ils se réfugient à Paris où ils retrouvent leurs deux fils aînés, installés comme tailleurs dans le Marais. Idiss est heureuse, sa famille est réunie.

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A partir du livre écrit par Robert Badinter pour rendre hommage à sa grand-mère, Idiss, Richard Malka et Fred Bernard ont réalisé une BD très agréable à lire, malgré des moments difficiles. En effet, l’histoire commence en 1890, pour se terminer en 1943. Un exode, deux guerres, la maladie, la vie d’Idiss et de sa famille n’aura pas été de tout repos !

Un joli portrait d’Idiss clôt la partie BD. Une petite partie “documentaire” présente “Le droit antisémite et xénophobe pendant la seconde guerre mondiale” ainsi que les mesures allemandes à l’encontre des Juifs. Puis Fred Bernard nous raconte en quelques pages comment il a imaginé les personnages et les situations.

Le dessin, assez “enfantin”, rond et coloré, est très doux.

Une BD qui m’a beaucoup plu et que je vous recommande !

Les avis de : Mylène, Natiora, Stephie, Mamabookine

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Robert Badinter, né le 30 mars 1928 à Paris, est un homme politique, juriste et essayiste français. Professeur de droit privé et avocat au barreau de Paris, il se fait connaître pour son combat contre la peine de mort dont il défend l’abolition devant le Parlement en 1981. Wikipédia

Richard Malka, né le 6 juin 1968 à Paris, est un avocat français, connu notamment pour être l’avocat de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Il est aussi scénariste de bandes dessinées et romancier. Wikipédia

De Fred Bernard, auteur de BD et illustrateur, nous vous avons déjà présenté : Anouketh, Le pompier de Lilliputia, Anya et Tigre blanc, Ushi, L’histoire vraie de Siam l’éléphant, L’histoire vraie de Yen-Yen le panda géant, Le petit inconnu au ballon et dernièrement le magnifique King Kong ou encore Le secret de Zara

La BD de la semaine est en pause pour la période estivale

Une bd qui participe aussi au challenge sur la première guerre mondiale

De 14-18 à nous chez Blandine

Jane d’après Jane Eyre ♥

JaneRoman graphique

Jane

McKenna & Pérez

Glénat (2019)

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Inspiré par Jane Eyre de Charlotte Brontë

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Assez jeune, Jane a perdu ses parents. Elle est allée vivre chez la sœur de sa mère, une tante qu’elle connaissait mal. Une vie inintéressante et pas très heureuse. Du coup, Jane ne rêve que d’une chose : partir !

Elle se met à travailler sans relâche, économisant chaque centime. Un jour, elle décide qu’elle a assez d’argent pour partir à New York. Ayant toujours aimé dessiner, elle va s’inscrire dans une école d’Art.

Mais ce qu’elle a économisé jusque là ne suffira pas très longtemps, elle doit trouver un travail. Elle est embauchée comme nounou par un mystérieux homme d’affaires, Rochester. Il est veuf, très souvent absent et ne s’occupe guère de sa fille, Adèle. Jane va vite se lier avec Adèle, une enfant solitaire dans laquelle elle se retrouve.

L’appartement est immense, il y a des endroits où personne ne doit jamais aller (et forcément, du coup, c’est très tentant !!) Mais alors qu’elle prend goût à sa nouvelle vie, elle va découvrir un dangereux secret…

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Une très belle adaptation !

J’ai bien aimé le dessin, même si j’ai trouvé que Jane n’était pas toujours très reconnaissable (ceci dit, comme c’est souvent la seule femme, ce n’est pas très gênant !) La mise en page est variée, dynamique avec des cases de toutes tailles. J’ai bien aimé les couleurs aussi. Du noir et blanc au départ, des couleurs un peu tristounettes au début, puis plus chaudes, plus vives, plus passionnées au fil de l’histoire !

Bref, ça m’a beaucoup plu ♥

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Mon avis sur le roman Jane Eyre de Charlotte Brontë

Quelques planches à voir sur ce site

Le site de l’illustrateur (en construction, l’ancien ayant été piraté)

La BD de la semaine est en pause pour la période estivale.

Mais je continuerai à vous présenter mes lectures de BD tous les mercredis (et parfois d’autres jours aussi !).

Bergères Guerrières – Série jeunesse

BergèresSérie terminée (4 tomes)
Tout public

Bergères Guerrières ♥

Jonathan Garnier et Amélie Fléchais (ill.)

Glénat

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FAUVE JEUNESSE Angoulême (2022)

Le tome 4 a remporté le Prix BD Gest’ Art 2021 du meilleur album jeunesse

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T1 : La relève (2017) – T2 : La menace (2018) – T3 : Le périple (2019) – T4 : L’abîme (2021)

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Tome 1 : Molly n’a pas dormi de la nuit. Aujourd’hui, c’est la cérémonie de présentation à l’ordre des Bergères Guerrières. Et Molly attend ce moment depuis longtemps avec beaucoup d’impatience ! Accompagnée de son fidèle destrier, le bouc Barbe Noire, elle rejoint ses amies. Toutes ne sont d’ailleurs pas aussi ravies que Molly.

Les hommes du village ayant disparus depuis 10 ans (l’âge de Molly et ses copines), ce sont les femmes qui ont pris en charge la défense du village. D’ailleurs, dès le lendemain de la cérémonie, l’entraînement commence pour la sélection des futures Bergères Guerrières…

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J’ai vu passer cette série à de nombreuses reprises. Et je l’avais même feuilleté rapidement à la bibliothèque. Et puis… Je ne sais pas, ça ne m’attirait pas trop, j’avais peur que ce soit un peu trop “gnangnan”.

Mais j’ai quand même fini par faire confiance au bon goût de mes camarades de la BD de la semaine, et j’ai eu raison. Pour une bd “jeunesse” par contre, ce n’est pas toujours super gai. On y parle de guerre, de deuil, de gens obligés de fuir l’endroit où ils sont nés pour survivre. Et qui ne sont pas toujours bien accueillis ! Au fil des tomes, l’histoire devient de plus en plus sombre…

Heureusement, il y a beaucoup d’humour. Et les dessins ronds et très colorés aide à faire passer la pilule quand c’est un peu triste. Ceci dit, ça reste tout de même une BD d’aventure fantastique jeunesse.

Chaque tome se termine sur un bon gros suspense qui donne très envie de lire le suivant. Prenez donc les 4 tomes d’un coup, vous allez regretter sinon…

De l’aventure, de l’action, de l’amitié et de l’humour, que vous faut-il de plus ?

J’oubliais… C’est aussi très intelligent !

YaPaKeMoiKiLeDi (Que c’est bien !) : Enna, Bouma, Caro, Petite Noisette, Lasardine

Puisqu’on vous dit que c’est à lire…

Une dernière chose : chaque tome fait plus de 65 pages et le tome 4 fait même plus de 100 pages ! Bref, une grande et belle histoire.

Feuilleter quelques pages (site éditeur)

Le site de l’illustratrice

Ceux du scénariste : Blog 1Blog 2 (photographies)

Du même auteur, déjà présenté sur ce blog, la très jolie BD Momo

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