Naissance des cœurs de pierre : deux destins tragiques

Naissance des cœurs de pierre est un roman puissant, qu’on lit d’une traite et qui nous anéanti… en nous donnant envie de vivre et d’aimer !

NaissanceRoman pour adolescents
Rentrée Littéraire 2017

Naissance des cœurs de pierre

d’Antoine Dole

Actes Sud Junior, 2017

***

Il est rare sur ce blog de voir un livre en doublon. Avec Nathalie on s’arrange, on surfe, on se laisse la place… et puis il y a des livres, comme Naissance des cœurs de pierre, qui méritent deux articles. Parce que vous avez peut-être manqué l’avis de Nathalie, et qu’il serait vraiment dommage de passer à côté de ce livre !

Jeb, 12 ans, doit rentrer dans le programme. C’est la loi du Nouveau monde. Un monde sans guerre, sans violence apparente. Une injection, des pillules, et tout le monde vit dans le calme. Pourtant Jeb n’est pas convaincu. Inquiet,  peu sûr de lui. Il entretient des rapports étranges avec sa mère, puisque celle-ci ne montre aucune émotion. Difficile de se construire dans ces conditions. Ce qu’il va découvrir dans le programme va l’inciter à douter.
En parallèle, dans l’Ancien monde, on suit Aude, lycéenne. Harcelée, elle se réfugie dans les bras de Mathieu, surveillant.

Deux destins qui font frissonner tant ils sont tragiques. Deux enfances perdues, qui mettent en perspective la part des émotions. Nouveau et ancien monde, la solution ne semble pas satisfaisante.

Antoine Dole réussi le tour de force dans Naissance des cœurs de pierre de superposer deux destins liées en nous cachant l’essentiel. Quand a chute s’ouvre à nous, on ne peut qu’être rattrapé par l’horreur. On a du mal à caser ce roman qui se présente comme de la dystopie. Si les indices sont là peu à peu le lecteur ne comprend que tard, trop tard.

Deux histoires révoltantes, deux ados attachants, deux adolescents déchirés, délaissés, repoussés. Parfois un seul mot peut tout changer. Impossible d’en dire plus, j’espère même avoir su me canaliser, car Jeb, Aude, Niline… sont vraiment des personnages à découvrir.  S’il y a des l’amertume dans ecs pages, il y a aussi une étincelle, un espoir, une volonté de dire les émotions. Vivre, aimer, souffrir. Dire, pour vivre vraiment.

Naissance des cœurs de pierre est un roman puissant, qu’on lit d’une traite et qui nous anéanti… en nous donnant envie de vivre et d’aimer !

Quelques minutes après minuit #Cinéma Critique

Critique et Avis sur Quelques minutes après minuit, film adapté d’un roman de Patrick Ness

quelques minutes après minuitQuelques minutes après minuit

4 janvier 2017
Durée : 1h48
De Juan Antonio Bayona
Avec Lewis MacDougall, Sigourney Weaver, Felicity Jones

Synopsis :

Conor a de plus en plus de difficultés à faire face à la maladie de sa mère, à l’intimidation de ses camarades et à la fermeté de sa grand-mère. Chaque nuit, pour fuir son quotidien, il s’échappe dans un monde imaginaire, peuplé de créatures extraordinaires. Mais c’est pourtant là qu’il va apprendre le courage, la valeur du chagrin et surtout affronter la vérité…

L’avis de Lilou

Ce film est adapté du livre éponyme de Patrick Ness. J’avais adoré ce livre lors de sa sortie et appréhendais beaucoup le film. Mais j’ai vraiment été agréablement surprise par cette adaptation. La participation de Patrick Ness à l’écriture du scénario a sûrement permis de conserver l’âme du livre, et son objectif d’accompagner les enfants dans la compréhension des émotions survenant lors de la maladie ou la perte d’un proche.
L’acteur qui interprète Conor, Lewis MacDougall, a donné une prestation fantastique. On s’attache tout de suite et on voit toutes les émotions se dessiner sur son visage même si elles ne sont pas clairement exprimées : prévoyez les mouchoirs !
Tous les personnages sont bien travaillés, chacun avec sa psychologie et sa façon de faire face à la vie. Les adultes délaissent Conor en ne parlant pas avec lui de ce qui se passe, voir en lui mentant ouvertement, et en le laissant se refermer sur lui-même. Mais ils ne deviennent pas pour autant antipathiques, ils sont simplement eux aussi bouleversés par la situation.

Le géant, un arbre ancestral, va permettre à Conor de comprendre les réactions de ceux qui l’entourent, mais aussi les siennes et aussi de comment les exprimer. J’ai beaucoup aimé l’utilisation d’illustration pour ces passages liés au monde imaginaire de Connor. Ces illustrations réalisées par Jim Kay, illustrateur également du livre, donnent un côté encore plus onirique à ces récits.

C’est un magnifique film que je recommande aussi bien aux adultes qu’aux adolescents !

L’avis d’Olivia

Pour échapper à la maladie de sa mère et à sa solitude à l’école, Connor rencontre, quelques minutes après minuit, un “monstre”. Il lui propose de lui raconter des histoires afin de le divertir et en échange, le petit garçon devra lui raconter à son tour une histoire, son histoire. Les récits de ce “monstre” sont magnifiquement retranscrits à l’écran, avec des dessins et des transitions à l’aquarelle. Les personnages n’ont pas de visages ce qui permet au spectateur de projeter son imaginaire et de s’approprier les histoires. Bien que très simples, les morales qui s’en détachent sont magnifiques et profondes. Elles font réfléchir aussi bien petits et grands et ont un impact émotionnel très fort sur le spectateur. La limite entre le réel et l’imaginaire est très ténue, tout comme celle entre le bien et le mal.

L’acteur jouant Connor est excellent, on s’y attache tout de suite et on ressent et comprend les émotions qui transparaissent sur son visage même si lui n’arrive pas à les exprimer. Certaines scènes sont tournées à vif, c’est donc la réaction authentique de l’enfant qui transparaît à l’écran.

Connor réagit comme un adulte et sa mère comme un enfant, ne lui disant pas la vérité, elle lui fait encore plus de mal. Le film s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes avec des buts différents. Les enfants ressentent déjà toutes les émotions du film, mais ce sont les parents qui n’osent pas parler des sujets de la maladie, préférant tenir les enfants à l’écart de la vérité pour ne pas les attrister, mais c’est l’effet inverse qui se passe. Les adultes apprendront à parler aux enfants et ces derniers comprendront les émotions de la perte, le tout dans une grande douceur.

Un film à voir absolument (avec un paquet de mouchoirs) 

***

+ le roman de Patrick Ness, Quelques minutes après minuit, est édité chez Gallimard jeunesse. Nathalie vous en a parlé en janvier dernier, un coup de coeur pour elle aussi. Si vous la trouvez, préférez la première version, avec les illustrations, plutôt que la version poche ou l’édition du film !

+ Jim Kay, l’illustrateur, ça vous dit quelque chose ? Normal c’est aussi lui qui a réalisé les illustrations des nouvelles versions en album d’Harry Potter (toujours chez Gallimard!)

+ Retrouvez le film sur Facebook

 

 

Avez-vous lu ce roman ? Comptez-vous aller voir le film ? 

 

La bande annonce :

Challenge Albums – les sentiments dans les albums

Aujourd’hui premier rendez-vous de 2015 dans le cadre du Challenge Je lis aussi des albums, autour des sentiments !

Et c’est Nathalie qui vous propose aujourd’hui 4 albums autour de ce thème (et retrouvez en fin d’article les liens vers les articles des autres participants)

Peur et colère, deux émotions “négatives”

La colère

grosse-colereGrosse colère

Mireille d’Alancé

Ecole des loisirs (2004)

Robert a passé une très mauvaise journée. Il n’est pas de bonne humeur et en plus, son papa l’a envoyé dans sa chambre. Alors Robert sent tout à coup monter une Chose terrible. Une Chose qui peut faire de gros, gros dégâts… si on ne l’arrête pas à temps.

Un album que j’ai lu et relu avec mon fils (qui était plus boudeur que colérique d’ailleurs !) et qui nous faisait bien rire ! La colère semble vraiment “vivante” tellement la couleur est “chaude“. Et on comprend facilement comment chacun peut se laisser “déborder” par sa colère… Un classique à mettre entre toutes les mains !

 

Et aussi déjà présenté :

JeDéteste

 

Je détesteici

 

Pour en voir d’autres, une bibliographie sur les sentiments et émotions dans les albums réalisée par la Médiathèque de Malakoff.

 

La peur

 ♥ Scritch scratch dip clapote ! ♥

Kitty Crowther

Ecole des loisirs (2002)Scritch

Comme chaque soir, la nuit se couche sur l’étang. Et, comme chaque soir, Jérôme a peur. Papa lui lit une belle histoire puis l’embrasse. Maman vient lui faire un dernier câlin. Jérôme se retrouve tout seul dans sa chambre. Tout seul dans son lit, tout seul dans son coeur. Je crois que j’ai entendu un bruit… Qui fait “scritch scratch dip clapote” sous mon lit ?

Comme le raconte cette gentille petite histoire, la peur nait souvent de l’ignorance…
Cette petite grenouille entend le soir dans son lit, des bruits qu’elle ne reconnait pas, et du coup, elle a peur !
Le papa, venu, en désespoir de cause, dormir dans la chambre de son fils, comprend enfin ce qui effraie le petit : il l’emmène donc dehors pour lui montrer cette “bête terrible” qui fait “Scritch Scratch Dip Clapote” !!
Très drôle et très intelligent (et sans doute un moyen très efficace de rassurer un petit enfant….)

♥♥♥

Loup

Olivier Douzou

Editions du Rouergue (2000)

A partir de 3 ans

loup C’est l’histoire d’un loup qui met son œil, puis son autre œil, ses oreilles, son nez, ses dents puis sa serviette et…………… GRRGRR GRRRGRRRGRRR.  

Une toute petite histoire dont la chute fera rire les petits (et les grands !) après la “tension” de l’histoire… Qui ne se souvient pas de ce jeu “Loup y es-tu ?” Le loup met sa chemise, puis ses chaussettes… jusqu’à être totalement vêtu et il va se jeter sur quelqu’un pour le manger.

Ici on joue sur le même suspense, le loup met un oeil, puis l’autre puis une oreille… pour finir par manger… Qui ? ou Quoi ? Je ne vous le dirai pas !!

Mais lisez-le, c’est très drôle et les petits en redemandent !

 ♥ 4 albums que j’ai vraiment beaucoup aimé ! 

SignatureNat

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Place aux liens des autres participants du Challenge Je lis aussi des Albums :

De l’amour dans les albums [Nathalie]

Tous les bisous

Texte et illustrations : Pierrick Bisinski
Texte et illustrations : Alex Sanders

Âge : 0 à 3 ans

Collection : Loulou & Cie (10,70 €)  – Tout carton
Première édition à l’école des loisirs : 2001

Du gros bisou d’éléphant au tout petit bisou de fourmi, du bisou toutou au bisou chatouille, il y a dans ce livre TOUS les bisous !

Thèmes : Baiser / Câlin / Tendresse/Sentiments – Imagier

Un joli petit livre sur les bisous, du plus gros au plus petit.
Il est cartonné et solide (donc bien pour les petites mains ! Pas trop petites cependant, car il est assez épais et donc assez lourd).
J’ai bien aimé les couleurs, les dessins très simples et amusants et les enfants aimeront les onglets qui leur permettent d’aller directement à leur « bisou » préféré…
La couverture rose assez « flashy » pourrait faire croire que c’est un livre « pour les filles » mais non, je vous rassure, les p’tits gars aussi aiment faire des bisous !
C’est un livre que j’ai emprunté à ma voisine pour l’occasion et ses enfants l’aiment beaucoup, ils s’amusent à refaire tous les bisous !
Bref, en ces temps de jeux souvent violents, moi je dis que se faire des bisous, c’est chouette !!

Maman je t’aime

Winnie l’Ourson

Éditeur : Disney hachette
Date Parution : 12/08/2009
Collection : EVEIL

Âge : 1 an et +

Cartonné, petit format, couverture mousse à coins arrondis.

Petit Gourou est bien triste d’avoir oublié le cadeau d’anniversaire de sa maman.
Mais il ne sait pas encore que, pour Maman Gourou, un « je t’aime » et un gros câlin comptent plus que tout.
Bon autant le dire tout de suite, Winnie l’Ourson, je ne suis pas fan. Ceci dit, ici, le message est plutôt sympathique, car ce qui compte le plus pour la maman, c’est l’amour de son enfant.

J’ai moins aimé les « conseils » de petit Gourou à la fin du livre :
Une maman c’est formidable, si tu veux lui faire plaisir, sois gentil avec elle, dis à ta maman que tu l’aimes très fort (ok), offre lui de beaux dessins ou de jolies fleurs (pourquoi pas, sauf s’il arrache les jolies tulipes que maman a mis des semaines à faire pousser dans le jardin ! Arrgh !), ne lui désobéis pas et ne sois pas insolent (là on se demande si c’est un album ou un livre de morale !) aide la en rangeant tes jouets (je n’aime pas trop les conseils de ce genre, qui tendent à culpabiliser les enfants !)

Et puis les mamans sont bien assez grandes pour dire toutes seules à leurs enfants de ranger leurs jouets, non ??

La petite princesse qui boudait sans cesse

Ecrit par AlbénaIvanovitch Lair et Annie Caldirac
llustré par Aurélie Abolivier

Editions Tourbillon (2007)
Collection : Tam-Tam du monde (dès 6 ans)
Conte Thaï

Il était une fois, dans un pays lointain, un roi tout puissant et très riche qui vivait dans le plus beau des palais.
Malgré toutes ses richesses, le roi était malheureux, car sa femme, tendrement aimée, était morte.
Dorénavant, sa seule joie de vivre était sa fille.

Pour la rendre heureuse, son père comblait la princesse de cadeaux, rien n’était assez beau pour sa fille chérie.
Les caprices de la princesse étaient connus de tous. Chaque jour elle exigeait une chose nouvelle…

Un très joli conte (mais peut-on le classer dans les albums ? Je vous laisse juge) qui dit que parfois « trop aimer » c’est « mal aimer »… Le père de la princesse en cédant à tous les caprices de sa fille en fait une enfant désagréable et malheureuse… Mais c’est un conte et il finit bien ! (Ben non, je ne vous raconte pas la fin, où serait le plaisir de la découverte ?)

De jolies illustrations très colorées, une police de caractères assez grosse et une mise en page bien aérée en font un livre que les CP pourront lire « tout seul » en fin d’année.

+ Challenge Je lis aussi des Albums -n°4 et n°5

+ Un article dans le cadre du rendez-vous mensuel du challenge, ce mois-ci autour de l’amour !

cadeaumaestro