Juin : l’estime de soi, le harcèlement

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Challenge AlbumsMois de Juin Estime de soi – Harcèlement

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Dans une collection qui s’intitule “Je suis comme ça“, Mango Jeunesse propose plusieurs titres avec des personnages qui ne s’aiment pas ou qui sont différents des autres :

Gaston est mollasson – Jonas ne tient pas en place – Chloé ne fait que loucher – Ophélie est étourdie – Eliot zozote – Astrid est trop timide – Bénédicte se trouve trop petite – Timothée a les oreilles décollées – Gaëtan se trouve trop grand – Juliette n’aime pas ses lunettes et pour finir, celui que je vais vous présenter : Roberto se trouve trop gros.

Estime de soi Roberto

Roberto est un baleineau. Alors forcement, il est gros. Et tous ses copains se moquent de lui. On l’appelle “Bouboule”, on le traite de “monstre marin” ou de “balourd de mer”, bref tous les jours Roberto prend des kilos et tous les jours on se moque de lui. Il finit par s’éloigner de tous. Jusqu’au jour où ses “amis” on besoin de lui et de sa force…

Un petit album très mignon pour parler de la différence, du respect, de l’estime de soi. Les illustrations au trait simple et tout rond, très colorées sont très jolies.

Une collection que je découvre, un peu tard à priori, la plupart des albums ont l’air d’être épuisés (vive les bibliothèques et les boutiques d’occasion !) et c’est bien dommage car les autres titres ont l’air intéressant aussi.

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estime de soi ClaraClara est trop gourmande ! De Cécile Lavocat chez Magnard Jeunesse (2001)

Clara la vache se trouve un peu serrée dans sa robe. Et puis, quand elle regarde les autres dames, ou encore les magazines, elle trouve qu’elle est vraiment très grosse ! Elle décide donc de se mettre au régime… Mais ça la mine et tout le monde croit qu’elle est malade !

Les images sont rigolotes avec des couleurs vives bien pétantes et un dessin simple mais expressif. Un album complètement amoral qui dédouane totalement les gourmands !! Pourquoi j’ai lu ça, moi ? Une tablette de chocolat ? Ou ça ???

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estime de soi hérisson

Georges cherche un ami de Yoko Yamazaki et Yoko Imoto – Mango Jeunesse (2001)

 Georges, le petit hérisson est triste. A cause de ses épines, les autres ont peur de l’approcher et il n’a pas d’ami. Il n’est pas toujours facile de se faire accepter quand on est différent… Georges en deviendrait presque méchant tellement il est triste ! Une histoire très mignonne, bien servie par des illustrations douces aux couleurs pastels… Si douces que nous aussi on aimerait caresser Georges le hérisson !

Rikimini

Rikimini  Rikimini

Marie-Sabine Roger & Alexandra Huard

Casterman (2012)

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Rikimini est tout petit, Rikimini n’a pas d’amis chantent les enfants à l’école. Personne ne joue avec lui, alors il part des journées entières, à la recherche d’un ami. Il part dans la forêt lointaine, à côté de chez lui, près de la boulangerie. Les vacances arrivent, Rikimini sort de chez lui, et là, il trouve un ami : un gros doudours à qui il va pouvoir raconter plein d’histoires…

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Dès le début de l’histoire, on sent bien qu’il y a “anguille sous roche”, que l’histoire n’est pas claire. Un petit garçon qui part dans la forêt profonde, juste après le kiosque à journaux ?

L’histoire est très jolie, très douce et poétique. Et les illustrations d’Alexandra Huard sont tout aussi douces. J’aime beaucoup ce mélange de bouilles toutes rondes pour les enfants et de formes géométriques pour les montagnes et les nuages. Pas de couleurs vives cette fois-ci (sauf pour le bonnet et l’écharpe de Rikimini !) mais des couleurs pastels où le gris, le mauve et le marron dominent pour parler de l’hiver.

Une histoire qui parle d’amitié et du pouvoir de l’imaginaire. Une belle aventure !

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De l’auteur, Marie-Sabine Roger, on vous a déjà présenté A quoi tu joues ? ici et un bel album sur les préjugés et le sexisme.

De cette illustratrice, Alexandra Huard, dont j’aime vraiment beaucoup le travail, on vous a présenté : Tangapico, La chose et  La drôle d’idée de mon papa.

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Brainless

brainlessRoman pour adolescents
Science-fiction – Zombie

Brainless

de Jérôme Noirez

Gulf Stream, 2015
Collection Électrogène, 249 p.
9782354882488 – 16€

Brainless est un vrai roman de zombie, un roman gore avec des cervelles dès la couverture et des morts. Mais ce n’est pas que ça. Brainless c’est aussi un formidable récit croisé, très psychologique et qui chamboule notre regard sur les zombies… et sur les adolescents.

Une épidémie mystérieuse transforme certains adolescents, une fois mort, en zombie. Jason, notre héros, est l’un d’eux. Une mort peu glorieuse et le voilà ressucité, mais avec un traitement à base de formol pour ne pas ressembler à un cadavre. Dans sa petite ville sans histoire, pas facile de s’intégrer… et encore moins à l’école où Jason, surnommé Brainless, n’était déjà pas la star.

Ce roman est étonnant de sentiments et de rencontres. Alors qu’on imagine à la couverture un roman d’horreur, on va, dans ce récit, découvrir avant tout la psychologie de ce jeune ado zombie. A travers son expérience on découvre le regard des autres, la difficulté d’être différent – très différent ! – et en même temps ses histoires d’amour et d’amitié. Ces thèmes de la différence, du handicap, de l’acceptation de soi et des autres mais aussi de la violence sont très intéressants dans Brainless. Grâce à des narrations croisées, on découvre, en plus du point de vie de Jason, le regard de deux autres adolescents. Pas des zombies, non non, juste des adolescents classiques, mais avec un amour de la violence et de la mort absolument effrayant.

Si les personnages sont caricaturaux à souhait, volontairement, ils sont très intéressants et portent une critique de la société actuelle. De la science-fiction bien ancrée dans notre monde, avec des adolescents malheureusement réalistes… bien joué !

Et niveau Zombie ?

Nous sommes bien loin de récits comme The Walking Dead, où les zombies sont d’affreux décérébrés, à tuer à coup de machette. On se rapproche plus de l’idée de Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère, et retrouvé l’amour ou de J’ai embrassé un zombie, et j’ai adoré. Ici nous avons surtout affaire à des zombies qui continuent de penser, de marcher, de vivre… mais différemment.

L’explication scientifique est simple, peu poussée, un sydrôme, le SCJH. Pas de traitement, mais du formol pour rester en chair. Les zombies n’ont pas besoin de manger comme tout le monde, mais ils peuvent, lentement, réfléchir, et même éprouver des sentiments !

Alors que la couverture est une accroche pour les fans de récit d’horreur ou survival, le début du récit, avec ce zombie intelligent, peut s’avérer décevant… mais c’est là la force de ce récit, car on embraye rapidement sur un récit croisé qui nous glace les sangs, et un final bien trouvé qui plaira aux zombies-addict.

Alors, Brainless, on lit ou pas ? A quel âge ?

La plume acerbe et l’humour noir de Jérôme Noirez offrent à ce roman une certaine profondeur. Brainless est un savant mélange, qui fonctionne très bien, et permet une découverte intéressante, même exploitable autour du thème du Vivre ensemble en collège !
Une belle façon de commencer des lectures zombiesques, ou de proposer aux élèves des alternatives à the Walking Dead, trop violents pour le collège selon moi !

+ Le site de Jérôme Noirez

Le Teaser :

U – Solotareff

U de SolotareffU

Grégoire Solotareff

L’école des Loisirs (2006)

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Je vais me faire lyncher par les puristes, mais ça ne fait rien, je le dis quand même : je n’aime pas beaucoup les dessins (surtout les personnages en fait, j’aime bien ses décors !) de Grégoire Solotareff ! Par contre, j’aime beaucoup les couleurs qu’il emploie et je trouve ses histoires très belles ! Une de mes préférées : “Le diable des rochers” je ne sais pas combien de fois je l’ai racontée aux enfants celle-ci…

Bref, revenons à nos moutons, ou plutôt à notre licorne, U.

Mona, une jeune princesse dont les parents ont disparu, vit seule avec deux affreux. Un jour qu’elle est particulièrement triste, une jeune licorne, U, apparaît. Celle-ci lui propose de rester avec elle pour être son amie…

U la licorne

Une très jolie histoire qui parle d’amitié, d’amour et de la perte de certaines choses lorsque l’on grandit.

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Cet album est tiré d’un film d’animation réalisé par Grégoire Solotareff, Serge Elissalde et Sanseverino pour la partie musicale . Voir la présentation ici.

Et pour aller plus loin, un dossier de l’inspection académique de l’Yonne.

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Challenge Petit Bac 2016 chez Enna, 1ère ligne, catégorie LETTRE ISOLÉE