Blood Hollow – William Kent-Krueger

Thriller adulte – Rentrée Littéraire 2012

Blood Hollow

de William Kent-Krueger

traduit par Sophie Aslanides

Cherche-Midi, septembre 2012
9782749118413, 20€

Thèmes : policier, indien, Etats-Unis (Minnesota), médecin, shérif, mysticisme.

Aurora, Minnesota. Charlotte Kane, la fille d’une des familles les plus riches de la ville disparaît le soir du Nouvel An.

Blood Hollow est un agréable polar !

Lorsque l’adolescente Charlotte Kane disparaît pendant la fête du nouvel an Cork O’Connor, l’ancien shérif, se lance sur ses traces à travers le blizzard. Sans succès. Alors que la neige fond au printemps, son corps est retrouvé et la thèse du meurtre ne fait plus aucun doute. Son ex-petit-ami, un Indien est rapidement accusé. Cork pourtant reste persuadé que le garçon est innocent…

Une très bonne trame pour un policier avec surtout un très bon personnage. Cork, cet ancien shérif a bien du mal à raccrocher, mener l’enquête c’est son métier! C’est lui le personnage principal, celui qui sera pour nous le lien entre tous les protagonistes, qui ira vers les uns et les autres et nous permettra par ses pensées et ses souvenirs de mieux comprendre l’histoire de cette petite ville. Le racisme indien sous-jacent à l’accusation d’un jeune homme participe aussi à cette ambiance générale.

La première scène, dans la neige m’a totalement subjuguée et j’ai finalement regretté ensuite qu’on ne continue pas plus dans cette veine et cette idée… Mais l’ambiance d’une petite ville où tout le monde se connaît et cache des secrets que l’on a par la suite est très bien rendue. Les personnages forment une belle galerie, avec presque autant de suspects que de protagonistes.

J’ai pourtant été un peu déçue par ce roman contrairement à la plupart des avis que j’ai pu lire, car j’avais trouvé immédiatement le coupable. Sans douter en plus car chaque nouvel indice confirmait mon intuition même si je n’avais pas les cartes en main et que certains aspects ont su me séduire. J’avoue aussi que le rapport à dieu, très bien traité, m’a lassé dans ce roman. Je ne peux pas trop vous en dire mais tant les personnages religieux que les rapports à dieu des différents personnages étaient pour moi plus que je ne l’apprécie.

Ces quelques points négatifs n’ont pourtant guère contrarié ma lecture car j’ai dévoré ce livre d’un bout à l’autre, m’attachant aux personnages et surtout à cette petite ville, cette ambiance… De plus le suspense reste bien présent malgré tout et les rebondissements de l’histoire sont bien amenés, surprenants et imprévisibles. Le rapport à la nature, bien que secondaire, fait aussi partie intégrante de ce thriller haletant, difficile à lâcher.

J’ai envie de faire un petit retour en arrière pour aller lire les précédents récits de l’auteur, avec ce même Cork. En français on trouve Aurora, Minnesota.

+ Les billets de KeishaIrrégulière, Clara, George, 

+ Challenge 1% Rentrée Littéraire

+ Sur le site de l’éditeur

+ 1/5 Challenge Thriller de Liliba!

Une place à prendre – JK Rowling

Roman adulte – Rentrée littéraire 2012

Une place à prendre

de J.K. Rowling

traduit de l’anglais par Pierre Demarty

Grasset, 2012
9782246802831, 24€
disponible en numérique 

 

Bien sûr ce livre est écrit par la maman d’Harry Potter, bien sûr cela crée un tapage médiatique énorme, et plutôt négatif il faut bien l’avouer. Mais ce n’est pas parce qu’Harry Potter était une vraie bombe dans l’édition jeunesse qu’il faut automatiquement détruire ce nouveau roman adulte. Je suis donc passée outre les premières critiques…

La couverture, il faut d’abord parler de cette horrible couverture. On la voit partout, cette couverture jaune et rouge et à elle seule elle m’a presque donnée envie de renoncer à cette lecture. Je la trouve totalement impersonnelle, juste voyante, et je crois finalement que c’est là sa seule utilité, permettre un visuel très repérable en librairie… et supermarché. Il me semble aussi qu’elle correspond bien plus au public anglais et aux couvertures qu’on peut trouver outre Manche. Le “secret” qui a précédé sa sortie était aussi je pense entretenu par cette couverture très simple. Impossible de savoir donc à quoi s’attendre. J’avais tout de même parcouru l’avis de Stephie et je savais qu’il serait question d’une bourgade anglaise et d’une multitude de personnages. C’est à la fois tout à fait ça et tellement plus que cela.

On découvre donc sous la plume addictive de JK Rowling un petit village anglais, Pagford. Un village sans histoire en apparence, mais où chacun cache de nombreux secrets. Alors quand Barry Fairbrother meurt, la place à prendre au sein du conseil paroissial va devenir le sujet de toutes les conversations. Il faut savoir que Pagford est un petit village tranquille, situé tout près de Yarvil. Hors Yarvil a construit une cité (type hlm) aux Champs, un bout de terrain sur la commune de Pagford. Pagford doit donc accueillir à l’école les enfants de ce quartier défavorisé, et tous ne le voient pas d’un bon oeil. C’est la principale querelle au sein du conseil, certain comme Barry Fairbrother, notre mort, sont pour, d’autres comme Howard Mollison, contre. Cette lutte existe depuis déjà longtemps mais la mort de Barry remet tout l’équilibre en cause, et chacun va tenter de défendre ses idées, même avec des coups bats. Vous imaginez donc l’ambiance dans ce petit village où tout le monde se connaît ! Les secrets des uns et des autres refont surface peu à peu…

Ce sont surtout les femmes qui sont des personnages touchants et importants dans ce roman, des femmes fragiles, des femmes fortes, des femmes coincées à Pagford de gré ou de force qui luttent chacune pour une cause ou pour elle même. Ce sont ces femmes qui font la douceur et la force du roman, qui nous entraine de chapitre en chapitre. Car JK Rowling pour mieux nous faire découvrir tout ce petit monde nous propose une narration alternée entre les divers protagonistes, mais sur un temps réduit, ce qui nous permet d’appréhender toutes les relations, tous les liens entre les personnages.

Ces femmes que JK Rowling met en scène, adolescentes ou adultes, sont toutes attachantes. Samantha, Sukhvinder et Krystal a elle trois valent le coup de lire ce roman. Surtout Krystal, ce personnage clé du roman à son insu, cette adolescente enragée que Barry avait pris sous son aile. Cette jeune femme qui ne sait plus trop vers qui se tourner, qui s’occupe de son frère, qui vit une aventure plus sexuelle qu’amoureuse, qui plonge peu à peu. Les liens entre parents et enfants sont aussi complètement mis à mal, avec des variations entre les familles, et j’ai aimé cette variété qui propose un bon panel de ces relations : violence, déni, amitié, ignorance.

J’ai aimé ce roman, complètement, ses personnages, son ambiance, j’ai moi aussi habité Pagford quelques jours et j’ai été touchée. JK Rowling ne nous propose certes pas un nouvel Harry Potter mais elle sait toujours aussi bien nous décrire la société anglaise, elle sait toujours aussi bien aussi parler des relations entre les personnages, nous faire nous attacher à eux. C’est à mon sens une vraie réussite que ce pavé de près de 700 pages. Après quelques difficultés à vraiment rentrer dans ce roman, notamment à cause de tout ces noms anglais, je n’ai plus lâché ce livre et je l’ai littéralement dévoré.

Une place à prendre est un très bon roman de cette rentrée littéraire, avec une vraie histoire comme je les aime, poignante et touchante mais aussi une réflexion sur la société d’aujourd’hui. JK Rowling a un vrai don pour créer des personnages, attachants ou détestables d’ailleurs!

 “Suffisait-il que quelqu’un ait occupé une certaine place dans votre vie, et y laisse un grand vide en disparaissant, pour parler d’amour?”

  Une lecture commune organisée par Sandrine, avec : Catherine, Lystig,  SolennChaplum, Syl, Liliba, MangoNouketteEmma. (liens mis à jour au fur et à mesure)
+  Les avis de Mélo, Stephie, Argali, Plume, L’irrégulière, Mistymiaou

+Lu dans le cadre des matchs de la rentrée Priceminister (17/20)
ainsi que des challenges 1% Rentrée Littéraire et à la découverte de vos incontournables.

*_*_*_*_*

J’ai lu que certains avaient du prendre des notes pour s’y retrouver, j’avoue que ce n’est pas mon cas mais que j’ai aimé prolonger la découverte en me faisant, après coup, ce petit récapitulatif :

Les personnages d’Une Place à Prendre :

Les habitants de Pagford 

  • Les Fairbrother 
    Barry Fairbrother, notable qui meurt au début du roman
    Mary Fairbrother, sa femme
    leur 4 enfants, dont des jumelles Niamh et Siobhan, en lien avec Sukhvinder Jawanda et Krystal Weedon (équipe d’aviron)
  • Les Mollison (bourgeois)
    * Howard Mollison, l’ennemi juré de Barry Fairbrother, siège au conseil (et le dirige…), épicier
    Shirley Mollison, sa femme, elle aussi au conseil et tient le forum internet de Pagford. Fait du bénévolat à l’hopital.
    * Miles Mollison (leur fils), très proche de ses parents
    Samantha Mollison, sa femme, tient une boutique de lingerie
    leurs 2 filles, adolescentes, en pension
    *Patricia, soeur de Miles, ne vit plus à Pagford. Son amie Melly.
  • Les Price (milieu modeste)
    Simon Price, employé à l’imprimerie, s’arrange pour améliorer leur quotidien.
    Ruth Price, sa femme, infirmière, elle côtoie Shirley à l’hopital
    Andrew Price, dit Arf, leur fils, lycéen, ami avec Fats (Stuart Wall)
    Paul Price, leur fils
  • les Wall
    Colin Wall, proviseur adjoint du lycée, dit Le Pigeon par son fils et l’ensemble du lycée, ami avec Barry Fairbrother
    Tessa Wall, sa femme, conseillère d’orientation au lycée.
    Stuart Wall, dit Fats, leur fils. – Ami avec Andrew Prince, lien avec Krystal Weedon.
  • les Bayden – nouvelles arrivées à Pagford
    Kay, assistante sociale, à déménager à Pagford pour les beaux yeux de Gavin Hughes
    Gaia, belle adolescente, amie avec Sukhvinder Jawanda
  • Les Jawanda
    Vikram Parminder, chirurgien à l’hopital, très bel homme
    Parminder Jawanda, médecin généraliste à Pagford, au conseil où elle occupe une place importante. Amie avec Barry Faibrother, Ennemie d’Howard Mollison
    leurs enfants :
    Jaswant
    Sukhvinder, adolescente en mal être, amie avec Gaia Bayden
    Rajpal
  •  Gavin Hughes, célibataire endurci, notaire, il s’occupe de la succession de Barry Fairbrother. Lien avec Kay Bawden et les Fairbrother. Collègue de Miles Mollison.
  • Maureen, associée de Howard Mollison à l’épicerie

Les habitants des champs (un lotissement entre Pagford et Yarvil)

  • Les Weedon
    Terri, toxicomane, en cure de désintoxication
    Krystal, sa fille – lien avec Barry, Fats, Tessa.
    Robbie, son fils, 3 ans et demi. En lien avec Kay Bawden, assistante sociale.
    Nana Cath, la grand mère de Terri, grand soutien pour Krystal.
    Cheryl, la soeur de Terri et d’autres membres de la famille qu’on croise.
  • Dane Tully, Ashlee Meelor, Nikki et Leane – amis de Krystal

* en gras les personnages qui cherchent à prendre la place de Barry Fairbrother.

Prix Goncourt – Le sermon sur la chute de Rome J Ferrari

Comme vous l’avez peut être vu Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari a obtenu le Prix Goncourt 2012!

Mais les prix Goncourt, entre vous et moi, ce n’est pas toujours vraiment à mon goût. Qu’en sera-t-il pour celui-ci ? Afin de vous aider à vous faire votre propre avis avant de le lire j’ai réuni pour vous les avis des lecteurs du challenge 1% de la rentrée littéraire! 10 blogueurs déjà l’ont lu et partagent avec nous leur avis :

 J’ai choisi pour vous un extrait de leurs avis, mais je vous invite à aller lire leurs articles complets (en cliquant sur leur nom!)

Mélo

“Dès les premiers mots j’ai découvert une vraie plume d’une grande force qui m’a tout de suite accrochée, une sublime écriture travaillée et fluide en même temps, un vrai régal. […] Les quelques passages sur le sermon m’ont plutôt ennuyée mais finalement je conseille ce roman rien que pour cette plume de conteur magnifique, intimiste et touchante et puis pourquoi pas pour faire la connaissance de Saint Augustin, comme moi.”

Valérie 

“Malgré ce titre bien sérieux et bien pompeux, à mon avis, il m’est arrivé de sourire devant certaines scènes cocasses, comme celle de l’employée qui a pour coutume de caresser les parties intimes des hommes, ce qui “fidélise” les clients. Mais ce fut rare et même si j’ai aimé des phrases, je ne peux pas dire que j’ai aimé le roman ou alors, de manière inégale.”

Achille49

“Récit très poétique parfois long dans la recherche d’uen écriture quasi précieuse […] J’avoue m’être parfois accroché pour poursuivre cette lecture mais ne le regrette nullement.”

Chris

“Je ne suis pas enthousiaste. Je me demande si je suis passée à côté de quelque chose.
Certes, c’est très bien écrit mais je suis restée un peu sur ma faim et décidément que cette rentrée littéraire est sombre…”

Estellecalim 

“J’ai effectivement trouvé cette histoire intéressante. Elle promettait de belles heures de lecture. Malheureusement, ce roman m’a semblé un peu déséquilibré.”

Jérôme

“Comme toujours chez Ferrari, la langue est superbe, à la fois poétique et abrupte, et l’écriture, oscillant sans cesse entre un lyrisme maîtrisé et un vocabulaire des plus crus, reste d’une incroyable fluidité.”

Jostein

“Je suis assez perplexe après la lecture de ce roman. Nul doute que l’auteur a un grand talent d’écrivain, même si je n’apprécie pas forcément les phrases très longues qui appesantissent le style. Toutefois, je n’ai pas vraiment compris l’objectif du livre.”

 Pierre D. <3

“Premier coup de coeur de cette rentrée littéraire, “Le sermon sur la chute de Rome” est un texte lucide et brillant qui sait saisir une photo impitoyable du monde passé et actuel tout en gardant l’attrait d’un grand roman.”

Zazy 

 “Pour clore ce livre le sermon de Saint Augustin que Jérôme Ferrari nous rend si facile et agréable à lire. Il permet une focalisation sur la fin des mondes, la faillite des vies de Matthieu et Marcel, entres autres. Ce sermon garde toute sa modernité alors que, soi-disant, nous serions à la fin d’un monde.”

Sophielit

” Mais de ce projecteur que Jérôme Ferrari place sur les grandes et petites déchéances, on ne retient que la lumière.
 Un roman aussi vibrant qu’un chant corse.”

Yv
“je me suis attaché à l’histoire, aux personnages et surtout à la somptueuse écriture de Jérome Ferrari. Ses phrases sont longues, travaillées, permettent néanmoins de respirer de prendre des pauses. L’auteur excelle dans la tragédie, le sombre, mais la première partie de son roman est assez légère, voire même avec de vrais morceaux d’humour dedans, mais toujours avec distinction et un sens du verbe plus qu’évidents”

– Le sermon de la chute de Rome est publié chez Actes Sud –

Vous aussi vous avez lu Le Sermon de la chute de Rome, partagez votre avis avec nous!

Coup de Coeur d’octobre – Rentrée littéraire 2012

Les coups de coeur ont été relativement nombreux en août et septembre, place aux coups de coeur d’octobre (date de lecture/billet des participants et non pas de publication des livres!)

 

Si j’en ai oublié n’hésitez pas à me le signaler!!

dans le désordre, il faut fouiller un peu ;)

*** Les coups de coeur d’octobre ***

Aproposdelivre a eu 3 coups de coeur Home – Toni MorrisonCertaines n’avaient jamais vu la mer – Julie Otsuka et L’Embellie – Auður Ava Ólafsdóttir.

Clara : Claire Keegan à Travers les champs bleus et L’embellie d’Audur Ava Olafstottir (“L’Islande, ses paysages, et un coup de cœur pour ce merveilleux livre”)

Filou Swamplandia de Karen Russel et Brioche de Caroline Vié  et Comme au cinéma d’Hannelore Cayre 

Jackie Brown Home de Toni Morrison 

Sophielit Les Bourgeoises de Sylvie Ohayon  & L’amour sans le faire de Serge Joncour

Marion Moi et toi de Niccolò Ammaniti

Chris : Olivier Adam « Les Lisières »

Iluze : Harkness, Deborah – Le livre perdu des sortilèges, tome 2 : L’école de la nuit

Zazy : Christian Bobin l’homme joie

Nathan : Bras de fer

Petitsachem :   Ici, ça va de Thomas Vinau, Cinq ciels de Ron Carlson  et Maudite éducation de Gary Victor

Jérôme : Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari

Hérisson : La mafia du chocolat de Gabrielle Zevin

Misss-Bouquins : Anima de Wajdi Mouawad et Le Dernier Homme de la tour d’Aravind Adiga

Yv : Les immortelles et Dans l’oeil du schizo  et – Tous ensemble mais sans plus

Antigone : Les oubliés de la lande » de Fabienne Juhel

Awalie : L’école de la nuit » de Deborah Harkness

Eimelle : L’amour commence en hiver de Simon Van Booy

Nodrey : Inventaire après rupture, de Daniel Handler (jeunesse)

Valou : Prince d’Orchestre de Metin Arditi

L’article du ChallengeToutes les lectures