Il faut sauver Zoé d’Alyson Noël

Roman pour adolescents

Il faut sauver Zoé

d’Alyson Noël

traduit par Laurence Boischot

  Michel Lafon, 2014
9782749922171, 14,95€

          Ne vous fier pas au titre, il ne s’agit pas vraiment de sauver Zoé. Zoé est morte et c’est sa petite soeur, Echo, qui nous raconte sa vie, un an après. Avec son entrée au lycée, Echo doit faire face à de nouveaux regards curieux. Ses deux seuls repères, Abby et Jenay, comptent bien profiter de cette nouvelle année pour se faire de nouveaux amis et flirter. Echo se retrouve alors dans un tourbillon qui lui fait penser à sa soeur. Elle aimerait tellement lui ressembler…

Alors que Marc, l’ancien petit ami de sa soeur lui remet son journal intime, elle découvre peu à peu sa soeur sous un autre jour, ainsi que les amis qui l’entouraient.

Il faut sauver Zoé est un roman girly et touchant où les histoires d’amour et d’amitié sont mises au premier plan, cachant souvent des thème secondaires très intéressants.

Dans ce livre on assiste à l’évolution d’Echo, à sa façon à elle de “sauver Zoé” pour se sauver elle-même, et à son deuil. Si Echo et Marc sont deux personnages charismatiques, les autres sont en contrepartie un peu creux, à l’image de ce roman sympathique à lire mais dans la mouvance du deuil fraternel, qui était par exemple mieux traiter dans Love letters to the dead.

Un roman en demi-teinte, mi touchant mi léger, pour un thème difficile et de belles idées secondaires !

Si tu meurs, elle reviendra

Roman pour adolescents et adultes

Si tu meurs, elle reviendra

de Maud Tabachnik

Flammarion, 2014
Emotions, 187 pages
9782081308626, 13€

 

Si tu meurs, elle reviendra, est un roman pour adolescents atypique. Le personnage principal, Francis O’Mara, est un père éploré suite au décès de sa fille. Celle-ci a été fauchée par un automobiliste qui a pris la fuite. Il décide alors de tout faire pour retrouver le meurtrier de sa fille. Le retrouver et lui faire payer.

Entre enquête policière, road trip et roman psychologique, ce roman à l’écriture simple fait pourtant très adulte. Parce que cet homme, torturé, parlera plus facilement aux parents,  mais aussi parce que ses réactions et pensées sont dures. Pour autant je ne déconseille pas ce roman aux adolescents, mais je suis étonnée de sa place dans cette collection, qui nous a habitués à des titres profonds mais très adolescents.

Francis O’Mara est un personnage poignant et dur, qui ne renoncera devant rien pour retrouver l’assassin de sa fille, au péril de sa vie et de celle des autres. Un personnage adulte comme il y en a peu en littérature jeunesse, torturé, faible parfois, mais décidé et irrationnel. Un récit qui n’est pas sans rappeler les romans adultes, très noirs, que j’ai pu lire de Maud Tabachnik.

Un récit qui nous fait ressentir tout le froid du nord de l’Ecosse en hiver, et toute la douleur d’un père. Poignant.

L’homme-qui-dessine de Benoît Séverac

Roman policier et historique
Préhistoire
pour adolescents

L’homme-qui-dessine

de Benoît Séverac

Syros, 2014
9782748514445, 14,50€

L’homme-qui-dessine est un homme-droit, c’est à dire un homme de Neandertal. Son peuple s’éteint progressivement de maladie, Mounj parcourt donc la France, à la recherche d’une femme, mais aussi pour dessiner, cartographier ce qu’il voit. Son voyage le conduit dans les montagnes, où il est fait prisonnier par une tribu d’Hommes-qui-savent (Sapiens Sapiens) dont les chasseurs sont assassinés un à un. D’abord accusé il parvient à obtenir sept jours pour prouver son innocence en trouvant le coupable.

Son enquête va le mener à mieux connaître cette tribu et ses membres, à comprendre l’histoire des Hommes-droit de cette région… Et forcément, nous découvrons avec lui comment vivent ces hommes, dans leur immense caverne. Art, transmission du savoir, vie en communauté, règles, Benoît Séverac nous propose de découvrir ces hommes de la préhistoire, tout en nous confrontant à une peur toujours actuelle, celle de l’étranger.

Un roman habillement mené, à la fois très bien documenté mais pas trop documentaire, prenant grâce à l’enquête et touchant avec les liens qui se créent entre les personnages. L’écriture de Benoît Séverac, directe, permet de donner corps à Mounj, le héros, mais aussi de faire vivre les autres personnages avec beaucoup de justesses : c’est tout une société préhistorique qui s’étale sous nos yeux, détaillée par le héros qui vient lui d’un autre monde.

Un polar préhistorique, mais une histoire finalement très moderne, pour un voyage enrichissant !

 

Les avis de Fantasia, Faelys, Pépita

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Virtuosity de Jessica Martinez

Roman pour adolescents

Virtuosity

de Jessica Martinez

Hachette, 2012
Black Moon
320 pages, 16€

Carmen, 17 ans, est une virtuose. Extrèmement talentueuse, cette violoniste classique reconnue, qui a déjà remporté plusieurs prix et réalisée des tournées partout dans le monde, concourt maintenant pour le prix Guarneri.

Le roman commence sur une scène déstabilisante, où l’on voit Carmen au bord du gouffre. Puis les choses reprennent quelques jours avant le prix, et on découvre une jeune fille pétillante et heureuse. Rapidement, on sent tout son amour du violon, sa passion pour la musique, mais au détour des mots, on découvre ce qui lui pèse. Les béta bloquants qu’elle prend, de plus en plus, pour ne plus avoir peur, pour ne plus avoir les mains qui tremblent. L’emploi du temps milimétré par sa mère, les cours à domicile… et surtout l’inquiétude pour ce prix devant son plus grand rival, qu’elle n’a jamais encore rencontré Jeremy King.

Quand elle décide de l’attendre à la sortie de la salle de répétition pour jauger son adversaire et voir à quoi il ressemble, elle se lance sans le vouloir dans une aventure romanesque et touchante, qui va la conduire à tout reconsidérer.

Le lien qui se crée avec Jeremy King, toujours semé de doutes, notamment à cause de cette compétition qui les sépare, est le fil conducteur de ce roman. L’histoire qui s’écrit sous nos yeux nous donne mille hypothèses pour interpréter le prologue, mais finalement, c’est la surprise quand vient enfin la révélation.

L’adolescence de Carmen s’est déroulée presque sans elle, mais elle a envie de vivre comme les autres, de sortir, sans penser aux contraintes de la compétition. Un comportement qui est loin de plaire à sa mère… Si tous les thèmes sont traités avec une légerté générale, ce roman est un bonne façon d’aborter des thèmes souvent peu présents dans la littérature jeunesse, ce qui est déjà une bonne chose.

Un très beau roman, agréable à lire, sur le parcours souvent difficile de ces jeunes prodiges poussés par leur parent, au point de se perdre eux-mêmes !

+ L’avis de Pomme

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