Le jour où… BD Feel good en 4 tomes

jour   Et si vous cessiez d’avoir peur ?

BD “Bien-être”

Le jour où…

Beka – Marko – Cosson

Bamboo édition

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Tome 1 : Le jour où le bus est reparti sans elle (2016)

Le récit est ponctué de célèbres contes zen pour la plupart issu de la sagesse populaire.

Clémentine, pour différentes raisons, se trouve nulle. Pour essayer de trouver un sens à sa vie, elle rejoint un groupe de méditation dirigé par un grand Maître : Jean-Eudes. Malheureusement, lors d’une pause, Clémentine va aux toilettes et le bus repart sans elle. Elle va être accueillie par Antoine, l’épicier.

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Tome 2 : Le jour où elle a pris son envol (2017)

Suite à sa rencontre avec Antoine dans le premier tome, Clémentine s’est affirmée. Elle s’est lancée dans une belle carrière, elle a un petit copain, mais elle n’est toujours pas satisfaite de sa vie. Après une longue réflexion, elle n’y va pas par quatre chemins, elle vire son petit copain et décide d’aller passer le week-end chez Antoine…

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jourTome 3 : Le jour où elle n’a pas fait Compostelle (2018)

Dans ce 3ème volet, Clémentine a une nouvelle vie professionnelle, un nouveau copain, Sacha et elle est heureuse. Antoine lui propose de faire une randonnée un peu particulière. Au cours de cette marche, il va lui expliquer ce que sont les “aimanteurs” (influenceurs) et comment les éviter.

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Tome 4 : Le jour où il a suivi sa valise (2019)

Dans ce (dernier ?) tome, Guillaume suit sa compagne Solène dans un voyage méditatif à Bali, avec le grand Maître Jean-Eudes. Suite à une histoire de valises égarées, Guillaume va rencontrer un vieux balinais plein de sagesse et une “évaporée” japonaise. Cette balade imprévue va remettre en question sa vision du monde (et son sens de l’orientation !)

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Pour voir quelques planches du dernier tome, c’est par ici

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Des albums avec lesquels j’ai passé un très bon moment. Pas sûre qu’ils fassent autant bouger ma vie que celle de Clémentine par contre… Mais ça montre qu’il peut y avoir d’autres chemins, d’autres façons de voir les choses. Agréable et bienveillant ! Je ne suis pas sûre par contre qu’il m’en restera grand-chose dans quelques semaines, c’est très survolé et plutôt léger. Mais c’était une lecture très agréable. A acheter pour pouvoir la relire alors ?

Les avis des autres BD bulleurs : Mylène, Lasardine, Caro

Cette semaine nous sommes chez Noukette

Appelez-moi Nathan – BD

NathanQui suis-je ?

BD Ado/Adulte

Appelez-moi Nathan

Catherine Castro & Quentin Zuttion

Payot Graphic (2018)

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Lila est une jeune fille de 12 ans. Officiellement. “Elle”, aime jouer au foot avec ses potes et s’habiller comme son petit frère. De façon tout à fait naturelle, elle se comporte et s’habille comme ses copains. Alors le jour où ses seins commencent à pousser et que ses règles arrivent c’est le drame. Son corps la dégoute, elle se sent trahie. Et la colère monte. Que faire face à ce corps dont elle ne veut pas et qui ne lui correspond plus ?

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Au départ, je dois bien l’avouer, je n’étais pas super tentée par cette bd. Je n’ai jamais eu de problème avec mon “genre” et c’est un sujet qui me laisse un peu perplexe.

J’ai rencontré une fois une personne transgenre (lors d’un recensement il y a environ 30 ans) un homme habillé en femme. J’ai passé l’après midi avec “elle”, à l’écouter, c’était terrible de ressentir la solitude de cette personne, sa tristesse, son mal-être. Bref, c’est un sujet que je connais très mal en fait.

Mais après avoir lu plusieurs critiques très positives chez mes collègues de LA BD de la semaine, quand je l’ai vue à la bibli, je l’ai prise.

Et je ne le regrette absolument pas !

Les choses sont amenées graduellement et on comprend tout à fait le ressenti, le mal-être de Lila. Sa quête d’identité et son combat pour devenir Nathan, celui qu’elle est depuis toujours. On suit sa “métamorphose” et on apprend comment, concrètement, on peut “changer” de sexe pour retrouver son identité.

Même si c’est adapté d’une histoire vraie, on imagine bien que ça ne se passe malheureusement pas aussi “facilement” pour tout le monde.

C’est un sujet difficile mais il est traité avec beaucoup de douceur et de délicatesse. Et, à part la double page 52/53 que je n’aime pas (parce que pour moi ce serait une vraie perte !) les illustrations aux couleurs pastelles accompagnent avec finesse le propos.

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Un roman graphique qui devrait avoir sa place dans tous les lycées.

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D’autres avis : Les lectures de Caro, Noukette, Ça sent le book, Mes pages versicolores, Mes échappées livresques, Stephie

Cette semaine, nous sommes réunis chez Noukette

Au Ghetto de Varsovie nous avons combattu

ghettoSouvenirs du Ghetto

A partir de 12/13 ans

AU GHETTO DE VARSOVIE

NOUS AVONS COMBATTU

Éric Simard
Avec Marek Edelman

Coll. Histoire et Société
Oskar Editeur (2018)

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C’est une lecture commune avec Blandine

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Présentation de l’éditeur : Depuis novembre 1940, les troupes allemandes et leurs collaborateurs terrorisent, affament, humilient et déportent les Juifs du ghetto de Varsovie. Quatre habitants sur cinq sont exterminés en quelques mois…
Soudain, le 18 janvier 1943, retentissent dans les rues du ghetto les tirs d’une poignée de jeunes résistants juifs contre les soldats allemands venus effectuer une dernière rafle. C’est la première rébellion menée dans une ville européenne contre les occupants nazis. Tenue en échec, l’armée allemande se retirera et réattaquera trois mois plus tard avec une puissance de feu bien supérieure. Marek Edelman est un membre de l’état-major de l’insurrection. Il a alors vingt-quatre ans.

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 Ce livre est une fiction qui s’appuie sur des faits réels. Il se présente sous la forme de “pseudo-souvenirs ou témoignages” venant de plusieurs personnes qui parlent de Marek Edelman, combattant du ghetto. En une page, chaque “personne” qu’a connu Marek raconte comment il l’a rencontré ou à quelle occasion il a combattu avec lui. A travers ces très courts chapitres (1 à 2 pages) on a une idée de la vie terrifiante qu’on eu tous ces gens. La faim, la peur, le froid, la méfiance, l’horreur au quotidien.

Éric Simard explique comment il a réalisé ce “portrait mosaïque”.

“Les faits relatés dans ce livre reposent sur le témoignage de Marek Edelman (1919-2009), un des rares combattants ayant survécu à l’insurrection du ghetto de Varsovie. Ils ont été publiés juste après la Deuxième Guerre mondiale dans deux ouvrages : La vie malgré le ghetto et Mémoires du ghetto de Varsovie.”

Marek Edelman a écrit ces livres pour qu’il reste une trace de ses camarades de combats. 73 ans plus tard, Eric Simard fait ressurgir ces personnes (décédées) afin de lui rendre hommage.

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Un livre que j’ai trouvé intéressant, et avec lequel j’ai appris des choses (je ne connaissais pas les “tickets de vie” par exemple).

Mais si le fond m’a intéressé, la forme m’a quelque peu perturbée. Ces courts récits donnent une “forme” étrange au livre, un peu décousue (un côté “zapping”) et du coup j’étais plutôt “détachée” pendant ma lecture, pas vraiment émue. Ce qui, au fond, n’est peut-être pas plus mal vu les horreurs racontées !

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D’Éric Simard, déjà présentés sur ce blog : Martin Luther King, La femme noire qui montra le chemin de la liberté et Allô Jésus, ici Momo

Un livre qui était dans ma PAL depuis près d’un an…

Il participe donc au Challenge Objectif PAL d’Antigone.

Le ruban rouge de Lucy Adlington

Le ruban rouge est le récit poignant et lumineux d’une jeune fille à Auschwitz Birkenau, dans l’univers décalé de la soie.

le ruban rougeRoman historique pour adolescents dès 13 ans

Le ruban rouge

de Lucy Adlington

traduit par Catherine Nabokov

PKJ, 2018
326 pages
9782266278751, 16,90€

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Thèmes : couture, camp de concentration, seconde guerre mondiale, Auschwitz

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Le roman Le ruban rouge s’ouvre sur Ella qui court pour arriver la première pour le poste de couturière qui vient de se libérer dans la Maison de la couture. Elle lutte alors pour obtenir la place… En quelques pages on comprend qu’Ella et les autres ne sont pas simplement en train d’essayer de travailler. Elles essayent de survivre, à Birchwood (le petit bois de bouleau), plus connu sous le nom allemand de Birkenau. Auschwitz Birkenau, le camp de travail et d’extermination le plus tristement célèbre de la Seconde Guerre Mondiale.

Un univers de femmes, traitées pire que des animaux, qui luttent pour survivre. Ella est forte, travailleuse, douée de ses mains. Ella va coudre et apprendre comment fonctionne le camp. Souvent de la manière la plus dure qui soit, mais aussi à travers ses rencontres, Marta la chef de l’atelier, mais prisonnière comme elle, Carla, la Garde à qui elle coud de jolie robe ou encore Lily, la rêveuse Lily, toujours plongée dans ses histoires fantastiques. Et souvent Ella se demandera “Que ferait Marta ?”, ou “Que ferait Lily ?”; pour essayer de prendre la meilleure décision qui soit. Pour sa survie, mais aussi pour garder espoir, et rester elle-même.

L’horreur et l’espoir

Les horreurs s’enchaînent, les morts un peu aussi, souvent en toile de fond, comme si Ella vivait dans une bulle un peu protégée, loin des cheminées qu’elle ne peut pourtant pas ignorer… Et c’est sans doute la plus grande puissance de ce roman : l’espoir ! L’espoir à toutes les pages, même dans la souffrance, même dans les pires situations. Cet espoir qui permet à Ella de tenir au milieu de l’horreur. Le contraste entre ce milieu de la mode, les beaux tissus, les robes de soirées et les conditions de vie dans le camp, les baraquements, les cheminées… c’est fort. Très fort.

“C’est bel et bien un trésor d’ogre, récolté par des ogres modernes, des hommes d’affaires en costumes et uniformes. Au lieu d’un château ou d’un donjon de fées, ils ont construit une usine. Une usine qui transforme les individus en fantômes et leurs biens en profit. Pas moi. Ça ne peut pas m’arriver à moi ! Même si je n’ai plus mon cartable et mon joli pull en laine je suis toujours Ella. Pas question que je sois transformée en fantôme de fumée.”

Le Ruban Rouge est un récit, avec des personnages imaginaires, qui prend le parti de l’espoir, sans cacher l’horreur des camps. Avec Ella on va entendre cette souffrance, mais on va garder l’espoir. Le lecteur est entraîné dans cette lutte pour la survie, dans les année 44-45, avec l’espoir de la libération qui grandit mais ne semble jamais arriver assez vite.

De par la réalité qu’il dénonce, Le ruban rouge est bouleversant. Et pourtant l’espoir qu’il porte, celui de l’amitié, par ce beau lien du ruban rouge, permet d’en faire un roman lumineux. Parce qu’Ella est une adolescente forte et fragile à la fois, parce que les personnages secondaires sont puissants, tant dans leur amitié que dans leur haine. En questionnant le lecteur sur les valeurs de l’être humain, ce roman permet aussi de se dire qu’on ne sait pas comment on réagirait dans cette situation. Ni à la place d’Ella, ni à celle de Marta ou Carla. Difficile de comprendre, de ne pas voir l’horreur, et pourtant cette situation a existé, il y a eu des Ella, des Lily, mais aussi des Marta et des Carla.

Un détail intéressant permet de voir qu’il est facile de donner des étiquettes aux gens, moins facile de savoir ce qu’ils cachent vraiment : Ella prend l’habitude de donner des noms d’animaux aux gens qu’elle rencontre, ce qui permet de voir un peu mieux leur nature profonde, mais parfois le surnom se révèle trompeur, car la première impression n’est pas toujours la bonne.

Si la fin est belle, peut-être un peu trop, elle permet de garder cette notion d’espoir qui transcende le roman, de la sublimer, et d’en faire un espoir plus grand, celui que ce genre de situation ne puisse pas exister à nouveau. Un sentiment renforcé par le tour de passe passe de Lucy Addington : ne jamais donner le nom allemand, ne jamais donner de nom de religion. Comme si tout pouvait être transposé ailleurs, en un autre temps.

Le ruban rouge est un roman bouleversant mais lumineux, qui permet de faire vivre l’horreur des camps à travers la soie et l’espoir.

+ D’autres romans sur la seconde guerre mondiale :

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