Un ami en danger – Isabelle Giafaglione

Roman pour adolescents

Un ami en danger

Isabelle Giafaglione

Ed. du Jasmin, 2012
9782352840763, 14,00

 

Thèmes : Marseille, divorce, journaliste, enquête, sans papier, clandestin,

 

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A peine Alexis a-t-il mis le pied à Marseille qu’il déteste la ville. Des bagarres au fond de la cour au trafic de drogue, du racket à la criminalité organisée, des transports en commun au minuscule appartement où il doit vivre avec sa mère et sa tante, tout l’éloigne du confort auquel il était habitué avant le divorce de ses parents. Alors qu’Alexis découvre peu à peu la gentillesse et l’humour cachés derrière le sarcasme de ses camarades, sa vie bascule : l’un de ses amis, un jeune Moldave sans-papiers, disparaît.
Alexis découvre alors les difficultés et les menaces qui pèsent sur des immigrés en quête d’une vie meilleure, une réalité qu’il ne soupçonnait pas.

mon avis  critique

Alexis n’est vraiment pas fait pour vivre à Marseille, mais on ne lui laisse pas le choix. Suite à la séparation de ses parents il doit dire adieu au chic de son lycée français à l’étranger pour un lycée marseillais beaucoup moins accueillant.

La jeune maman qui fait la manche dans les couloirs du métro est venue volontairement à Marseille, elle, mais elle ne s’attendait pas à ça…

Alexis, fil conducteur de cette histoire va découvrir Marseille, se faire de nouveaux amis et se lancer dans une enquête journalistique qui conduira le lecteur à voir l’envers du décor. Cette femme croisée dans le métro, mais surtout son ami Moldave, recherché par la police, qui disparaît, voilà de quoi faire réagir Alexis. Les sans papiers, les réseaux clandestins, la détresse humaine. Des extraits de journaux rythment d’ailleurs la lecture, la rendant plus tangible encore.

Un roman poignant sur un thème intéressant, qui mêle vie marseillaise et amité. A découvrir et faire découvrir car le ton devrait toucher aussi les adolescents. Dommage tout de même que la couverture, comme souvent aux Editions du Jasmin, ne soit pas plus attrayante.

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Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

La ronde des livres – 3 albums

3 albums aujourd’hui dans cette ronde bimensuelle avec Liyah et Noukette

Le carambar sans “A” a un drôle de goût

“Depuis que papa a rempli sa grosse valise bleue, rien n’est plus comme avant.
Les bonbons ne fondent plus dans la bouche, les fraises sont flagada et le carambar sans a a le goût de la colère. Crmbr.”

Un album très beau, sur un thème pourtant difficile pour les enfants, la séparation des parents.

Extrait :
“Dans son jardin, maman cultive des plantes carnivores depuis que papa est parti. Je préfèrerais qu’elle arrose de ses larmes des haricots magiques. Mais non. Quand je lui propose de planter des soleils, elle soupire et me dit d’aller jouer ailleurs.
Ailleurs, comme papa?”

Beaucoup de poésie, tant dans l’image que dans le texte. On joue avec les mots, avec les bonbons, mais pas avec les sentiments. On sent la détresse de cette petite, sa tristesse et ses joies. Ce n’est pas un album tout rose, bien qu’il y ai de la barbe à papa. C’est un album qui sent bon le parfum de l’enfance, avec ses petits nuages et ses grands soleils. Pas de miracle non plus dans ce livre, ce que j’ai apprécié!

Un vrai coup de cœur pour cet album qui permet de parler de la séparation des parents, du départ de papa, un peu différemment!

Beigel, Christine / Hug Arnaud – Le carambar sans “a” a un drôle de goût.- Sarbacane, 2011, 9782848654157, 14,90€

Deux albums de la collection les bouts d’choux explorent le monde des Éditions Le Pommier pour continuer :

Je le reconnais

Un album qui commencent fort, puisque dès la première page on découvre… un hérisson : ) Découvrir, c’est le mot clé de cet album très intéressant! Une première image avec des animaux ou végétaux représentés de façon neutre, et avec un commentaire intriguant comme “Des pics qui piquent et pointent de partout ! Tiens, tiens, on dirait…”
Une approche intéressante de la nature, je regrette seulement qu’il n’y ait pas assez de pages !

PARK Ji-won / JARRIE Martin – Je le reconnais .- Le Pommier, 2010.- 12€

A quoi ça ressemble

Un peu le même principe que l’album précédent, mais avec des détails d’animaux (la queue du crocodile par exemple). Outre faire découvrir aux enfants des animaux, cet album (comme le précédent) permet de faire des liens, de montrer les ressemblances des choses dans la nature. Le point commun entre une vache et le ciel ? Une girafe et une ruche ? Une approche intéressante qui permet d’apprendre l’enfant à regarder, regarder le livre, ses détails, mais aussi la nature, avec un oeil nouveau.

LEE Mi-ai / JARRIE Martin – A quoi ça ressemble ?.- Le Pommier, 2010.- 12€

Chez Liyah cette semaine on découvre 3 albums qui mettent en avant l’amitié homme/animaux
tandis que chez Noukette c’est spécial Philippe Corentin

Et je vous rappelle que la saison 2 du challenge Je lis aussi des albums est lancé !
3/20 !

Le récap par participants, et celui par auteur !

Sois un homme papa de Janine Boissard

soisunhommepapa.gifSois un homme papa

Janine Boissard

Editeur : Fayard
Date : 14/04/2010
Pages : 307 p.
Prix : 19,90 €
ISBN
978-2-213-65165-1

 Roman

Thèmes : Famille, Divorce, Nature

Présentation de l’éditeur :
“Jean-Rémi et Olivia vivent à Neuilly avec leurs trois enfants, Cédric, dix-sept ans, Tom, douze, et Coline, trois. Un jour, Tom entend sa mère déclarer à son père qu’elle souhaite divorcer. Elle n’en peut plus de vivre avec un looser. Son boulot ? Jean-Rémi le doit au père d’Olivia. Et il stagne, lamentablement.
Jean-Rémi se laisse accabler. C’est pourtant par amour pour sa femme qu’il a accepté cet emploi qui allait contre sa vocation. De son côté, Olivia a tout prévu. Son mari continuera d’habiter le grand appartement avec leurs enfants, dont il aura la garde. Ainsi pourra-t-elle mener plus librement sa brillante carrière d’avocate internationale.”

Avis :

Depuis que je l’ai découvert à l’adolescence, Janine Boissard m’accompagne régulièrement, parfois par hasard,
presque toujours pour les vacances. Parce que son écriture s’y prête. Parce que je n’aime pas m’arrêter au milieu de ses livres. Parce que c’est un vrai moment de détente.

Sois un homme papa m’a une fois de plus comblé par rapport à tout cela. J’ai pris un grand plaisir à partager la
vie de cette famille, et surtout de Jean Rémi (dit Jean Rève) et de Tom, qui se partagent la narration. Une famille qui se sépare, une famille où tout le monde souffre

Une galerie de personnages surtout :
Une mère “qui porte la culotte” mais qui n’est jamais là.
Un père qui se laisse faire (par amour, puis par habitude), passionné par la nature.
Un aîné très ados, avec soirée, shit et vérou à la porte.
Tom, un peu perdu, pré ado sans histoire, sans trop d’ami, sans trop d’idée, mais avec l’amour des livres, et de son père.
Coline, la petite, qu’on croise, adorable. Toujours accompagné de Debbie, la nounou martiniquaise amoureuse de son île.
L’horrible chienne qui coule de beaux jours après avoir été une star.
Et tous les autres, les grands parents bobos (Le Général et CacQuarante), les grands parents natures, les bretons, les amis, les anciens, les nouveaux, les revenus, les voisins…

Et tout cela donne un roman plein de sensibilité, plein d’amour aussi, d’amour filial surtout, d’un père qui aime
ses enfants, d’enfants qui ne savent plus trop qui ils doivent aimer, l’un ou l’autre, aucun?

Le tout avec un petit air d’actualité, les familles recomposées, les pères mis sur la touche, des Iphone, FBI
portés disparus, Zizou ; mais aussi d’éternité, avec la figure emblématique de cet arbre, le Ginkgo Biloba.

Une fresque contemporaire, sensible, attachante, qu’on prend plaisir à lire, d’un bout à l’autre.

Un livre qui sort aujourd’hui !

La chronique de France Info : le livre du jour, avec Jeanine Boissard qui nous raconte le début de l’histoire, et nous explique la genèse de ce livre.

Ne pas tout dire

roman pour adolescents

Ne pas tout dire

de Shaïne Cassim

Grasset Jeunesse, 2000
Collection Lampe de Poche 

Constance, lycéenne spasmophile, angoissée, peureuse, myope et fille unique de parents divorcés semblent bien mal lotie dans la vie.Heureusement elle va traverser cette dure période qu’est l’adolescence entourée par sa mère (qui se remet difficilement du départ de son père), Noémie (qui oscille entre mensonge et chagrin d’amour car elle aime le même garçon que Constance) et Vladimir Illitchkov, le Pope de son quartier (pas de religion là dedans, ils se retrouvent autour d’un café au bar du coin les nuits d’insomnie…) Peu à peu on va voir Constance se noyer dans cette spasmophilie qui l’handicape… mais on la verra aussi devenir de plus en plus forte, surmonter ses peurs, assumer la nouvelle compagne de son père, aider à la fois sa mère et sa meilleure amie, et tomber amoureuse, avec des hauts, beaucoup, et des bas, encore plus…


 Extraits :
” Tout brillait au-dessus de moi. Trop. Le ciel était très étoilé. Les diamants scintillants semblaient à portée de main. J’ai tendu les doigts mais je n’ai rien attrapé. J’étais heureuse comme j’avais pu l’être parfois en Toscane _ des centièmes de secondes volées à la tristesse. J’ai regardé mes talons noirs, immaculés, ma robe de soie verte. J’en aurais ri. j’avais l’impression d’être déguisé en femme.”
” J’ai eu envie de me lever. J’ai enfilé ma robe de chambre et je suis sortie. […] Quelqu’un m’a heurté et j’ai poussé un cri.
_Excusez moi.
C’était le Pope. Il avait des poches sous les yeux et l’air fatigué.
_ Qu’est ce que vous faites dehors à cette heure-là?
_ Je suis insomniaque, a-t-il soupiré.
J’ai eu envie de rire et je me suis retenue à grand-peine.”

Une écriture intéressante, pleine de petites phrases douces et charmantes, qui accompagnent agréablement cette histoire. On s’attache très vite à Constance, on a envie de l’aider, de lui souffler d’avoir confiance en elle… Bien que ce soit une lycéenne, avec des préoccupations de cet âge (bac, cigarette, alcool et sexe -le tout abordé très pudiquement-) les collégiens peuvent apprécier ce livre.

Selon une de mes élèves : ‘j’ai pas pu le refermer avant d’avoir fini”