Quand j’étais déesse d’Irène Cohen Janca

Quand j’étais déesse

d’Irène Cohen Janca

Roman jeunesse, adolescents

Rouergue, janvier 2011
Dacodac
9782812601934, 7€

Thèmes : Déesse, Népal, Kumari, Famille, Amitié

“A quatre ans Rashmila est si belle qu’elle est élue déesse vivante du Népal. Un jour, elle est chassée brutalement du palais et renvoyée chez ses parents, des petits artisans. Rashmila, pourquoi n’es-tu plus la Kumari royale ? Quel est ton secret ?”

Mon avis :
J’ai lu ce roman plusieurs fois. Et plusieurs fois à haute voix. J’ai donc un regard assez particulier sur ce livre, et je connais aussi la réaction des élèves de 6ème face à cette histoire.
A ma première lecture je l’ai trouvé vraiment facile, et manquant cruellement de profondeur, voire parfois d’explication. J’aurais voulu plus d’informations sur le Népal, sur les Kumari, la vie quotidienne, les fêtes. Il y a certaines choses, il y a même une légende, mais cela semble un peu survolée. Par ailleurs les personnages sont assez peu détaillés, surtout les personnages secondaires. L’ensemble cependant est sympathique.

Sauf que voilà, mes élèves ne ressentent pas du tout ces manques! Ils apprécient cette histoire pour ce qu’elle est, sans trop se poser de question. Quelques rires à cause des nom des personnages ou des lieux, mais ils accrochent bien et attendent vraiment la fin avec impatience !

Alors c’est certainement un roman adapté à son public, qui fonctionne bien, et qui donne quand même des bases sur le Népal qui pourront donner au plus curieux l’envie de faire des recherches (comme moi!)

Quelques infos du coup sur les Kumari :
Ce sont des jeunes filles hindouistes, qui répondent à une série de critères physiques. Elles deviennent Kumari vers l’âge de 3 – 4 ans, et le reste jusqu’à leurs premières règles – c’est ce point qui me pose problème dans le livre, car il n’est pas évoqué, et cela parait bizarre vu l’âge supposé de la jeune fille… –

Ces jeunes filles bénéficient aussi, depuis peu, d’une éducation, mais les autres règles demeurent : elles sont vénérées, ne doivent pas poser le pied au sol, ne montrent pas leurs émotions…

Un article de libération sur la Kumari actuelle.

Attention l’article de Wikipedia sur le sujet me semble donner par mal de fausses informations… à vérifier par un spécialiste donc!

Photo : nepal-trek.com

 

Délirium de Lauren Oliver

Délirium

de Lauren Oliver

Roman adolescents, jeunes adultes Science Fiction (dystopie)

Hachette, février 2011
Black Moon, 451 pages
9782012021266, 18€

Thèmes : Amour, Dystopie, Famille, Liberté, Science fiction

Mon avis :

Lena est une jeune fille attachante, qui m’a permis de rentrer très rapidement dans ce roman pour adolescents. Pourtant ce monde est étrange… Un monde sans amour! A 18 ans, une petite opération, et c’est fini, plus jamais d’amour. Les couples sont formés sur dossier par les autorités… Brr ça fait froid dans le dos un monde pareil. Pourtant tous sont persuadés que l’amour est la maladie ultime… Mais tout ça fait suite à un évènement type chaos/fin du monde. Démarche religieuse et politique à la fois, elle semble convenir à tout le monde… Pourtant Lena a des doutes, sur elle d’abord, à cause de son histoire familiale, et puis sur l’amour…
L’histoire reprend des choses déjà bien souvent vues, mais le thème principal, autour de l’amour est original. On imagine sans trop de peine l’essentiel de l’action, mais on avance dans l’histoire avec plaisir, pour les découvertes, les informations que l’on glane, et parce qu’on espère!

On passe de bons moments en compagnie de Léna, mais aussi Alex (un jeune homme qui me plait bien!!) et Hana, sa meilleure amie.

Alors l’amour est-il une maladie si grave que ça… L’auteur a son parti pris, et moi aussi :) J’aurai apprécié que les personnages secondaires (notamment la famille) soit un peu plus développée, pour mieux sentir les transformations, mais j’ai trouvé l’ensemble convaicant.

Les dystopies sont à la mode cette année, et ce n’est pas pour me déplaire, car j’y trouve toujours beaucoup de plaisir! Mon seul regret ici ? La fin !

Toutes les infos et extraits, sur Lecture Academy

Infos fan :
25 mars : Chat Video avec Lauren Oliver
6 avril :  dédicace de Lauren Oliver à Paris – Virgin Megastore Champs-Elysées de 18h à 20h – jour de sortie de son deuxième roman : Le dernier jour de ma vie.

2012 : Le tome 2 de Délirium :  Pandemonium
2013 : Le tome 3 Requiem

Sans date : Le roman Délirium sera adapté au cinéma, les droits ayant été acheté par Fox 2000.

Trois baisers de Maïté Bernard

Trois baisers

de Maïté Bernard

Roman pour adolescents (dès 11 – 12 ans)

Syros (Tempo+), 2010
EAN 9782748509243, 5,95€
272 pages

Thèmes :  Allemagne, Amitié, Amour, Berlin, Famille, Homosexualité, Pédophilie, Prison,

Marie-Liesse vient de passer le bac (avec quelques années d’avance), et avec sa classe (son groupe scolaire de musique du moins) elle part passer quelques jours en Allemagne. Découverte de Berlin, Musique, et vie dans une famille allemande sont au programme.

Et effectivement nous allons découvrir Berlin avec elle, et j’ai vraiment apprécié cela dans le livre, cette façon de faire passer dans un roman moderne et une découverte moderne de Berlin toute l’histoire de cette ville qui garde les traces d’un mur terrifiant.

Pourtant ce roman n’est pas historique non plus, et c’est avant tout la vie, et les relations qui sont décryptées ici. A travers 3 baisers, bien différents les uns des autres. A travers trois relations, voulues ou non…

Ce sont des thèmes durs qui sont abordés sous l’étrange sentiment de légerté de ce roman pour adolescents. Des thèmes qui touchent les adolescents bien sûr, et qu’on croise en littérature jeunesse, mais j’ai aimé le traitement qui peut paraître étrange, mais qui est cohérent avec la vie et l’évolution du personnage. Ces thèmes ? Prison, Homosexualité, Pédophilie, Séparation… mais contre balancés par la famille, l’amour, l’amitié…

Un ensemble étonnant, qui fonctionne bien. Et malgré ces thèmes et l’âge de l’héroïne, le livre peut sans soucis être lu par des 6ème-5ème, grâce à une écriture simple et agréable.

http://www.rue-des-livres.com/images/livres/200908/9782748508604.jpgA noter que ce roman est la suite de Un cactus à Versailles, mais qu’il n’est pas du tout nécessaire d’avoir lu cette première histoire. On retrouve seulement les même protagonistes, ce qui doit apporter de la profondeur à l’histoire :)
Les avis de Leiloona et Karine:) sur Un cactus à Versailles que je n’ai pas lu pour ma part.

Twist de Delphine Bertholon

Twist

de Delphine Bertholon

Roman

J’ai lu, 2010
9782290016152, 8€

Thèmes : enlèvement, écriture, séquestration, famille, enfance
 Un roman fascinant sur l’enfance, l’attente, l’enfermement – et toutes ces stratégies que nous inventons pour nous libérer, chacun à notre façon.

Mon avis :
3 regards croisés pour un roman très touchant :
Celui de Twist tout d’abord. Madison, 11 ans est enlevée et séquestrée. Elle tente de garder la raison et l’espoir en écrivant dans des cahiers.
Celui de sa mère aussi, à travers les lettres qu’elle lui écrit, et qu’elle garde, faute de pouvoir lui envoyer, mais qui disent tout son espoir.
Et celui de Stanislas, professeur de tennis de Madison, dont elle était amoureuse, et qui veut devenir écrivain.

C’est trois voix se croisent et se construisent, en décalé mais pourtant en parallèle. Et nous entrons donc dans une histoire effroyable, celle de cet enlèvement. Sous la plume de Madison c’est toute sa vie dans cette minuscule pièce en sous-sol que nous découvrons, et avec l’horreur, la folie de son tortionnaire, pourtant gentillé… Des pages et des pages qui dressent un aperçu de son enfermement, de sa souffrance, de son envie de liberté. Pourtant on est bien loin d’être dans l’horreur total, car Madison est finalement bien traitée par son ravisseur, presque trop même parfois. Le portrait qu’elle nous en dresse n’est pas effrayant d’ailleurs… et tout cela m’a amené à une grande incertitude, que je révèle même si ça spoile un tout petit peu (pardon!)… en fait Madison écrit dans ses cahiers, mais nous apprenons à un moment que des pages ont été arrachées, et je ne sais pas, j’ai un sentiment de malaise, comme si le syndrome de Stockolm qu’on croise dans le livre n’était que la face visible de l’iceberg… j’ai hâte d’avoir l’avis de ceux qui ont lu le livre et de débattre avec eux, car j’hésite finalement pour mon jugement final.
J’ai aimé la lecture de ce livre, j’ai tourné les pages très rapidement, j’ai dévoré la fin, pourtant plusieurs points me gènent. L’histoire de Stanislas déjà, bien qu’elle ait son explication n’a pas réellement su m’intéresser et c’est bien pour l’histoire de Madison que j’ai dévoré ce roman. Ce personnage ne m’a pas vraiment inspirée ! Par contre Madison et ses mots à demi parfois, avec son caractère bien trempé et ses inquiétudes m’a beaucoup touché. Mon personnage chouchou reste cependant la maman, car à travers ses lettres on découvre toute la souffrance, et tout l’amour d’une mère.
Au final j’ai eu un sentiment de légèreté trop prononcé dans le traitement de ce sujet, mais sans parvenir à définir ce que cela cache : volonté de l’auteur de ne pas faire un livre trop dur, ou libre appréciation de ces pages manquantes… Pourtant j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre, et j’ai été ému par certains passages!

Les petits plus :
– Twist, parce que c’est le surnom de Madison, donné par son grand père, photographe
– J’adore la couverture de cette édition de poche
– Merci à Delphine Bertholon pour l’agréable discussion que nous avons eu au Salon du Livre de St Etienne…. j’avais bien dit qu’il me faudrait quelques mois avant de le lire !

Une lecture commune avec Val, Canel et Ln ! Et je cours lire leur avis car je suis comme souvent bonne dernière :)