La différence invisible – Bd adulte

AutismeLa différence invisible

Julie Dachez (scénario)

Mademoiselle Caroline (adaptation, dessin et couleur)

Sur une idée et avec la participation de Fabienne Vaslet

Préface de Carole Tardif et Bruno Gepner

Delcourt/Mirages (2016)

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Marguerite a 27 ans. Tous les matins, elle part travailler à la même heure, suit le même trajet, passe dans les mêmes magasins. De 8h à 9h, elle est seule au travail, il n’y a pas de problèmes. Mais à 9h, la foule de ses collègues arrivent et là, on sent un malaise. Du bruit, beaucoup de bruit. Un sourire crispé quand certains de ses collègues lui disent bonjour. Au bout d’une heure et demi, elle n’en peut plus, elle part s’isoler dans les toilettes pour “respirer”. Un jour elle est convoquée dans le bureau du big boss. Il n’a rien à lui reprocher côté travail, mais il souhaiterait qu’elle s’intègre davantage, qu’elle déjeune avec ses collègues…

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Au départ, on ne comprend pas trop ce qui se passe. Marguerite est un peu bizarre, un peu solitaire, elle a ses petites habitudes… Mais au fur et à mesure, on comprend que c’est pire que ça. Elle est hyper sensible au bruit aux mouvements, aux odeurs… Elle ne comprend pas l’humour, les phrases à double sens.

Même si ce n’est pas la même chose, si vous avez déjà été dépressif, vous allez comprendre le calvaire de Marguerite : tout le monde lui dit de “se bouger”, sans se rendre compte des efforts terribles qu’elle fait déjà tous les jours !

Cette bd nous parle d’autisme. D’une forme particulière d’autisme, le syndrome d’Asperger.

Si vous vous êtes bien renseigné sur l’autisme, vous n’apprendrez peut-être rien. Mais vous pourrez toujours vous régaler avec les dessins, très sympas. Moi qui suis loin d’être une spécialiste, j’ai appris tout un tas de choses, car en plus de la bd, il y a aussi une partie documentaire très bien faite, même si on est un peu dégoûté quand on voit certains chiffres (20 % d’enfants autistes scolarisés en France contre 8o % dans d’autres pays… On ne peut pas dire qu’on soit en avance !)

Les deux dernières pages proposent des livres de référence, des témoignages, des livres pour enfants…

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Le 2 avril, c’est la journée de sensibilisation à l’autisme

Site de l’ANCRA (Association Nationale des Centres Ressources Autismes)

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Le blog de l’auteure

Celui de Mademoiselle Caroline

Les 4 premières pages sont visibles sur le site de l’éditeur Delcourt

L’avis de quelques blogs : Le Livroblog, Les lectures de Caro, Le bar à bd, Les chroniques de l’invisible

L’avis d’une personne qui est autiste asperger

La bd de la semaineCette semaine, c’est chez Mo’, du bar à bd !

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La petite casserole d’Anatole – Album ♥

Casserole La petite Casserole d’Anatole

Isabelle Carrier

Éditions BilbOquet (2009)

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Qui ne connaît pas l’expression “traîner des casseroles” ou “avoir une casserole au derrière“, expression qui veut dire que l’on est compromis dans une affaire douteuse ? Et je ne vous parle pas de l’actualité politique du moment… Bref.

Anatole, lui, n’a rien fait. Il n’est pas tout a fait comme les autres, c’est tout. Il traîne une petite casserole derrière lui. Il a des tas de qualités, mais bien souvent les gens ne voient que cette petite casserole qui l’encombre et dont il ne peut se débarrasser… Anatole se sent parfois très seul, fatigué, incompris. A cause de cette petite casserole, il doit faire plus d’efforts que la plupart des gens, mais personne ne s’en rend compte, alors des fois, il s’énerve ! Jusqu’au jour où il rencontre quelqu’un…

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Casserole

Un album qui parle en termes simples de handicap. Quel qu’il soit. Une chose qui fait qu’on est différend des autres, qu’on a du mal à faire certaines choses, qu’on doit faire plus d’efforts que les autres (sans pour autant que les autres s’en aperçoivent d’ailleurs…)

Des dessins et des phrases très simples pour montrer combien il peut-être difficile d’être différend et surtout incompris.

Et combien le regard et la bienveillance des autres sont importants !

Un petit album très parlant et très touchant qui aidera peut-être certains à avoir un regard différend sur le handicap, quel qu’il soit !

Sans être forcement un “bisounours” on peut souhaiter un peu plus de gentillesse et de bienveillance dans ce monde qui nous entoure…

(Et puis zut, j’assume, oui je suis une bisounours ou une baba cool, je préfère l’amour à la guerre et je ne vois pas ce qu’il y a de mal à ça !!)

Casserole

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L’avis de Blandine du blog Vivrelivre

 A partir de cette histoire, Éric Montchaud a réalisé en 2014 un court métrage d’animation de 6 mn qui a remporté le prix du public au Festival international du film d’animation d’Annecy 2014. Il a également été nominé aux Césars  du meilleur court métrage d’animation en 2015. Il a été sélectionné dans plus de 70 festivals.

challenge albums 2017

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♥ Dis-moi si tu souris #Roman Ado

Le récit de Parker, 16 ans, aveugle et orpheline. Un livre touchant mais pétillant !

dis-moi si tu sourisRoman pour adolescents

Dis-moi si tu souris

d’Eric Lindstrom

traduit par Anne Delcourt
Nathan, juin 2016
9782092563274, 16,95€
392 pages

Parker est aveugle depuis un accident de voiture. Son histoire est tragique, et la mort de son père ajoute au drame qui la touche. Pourtant Parker est une jeune fille volontaire, dynamique, qui compte bien dicter ses règles au petit monde qui l’entoure :

Les règles de Parker :
Règle n°1 : Ne jamais me faire de coups bas. Jamais. Encore moins en profitant de ma cécité. Encore moins en public.
Règle n°2 : Ne pas me toucher sans me l’avoir demandé ou, au moins, m’avoir avertie. Je ne le vois pas venir. Je serais toujours surprise et je risquerais de vous faire mal.
[…]
Règle n°4 : Ne pas m’aider tant que je ne le demande pas. Vous ne feriez que le gêner ou m’énerver.
Règle n°5 : Ne pas hausser le ton pour me parler. Je ne suis pas sourde. Vous seriez étonnés du nombre de fois où ça arrive. Si ça ne vous étonne pas, ça devrait.
[…]
Règle n°7 : Ne pas non plus parler à ma place. A personne, même pas à vous amis ni à vos enfants. Rappelez-vous que vous n’êtes pas responsables de moi.
Règle n°8 : Ne pas me traiter comme une gamine ou une demeurée. “Aveugle” ne veut pas dire “handicapé mental”. Pas la peine de me parler lentement ou avec des mots de deux syllabes. Faut-il vraiment que j’explique un truc pareil ?
[…]

Avec Parker, les choses sont claires, directes. Elle ne prend pas de gant pour dire ce qu’elle pense, ce qui lui vaut même une certaine réputation au lycée. Pourtant cette rentrée est particulière, et les choses ne vont pas se dérouler tout à fait comme prévu.

Elle change de binôme, de famille, de repères… mais elle reste tranchante ! Et surtout, pas question qu’elle arrête de courir, seule, tous les matins. Elle pourrait même rejoindre l’équipe du lycée ?

Dis-moi si tu souris est un roman qui permet de mettre en avant les ressentis d’une jeune aveugle, mais c’est surtout un vrai récit d’adolescence, avec histoires d’amour, d’amitié et de rancoeur. Un roman vif, qui permet un très beau moment de lecture, entre émotion et rire. Parker est l’héroïne parfaite, on s’attache, forcément…. et pourtant on a souvent envie de lui faire ouvrir les yeux (sans mauvais jeux de mots)! Le temps d’un roman, on partage ses baskets, grâce à la narration à la première personne, et on avance, les yeux mi-clos, dans son monde. On retient à grande peine ses larmes, mais on rit et on aime aussi avec elle. Au fil des pages on va la voir évoluer, se remettre en question, grandir et prendre conscience des autres.

Autour de Parker, de rares adultes, vraiment relégués dans un rôle très secondaire, mais d’autres adolescents. Ses meilleures amies, avec leurs propres histoires et défaut. Sa nouvelle binôme. Sa cousine, avec qui elle habite maintenant. Le charmant vendeur de chaussures qui se révèle être aussi un élève du lycée. Et puis Scott. Son ex meilleur ami, son pire ennemi…

Si le côté adolescent n’a rien de bien original, notre héroïne si particulière, avec sa volonté d’avancer dans la vie malgré sa cécité, rend Dis-moi si tu souris réellement à part, touchant, pétillant de vie ! A partager pour de jolis moments et une belle vision de ce handicap qu’est la cécité.

+ une bande annonce

+ Challenge YA#5

Brainless

brainlessRoman pour adolescents
Science-fiction – Zombie

Brainless

de Jérôme Noirez

Gulf Stream, 2015
Collection Électrogène, 249 p.
9782354882488 – 16€

Brainless est un vrai roman de zombie, un roman gore avec des cervelles dès la couverture et des morts. Mais ce n’est pas que ça. Brainless c’est aussi un formidable récit croisé, très psychologique et qui chamboule notre regard sur les zombies… et sur les adolescents.

Une épidémie mystérieuse transforme certains adolescents, une fois mort, en zombie. Jason, notre héros, est l’un d’eux. Une mort peu glorieuse et le voilà ressucité, mais avec un traitement à base de formol pour ne pas ressembler à un cadavre. Dans sa petite ville sans histoire, pas facile de s’intégrer… et encore moins à l’école où Jason, surnommé Brainless, n’était déjà pas la star.

Ce roman est étonnant de sentiments et de rencontres. Alors qu’on imagine à la couverture un roman d’horreur, on va, dans ce récit, découvrir avant tout la psychologie de ce jeune ado zombie. A travers son expérience on découvre le regard des autres, la difficulté d’être différent – très différent ! – et en même temps ses histoires d’amour et d’amitié. Ces thèmes de la différence, du handicap, de l’acceptation de soi et des autres mais aussi de la violence sont très intéressants dans Brainless. Grâce à des narrations croisées, on découvre, en plus du point de vie de Jason, le regard de deux autres adolescents. Pas des zombies, non non, juste des adolescents classiques, mais avec un amour de la violence et de la mort absolument effrayant.

Si les personnages sont caricaturaux à souhait, volontairement, ils sont très intéressants et portent une critique de la société actuelle. De la science-fiction bien ancrée dans notre monde, avec des adolescents malheureusement réalistes… bien joué !

Et niveau Zombie ?

Nous sommes bien loin de récits comme The Walking Dead, où les zombies sont d’affreux décérébrés, à tuer à coup de machette. On se rapproche plus de l’idée de Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère, et retrouvé l’amour ou de J’ai embrassé un zombie, et j’ai adoré. Ici nous avons surtout affaire à des zombies qui continuent de penser, de marcher, de vivre… mais différemment.

L’explication scientifique est simple, peu poussée, un sydrôme, le SCJH. Pas de traitement, mais du formol pour rester en chair. Les zombies n’ont pas besoin de manger comme tout le monde, mais ils peuvent, lentement, réfléchir, et même éprouver des sentiments !

Alors que la couverture est une accroche pour les fans de récit d’horreur ou survival, le début du récit, avec ce zombie intelligent, peut s’avérer décevant… mais c’est là la force de ce récit, car on embraye rapidement sur un récit croisé qui nous glace les sangs, et un final bien trouvé qui plaira aux zombies-addict.

Alors, Brainless, on lit ou pas ? A quel âge ?

La plume acerbe et l’humour noir de Jérôme Noirez offrent à ce roman une certaine profondeur. Brainless est un savant mélange, qui fonctionne très bien, et permet une découverte intéressante, même exploitable autour du thème du Vivre ensemble en collège !
Une belle façon de commencer des lectures zombiesques, ou de proposer aux élèves des alternatives à the Walking Dead, trop violents pour le collège selon moi !

+ Le site de Jérôme Noirez

Le Teaser :