La saveur des bananes frites : voyage en Haïti

La saveur des bananes frites, un roman jeunesse pour les collégiens autour de la tolérance, de l’intégration, et d’Haïti.

la saveur des bananes fritesPréparez vous à découvrir Haïti, sa gastronomie, mais surtout son histoire sombre, ses gangs, la terreur…. Dans la Saveur des bananes frites on assiste à un récit historique, dramatique, mais mené avec finesse et justesse.

Roman jeunesse, dès 10 ans

La saveur des bananes frites

de Sophie Noël

Magnard Jeunesse, 2017
9782210963672, 11,90 euros
disponible en epub numérique
157 pages
Illustrations : Aurelie Grand

 

Avec son frère aîné, Jude, Saraphina vit à Paris dans un foyer pour jeunes immigrés. Elle a toujours vécu à Paris, et elle aime sa vie au collège, même si elle rêve d’un beau logement dans la Cité Paradis. Grâce aux souvenirs de son frère, ses récits, elle va peu à peu découvrir la vie de ses parents à Haïti, dans d’autres cités. Et puis, sur les traces de leur père, ils vont devoir mener l’enquête, bien loin de Paris.

La vie dans les cités, ça lui plait bien, à Saraphina. Elle ne vit qu’avec son frère, mais elle a aussi un meilleur ami Malik, et une communauté soudée dans les logements sociaux où ils habitent. Malheureusement certains préfèrent vivre de trafic, et la vie de notre héroïne va s’en trouver chambouler.

La saveur des bananes frites est un récit court au regard de tout ce qu’il contient, mais c’est un roman cohérent, qui va à la fin de son histoire. Il propose de découvrir, avec deux jeunes héros, l’histoire d’Haïti. Ses gangs, ses batailles de rue, le danger toujours présent… mais aussi ses bananes frites. Entre récit du passé, souvenirs d’un enfant, et promenade dans le pays actuel, La saveur des bananes frites est un vrai récit touchant.

Sa jeune héroïne est mignonne, et même si certaines situations sont un peu rapides, un peu faciles, du fait de la taille du livre, le lecteur passe un bon moment et ressort avec l’envie d’en apprendre plus sur ce pays méconnu mais dans une grande détresse. Une jolie leçon d’humanité aussi, grâce à de beaux personnages secondaires. 

Un récit vif et dépaysant, touchant, poignant, qui donne à réfléchir sur les inégalités.

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+ Challenge YA#6

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40 jours d’automne – Philippe Milbergue

Roman pour jeunes adolescents

40 jours d’automne

de  Philippe Milbergue

Le Muscadier, 2013
Place du marché, 90 pages
979-10-90685-21-5, 7,90€

Thèmes : Roms, intégration, cuisine, apprentissage du français

 

Vous allez finir par croire, entre la température ambiante et mes titres de ces jours-ci (voir hier déjà, Automne) que nous sommes en plein Automne. Pourtant, nous sommes bien en hiver, comme nos amis canadiens pourront vous le confirmer, malheureusement. Un nouveau titre automnal, mais dont le thème est bien loin une fois encore !

Le Muscadier, petite maison d’édition que je découvre à cette occasion, propose une collection “Place du marché” qui offre des textes citoyens à destination des jeunes adolescents.

Dans 40 jours d’automne, Philippe Milbergue nous invite à suivre Stelian et sa fille Lulia. Arrivés depuis peu, ces roumains tentent de s’intégrer en France. Lulia va à l’école et apprend rapidement le français, mais pour Stelian, son père, qui ne travaille pas, c’est bien plus compliqué de progresser. Pourtant c’est un homme diplômé dans son pays, qui souhaite s’intégrer en France.

On découvre leur histoire, peu à peu, l’intégration de Stelian, pas à pas et surtout une maîtresse absolument géniale qui propose des ateliers cuisine avec les parents. Stelian, bien que ne parlant pas français, va pouvoir s’investir et faire découvrir la cuisine de son pays.

Le thème de ce roman est particulièrement intéressant et son traitement réaliste, bien qu’assez léger, en 90 pages. Laisser de côté la couverture pour découvrir une histoire touchante, voilà qui est possible pour un adulte, mais pour un jeune ? Ce roman aura besoin de  soutien, du conseil de l’adulte pour avoir sa chance.

Ce roman très positif, peut être trop parfois tant il fait l’impasse sur de nombreuses difficultés, permet de découvrir des personnages hors du commun, et les thèmes d’actualité sont plus nombreux qu’on le croit dans ce texte…

Un positivisme volontaire et intelligent qui permet de découvrir l’intégration sous un jour très différent de ce que nous montrent les médias, cela fait du bien aussi de lire une telle histoire.

petit++ je donne cette année des cours de FLE (Français Langue Etrangère) à des primo-arrivants, mais ces élèves ne sont pas contents d’être là et l’apprentissage est lent et délicat… Et j’assiste à l’inverse puisque c’est ici le parent qui parle parfaitement le français!

+ Les avis de Stephie, Jérôme et Fantasia

+ Challenge YA#3

Danbe d’Aya Cissoko et Marie Desplechin

Danbe

d’Aya Cissoko et Marie Desplechin

Roman adolescents / adulte

Calmann-Lévy, février 2011
9782702141755, 15€

Thèmes : Immigration, Intégration, Boxe, Volonté, Famille

Une petite fille immigrée grandie heureuse à Ménilmontant, frappée par une série de deuils familiaux, devient championne de boxe puis étudiante à Sciences Po : le parcours hors du commun d’Aya, raconté avec force et justesse par Marie Desplechin.
Danbé est le résultat d’une longue conversation entre Aya Cissoko et Marie Desplechin. Quand elles se sont rencontrées chez des amis communs, le projet d’écrire une « vie d’Aya » était déjà ancien ; Aya en avait posé les grandes lignes sur le papier. Il pouvait sembler curieux, voire prématuré, de se lancer dans un récit autobiographique, quand son auteur avait tout juste une petite trentaine d’années.
Mais son destin à la fois exemplaire et particulier justifiait la démarche. Fille de parents maliens venus d’un village pour s’installer à Paris, Aya connaît les conditions de vie difficiles d’une famille pauvre et déracinée.

Mon avis
Cette autobiographie est menée de mains de maître par Aya Cissoko et Marie Desplechin. J’avoue bien volontiers que c’est le nom de Marie Desplechin, auteur jeunesse que j’affectionne, qui m’a poussé vers ce livre. Je ne connaissais pas du tout Aya Cissoko… et tant mieux finalement, car j’ai pu découvrir son histoire petit à petit, au fil des lignes. Je suis entrée tout entière dans ce récit, j’ai eu peur, j’ai eu les larmes aux yeux, le sourire aux lèvres, envie de crier… mais surtout l’envie de tourner les pages, de continuer à découvrir ce destin si particulier, tellement plein de force et de dignité.
Un parcours exemplaire ? Pas vraiment en fait, et je ne le souhaite à personne, sauf que ce sont ces épreuves qui ont fait d’Aya Cissoko une femme aux talents multiples…

Dans ce livre nous découvrons la France, et Paris, sous les yeux d’une petite fille, puis d’une adolescente qui n’a pas choisi de vivre là où elle vit, mais qui s’y adapte. Alors non ce n’est pas un roman sur les “quartiers”, pas vraiment, mais ce qui y est évoqué est intéressant, car même dans les situations dramatiques, il y a des lueurs d’espoir. “L’avantage” d’une autobiographie contrairement à un roman, c’est qu’on ne peut rien épargner au personnage principal… Même si ce récit est celui d’une réussite, multiple d’ailleurs, ce n’est pas que cela, il y a aussi les trous noirs, les difficultés, la pauvreté, la mort… Le tout est superbement maitrisé, car on ne tombe jamais dans le pathos. Un témoignage admirable d’une jeune femme qui continue d’avancer, et de réussir!

Alors un grand bravo à Aya tout d’abord, pour cette force, cette leçon de vie, et ses réussites… et mes félicitations à Marie Desplechin aussi, qui a prêté sa plume et son talent à ce récit! Une autobiographie qui est à lire, à transmettre, et à faire lire, notamment aux adolescents, mais pas que!

Une rencontre a eu lieu à Paris, certains adolescents vont avoir la chance des les rencontrer (c’est ça aussi d’avoir 2 supers nanas comme profs :)
L’avis plus qu’enthousiaste de Stephie, qui a en plus assisté à la rencontre parisienne. Mais aussi les avis de Noukette, Constance93, et Chiffonnette !

Extrait :
” Grandir enfant français de parents africains donne un regard particulier sur l’Histoire, un regard ironique, un peu méfiant. Je ne sais pas si l’Afrique a un problème avec l’Histoire. Mais je suis à la bonne place pour constater que l’Histoire a un problème avec l’Afrique.”

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