Je marchais malgré moi dans les pas du diable

Je marchais malgré moi dans les pas du diable

de Dorothée Piatek

 

Roman historique jeunesse

 

Petit à Petit, 2006
9782849490167, 10€
167 pages

Thèmes : Histoire, Seconde Guerre Mondiale, Alsace, propagande hitlérienne

Eté 1939 en Alsace.
François n’a que 15 ans lorsque Strasbourg est menacée d’invasion par l’armée allemande. Pour protéger la population, le gouvernement organise l’exode des familles alsaciennes vers le sud de la France. Hélas, quand la guerre éclate, les expatriés n’ont d’autres solutions que de rentrer chez eux.

Dorothée Piatek nous livre une histoire émouvante sur un pan de l’histoire souvent méconnu : la seconde guerre mondiale, mais vu par un jeune alsacien, obligé de fuir vers le Périgord, puis obligé de devenir allemand…

François est un personnage attachant qui nous conduit à nous interroger sur cette période, cet endroit, dont on entend si peu parler, notamment dans la littérature jeunesse. François mûri tout au long de ce livre, il devient homme, avec des pensées très matures malgré un reste de regard d’enfant. C’est un peu gênée que j’ai découvert son histoire, que je suis entrée dans son monde. Gênée de ne rien savoir de cette Histoire là, de n’y avoir même jamais pensé.

Si le roman en lui même est un brin trop didactique, avec ses chiffres par exemple, il nous permet de nous confronter aux événements, aux lieux, à la réalité. Idéal donc pour apprendre à connaître cette période mais aussi et surtout une très belle lecture car l’histoire est très humaine, touchante et permet de voir les différents aspects des personnages : amis, voisins, juifs, adolescent, déserteur, pro hitler, allemand… Tous ces personnages se côtoient et se mélange parfois, créant une belle fresque historique, bien que triste. Une belle histoire d’amour, et beaucoup d’amitié parsème ce roman, ajoutant de très belle façon l’aspect “adolescent” ce qui touchera sans doute les jeunes lecteurs. A la fin du livre j’ai été assez frustrée de cette fin, et pourtant tout est dit, et le roman n’en parait que plus réel…

Livre-voyageur.gifMerci à Emmyne d’avoir fait voyager ce livre, l’occasion d’une belle découverte… Un roman lu dans le train en allant au Salon de Montreuil… et l’occasion de boire un café pour le rendre ;)

+ L’avis d’EmmyneStephie, Noukette, Saxaoul, Liliba

Extrait :

“Nous, Alsaciens, rentrions au pays en laissant derrière nous nos frères juifs et tziganes. Tous ceux que Hitler qualifiait d'”éléments indésirables”. J’étais donc, moi, François Cellier, fils d’un modeste boulanger, assez “pur” pour rentrer à Strasbourg. Je ne comprenais rien, je ne comprenais pas… ou pas encore.”

Je me souviens, Rebecca de Nathalie Somers

Je me souviens, Rebecca

de Nathalie Somers

Roman historique pour adolescents

Nathan, août 2011
(Poche Histoire), 222 pages
9782092532287 , 5€50

Thèmes : Seconde Guerre Mondiale, Résistance, Chambon-sur-Lignon, adolescence, amour

Présentation de l’éditeur :

André vit au Chambon-sur-Lignon, village du Massif central où, en pleine Seconde Guerre mondiale, la population cache des réfugiés juifs.
Un jour, une jeune fille à l’étincelante chevelure rousse arrive dans sa classe. Elle dit s’appeler Simone, mais André devine vite que c’est un faux prénom, qui dissimule son origine juive. Dans l’espoir de la voir plus souvent, il décide alors de devenir messager pour un chef local de la résistance, chez qui la jolie nouvelle est logée…

Mon avis :

Le Chambon-Sur-Lignon, centre de ce roman, se situe à quelques kilomètres de chez moi, autant dire que j’étais séduite d’avance !

En pleine Seconde Guerre Mondiale nous suivons André, adolescent d’un famille nombreuse que la guerre ne touche pas vraiment. En zone libre, ils étaient pauvres, ils sont pauvres. Pourtant il n’ignore rien de ce que le pasteur organise dans leur village. Ces gens et enfants qui vont et viennent… ces juifs…

Un jour pourtant, grâce à une tignasse rousse, André va s’impliquer dans la résistance. Il connaît le plateau, sait où se cacher, comment aller plus vite que par les routes… L’histoire d’un adolescent qui se construit, d’un village qui résiste, de l’amour aussi.

C’est bien écrit car on ne s’appesantit pas sur les situations difficiles ni sur la guerre. Elle est là, toujours, il faut la combattre, mais nous ne sommes pas sur le front. Une histoire d’ado, pour les ado, touchante, qui nous entraine dans la froideur de l’hiver du plateau.
Un texte intéressant pour le devoir de mémoire, car il y apporte la légerté brisée de l’adolescence. Seul le dernier chapitre m’a paru superflu, mais finalement avec le recul, connaître la fin, c’est bien aussi.

Ce texte a un écho particulier ici, dans la Montagne. Parce qu’André et Simone aurait pu exister. Parce que le Chambon-Sur-Lignon a vraiment résisté ainsi. Parce que j’ai rencontré des résistants altiligériens marqués par cette guerre. Parce que même notre collège porte le nom d’un de ces résistants. Que la plaque commémorative existe vraiment aussi… A noter que la famille de l’auteur a vécu cette histoire, c’est sans doute pour cela que le Plateau est si bien décrit, jusque dans son climat…

Extraits (pour que vous compreniez mieux le temps qu’il fait chez moi, et la beauté des paysages)
“Tout en fermant un bouton de sa veste, André Durand se dit que cette matinée de juin n’avait rien d’estival. Cela ne le surprenait guère cependant. Pour un natif du Chambon-Sur-Lignon comme lui, le climat du Plateau n’était plus un mystère. Il savait depuis longtemps qu’il ne fallait jamais se fier au calendrier pour choisir sa tenue vestimentaire. “En avril ne te découvre pas d’un fil. En mai fait ce qui te plaît” Eh bien, non ! Par ici, même en mai il ne vous était pas permis de faire ce qui vous plaisait ! Pas plus d’ailleurs en juin, juillet ou août, car la météo était capricieuse, et la nature avait toujours le dernier mot.”
“Il aimait ce pays, cette région du Plateau située à la limite du Velay et du Haut-Vivarais, que les gens d’ici appelaient “la Montagne”. Il aimait sa nature encore sauvage, le parfum de sa terre fraichement labourée et le gargouillement des ruisseaux qui venaient grossir le Lignon. Même si parfois la vie y était dure, il trouvait sa récompense dans le sentiment d’intense liberté que le Plateau lui offrait. […]
André aussi aimait la Montagne, mais […] il devait bien l’admettre il rêvait d’une vie moins rude et d’une nature moins indomptable. Le froid qui vous gelait les orteils d’octobre à avril […] et que dire des congères de neige qui atteignaient parfois deux mètres de haut ?”

+ pour en savoir plus sur cette histoire, et ce que l’on en fait aujourd’hui…

+ L’avis d’Argali

+ Sur la seconde guerre mondiale : L’envolée sauvage, La mouette, et Etranger à Berlin (non exhaustif, juste quelques livres jeunesse sur mon blog…) mais je vous conseille aussi l’album Otto de Tomi Ungerer, et les romans de Yael Hassan, dont le garçon qui détestait le chocolat, c’est un crime de ne pas vous en avoir déjà parlé, je le garde pour un jeudi de Ronde des Livres Ces livres dont je n’ai pas parlé!

+ Des challenges :

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Résistances 1 L’appel

Résistances
1 – L’appel

de Claude Plumail et Jean-Christophe Derrien

Bande Dessinée historique (adulte)

Le Lombard, 18 juin 2010 (symbolique non?)
9782803626533, 13€95

Thèmes : Seconde Guerre Mondiale, Résistances, Fuite, Appel du Général de Gaule

Présentation de l’éditeur :
14 juin 1940.
Les Allemands entrent dans Paris. C’en est trop pour Sonia et André qui ne veulent pas voir le drapeau nazi flotter sur l’Arc de Triomphe. Ils partent sur les routes en compagnie d’un homme désabusé, Louis. La Grande Aventure commence.

Mon avis :

Je lis beaucoup autour de la Seconde Guerre Mondiale, pour mes élèves, mais aussi par goût pour cette période historique. Une période dont mon grand père m’a beaucoup parlé et qui nous suit encore aujourd’hui.

Si les illustrations assez classiques ne m’ont pas totalement séduites (la faute surtout aux bouches) j’ai apprécié ce début d’histoire. Presque ébauche car si l’on apprend à connaître les personnages, on ne connait leur destin que par les bribes de futur que l’on découvre dans les premières et dernières pages. Assez pour avoir envie d’en apprendre plus, mais pas tout à fait assez pourtant.

“Faire ressurgir la diversité des parcours des résistants”

La couverture nous montre les trois personnages principaux, obligés de se cacher, mais ce n’est finalement que peu le cas dans ce tome. Louis, André et surtout Sonia, un trio que l’on découvre à leur rencontre et que l’on suit sur des chemins bien différents. La Bretagne, Londres, Paris, on découvre à travers eux la situation de la France, la guerre, l’armistice, la déportation, tout cela peu à peu, par petites touches. Si les détails historiques sont justes, on s’y attarde peu pour se concentrer sur les histoires humaines. L’amour, la haine, les secrets beaucoup.

De nombreuses cases sans texte, parce que les dessins sont suffisants, laissant le texte aux seuls dialogues renforcent l’idée d’un bande dessinée qui s’attache plus aux personnes qu’aux faits. La mise en page joue habillement sur les cases, ne montrant parfois que des morceaux, des parties de visages. Un cadrage intéressant qui donne à la fois une dynamique à l’histoire et un recentrage sur les personnages.

A la fin de ce tome chaque personnage garde une grande part de mystère, surtout Louis, et même si l’on est en juin 40, on sait déjà qu’en 42/43 ils se reverront…

BD du mercredi de Mango

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

La mouette de Wiebke Petersen

La mouette


mouette.jpg
Auteur : Wiebke Petersen

Editeur : Jarjille

Collection : BN2

Date : décembre 2009
Pages : 12 p.
Prix : 4€
ISBN
978-291865-803-0

 

 

Bande Dessinée

Thèmes : Seconde Guerre Mondiale, Culpabilité

 

 

Présentation et Avis :


Alors qu’une jeune femme vient d’accoucher, et qu’elle annonce à sa grand mère qu’elle a appelé le bébé Esther, les souvenirs se
mettent en place. C’est d’une autre Esther que l’on fait alors connaissance…

 

Un tout petit format carré, souple, une histoire qui tient en quelques pages, c’est un peu comme une nouvelle… en BD. C’est
tout simple et j’aime beaucoup. L’histoire est particulièrement bien menée, on imagine facilement la suite mais cela permet un retour dans le passé. Un regard enfantin sur la guerre des grands,
empreint de culpabilité.

 

Une toute petite BD donc, mais qui donne envie de lire les autres titres de la collection de cet éditeur stephanois, que je vais
m’empresser de découvrir, et de vous faire découvrir !

 

Pour compléter la découverte :

Le site de l’éditeur

Le blog de l’éditeur

Le blog de l’auteur avec un chouette planning de dédicace… et que je devrais donc
croiser à la fête du livre de St Etienne :)


 

 

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 Le mercredi c’est BD, avec Mango et pleins d’autres !

 

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      C-Herisson08