Un chant de Noël – Conte d’après Dickens

chant

Un chant de Noël ♥

Lucie Papineau

Stéphane Poulin (ill.)

D’après Dickens (1843)

Dominique et Compagnie (2004)

*****

Il était une fois dans un petit village, à la veille de Noël, un petit cochon boudeur. Boustru était triste, mais ne s’en rendait pas compte. En fait, il détestait Noël. Il alla se coucher tôt en espérant passer rapidement cette mauvaise période. Mais impossible de trouver le sommeil…

Une petite souris lui rendit visite pendant son insomnie et lui montra la magie des Noëls passés. Puis la tristesse des Noëls présents. Et enfin, la solitude des Noëls à venir…

*****

https://static.fnac-static.com/multimedia/FR/Images_Produits/FR/fnac.com/Autre_vues_340/5/9/7/9782895124795_3/tsp20130828093305/Un-chant-de-Noel.jpg

Dans la version de Dickens, c’est le “fantôme” de Marley, l’ex-associé de Scrooge, qui vient le voir et lui annonce la visite de plusieurs esprits. Ici, dans ce très bel album, c’est la petite souris qui joue le rôle de Marley. L’histoire n’est pas destinée à faire peur, mais on sent bien la tristesse et la solitude. Pour les plus jeunes, rassurez-vous, l’histoire finie bien.

Si j’ai pris cet album au départ, c’est parce que j’ai été séduite par la couverture, et quand j’ai vu le nom de l’illustrateur je n’ai plus hésité ! Stéphane Poulin a gagné de nombreux prix et on voit pourquoi. Il y a une double page dans cet album qui représente un village dans le soir qui tombe. Cette illustration m’a tout de suite fait penser aux tableaux de peintres flamands (ou hollandais peut-être) du 15/16ème siècle.

Une belle histoire d’amitié et de partage + de magnifiques illustrations = ♥

*****

Bio de Lucie Papineau sur le site de l’éditeur

De Stéphane Poulin, nous vous avons déjà présenté : Bartleby le scribe

Pour ceux que cela intéresserait, la version de Dickens (1843)

Ce sera ma première participation au Challenge Contes et Légendes organisé par Bidib Ma petite médiathèque

http://mapetitemediatheque.fr/wp-content/uploads/2018/11/challenge-contes-et-l%C3%A9gendes-239x300.jpg

 

classiques

Cet album participe également au Challenge “Je (re)lis des classiques “

et au challenge albums !

challenge albums 2018

La tristesse de l’éléphant – BD

tristesse

La tristesse de l’éléphant

Nicolas Antona & Nina Jacqmin
Les Enfants Rouges (2016)
*****

Louis est un petit garçon qui porte à la fois des lunettes et un certain embonpoint. Ce qui lui vaut d’être souvent tourné en dérision par les autres garçons de l’orphelinat où il vit depuis déjà quelques années au moment où commence cette histoire.

Il n’a que très peu d’amis, ceux-ci étant adoptés les uns après les autres au fil du temps. Son grand plaisir chaque année, c’est d’aller admirer les numéros proposés par le Cirque Marcos qui vient s’installer dans sa ville à intervalles réguliers. Il aime particulièrement le numéro avec les éléphants… (Pourquoi ? Vous le saurez en lisant cet album !)

*****

J’ai tout aimé dans cette jolie bande dessinée, malgré la tristesse qui s’en dégage par moments. Les dessins, tout en rondeur, sont d’une grande douceur, d’une grande tendresse, tout comme les personnages (Merveilleux Mr Manuel !!) et l’histoire… Rien que d’y repenser, mon cœur soupire et j’ai envie de la relire !

Mon seul bémol ? Deux fautes qui m’ont désagréablement surprise… (p.41 : “futures parents” ? et p.48 : “nous acceuillons”) N’y aurait-il pas de correcteur aux éditions Les Enfants Rouges ? J’ai failli ne pas le mentionner tellement cette bd est belle mais on voit de plus en plus de fautes dans les livres et je trouve ça intolérable.

Ce qui n’empêche que j’ai eu un très gros coup de cœur pour cette bd à l’histoire si belle et aux dessins si doux… ♥ ♥ ♥

*****

Extrait de l’album (pdf) : vous pourrez lire une quinzaine de pages

tristesse

Louis et Clara, la rencontre

*****

Cet album a reçu de nombreux prix : Voir ici sur la page de l’éditeur

Le site de l’illustratrice (j’adore sa page d’accueil !)

D’autres que moi ont aimé : Le petit carré jaune, Moka, Noukette, Mo’, Stephie, Saxaoul, Fanny

Cette semaine nous sommes reçus par Stephie du blog Mille et une frasques

Questions à Nancy Guilbert & Marie Colot

Questions

DEUX SECONDES EN MOINS

Magnard (2018)

***** 

Nos avis sur ce roman : Pauline / Blandine / Nathalie

*****

Nancy et Marie, pourriez-vous raconter à nos lecteurs la genèse de votre roman, Deux secondes en moins ?

Était-ce un projet que vous aviez chacune de votre côté, et qu’une rencontre/discussion a permis de réaliser à quatre mains, ou était-ce votre souhait de base ?

Nancy : J’ai fait la connaissance de Marie au salon de Sainte-Odile, à Lambersart. J’ai été attirée par ses romans, son écriture, mais aussi par son charisme et son sourire !

Après l’avoir lue, je suis revenue vers elle l’année suivante pour lui proposer d’écrire un roman à quatre mains sur le thème du mal-être adolescent, un thème qui me tenait à cœur depuis un moment. Marie m’a fait confiance car, contrairement à moi, elle n’avait encore jamais écrit avec une autre autrice et n’avait pas, je pense, envisagé cette possibilité.

Marie : J’ai vraiment été ravie par la proposition de Nancy qui présageait une expérience d’écriture inédite pour moi ! Sur base du thème qu’elle a amené, nous avons échangé nos idées. Quand je lui ai parlé du personnage masculin, défiguré et pianiste, que j’avais en tête depuis longtemps, et de l’envie de l’assoir en bonne compagnie pour un duo, Nancy a tout de suite été séduite. Nous avons senti que ce que nous voulions chacune aborder s’articulerait et se complèterait très bien dans cette situation romanesque. Sans compter qu’un morceau à quatre mains faisait écho avec un roman écrit sur le même principe. Restait à préciser pas mal de choses et à discuter de la manière de procéder.

Nancy : Nous avons partagé sur la façon dont nous envisagions cette écriture, sur la bienveillance et la sincérité nécessaires dans cet exercice et avons commencé une ébauche de scénario en septembre. Nous hésitions encore, surtout moi, car mon personnage n’était pas encore bien défini, lorsque des évènements dramatiques survenus au lycée de ma fille ont précipité notre écriture, dans un sentiment d’urgence. J’ai envoyé le premier texte à Marie le 13 janvier 2017.

Marie : J’ai découvert, pleine d’émotion, les premières lignes écrites par Nancy où j’entendais la voix et la douleur de Rhéa. J’ai écrit, dans les jours qui ont suivi, un texte qui évoquait l’histoire et la situation d’Igor, devenu ensuite le début du roman.

Comment avez-vous choisi les prénoms d’Igor et de Rhéa ?

Nancy : Je connais une Rhéa dans mon entourage, c’est une jeune fille dont j’apprécie énormément les qualités humaines et le rayonnement. Je savais qu’un jour, l’un de mes personnages porterait son prénom, même si la Rhéa du roman n’a pas la même histoire.

Marie : De mon côté, le prénom d’Igor s’est imposé en même temps que le personnage. Il correspond, selon moi, assez bien à sa personnalité, teintée d’une douceur cachée derrière la colère. Certain.e.s y ont vu une référence au fils de Frankenstein, mais cela devait être inconscient ! Je n’y ai pensé qu’après.

Les deux narrateurs ont-ils été une évidence ?

Nancy : Oui, dès le début.

Marie : Nous avions conscience des différences de nos écritures et préférions, pour une première ensemble, alterner les narrateurs. C’était d’ailleurs très cohérent par rapport à l’histoire que nous avions construite.

Un autre personnage est prégnant dans votre roman : la musique. Pour vous, est-elle aussi un personnage à part entière ?

Nancy : Je crois, oui. Étant musicienne (pianiste), elle revient souvent dans mes livres.

J’admire Marie qui a donné l’illusion qu’elle maîtrisait parfaitement les ressentis et la technique d’un musicien. Dans mon entourage, les lecteurs sont persuadés qu’elle est pianiste !

Marie : Si j’y suis parvenue, c’est aussi grâce aux indications et aux conseils de Nancy ! Je l’ai parfois sollicitée à ce sujet. Je me suis aussi documentée, car je n’y connaissais rien, même si j’apprécie beaucoup le répertoire classique. C’est la première fois que la musique a une place si importante dans un de mes romans.

Comment s’est-elle imposée / les avez-vous choisies ?

Marie : Avant de nous lancer dans l’écriture, nous avons choisi le morceau qu’interprétaient Rhéa et Igor. C’est Nancy qui a fait une première sélection de pièces à quatre mains. Quand j’ai entendu la Fantaisie de Schubert, elle m’a donné des frissons. Nancy la trouvait aussi très belle et nous n’avons pas tergiversé longtemps. Quant aux autres morceaux travaillés par Igor (ceux de Satie, principalement), je me suis laissée guider par ce que je connaissais de lui et de son état d’esprit au cours de l’histoire.

Nancy : Le plus difficile était de trouver le morceau fédérateur mais comme l’explique Marie, le choix s’est fait très vite, finalement. Ensuite, j’ai cherché les morceaux au fur et à mesure selon ce que Rhéa vivait ou ressentait. Le lecteur qui se donne la peine d’écouter chaque morceau en lisant peut ainsi doublement vivre le moment avec elle et les personnages qu’elle rencontre tout au long du roman.

Pourquoi avoir choisi des personnages aimant la musique ?

Marie et Nancy : L’idée de base du roman impliquait bien sûr qu’ils soient musiciens. Les deux personnages ont besoin de la musique pour partager et apprivoiser leur souffrance. Elle leur permet de l’exprimer puisque les mots ne suffisent pas ou plus.

Avez-vous écouté les musiques mentionnées dans le roman en l’écrivant ?

(pour ma part oui, en le lisant, écrivant ma chronique et ces questions – Blandine)

Nancy : Sans arrêt, surtout la Fantaisie, forcément, mais toutes les autres aussi.

Marie : Pendant toute l’écriture, j’ai écouté la Fantaisie et les morceaux de Satie. Désormais, tout le monde les connait sur le bout des doigts à la maison !

Pouvez-vous nous confirmer que l’écriture de ce livre a été thérapeutique et exutoire ?

C’est le sentiment que nous avons eu. (Pauline + Blandine + Nathalie)

Marie : Je préfère que Nancy en parle. De mon côté, je n’ai pas été confrontée à ces événements dramatiques récemment et aucune plaie ne devait se cicatriser.

Nancy : Oui, l’écriture m’a permis de relier ce que je vivais en direct avec la fiction, de poser des mots sur la violence, d’entourer Rhéa (et Igor) comme j’aurais voulu entourer certains jeunes confrontés à ces drames.

 Un roman sur ces thèmes n’est pas anodin et puise peut-être/certainement son origine dans des faits réels et récents.

Comment avez-vous appréhendé cette proximité avec la réalité ? Comment cela s’est-il traduit dans votre écriture ?

Nancy : Je crois que les chroniqueurs.ses l’ont presque tous.tes ressenti : les mots sonnaient justes, l’émotion était sans doute palpable mais authentique, puisqu’inspirée des drames vécus par ces jeunes autour de moi, de leurs doutes, de leurs remises en question, de leur sentiment de culpabilité.

Mais j’ai aussi élargi le personnage de Rhéa en puisant ailleurs, dans mon imaginaire et dans les lectures que j’ai pu faire sur le thème du suicide et du mal-être adolescent.

Paradoxalement donc, c’est ce réel qui m’a aidée et poussée à trouver la force pour écrire.

Marie a été un grand soutien puisqu’elle était moins impactée : elle savait me dire à quel moment je pouvais supprimer les phrases qui en “disaient trop”.

Marie : Je pense que c’est un des grands avantages de l’écriture à quatre mains. Nancy et moi sommes, je crois, réellement complémentaires et avons été capables de poser un regard juste sur les mots écrits par l’autre afin d’améliorer le texte et le déploiement de l’histoire. Si je lui ai suggéré de supprimer certains passages, elle m’a, de son côté, aidée à en développer certains et à aller au plus profond de l’émotion.

 Concernant la couverture, qui rappelle la musique mais aussi un lien, un passage (Blandine), qui l’a choisie ?

Aviez-vous une idée de ce que vous vouliez ?

Marie : La direction artistique de notre maison d’édition, Magnard, nous a proposé cinq couvertures. Nous trouvions celle-ci la plus réussie, la plus accrocheuse et la plus symbolique. Comme toujours lors de ce projet, Nancy et moi étions sur la même longueur d’ondes.

Nancy : Au départ je voyais quelque chose de plus doux, mais Marie et l’éditrice ont su me convaincre que cette couverture avait une force d’accroche importante, et elles avaient raison !

 Vous avez déjà eu plusieurs retours sur votre roman. De qui émanent-ils surtout, parents d’ado ou non, adolescents ?

Les différents profils des lecteurs permettent-ils de dire que ce roman est accessible à tous, quel que soit son âge (ou presque !), sa situation familiale, et que tous peuvent y trouver une résonance ?

Nancy : Beaucoup de retours viennent de libraires, chroniqueurs.ses, enseignants et parents. C’est plutôt positif et rassurant qu’un roman estampillé “ado” parvienne à toucher les lecteurs plus adultes.

Mais nous avons également quelques premiers retours d’ados qui l’ont vraiment apprécié, présenté en classe pour des rallyes lecture. Dernièrement, ce sont des CM2 (11 ans) qui m’ont passé commande. Dans ce cas-là je crois que le dialogue avec les parents est indispensable pendant ou après la lecture, mais encore une fois, c’est extrêmement positif !

Chacun peut effectivement trouver une résonance, qu’il ait traversé ces drames (suicide d’un proche ou accident) ou pas, car les thèmes abordés sont vastes et s’adressent à chacun : relation enfant/parent, culpabilité, mal-être…

Marie : Je pense qu’au-delà de ces thèmes, « Deux secondes en moins » est universel : il traite de l’espoir qu’on essaie de retrouver après des drames, du sens de la vie, si difficile à discerner quand elle déraille et, surtout, de la relation à l’autre qui est souvent salvatrice. Chacun.e peut donc être touché et interpellé par le roman.

 Nancy, il s’agit de votre premier roman pour adolescents. Pensez-vous en écrire bientôt un autre ?

Les hasards de l’édition font que c’est mon premier roman ado publié mais ce n’est pas le premier que j’ai écrit. Ce dernier devrait sortir à l’automne 2018.

 Des rencontres autour de ce roman sont-elles déjà prévues ?

Marie et Nancy : Nous avons déjà reçu quelques invitations pour des salons et les interventions scolaires qui ont lieu généralement dans ce cadre.

Marie et Nancy, avez-vous des projets en cours dont vous aimeriez nous parler ?

Des sorties ? Que nous ouvrions notre agenda !

Nancy : Depuis vos questions, un peu de temps s’est écoulé et pour ma part, quelques albums sont sortis (L’ourse bleue, Voyages/travels, C’est l’histoire d’un loup, L’arboretum et le 3ème tome d’une série de romans première lecture) ainsi qu’un livre-CD ( autour de la musique et des émotions).

Les autres suivront à l’automne.

Marie : Deux nouveaux romans sortiront à l’automne. Le premier est illustré et pour des jeunes lecteurs, le second est adressé aux adolescents. Ma série « Le jour des premières fois » (Alice Jeunesse) va également se poursuivre avec deux nouvelles aventures à destination de lecteurs à partir de 9 ans.

 Nous souhaitons à votre roman, comme à vos autres livres, de connaître le succès qu’ils méritent et avons hâte de vous lire à nouveau !

 Merci pour vos réponses !

 

Marie et Nancy : Un très grand merci à vous, Pauline, Nathalie et Blandine, tout d’abord pour vos chroniques sur vos blogs respectifs, ensuite pour cette interview aux questions pertinentes et enfin, pour votre intérêt pour Deux secondes en moins.

*****

Blog de Nancy : http://revedeplume.blogspot.fr/

Blog de Marie : http://www.mariecolot.com/

Coeur de Pierre – Bd jeunesse

Coeur  CoeurCœur de Pierre ♥ ♥ ♥

Gauthier & Almanza

Delcourt Jeunesse (2013)

♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

En décembre, naquit un enfant au cœur de pierre. Malgré leurs efforts, les médecins annoncèrent aux parents qu’ils n’entendaient aucun battement dans la poitrine de leur petit garçon. On leur dit que leur fils ne sourirait jamais, qu’il n’aimerait personne, serait toujours de méchante humeur à cause de son cœur de pierre…

Le père se mit à pleurer, la mère sombra dans la folie et ils oublièrent tous deux qu’ils avaient un enfant.

Le même jour, au même instant, une petite fille vint au monde en souriant. A la radio, on vit qu’elle avait un cœur d’artichaut. Vous vous en doutez, ils vont se rencontrer…

♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

 La belle histoire que voilà ! Triste et pleine d’espoir à la fois. Une bd en rimes, ce n’est pas si courant. Et c’est tellement bien vu, tellement intelligent ! Dans cette bd, j’ai tout aimé, l’histoire sombre et poétique, les personnages émouvants, les décors féériques, les couleurs douces et fondantes et les dessins, si doux et si beaux !

Un gros coup de cœur !!!

♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

De ces deux auteurs, nous vous avons déjà présenté : Aristide broie du noir

De Séverine Gauthier : Garance, Haïda, et Aliénor Mandragore

Coeur

Prix Bull’gommes 53 en 2015

Noukette avait adoré, et bien d’autres avec elle (voir tous les liens à la fin de son article)

La bd de la semaine

Cette semaine, nous sommes reçus par Stephie

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer