Plein ciel – BD

Pleinchronique sociale
BD ado/adulte

Plein ciel

Pierre-Roland Saint-Dizier

Michaël Crosa (ill.)

Ankama (2023)

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Cité Plein Ciel. Émile Fernandez, veuf, 78 ans, s’est habillé, a arrosé ses plantes et donné des croquettes à son chat. Puis il a ouvert la fenêtre de son appartement, situé au 17ème étage… Et il a sauté. La police va mener l’enquête pour savoir s’il s’agit ou non d’un suicide. Les voisins sont abasourdis. Martine, sa voisine et son amie, n’en revient pas. Pourquoi Émile a-t-il fait ça ?

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Dès le début, nous, les spectateurs, savons qu’il s’agit bien d’un suicide. Il n’a laissé qu’une lettre, avec deux instructions. L’une concerne sa plante verte, l’autre son chat. Si nous savons ce qui s’est passé, on ne va par contre apprendre que petit à petit le “pourquoi” de ce geste. Geste qui a laissé les habitants de l’immeuble démunis, à commencer par Martine, qui était très proche d’Émile.

Démunis, mais solidaires. Ce drame, qu’ils ont du mal à comprendre et à accepter, va les rapprocher.

Une histoire simple et un peu nostalgique sur la vie d’un quartier HLM. On assiste au quotidien des gens au travers des “coupes” d’immeubles.

Si j’ai bien aimé cette histoire, je suis malgré tout restée sur ma faim. Avec ce début spectaculaire, on s’attend à une enquête, un questionnement… Non. Il n’y a que les commentaires du voisinage… J’ai, par contre, beaucoup aimé les illustrations, les couleurs, les cases sans contour.

A la fin de l’album, en quelques pages, l’auteur nous explique qu’il s’est inspiré du quartier de son enfance et même de ses voisins pour écrire cette histoire.

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Site de l’illustrateur

 Cette semaine, nous sommes chez Moka au milieu des livres…

Le malotru – Album jeunesse

malotruAlbum à partir de 4 ans

LE MALOTRU

Bernard Villiot & Léo Méar

Éd. Margot (2021)

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Au bout d’une longue rue, en haut d’un gigantesque tas de détritus, vivait un malotru. Un grossier personnage, barbu et bourru, qui habitait une maison biscornue. Avant d’être un malotru, l’odieux individu avait été un malappris. Un gamin malpoli qui ne disait jamais “bonjour” ni “merci”. Un enfant mal élevé et capricieux qui ne savait ni manger ni boire sans faire de bruit, et qui exigeait pas moins de six histoires avant d’aller au lit. Sa chambre était un tel fouillis qu’une chatte n’y aurait pas retrouvé ses petits…

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Ainsi commence cet album.

La première chose qui m’a plu (après les chouettes couleurs de la couverture) ce sont les rimes ! J’adore ça. Elles donnent un côté “musical” et du rythme à l’histoire. Je me suis d’ailleurs lu cette histoire à voix haute pour en tester la sonorité. Et je suis sûre que cet album plaira beaucoup aux enfants ! Moi je me régalerai à la raconter. D’autant plus qu’elle est très drôle.

J’ai bien aimé les illustrations aussi, avec les enfants aux bouilles toutes rondes et la multitude de détails à chaque page. Elles sont de plus très colorées.

Nul doute enfin que les réponses “fleuries” du malotru ne fassent beaucoup rire les enfants !

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De Bernard Villiot nous vous avons déjà présenté : Le dompteur de ventMonsieur Django et Lady Swing Le souffleur de rêves

Site de l’illustrateur Léo Méar

Le site des éditions Margot (plus à jour à priori, mais ça permet de voir leurs anciennes parutions)

Les petites gens – bd ado/adulte

petites Les petites gens

Campi & Zabus

Le Lombard (2012)
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Dès la première page, on nous présente les différents personnages : Paul, Mr Armand, Lucie, Louis et son papa et enfin Irina. Mr Armand tient une bibliothèque chez lui, il donne des conseils de lecture et prête gratuitement ses livres à tous les habitants du quartier. Mr Paul fait des cauchemars et les livres de Mr Armand l’aide à mieux dormir. Lucie vit chichement, seule dans son petit appartement… Bref, on suit la vie des habitants du quartier, de petites gens, comme vous et moi (enfin vous, je ne sais pas !)

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gens

J’avoue que je ne sais plus pourquoi j’ai emprunté cette bande dessinée au départ parce que le dessin ne me plaisait pas plus que ça au premier abord.

Le macaron “coup de cœur” de la Médiathèque Départementale ? Ou encore un échange avec un lecteur ? En tous cas, une chose est sûre, je ne le regrette pas !

Chacun est pris par ses problèmes (d’argent, de travail, de deuil, de solitude…) et tout le monde essaie d’y faire face, seul. Puis, doucement, au fil des pages, des liens se nouent qui défont les nœuds qui ligotaient chacun…

Une très belle bande dessinée qui m’a tellement plu que je l’ai lu plusieurs fois ! ♥

Et je n’ai pas changé d’avis sur le dessin : si j’aime les couleurs employées, les perspectives,  je n’aime pas du tout le dessin des visages. Mais ils laissent transparaître tant d’émotions que je me suis laissée emporter sans insister…

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D’autres avis : Jérôme (pas convaincu), Moka (coup de cœur) et plein de liens vers d’autres avis dans le bas de leurs articles respectifs.

Le blog de l’illustrateur Thomas Campi

Thomas Campi aussi

De ces deux auteurs, nous vous avons déjà présenté : Macaroni !

La bd de la semaineCette semaine, c’est chez Noukette

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♥ Les voisins musiciens de Junko Shibuya

Album sans texte

♥ Les voisins musiciens ♥

 de Junko Shibuya

Autrement, 2011
54 pages, 12,50€

Un superbe petit album sans texte, qui nous entraîne dans un monde de musique et de couleurs.

Junko Shibuya est une auteure illustratrice d’origine japonaise, et c’est bien cette sensibilité toute particulière apportée aux illustrations qui touche en premier. Pour autant elle vit en France, et son histoire, sans texte, n’a pas lieu géographique défini. Son album Les voisins musiciens est d’ailleurs paru d’abord en France, avant de s’exporter au Japon.

Des illustrations douces, en noir et blanc, nous entraînent à la découverte de deux jeunes nouveaux voisins. Un jeune garçon qui joue du violon, et une petite fille qui va bientôt lui répondre au piano. Alors qu’ils se mettent à jouer ensemble, chacun près de leur fenêtre, la couleur éclate autour d’eux telle une bulle, qui grandit, les transporte ailleurs, au milieu des bois. Harmonie.

C’est toujours sans parole, accompagné par cette musique muette, qu’on revient dans l’immeuble pour une belle scène finale.

Les voisins musiciens est une histoire simple et belle, portée par des illustrations superbes qui se suffisent à elles-même. Un album coup de coeur, à découvrir et faire découvrir !

+ Extraits à découvrir sur le site de l’auteure

+ L’avis de Mel sur la Soupe de l’Espace

+ Challenge Je lis aussi des albums

« L’amitié n’était-elle pas une forme de la musique ? » Erik Orsenna