Ingénue de J. Larkin

Roman adolescent

Cabaret

Tome 1 Ingénue

de Jillian Larkin

 Bayard jeunesse, 2012
9782747035903, 16,90

traduit par Francine Deroyan et adapté par Sidonie Van den Dries

 

Gloria, dix-sept ans, rêve de vivre la nuit, de danser, de faire la fête. Un soir, elle sort en cachette, en compagnie de son ami Marcus, et se rend dans un

bar clandestin, tenu par le bras droit d’Al Capone. Elle y rencontre Jerome, le pianiste de l’orchestre et en tombe amoureuse. Mais leur histoire est impossible : Gloria est blanche, Jerome est noir et, dans cette Amérique des années 1920, les relations mixtes sont interdites…
De plus, Gloria est fiancée et va bientôt épouser le fils d’une puissante famille de Chicago. Sa cousine Clara arrive de New York pour aider aux préparatifs du mariage. Et Marcus tombe sous son charme. Mais Lorraine, la meilleure amie de Gloria, ne le supporte pas, et semble prête à tout pour conduire Clara à sa perte…

(en réalité celui de ma soeur, Pao!)

Ce premier tome de la série Cabaret nous emporte dans l’Amérique des années 20 et on veut y rester.

L’héroïne, Gloria, une jeune fille de bonne famille qui va s’aventurer dans le monde de la nuit est très attachante. En pleine prohibition, elle s’aventure dans les bars clandestins de Chicago que fréquentent les chefs mafieux. Mais elle est déjà promise à un homme riche et le mariage se prépare lorsqu’elle rencontre Jérôme, un pianiste noir. Elle va briser les interdits et se révolter contre les idées de l’époque.

L’histoire est basée sur cet amour impossible et nous passionne tout de suite. Elle nous plonge dans les univers de la mode et de la musique mais aussi dans le monde de tous les interdits. Le style d’écriture est plaisant et facile à lire. Le narrateur varie en fonction des chapitres ce qui nous permet de partager les pensées de tous les personnages et ainsi de s’attacher à plusieurs d’entre eux mais aussi d’en détester certain…

Un autre bon point, la sortie rapide de la suite, qui devrait être disponible dans le courant de l’année, fort heureusement car on a vraiment envie de savoir comment va se dérouler la suite de leur aventure.

L’avis d’Ornella, une amie de ma soeur :

A travers Gloria jeune fille d’une famille riche dans l’Amérique des années 1920 nous retombons dans les aventures interdites de cette ère notamment l’histoire d’amour entre Gloria et Jérôme qui commence dans un bar clandestin. Ce qui me marque dans cette histoire est non seulement cette aventure qui commence mais aussi le fait que nous suivons les aventures d’autres personnages tels que Clara et Lorraine. Elles semblent chercher le bonheur elles aussi mais chacune à sa manière, des manières pas toujours très conventionnelles. 
La fin de cet épisode nous laisse dans une attente insoutenable…


RDL#5 35 kilos d’espoir et Les enfants du dieu-soleil

Ronde des Livres #5  Ces livres dont je n’ai pas parlés

 

35 kilos d’espoir d’Anna Gavalda

Ce roman est l’histoire simple d’un jeune adolescent qui n’aime pas l’école. Qui n’a jamais aimé l’école. La seule chose qu’il aime c’est créer de ses mains. Redoublement, mauvais bulletins et puis finalement renvoi… Pour lui l’école est vraiment un cauchemard et c’est la guerre à la maison.  Ses seuls instants de bonheur sont auprès de son grand père, mais même lui fini par lui faire la leçon…

Un très beau livre sur le mal être scolaire, l’enfance, la famille et ses conflits et sur les relations grands-parents enfants, dans ce qu’elles ont de merveilleux… et de douloureux!

Un roman qui se lit très vite et qui aborde de nombreux thèmes très intéressants sans jamais être pesant ou didactique!

Bayard jeunesse, 2002 – 9782747006606, 9€50 – 111 pages

Les enfants du dieu-soleil d’Odile Weulersse

La mythologie égyptienne revisitée ou surtout ré expliquée grâce à une forme romanesque. Rê crée deux divinités, qui à leur tour donnent vie à une nombreuse descendance. Mais le dieu-Soleil découvre que ses enfants sont puissants et jaloux et  lui causent bien des soucis…. Histoire d’amour surtout, mais querelles et ruses aussi…

Adolescente j’aimais beaucoup découvrir l’histoire avec Odile Weulersse, je comprends aujourd’hui pourquoi : tout semble à la fois réel et moderne mais tout est au plus proche des connaissances que l’on a sur ces légendes. Un roman très documenté, peut être un peu trop documentaire parfois, mais vraiment précis qui permet de mieux comprendre les relations qui unissaient et désunissaient les dieux égyptiens.

Casterman, mai 2011 – 9782203040816, 8€ – 180 pages

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Cette ronde des livres dont nous n’avons pas eu le temps ou l’occasion de  parler sur nos blogs est un rendez-vous mensuel spécial Sophie, avec :
 * Missbouquinaix : L’agence Barnett et Cie, La duchesse de Bloomsbury Street et Le combat d’hiver de JC Mourlevat
* Somaja : Lune captive dans un oeil mort et la théorie du panda

Prochain rendez-vous le 3 mai!

Skeleton Creek 3 Le crâne

Skeleton Creek
3. Le crâne

de Patrick Carman

Roman pour adolescent (horreur – enquête)

Bayard, octobre 2011
9782747037051, 13,90€

Sarah et moi avons levé un mystère…
pour nous retrouver plongés dans un autre. Nous pensions que le Crâne était une petite société secrète, limitée à notre petite ville. En fait, son influence néfaste dépasse les frontières de Skeleton Creek. Elle hante des lieux plus inquiétants les uns que les autres, aux quatre coins des Etats-Unis. Bien sûr, Sarah n’a pas pu résister, et elle se met de nouveau en danger. Plus tête brûlée que jamais, elle a pris sa caméra, et à présent elle sillonne en voiture les routes du pays, déterminée à découvrir ce que cache chacun de ces lieux.
Moi, je suis coincé ici. J’écris tout dans mon journal, je l’aide comme je peux, à distance, en visionnant ses films et, comme toujours, en tremblant pour elle. Mais ce n’est pas le plus effrayant. Le plus effrayant, c’est que le fantôme de Joe Bush m’a envoyé une vidéo où il me met en garde. Il est de retour, il est là, à Skeleton Creek. Lisez mon journal. Regardez les vidéos. Menez l’enquête.

La semaine de la presse est terminée, on laisse donc de nouveau place aux livre sur le blog!

A la fin du tome 2, l’histoire de la dague semble belle et bien terminée. J’avais donc quelques doutes sur l’intérêt d’un 3ème tome mais j’ai été agréablement suprise !

Ryan vit toujours à Skeleton Creek mais Sarah a déménagé et ils se sont éloignés. Pourtant le fantôme de Joe Bush va de nouveau les hanter et ils vont se lancer, à distance, dans une nouvelle aventure. Le mystère de ce tome tourne surtout autour de l’apôtre et de la société du Crâne, qu’on a déjà croisé dans le tome 2. L’enquête va les entraîner dans des lieux variés, ayant tous une histoire effrayante… que Sarah nous fera partager en vidéo une fois de plus (brrr!!).

Si vous n’avez pas lu les premiers tomes (ou mes avis sur les premiers tomes) vous ne pouvez pas comprendre. Petit retour en arrière donc. Le principe de cette série de livres est de jouer avec la peur du lecteur en insérant régulièrement dans le récit des mots de passe permettant d’accéder à des vidéos sur Internet.

Dans les vidéos Fantômes, esprits, maisons hantées… tous les classiques sont présents pour mieux nous faire entrer dans l’ambiance… Et si dans le tome 2 l’usage des mails et du téléphone m’avait souvent paru superflus, dans ce 3ème tome où les héros sont si loin, cela prend tout son sens. Je trouve aussi que l’auteur maîtrise mieux l’alternance récit / vidéo et en joue mieux. Il s’en sert pour faire réellement avancer l’intrigue, pas juste pour nous faire peur même si c’est toujours aussi sombre et frissonnant.

Un nouveau tome qui sait se renouveler tout en s’appuyant sur ce qui a fait le succès des premiers tomes. C’est effrayant et entraînant !

 + Mon avis sur le tome 1 Psychose
+ Mon avis sur le tome 2 Engrenages

+ Le site Skeleton Creek

+ Pour voir les vidéos http://www.sarahfincher.fr/

L’autre moitié de moi même d’Anne Laure Bondoux

moitié

L’autre moitié de moi même

d’Anne Laure Bondoux

roman autobiographique

Bayard, novembre 2011

9782227483248, 13,90€

 

“Jusqu’ici, j’aimais écrire des romans.
J’aimais inventer des intrigues, explorer des contrées lointaines, donner vie à des personnages perdus qui cherchaient un sens à leur existence. Aujourd’hui, c’est moi qui suis perdue, et c’est moi qui pars en voyage…” Un soir d’octobre 2010, Anne-Laure Bondoux croit avoir renversé un enfant en voiture. Or cet incident étrange survient après la révélation d’un secret de famille, une séparation, l’apparition de quelques fantômes et une longue panne d’écriture.
Soudain, elle qui pensait savoir qui elle était et où elle allait n’a plus aucune certitude. Elle se remet alors à écrire. Non pas un roman pour la jeunesse comme à son habitude, mais son histoire, la seule qu’elle puisse vraiment raconter aujourd’hui. Peut-être n’est-elle pas si différente de la nôtre…

Loin des romans jeunesses auxquels Anne Laure Bondoux nous a habitué, c’est ici dans un récit autobiographique qu’elle nous livre une partie de son histoire, de ce qui fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Un retour sur l’enfance, l’amour, l’écriture. Une révolte et un apaisement. Le récit d’une femme presque sans histoire et du gouffre dans lequel elle a plongé.

Des mots jetés qui m’ont tout d’abord désarçonnés. Cette manie qu’ont les auteurs d’écrire sur eux me laisse perplexe, ne me plait guère même. Emmanuel Carrère et son D’autres vies que la mienne, que j’ai abandonné est pourtant cité ici en exemple. J’ai tout de suite pensé aussi au touchant Voile Noir d’Annie Dupeyré qui lui a su me toucher il y a déjà quelques années. De nombreuses références sont apportés au fil du récit et c’est plutôt plaisant. Cela m’a d’ailleurs donné envie de découvrir le travail d’une photographe qui porte le même prénom que moi…

C’est donc avec un sentiment très mitigé que j’ai commencé ma lecture. Curieuse pourtant, d’une curiosité presque malsaine, de découvrir un peu de la vie d’une auteure que je suis depuis le destin de Linus Hoppe en 2001…

Au fil des pages j’ai tour à tour été agacée (par les répétions notamment), touchée, surprise, curieuse encore. J’ai aimé surtout croiser des bribes de romans passés ou à venir (ou non d’ailleurs…) et j’espère un jour lire une histoire au coeur d’un champ d’ananas.

Au final un récit autobiographique que j’ai beaucoup aimé lire, mais aurait-ce été le cas si je n’avais pas connu ses ouvrages. L’avis enthousiaste de Lena me fait dire que oui…

Enfin j’ai été passablement agacée par un passage, et je veux finir là dessus. Pas pour le reprocher à l’auteure, juste pour ouvrir le dialogue.

“Est-ce ma part créative qui vit encore dans la bulle dorée de l’enfance ? Peut être… Car si je suis devenue écrivain pour la jeunesse ce n’est pas sans doute pas un hasard. […] Je sais que mon écriture n’a pas atteint sa pleine maturité. Tant mieux ! Il me reste une belle marge de progression !” [p. 138]

Qu’en pensez-vous ? Pour ma part je trouve que cela sonne comme une dévaluation de la littérature jeunesse. Alors je souhaite à Anne Laure Bondoux de continuer à écrire…. et surtout pour la jeunesse!

La réponse d’Anne Laure Bondoux elle même (en commentaire, ajoutée ici pour plus de lisibilité car cela me semble important!) : “Chères lectrices blogueuses, Je viens de lire vos échanges au sujet du passage cité par Hérisson, et je me permets de participer à mon tour, en tant qu’auteur de ces lignes, pour les éclairer autrement. Ce passage est une articulation importante du livre, il me paraît difficile de le sortir du contexte général. Dans ce récit, je tente de mettre en lumière mes zones d’ombres, de montrer ce qui me bloque et me limite sur le plan personnel et comment cela se traduit dans mon expression artistique, en l’occurrence par une panne totale d’écriture. Si certain(e)s ont pu y voir un jugement de valeur sur la littérature jeunesse en général, ce n’est pas mon propos. Je parle de ce qui n’a pas grandi en moi et qui demande à s’épanouir. Je dis que mon écriture n’a pas atteint sa maturité : il s’agit d’une sensation personnelle, d’une aspiration à déployer ce qui ne l’est pas encore, pas d’un reniement de mon travail antérieur. Pour moi, surmonter le blocage suppose de m’affranchir d’un cadre, de lois que je me suis dictée à moi-même. “Quitter l’enfance” ne veut pas dire la dédaigner ou la dénigrer, mais oser lâcher certaines habitudes rassurantes pour affronter ce qui me fait peur. Il s’agit d’explorer l’inconnu, et pour l’instant, j’ignore comment cela se traduira. Vos réactions au quart de tour montrent (et je ne le sais que trop bien!) combien la littérature jeunesse est mal jugée, comme tout ce qui touche à l’enfance en général. J’y suis sensible tout autant que vous.”

 

Merci à Liyah qui m’a prêté ce livre, et pour qui je l’ai fait dédicacer à Montreuil, l’occasion de rencontrer l’auteur… mais aussi Mirontaine et une gentille bibliothécaire, dans la file ;)

+ le site de l’auteure

La vidéo de présentation du livre :

Interview Anne-Laure Bondoux : L’autre moitié de… par Bayard_Editions