Les incorrigibles enfants de la famille Ashton

Incorrigibles EnfantsLes incorrigibles enfants

de la famille Ashton

Tome 1 : Une étrange rencontre

Maryrose Wood

Illustré par John Klassen / Traduit par Noémie Grenier

Flammarion (2015)

L’auteure : (sous réserve que j’ai bien compris, mon anglais étant à présent plus que médiocre…)

Elle n’a pas été élevée par des loups (mais près de New York) et a commencé par être comédienne. Puis elle a remporté plusieurs récompenses en écrivant pour le théâtre. “Les incorrigibles enfants…” est sa première série pour la jeunesse.

L’histoire : Pénélope Lumley obtient un poste de gouvernante au domaine des Ashton et écope d’une mission particulière. Les enfants dont elle a la charge ne sont pas ordinaires, il s’agit d’enfants trouvés dans la forêt, encore à moitié sauvages. Elle les apprivoise et leur apprend à bien se comporter en société. Mais une fête de Noël vient bouleverser la vie des trois enfants et se solde par un désastre.  

Mon avis : Le joli roman que voilà ! Je me suis régalée. L’histoire est pleine de rebondissements, d’humour et de mystères. Comment les enfants sont-ils arrivés là ? Par qui ont-ils été élevés ? Qui sont leurs parents ? Cette dernière question étant également sans réponse pour la gentille et douce Pénélope, fraîchement diplômée d’une école de gouvernante. On peut aussi se demander ce que surveille Timothy le cocher et qui fait du bruit dans le grenier… Et bien, je crains qu’en fait, nous ne devions attendre le tome 2 pour avoir ne serait-ce que certaines réponses à ces questions !

Dans ce premier tome, nous faisons surtout connaissance avec la famille Ashton, son domaine, les enfants “sauvages” et leur toute nouvelle gouvernante, une jeune femme d’à peine 15 ans ! Les enfants sont attachants (bien qu’ayant certaines habitudes canines assez déconcertantes !), la gouvernante pleine d’énergie, originale, cultivée et bien élevée.

C’est une histoire amusante, Pénélope est pleine de tendresse et de patience pour ses petits “sauvageons”, qui lui rendent bien cette affection. L’ambiance enfin, est assez “désuète” car tout cela se déroule au 19ème siècle. Un très bon moment de lecture qui réjouira sans aucun doute les jeunes lecteurs. (J’attends le tome 2 !!)

Juste au moment de mettre cette présentation en ligne, je m’aperçois que je n’ai pas parlé des illustrations ! Et cela aurait été dommage, car elles valent vraiment le coup. Elles sont mignonnes, rigolotes et “collent” bien à l’ambiance du roman (la bouille des enfants avec leur pyjama à l’envers, page 72, vaut le coup d’oeil !)

SignatureNat

 

Les extraordinaires aventures de tous les jours

Les extraordinaires aventures de tous les jours

 LesExtraodinairesAventures

Claude Gutman

Ronan Badel (ill.)

Castor Poche Benjamin

Flammarion (2015)

L’auteur : Claude Gutman fut d’abord professeur de lettres. Il se consacre maintenant (et cela depuis quelques années) à l’écriture et à l’édition (il dirige des collections jeunesse chez Syros, Gallimard et le Seuil). Il a écrit plus de 40 ouvrages dont certains sont devenus des références en littérature jeunesse (cherchez bien, vous en connaissez sûrement un ou deux !!)

L’illustrateur : Ronan Badel est né et vit dans le Morbihan (comme moi !!). Il a suivi les cours de l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg. Il a illustré de nombreux albums.

L’histoire : Bastien est en CE2. Il vit avec ses parents et sa grande sœur Julie. Pour ce garçon de 8 ans, chaque jour apporte son lot de découvertes et d’expériences, grâce auxquelles Bastien apprend à devenir grand. Depuis la question du mensonge à la première soirée seul chez lui, en passant par le désir d’un animal de compagnie, la peur de faire pipi dans les cabinets de l’école, celle de se perdre dans un parc d’attractions, ou encore la question des croyances religieuses, ces 6 courtes histoires permettent de répondre avec humour et justesse aux interrogations que se posent les enfants.

Six petites histoires pleines d’humour !

Dans “le mensonge“, tout le monde se vante de savoir faire des trucs pas possible et Bastien, lui, se vante de savoir faire du vélo sans les mains. Bien sûr, tout le monde demande à voir… Aïe ! Je ne vous raconte pas la chute… de l’histoire.

Dans “Tout seul, le soir” Bastien est trop petit pour sortir avec ses parents, mais assez grand pour rester tout seul. Les premières minutes sont extraordinaires (je peux faire ce que je veux !) mais avec un peu d’imagination, il peut être difficile de s’endormir tout seul dans la maison…

Dans “Mon animal” (Grrr… elle m’a rappelé des souvenirs cette histoire-là !! Ils étaient 3 à nous tanner régulièrement pour avoir un chien !!! Non, non et non ! Je suis assez fière de ce coup-là, je n’ai pas cédé – je savais trop qui allait hériter de la bête, une fois l’attrait de la nouveauté passé) Bref, c’est exactement ça, la bagarre entre les parents (qui n’en veulent pas, pas fous !) et les enfants (qui en veulent un à tout prix !)

Dans “Perdu“, Bastien se retrouve… perdu à Disneyland © ! et comme on lui a toujours dit de ne pas parler aux étrangers, il ne veut rien dire à personne ! Tout finira par s’arranger, mais la peur est beaucoup moins amusante quand elle est réelle (que sur les manèges !)

Dans “La discussion“, la question est de savoir si le Père Noël existe ou non…

Et dans “Une folle envie” on suit le calvaire de Bastien qui aimerait tant réussir à se retenir quand il a envie de faire pipi !

Ces petites histoires m’ont fait un peu penser aux histoires du petit Nicolas… C’est frais, léger et amusant. Facile à lire, les histoires sont courtes (6 à 8 pages), l’âge indiqué est à partir de 8 ans (soit le CE2) mais je pense qu’un bon lecteur arrivera à les lire dès le CE1.

SignatureNat

3500 ans avant notre ère… Chaân

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Chaân, tome 1 : La rebelle

Christine Féret-Fleury / Ed. Flammarion (2003)

3500 ans avant notre ère, au coeur de la Préhistoire… Chaân, une jeune fille éprise de liberté, défie les lois de son peuple en apprenant à chasser en secret. Elle est alors rejetée par tous les habitants du village et par son propre père. Chaân semble prête à tout pour conquérir son indépendance. Mais saura-t-elle surmonter les épreuves qui l’attendent ?

 Chaân, tome 2 : La caverne des trois soleils

Christine Féret-Fleury / Ed. Flammarion (2004)

Une fiction sur le thème de la préhistoire qui met en scène Chaân, une petite fille de 12 ans, appartenant à la tribu du lac. Chaân et son amie Lûn se retrouvent seules lors d’un tremblement de terre. Elles survivent grâce à leurs talents de chasseresses et de guérisseuses en attendant le retour des leurs.  

Chaân, tome 3 : La montagne du destin

Christine Féret-Fleury / Ed. Flammarion (2004)

Chaân a maintenant seize ans. Elle est promise à Danîl, son ami d’enfance, et les noces seront bientôt célébrées. Mais la jeune chasseresse doit encore affronter des épreuves : son village est attaqué, des hommes sont tués et sa soeur Lia est gravement blessée. Il faut trouver des secours… mais où ? Chaân part, sans savoir qu’en cherchant à sauver les siens, c’est vers son propre destin qu’elle se dirige…
 
Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas lu les 3. J’ai lu le tome 1 il y a plusieurs années et je me souvenais avoir bien aimé, aussi quand l’occasion s’est présentée d’acheter le tome 2 (1 euro, pas la ruine !), je n’ai pas hésité…
Et j’ai bien fait ! Chaân est une héroïne attachante que j’ai retrouvé avec plaisir (j’achèterai le tome 3 !). Elle est intelligente, débrouillarde, indépendante et sait ce qu’elle veut (ou du moins ce qu’elle ne veut pas : faire la popote et s’occuper des enfants !).
C’est une féministe de la première heure, elle ne comprend pas pourquoi chacun ne peut pas choisir ce qu’il veut faire (ou pas !) ni pourquoi, sous prétexte qu’elle est une fille, elle n’a pas le droit d’apprendre à chasser… (elle le fera quand même d’ailleurs).
Cette trilogie tient donc à la fois du roman historique (c’était au temps d’la préhistoire… vous connaissez la chanson ?) et du roman d’aventure, avec des touches de féminisme, de liberté et de tolérance… A mettre en toutes les mains (filles et garçons !) sans hésitation.
SignatureNat

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RDL – Top BD des blogueurs

Pour cette ronde des livres je vais me consacrer aux bandes dessinées, pour vous parler, enfin, de nombreuses deux bandes dessinées que j’ai lus ces derniers mois et dont je n’ai pas encore pris le temps de vous parler. Des avis un peu plus courts, pour ne pas oublier, et me permettre de faire compter mes avis pour le Top BD des blogueurs. Si vous ne connaissez pas ce top, je vous invite à découvrir les différents articles de Yaneck qui gère tout cela d’une main de maître et voir ainsi quelles sont les BD les mieux notées par les blogueurs participants !

Maus
d’Art Spiegelman

Cette bande dessinée, lue il y a quelques années, m’avait laissé un souvenir puissant mais assez mitigé. Mes élèves l’étudient maintenant pour l’épreuve orale d’histoire des arts, j’ai donc pris le temps de la redécouvrir… et quelle claque !

Maus raconte la vie de Vladek Spiegelman, rescapé juif des camps nazis et de son fils, auteur de bandes dessinées. Avec un jeu d’animalisation des personnages, les Nazis sont des chats et les Juifs des souris, Art Spiegelman nous conte une double histoire. Celle de la seconde guerre mondiale, et celle d’un dialogue difficile entre père et fils.

Comme lors de ma première lecture finalement, j’ai apprécié l’histoire, la profondeur et la très belle manière de raconter l’horreur, de nous la faire vivre. En retraçant toute l’histoire de son père, sa vie en Pologne, l’auteur nous offre une fresque historique et humaine poignante.  Pourtant une fois encore, les illustrations, en noir et blanc, à rayures pour les ombres et nuances, ne m’ont pas vraiment accrochées. Alors que je trouve les illustrations de couverture magnifiques, l’intérieur n’arrive pas vraiment à m’accrocher, j’ai du mal à repérer les personnages… Une remarque partagée d’ailleurs par plusieurs de mes élèves (que je n’ai pas influencés par mon avis!)

Une bande dessinée extrêmement puissante, magnifiquement menée, un témoignage à partager, malgré des illustrations que je n’ai pas su apprécier.

L’orchestre des doigts

d’Osamu Yamamoto

Ce manga, conseillé et par le top BD et par ma soeur, me faisait envie depuis longtemps. J’ai dévoré le tome 1 à l’occasion d’un passage dans le CDI d’une collègue, et je comprends mieux l’engouement.

En 1914, un jeune professeur qui a étudié la musique, arrive à Osaka, après avoir renoncé à poursuivre ses études en France pour travailler dans une école d’aveugles et de sourds-muets. Il y rencontre Issaku, jeune enfant sourd-muet, violent car ne sachant communiquer. Le professeur va l’aider et découvrira par la même occasion le monde complexe du silence et l’incompréhension qui l’entoure.

Ce premier tome nous fait découvrir les protagonistes et une partie de leur histoire, compliquée. La rencontre avec Issaku est touchante et ce thème de l’intégration des sourds-muets est magnifiquement bien traité. Un manga que l’on sent très documenté sur l’apprentissage de la langue des signes et l’intégration de ces personnes dans la société.

Le dessin, très classique, offre de très belles cases, et ajouté à l’histoire on obtient un manga touchant et très pédagogique sur l’apprentissage de la langue des signes.

Un manga à découvrir même s’il est difficile à trouver en librairie actuellement…

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