Passionnée de littérature jeunesse, dévoreuse de livres, jeune maman !

Les compagnons de la lune rouge

Les compagnons de la lune rouge

de Claire Mazard

 

Roman historique jeunesse

Oskar, mai 2011
9782350007120 , 13€95

Faustine vit avec sa mère Violette dans les quartiers ouvriers de Paris. A 15ans elle travaille déjà depuis quelques années. Pourtant suite à une altercation avec son patron, elle le quitte et se retrouve à visiter Paris, avec Faust son écureuil. Le hasard et son habileté la pousse bientôt à détrousser les riches bourgeois. Elle gagne plus qu’avant mais ne sait pas trop quoi faire de tout cet argent et ses objets puisque sa mère n’est pas au courant. Survient alors Bertil, un homme mystérieux qui l’entraînera dans une aventure palpitante mais dangereuse, avec Les Compagnons de Lune Rouge.

 

L’intrigue se situe autour de 1870 et de la Grande Exposition Universelle à Paris. Roman historique donc, qui nous permet de découvrir une partie de la vie et des métiers de l’époque, mais en utilisant un vocabulaire actuel, pour une héroïne forte et moderne. Intelligente, habile, gentille et attentionnée, Faustine a toutes les qualités ! Son personnage bien qu’attachant est parfois un petit peu trop parfait… tout comme la fin de ce roman, que l’auteur se sent même obligée de défendre. C’est dommage en un sens tout de même que tout finisse si idylliquement, et que Faustine n’ai aucun défauts – à part le vol, mais même ça elle le fait si bien ! – parce que cela enlève un peu de crédibilité à ce roman vraiment bien mené et palpitant.

Une écriture moderne donc, pour un roman qui file à 100 à l’heure, sans chapitre, de telle sorte qu’on ne peut même pas s’arrêter dans notre lecture… J’ai été captivé par ce roman, cette histoire, ces personnages, nombreux mais qu’on a presque l’impression de connaître… avec même un coup de cœur pour Faust, l’adorable écureuil rusé. Les secrets sont un peu cousus de fil blanc, mais ça n’enlève rien à l’histoire et nous plongeons au milieu des crânes avec appréhension et envie !

Les compagnons de la lune rouge est un beau roman, un peu facile peut être, avec de l’aventure, une héroïne forte, et une belle découverte du Paris d’après Victor Hugo, avec des références culturelles et scientifiques fortes.

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

L’héritage des Fels de Steven Knight

L’héritage des Fels

 de Steven Knight

roman fantastique jeunesse, dès 10 ans

Nathan, janvier 2012
9782092529003, 15€50

ATTENTION SPOILER

Depuis la mort de son roi, le royaume des Fels, monde  magique caché sous les glaces du Grand Nord, menace de  sombrer dans le chaos. Le sinistre Helva Gullkin veut  s’emparer du pouvoir. Toby et Emma, deux adolescents mi-Fels, mi-humains, sont les descendants du défunt roi. Ils vont  devoir se battre pour leur survie et pour celle d’un peuple tout  entier. Comment pourront-ils sauver les Fels des griffes du  terrible despote Gullkin ?

 

Un début très étrange qui nous plonge peu à peu dans un monde fantastique à la découverte des Fels. Un monde souterrain, d’étranges pouvoirs, un méchant à combattre. Nos héros doivent apprendre comment fonctionne ce monde et leurs pouvoirs. Et ça tombe bien car cela nous permet de découvrir l’ensemble de ce monde fantastique sous la glace.

Nos héros sont jeunes : Toby est un jeune garçon coupé du monde depuis toujours, qui apprend non seulement à vivre dans ce monde des Fels mais aussi à vivre tout simplement. Emma, elle, est une adolescente courageuse et sincère, un caractère volontaire qui convient bien à l’aventure et complète le personnage de Toby. Les personnages secondaires sont intéressants aussi, avec leur secret et leurs pouvoirs. Des personnages bien décrits, variés, que l’on a envie de connaître et de côtoyer. Tout ce petit monde, gentils comme méchants font avancer l’histoire.

Si l’écriture est simple et entrainante, j’ai apprécié la découverte de ce monde, la façon dont il est décrit, petit à petit. L’apprentissage de Toby et Emma nous permet de connaître ce monde plus en détail, sans oublier des scènes d’actions régulières ! Des scènes parfois même trop rapide. En effet si ce livre sait bien alterner les scènes d’actions et les scènes de découvertes ou réflexions, l’auteur a tendance à passer trop rapidement sur certaines choses. Ainsi Le grand combat ne sera pas très long par exemple. Et pourtant rien ne manque, et le récit est dans l’ensemble bien rythmé. Tellement que l’intrigue principale que j’imaginais sur un grand nombre de tome se termine dans ce tome. Avec une surprise qui fait réfléchir. Une fin ouverte comme je les aime !

J’aurais aimé plonger un peu plus dans ce monde, avoir plus de détails encore, mais ce livre est bien mené et nous offre un monde fantastique original et des personnages qui changent un peu!  Une belle découverte que ce roman jeunesse!

+ Le roman sur le blog Lire en Live

+ Les avis d’Archessia,  Petit-lips, Mycoton, Belledenuit,Karline05, Galleane.

 

 

 

Otograff (magazine)

  Otograff magazine

Otograff
1 Les ombres

Nathalie Krafft et Patrice d’Arras (directeurs de publication)

Pierre Assouline, Chen Yan, Benoit Duteurtre, Fernanda Eberstadt, Dr Panel, Yann Guégan, Xavier Lacavalerie, Jean-Jacques Sempé, Gilles Trodjman (auteurs)
Ainsi que des internautes, artistes…

Magazine

Leiiel Productions, septembre – octobre – novembre 2011
ISSN en cours
15€ (fdp compris)

Devenez éditeur de votre propre magazine.
Publiez vos textes, dessins ou photos dans une maquette élégante.
Choisissez les contributions que vous préférez.
Chaque numéro est unique au monde !

C’est suite à un contact par mail que j’ai reçu ce magazine Otograff. Il a commencé par se faire attendre car il lui a fallu près de 3 semaines pour attérir dans ma Boite aux Lettres… sans être tamponné par la Poste (…) ! C’est sans doute la preuve que ce magazine est très particulier ! En effet il n’est pas comme les revues actuelles que l’on trouve en kiosque, puisqu’il est personnalisable. Comme le dit si bien l’édito, ce magazine est né du mariage saugrenu entre la carpe et le lapin. Une belle approche de la presse à l’heure de l’Internet, puisque 70% du magazine est une partie fixe, commune à tous les Otograff et que 30% est variable, venant de la plateforme collaborative.

En gros, votre magazine est unique. C’est le votre, celui que vous avez créé autour de vos envies.

Ce premier numéro est clairement prometteur : Une mise à jour claire et agréable, un très beau papier glacé. Des photographies splendides, avec de la place pour les sublimer. Une couverture travaillée, une équipe sympathique et un professionnalisme certain. Un bel objet qu’on a envie de garder. D’autant plus que si Otograff traite de nombreux thèmes, coller à l’actualité instantanément n’est pas une volonté. Cette revue préfère revenir sur les évènements.

Des contenus sur tous les sujets mais avec l’apport à la fois de particuliers et de spécialistes c’est assez inédit… et très intéressant. Des contenus tout de même assez bobo, pas très “grand public” dans ses thèmes et son écriture, qui conviendra à un public d’initié, capable de choisir ses textes… voire d’en proposer!

Au sommaire de ce premier numéro les Ombres. Réelles ou symboliques. Un retour sur les silences du 11 septembre, la part d’ombre de la coupe du monde de rugby, un dessin de Sempé, l’Art de la guerre de Sun Tzu, du cinéma autour de ce thème, musique, un petit tour au Mali, mais aussi des textes, poésies,  extraits, peintures,  choisis par des lecteurs. Et puis tout à la fin une magnifique partie “Portfolio” de 7 artistes peu connus. Une belle façon de laisser de la place à ces artistes, avec quelques lignes mais à peine, plus pour présenter qu’expliquer. J’aime. Tout simplement!

En plus deux autres bons points : un jeu à la fin, et l’absence de publicité (ça fait du bien un magazine aussi épais qui n’est pas rempli par les tribunes commerciales!)

Au final une revue avec un brin de folie et d’innovation, un lien fort avec les lecteurs via la composition personnalisée et la possibilité de participer et une belle conception! C’est bien parti!

+ Le numéro 2 est déjà disponible, c’est ici pour le composer et le commander!

feuilleter le magazine en ligne

+ L’avis de Liyah.

L’autre moitié de moi même d’Anne Laure Bondoux

moitié

L’autre moitié de moi même

d’Anne Laure Bondoux

roman autobiographique

Bayard, novembre 2011

9782227483248, 13,90€

 

“Jusqu’ici, j’aimais écrire des romans.
J’aimais inventer des intrigues, explorer des contrées lointaines, donner vie à des personnages perdus qui cherchaient un sens à leur existence. Aujourd’hui, c’est moi qui suis perdue, et c’est moi qui pars en voyage…” Un soir d’octobre 2010, Anne-Laure Bondoux croit avoir renversé un enfant en voiture. Or cet incident étrange survient après la révélation d’un secret de famille, une séparation, l’apparition de quelques fantômes et une longue panne d’écriture.
Soudain, elle qui pensait savoir qui elle était et où elle allait n’a plus aucune certitude. Elle se remet alors à écrire. Non pas un roman pour la jeunesse comme à son habitude, mais son histoire, la seule qu’elle puisse vraiment raconter aujourd’hui. Peut-être n’est-elle pas si différente de la nôtre…

Loin des romans jeunesses auxquels Anne Laure Bondoux nous a habitué, c’est ici dans un récit autobiographique qu’elle nous livre une partie de son histoire, de ce qui fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Un retour sur l’enfance, l’amour, l’écriture. Une révolte et un apaisement. Le récit d’une femme presque sans histoire et du gouffre dans lequel elle a plongé.

Des mots jetés qui m’ont tout d’abord désarçonnés. Cette manie qu’ont les auteurs d’écrire sur eux me laisse perplexe, ne me plait guère même. Emmanuel Carrère et son D’autres vies que la mienne, que j’ai abandonné est pourtant cité ici en exemple. J’ai tout de suite pensé aussi au touchant Voile Noir d’Annie Dupeyré qui lui a su me toucher il y a déjà quelques années. De nombreuses références sont apportés au fil du récit et c’est plutôt plaisant. Cela m’a d’ailleurs donné envie de découvrir le travail d’une photographe qui porte le même prénom que moi…

C’est donc avec un sentiment très mitigé que j’ai commencé ma lecture. Curieuse pourtant, d’une curiosité presque malsaine, de découvrir un peu de la vie d’une auteure que je suis depuis le destin de Linus Hoppe en 2001…

Au fil des pages j’ai tour à tour été agacée (par les répétions notamment), touchée, surprise, curieuse encore. J’ai aimé surtout croiser des bribes de romans passés ou à venir (ou non d’ailleurs…) et j’espère un jour lire une histoire au coeur d’un champ d’ananas.

Au final un récit autobiographique que j’ai beaucoup aimé lire, mais aurait-ce été le cas si je n’avais pas connu ses ouvrages. L’avis enthousiaste de Lena me fait dire que oui…

Enfin j’ai été passablement agacée par un passage, et je veux finir là dessus. Pas pour le reprocher à l’auteure, juste pour ouvrir le dialogue.

“Est-ce ma part créative qui vit encore dans la bulle dorée de l’enfance ? Peut être… Car si je suis devenue écrivain pour la jeunesse ce n’est pas sans doute pas un hasard. […] Je sais que mon écriture n’a pas atteint sa pleine maturité. Tant mieux ! Il me reste une belle marge de progression !” [p. 138]

Qu’en pensez-vous ? Pour ma part je trouve que cela sonne comme une dévaluation de la littérature jeunesse. Alors je souhaite à Anne Laure Bondoux de continuer à écrire…. et surtout pour la jeunesse!

La réponse d’Anne Laure Bondoux elle même (en commentaire, ajoutée ici pour plus de lisibilité car cela me semble important!) : “Chères lectrices blogueuses, Je viens de lire vos échanges au sujet du passage cité par Hérisson, et je me permets de participer à mon tour, en tant qu’auteur de ces lignes, pour les éclairer autrement. Ce passage est une articulation importante du livre, il me paraît difficile de le sortir du contexte général. Dans ce récit, je tente de mettre en lumière mes zones d’ombres, de montrer ce qui me bloque et me limite sur le plan personnel et comment cela se traduit dans mon expression artistique, en l’occurrence par une panne totale d’écriture. Si certain(e)s ont pu y voir un jugement de valeur sur la littérature jeunesse en général, ce n’est pas mon propos. Je parle de ce qui n’a pas grandi en moi et qui demande à s’épanouir. Je dis que mon écriture n’a pas atteint sa maturité : il s’agit d’une sensation personnelle, d’une aspiration à déployer ce qui ne l’est pas encore, pas d’un reniement de mon travail antérieur. Pour moi, surmonter le blocage suppose de m’affranchir d’un cadre, de lois que je me suis dictée à moi-même. “Quitter l’enfance” ne veut pas dire la dédaigner ou la dénigrer, mais oser lâcher certaines habitudes rassurantes pour affronter ce qui me fait peur. Il s’agit d’explorer l’inconnu, et pour l’instant, j’ignore comment cela se traduira. Vos réactions au quart de tour montrent (et je ne le sais que trop bien!) combien la littérature jeunesse est mal jugée, comme tout ce qui touche à l’enfance en général. J’y suis sensible tout autant que vous.”

 

Merci à Liyah qui m’a prêté ce livre, et pour qui je l’ai fait dédicacer à Montreuil, l’occasion de rencontrer l’auteur… mais aussi Mirontaine et une gentille bibliothécaire, dans la file ;)

+ le site de l’auteure

La vidéo de présentation du livre :

Interview Anne-Laure Bondoux : L’autre moitié de… par Bayard_Editions