Ecoute battre mon coeur – Nathalie Le Gendre

Roman pour adolescents

Ecoute battre mon coeur

Nathalie Legendre

Flammarion, 2012
Collection Emotions, 306 pages
9782081243927, 13€

Âgée de 17 ans, Lula est une jeune ado qu’une mère trop protectrice étouffe et empêche de vivre sa passion : la musique. Lula part en vacances chez une amie à Paris : elle y découvre la liberté, la musique, l’amour… Mathias est violoncelliste, arrivé à Paris depuis peu pour vivre de sa musique. Mais son rêve tourne mal et pour manger il doit jouer dans la rue.

“La musique traverse mes veines, éclate dans mon cœur, pétille sous mon crâne. Des frissons grignotent ma peau jusqu’à la racine de mes cheveux. Solo de batterie. Je ferme les yeux. Mes bras battent l’air en rythme. Ma tête s’accorde à leurs mouvements. Je vibre de tout mon être.”

Lulu est une adolescente très douée au piano mais encore plus en cours. Alors que son grand frère a quitté la maison pour tenter de vivre de la musique à Paris elle se retrouve coincée entre une mère très autoritaire, aux réactions souvent disproportionnées et un père qui ne prend pas position ou très peu.

Cette ambiance l’étouffe et ne lui permet plus de se construire c’est donc ravie qu’elle part passer quelques jours à paris chez le père de sa meilleure amie. L’occasion de respirer mais aussi de voir son frère. L’ambiance parisienne, la musique, toujours la musique et un musicien…. et voilà qu’elle ne veut plus rentrer chez elle! Fraternité, amitié, amour et désir de poursuivre ses rêves, même contre l’avis de ses parents.

Nathalie Le Gendre est une auteur que je suis régulièrement depuis quelques années déjà, avec des romans de science fiction (par exemple dans la collection Syros) mais qui écrit beaucoup pour la jeunesse en général (Brune et Jules se passait surtout dans les rues). Elle signe ici un roman emprunt de réalité et d’amour, émouvant et touchant, tout à fait dans le ton de cette belle collection Émotion.

Malgré l’amour, les parents ne sont pas absents comme dans beaucoup de romans adolescents et ce rôle parental, dans toute ce qu’il a de difficile est très bien présenté. Les angoisses des parents, leurs doutes, on ressent aussi toute cette émotion et tout leur désarroi. On s’attache alors d’autant plus aux personnages qu’ils ont chacun leur histoire.

La musique tient une grande part dans ce roman d’amour, un peu à la manière de Jolene, elle est le ciment de ce récit tandis que l’amour est son essence. Lulu, personnage principal est attachante mais elle reste pourtant un mystère dans certaines réaction. Mathias, le personnage secondaire est un jeune garçon intéressant mais qu’on ne voit que trop peu finalement dans ce récit. Des portraits éphémères pour des personnages que l’on suit quelques temps avant de les abandonner à leur destin.

Une belle fugue parisienne, un beau roman d’amour.

+ Les avis de Galleane, Loraah, Drawoua,

+ D’autres livres de la collection Émotion : Je renaîtrai de vos cendres d’Elisabeth Brami et Chaque soir à 11 heures de Malika Ferdjouck.

+ Challenge YA #2

+ Challenge Vivent nos régions – Paris.

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Dog Lands – Tim Willocks

Roman pour adolescents

Dog Lands

de Tim Willocks

traduit de l’anglais par Benjamin Legrand

Syros, mars 2012
9782748511796, 16,90 €

Thèmes : relation homme-animal, chien, fantastique

mon avis  critique

Furgul né dans un cage, au coeur d’un élevage de lévriers. Tenu par un homme sanguinnaire qui les nourrit à peine et n’hésite pas à faire disparaître les plus faible, cet élevage est spécialisé dans les courses. Mais Furgul signifie Brave et il se débrouille plutôt bien dans cet univers. Pourtant un jour sa mère lui raconte une histoire. Celle d’Argal, son père, celle des vents, des Dog Lands et lui intime l’ordre de fuir…

Livré à lui-même dans la nature, Furgul va vivre de nombreuses aventures et apprendre peu à peu à connaître les hommes. Il va découvrir la domesticité, la fuite, la fourrière, les champs de course… Il va surtout tout au long de son parcours découvrir les Doglands et se faire de nombreux alliés.

Une épopée magnifique où Tim Willocks nous plonge dans les pensées de Furgul. Le regard de ce chien permet de voir notre monde différemment. L’homme est souvent malmené, toujours à juste titre, et le chien apparaît comme un animal pensant et débrouillard qui a comme nous perdu beaucoup des secrets de la nature au fil des ans. J’ai vraiment apprécié de pouvoir me projeter dans la tête du chien au fur et à mesure de ses aventures, mais suite à une conversation avec un collègue (aux goûts totalement opposés aux miens) je me sens obligée de signaler que le premier tiers du livre met en place l’action et offre donc plusieurs scènes très “pipi-caca”. Ca ne m’a pas du tout choqué car cela apporte selon moi une crédibilité à l’histoire, mais je préfère vous prévenir !

Furgul mène une quête initiatique mais aussi un combat qui le conduira à devenir plus ouverts aux autres, aux hommes et aux Doglands.  Un roman époustouflant, mené d’une main de maître par un auteur qui a du chien!

+ L’avis de Fantasia,

+ Pépite du Salon de Montreuil 2012, catégorie roman adolescent!

+ CHallenge YA#2

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Une vie de dragon – Joanna Olech

Roman dès 8 – 9 ans

Une vie de dragon :

attention, dragon d’appartement

de Joanna Olech

traduit du polonais par Margot Carlier

Père Castor – Flammarion, 2012
9782081264953, 12€

mon avis  critique

La vie d’une famille polonaise est bouleversée le jour où un jeune dragon apparaît dans leur vie.

Ce roman est plein d’humour car le fils de la famille Gniewek Zinzin tente d’abord de cacher l’existence du dragon à ses parents, avec la complicité de sa soeur, Malwina. Pas évident de s’occuper d’un jeune dragon… et encore moins de le cacher. Pompon, car c’est son nom ne se laisse pas vraiment faire. Se faire promener dans un panier pour chat, passe encore… mais notre petit dragon s’ennuie. Les enfants le font alors sortir, mais chaque sortie devient un évènement, souvent catastrophique, toujours drôle.

L’auteur nous entraîne dans cette folle aventure et même si des milliers de détails sont incroyables, on s’attache à ce petit dragon et on aimerait presque en avoir un comme ça à la maison… sauf qu’en plus il ne mange que des choses affreuses, comme des pizzas à la mouche!

Pour rajouter à l’humour de ce roman, Pompon tient un blog où il raconte ses mésaventures, sa découverte du monde et des hommes. Une critique de la société, toujours avec beaucoup d’humour, qui pousse à voir la situation autrement.

L’histoire est pleine de gags mais elle a aussi une vraie trame narrative avec la recherche des origines de notre petit dragon et une vraie évolution de la situation ! Ce livre est très facile à lire car il propose un texte dynamique, entrecoupé de nombreuses illustrations  très sympathiques. Idéal pour les enfants qui n’aiment pas beaucoup lire, car ils auront l’impression d’avancer plus vite dans cette histoire.

Un très bon roman qui transpose un élément fantastique dans notre quotidien, de quoi faire rire tous les lecteurs et donner envie d’un dragon de compagnie… ou pas! Dans tous les cas il y aura un deuxième tome!

 petit+

+ Les avis de Radicale et Sharon.

+ Challenge YA#2

Graffiti Moon – Cath Crowley

Roman  pour adolescents

Graffiti Moon

de Cath Crowley

traduit de l’anglais (Australie) par Valérie Le Plouhinec

Albin Michel Jeunesse, 2013
Wiz, 296 pages
9782226242754, 13,50€

Ce roman nous conte le début d’une histoire d’amour. Encore oui, mais c’est une belle histoire!

L’auteur joue tout au long du livre sur l’alternance de point de vue entre deux personnages (et les poèmes d’un troisième). Le lecteur a donc les pensées de deux personnes et surtout connait les secrets de ces adolescents. Et cela joue un rôle prépondérant dans le déroulement de l’histoire.

En effet tout l’intrigue, en réalité très simple, se joue sur l’anonymat d’un jeune graffeur. D’un coté Lucy souhaite absolument rencontré l’Ombre, dont elle admire les graffs depuis deux ans. De l’autre Ed, l’auteur de ses graffs qui ne veut pas lui avouer qu’il est l’Ombre. D’autres personnages secondaires étoffent l’intrigue pour créer un groupe cohérent. Six adolescents qui fêtent la fin de leurs études au lycée. Lucy donc, sa meilleure amie Jazz et Daisy qu’elles ont rencontrés il y a peu. Le petit ami de Daisy, Dylan, va leur présenter Léo, jeune homme désabusé et Ed, notre graffeur. Ensemble ils vont vivre une soirée hors du temps…

Lucy et Ed vont se retrouver à déambuler dans les rues, à parler, vagabondant à la recherche de L’Ombre. Les clichés sur le monde du graff sont pour certains mis à mal mais beaucoup d’éléments restent, sans doute fondés. Le tout rend ce roman très dynamique car il contient son lot de méchants, de choix draconiens  de combats même. La vie de famille et l’amitié sont aussi abordés comme trame de fond mais c’est réellement l’art le fil conducteur, et l’auteur nous le livre dans toute sa beauté brute.

Le personnage féminin, Lucy, parce qu’on sait bien plus de chose qu’elle, est souvent exaspérant dans sa lenteur à comprendre, mais c’est cette révélation qu’elle ne voit pas sous ses yeux qui retient notre intérêt et nous pousse dans notre lecture. Cette quête incessante qu’elle s’est fixée et qui l’obnubile.
Ed, l’Ombre, m’a particulièrement touché, je l’ai trouvé très juste avec sa façon un peu noire de voir le monde. Un vrai héros de papier qu’on aimerait croiser en vrai.

Un des personnages secondaires, Léo, le poète qui accompagne l’Ombre lors de ses graffs est présent dans la narration à travers ses poèmes, mais si ses lignes sont tranchantes j’ai trouvé qu’elles manquaient de charme, peut être la traduction ?

 

Une seule nuit pour ce roman qui fait briller les étoiles, de verre comme de peinture. Une pour apprendre à se connaitre, à travers les mensonges et les omissions. Une romance envoûtante à laquelle il ne manque que les graffs, qu’on aimerait découvrir aussi…

 
petit+

 

+ L’avis d’Amy (en anglais), celui d’Audrey et celui de Fantasia
+ La couverture anglaise :

+ Challenge YA#2