La bannie de Florence Mullot (et expérience de lecture numérique)

La BannieLa Bannie

de Florence Mullot

mars 2010
372 pages
16€ (papier)
5€ (numérique)

Présentation :
Nous sommes tous différents les uns des autres. Nous avons notre propre histoire, notre propre existence et un destin auquel nous ne pouvons échapper… C’est une règle immuable qui s’applique à tous. Mon nom est Mani et pour des raisons que je ne connais pas, j’ai été bannie par les peuples qui vivent dans mon monde. J’arrivais à faire face, jusqu’au jour où mon univers s’est écroulé à cause d’une ancienne prophétie…

La découverte de la lecture numérique :
Voici mon premier roman lu 100% en numérique. Voilà près d’un an que ce roman attend sagement. J’avais commencé deux fois de le lire sur PC, mais niveau confort de lecture c’était zéro! J’aime lire couchée, et le gros PC, bien que portable ne convenait vraiment pas. 372 pages. J’ai bien cru du coup que je ne pourrais jamais les lire… Et puis la tablette est arrivée à la maison, et c’est une vrai révélation pour moi. J’aime lire avec! Pas tout à fait autant qu’un livre papier, parce qu’il manque l’odeur de papier, mais sinon clairement j’aime ça! Finalement je n’ai pas acheté de Reader d’ailleurs, mais une vraie tablette numérique. Plus brillante, mais une fois la luminosité réglée c’est vraiment bon! Les applications pour lire des livres se trouvent facilement et gratuitement, avec de vraies bonnes options : on tourne d’un doigt, marque-page multiples avec titre, note, citation, surlignage… Moi qui déteste annoter les livres papiers je découvre là une toute nouvelle façon de faire, et ça me plait bien. Bon le temps de m’y mettre je m’en servirai plus la prochaine fois… Car l’inconvénient par contre c’est que retrouver un passage en feuilletant c’est beaucoup plus dur!

Mon avis :
Après un prologue un peu long à mon goût (j’aime les début in medias res) où l’on découvre l’histoire du monde, on rencontre notre héroïne la Bannie, et l’histoire peut commencer.

Son monde est bien différent du notre : les créatures magiques, légendaires ou de la création de l’auteur s’y côtoient pour former un monde fantastique vraiment intéressant. Avant tout c’est Mani que l’on suit, la Bannie, et ce roman nous présente tout son parcours, ses aventures, ses doutes, et ses rencontres surtout… Personnage principal elle n’est pourtant pas très attachante… elle n’est pas non plus antipathique en fait, loin de là, mais je pense que le temps qui s’écoule dans le livre n’aide pas. En effet le temps est différent du notre, les personnages pouvant vivre des centaines d’années, de grandes ellipses émaillent  ce roman, laissant souvent des scènes qu’on aurait aimé découvrir de côté. Les personnages évoluent sans nous, et du coup j’ai parfois eu l’impression d’avoir rater un chapitre. Des rencontres évoquées auxquelles on a pas assisté, des noms affectifs sans qu’on se soit rendu compte vraiment de l’évolution des liens, ce genre de petites choses qui m’ont souvent déstabilisée…

En dehors de ce petit écueil, sûrement voulu pour dynamiser l’histoire, j’ai trouvé l’intrigue bien menée. L’histoire classique d’un être à part qui va changer le cours des choses, mais surtout la découverte progressive d’un monde et des créatures qui le peuplent. Elfes, Magiciens, dragons, nains, fées se croisent… et s’entretuent car deux forces s’affrontent dans ce livre, pas toujours à égalité, mais déterminées…

J’ai apprécié toutes les rencontres, tous les chapitres où l’on découvrait une nouvelle “espèce”, leur pouvoir, leur histoire.. Des êtres à part, des destins liés, et une bataille finale impressionnante! L’auteur joue d’ailleurs avec nos nerfs, changeant de point de vue. Ainsi la bataille est racontée par plusieurs protagonistes et l’on suit donc l’attaque sur plusieurs fronts. Bien fait, on avance vite…

L’ensemble est réellement convainquant, avec une écriture naturelle qui rend parfaitement l’ambiance du roman, une bonne dose d’imagination, et un tome unique pour une histoire réellement complète. Tous les éléments sont rassemblés pour un roman fantastique qui sera apprécié tant par les ados que par les adultes.

 

+ Le site de l’auteur
+ Pour acheter le livre (papier ou pdf)

Extrait :
Mes yeux brûlants de larmes se levèrent sur un homme au visage triste. La lune me cachait ses traits mais l’espace d’un instant, je crus que…
—Papa ?
Ce ne pouvait être lui, je le savais au plus profond de moi. Mais que me coûtait-il de m’accrocher encore à cet espoir ? Comme pour me répondre, il s’abaissa pour que je puisse enfin le dévisager. Il lui ressemblait tant. Il ressemblait tant à mon père.

Une vie plus loin de Gracianne Hastory

Une vie plus loin

de Gracianne Hastory

Roman

Cogito, 2011
9782923865362 , 18€

Thèmes : mort, remord, souvenir, pardon, réincarnation

Présentation de l’éditeur :
Eric, jeune cadre dynamique satisfait de sa personne, se complaît dans une existence superficielle.
Un soir, alors qu’il rentre d’une soirée trop arrosée, il est victime d’un grave accident de voiture. Lorsqu’il se réveille, il découvre avec horreur qu’il se trouve dans le couloir de la mort et qu’il va devoir affronter un tribunal constitué de proches décédés avant de pouvoir se réincarner. L’occasion pour lui de se livrer à une profonde introspection et de revenir sur certains événements clés de son existence.

Mon avis :
“Mais c’est un Harlequin ou quoi?” … Voilà ce que je me suis dit après quelques pages de ce roman, qui commence doucement. Le personnage principal est un célibataire vulgaire, poussé à l’extrême du stéréotype du macho. Je me suis vraiment demandée où j’allais… et puis un évènement survient, qui change complètement la donne. Je suis obligée de vous dévoiler cela pour pouvoir vous parler du livre… Le personnage principal meurt… le tribunal de sa vie peut commencer!

On retrace alors toute la vie d’Eric, on apprend à le connaître et on s’attache enfin à ce personnage! Les pages se tournent, on découvre de nouvelles choses, presque un nouveau monde. Les rencontres se suivent sans se ressembler, les personnages prennent vie autour de nous. Viens alors Nnenna, qu’on ne peut s’empêcher d’aimer… D’une vie à l’autre on étudie la nature humaine, avec ce joli coté fantastique d’explication du monde, de l’au delà, de la réincarnation… Un roman initiatique qui prend la mort pour point de départ, c’est une belle idée, bien exploitée!

Si la couverture et les premières pages m’ont déçue de prime abord, je ne peux après la lecture qu’avouer que cela est nécessaire et que la couverture colle tout à fait au livre finalement. Une très agréable surprise, l’auteur a su me surprendre et m’embarquer avec brio dans son univers !

+ Le blog du livre
+ Le tome 2 serait en préparation ?…

L’élu de Milnor de Sophie Moulay

Roman fantasy ados / adultes

L’élu de Milnor
1 La fuite

de Sophie Moulay

Oskar Fantasy, janvier 2011
9782340006451, 19,95€
454 pages

Thèmes : élu, famille, ami, pouvoir, magie, adolescence, fantasy

Présentation de l’éditeur [censurée pour ne pas vous en dire trop…]
Dans le monde médiéval de Milnor, régi par la magie et les guildes, les Sages, sur la foi d’une prophétie, sont partis à la recherche de l’Elu, seul capable de tenir tête à l’Ennemi mystérieux qui menace Milnor.
Ils ont cru l’avoir identifié en la personne d’Almus. Onze ans plus tard, ils découvrent qu’ils se sont trompés… Rejeté, privé de pouvoirs, Almus s’enfuit du palais des Sages pour rejoindre le lointain domaine de ses parents. A peine a-t-il quitté la ville qu’il est vendu comme esclave à l’autre bout de Milnor et soumis aux caprices d’une aubergiste tyrannique et cruelle.

Mon avis :

Une superbe découverte que ce livre! C’est d’ailleurs pour ça que j’ai censuré la présentation, et que je vais vous parler peu de l’histoire, pour ne point trop vous en dire, et vous permettre de le découvrir complètement, sans savoir déjà trop de chose…

L’histoire donc est celle d’un jeune adolescent, dans le monde de Milnor. Un monde bien construit, sans grande révolution cependant. Un fonctionnement par guilde, avec une façon de vivre type Moyen-Age. Un mélange de Gwendalavir et des Terres du Milieu, tout aussi savoureux bien qu’un peu déjà vu. Magicien, Assassin, j’ai eu l’impression parfois de retrouver des amis dans un monde déjà un peu connu, et c’est agréable ! Almus est élevé depuis son enfance comme étant l’Elu, le seul, celui qui un jour sauvera son monde de l’Ennemi mystérieux. Pourtant vivre cloitré est de plus en plus dur, surtout au moment de l’adolescence. Quand il apprend qu’il n’est pas l’Elu, il fuit afin de rejoindre sa famille. Son voyage se transformera rapidement en cauchemar, mais aussi en véritable quête initiatique, où il découvrira l’amitié et apprendra à se battre.

J’ai vraiment apprécié ce livre, j’ai trouvé l’histoire vraiment bien menée, avec des personnages très définis, et très attachants. C’est manichéen mais ça fonctionne bien, et on garde en tête certains personnages. Un monde, une atmosphère, des personnages, une intrigue relativement simple mais troublée de dizaines d’action et personnages secondaires, tout m’a plu dans ce roman de fantasy que j’ai dévoré.

Le tout est bien écrit, à la fois simple et imaginatif, même si j’ai noté quelques redondances, peut-être voulues… S’il fallait des points négatifs, ça serait donc ces quelques répétitions, ainsi que la ressemblance avec d’autres livres de fantasy… Et au final même ces points négatifs sont aussi positifs, puisque les répétitions peuvent aider les plus jeunes lecteurs dans leur lecture de ce pavé qui n’est qu’un tome 1, et que la ressemblance donne cette impression de familiarité agréable avec les personnages. Bien sûr le thème de l’élu n’est pas novateur, mais j’ai réellement aimé cette façon de le traiter! Par ailleurs l’intégration de nouveaux personnages se fait peu à peu et cela m’a parfois paru facile, mais c’est plutôt logique. J’aurais juste aimé que Sophie Moulay s’y attarde parfois un peu plus, pour entrer encore un peu plus au coeur de l’histoire… mais peut-être y reviendrons nous dans les tomes suivants…

Car oui ce n’est qu’un tome 1, mais quel bon premier tome ! Souvent je suis fatiguée des séries, mais là j’en suis ravie, j’ai envie de partir pour plusieurs tomes, de replonger dans Milnor avec ces personnages, de les voir évoluer, grandir, de les accompagner! Aucun doute je serai au rendez vous pour le deuxième tome (début 2012). Il y aura 5 tomes en tout, et tous sont déjà écrit… c’est presque un crime de nous faire attendre!

L’écriture, la taille des caractères, l’âge des personnages ainsi que le positif qui ressort de ce roman me pousse à le conseiller à des adolescents en plus des adultes, car il pourra être lu sans problème par exemple par les lecteurs de Pierre Bottero (et j’ai des lectrices de 6ème qui sont fan…) J’attends maintenant la rentrée pour leur proposer et tester mais je ne suis pas persuadée que la couverture les attire, il sera donc sur mon portant Coup de Coeur à découvrir!!

+ Une interview de l’auteure par Ardanuël,

+ La fiche sur le site de l’éditeur Oskar
+ Des avis : Jess, Ardanuël, Callioprof,

+ Challenge La plume au Feminin 3/4

Elric : Les buveurs d’âme de M Morcook et F Colin

Elric
Les buveurs d’âme

de Michael Morcook
et Fabrice Colin

Roman de Fantasy

Fleuve Noir, mai 2011
9782265089129, 19,50€

Présentation de l’éditeur :

Prince déchu, dévasté par la mort de son aimée, Elric de Melniboné a juré de ne plus jamais se servir de Stormbringer, son épée maudite qui boit les âmes et lui procure sa puissance et sa vitalité.
Accompagné de son fidèle compagnon Tristelune, Elric, abattu et mourant, part en quête de son dernier espoir : l’Anémone Noire, une plante magique ne fleurissant qu’une fois par siècle, qui pourrait lui redonner des forces et de grands pouvoirs. Pour la trouver, i.l doit gagner les ruines de Soom, une cité perdue au cœur d’une jungle inhospitalière infestée de créatures maléfiques…

Mon avis :

En préambule il faut que je vous prévienne, même si je suis allée au bout de ce roman, j’ai eu l’impression de rester totalement extérieure à l’histoire…

Déjà je ne partais pas vraiment aidée, je n’ai pas lu les tomes précédents écrits par M. Morcook dans les années 60-70. Si ce tome peut se lire indépendamment des autres je pense que la connaissance du personnage principal, de son histoire, permet de s’attacher à lui. Sans le connaître, c’est plus dur, surtout dans la situation dans laquelle il se trouve…

Je suis d’autant plus embêtée pour rédiger cet article que j’aime beaucoup les romans de Fabrice Colin lus jusqu’à maintenant, et son écriture. Ce tome, écrit “en collaboration” avec M. Morcook ne m’a pas du tout rappelé sa plume. Est-ce l’influence ? Impossible à dire pour moi puisque je ne connais pas cet auteur. Une écriture très année 60 peut être…

L’histoire est tout à fait intéressante, avec des personnages hauts en couleur, des méchants à demi et des vrais méchants, des buveurs d’âme et des aventures où se mêlent action pure et magie, mais, la conjugaison d’un héros qui ne me plait pas et d’une écriture à laquelle je me heurte, m’a bloquée.

Sur Elbakin un avis vraiment positif et très bien expliqué, avec des arguments opposés au mien, pour que vous laissiez une chance à ce roman…