Sentiment 26
Roman dystopique pour adolescentsde Gemma Malley
Michel Lafon jeunesse, avril 2012
9782749916132, 15€95
317 pages
Lu en avant-première – épreuves non corrigées (Merci Camille)
2065. La guerre a plongé le monde dans le chaos. Le Guide suprême a pris le commandement de la dernière cité et l’a organisée en différentes castes : de A à D, des citoyens Admirables aux citoyens Déviants. Tous ont subi une lobotomie. C’est la garantie qu’ils respecteront Les Sentiments, le livre qui fait loi. Et surtout qu’ils ne s’aventureront pas hors de l’enceinte, chez les Damnés…
Evie, 16 ans, une B, travaille pour le gouvernement. Promise à Lucas, parfait A et futur haut dirigeant, elle est en fait amoureuse de son frère Raffy, infréquentable D. Quand le Système bannit Raffy s
ur les terres des Damnés, elle refuse de se soumettre. Trouvera-t-elle la force de s’opposer à la Cité ?
Gemma Malley est une auteur que j’aime beaucoup et que je suis depuis le premier tome de sa trilogie dystopique La déclaration. Du coup l’annonce de ce nouveau roman m’a attirée… Mais après une telle réussite les lecteurs ont beaucoup d’attente… Qu’en est-il ?
On commence le roman par un extrait d’article de wikipédia sur le cerveau. Hum bon, je me méfie de Wikipédia c’est donc sceptique que j’ai attaqué ce roman. Vraiment sceptique. Rapidement on plonge dans une dystopie comme comme Gemma Malley sait les construire et les amener. Un monde pas si loin du notre, un monde qu’on sent possible avec encore de nombreuses choses de notre monde. Mais avec des mystères, beaucoup. Des mensonges peut-être aussi.
On regrettera la troisième personne qui met d’emblée une distance entre le lecteur et le personnage principal. Distance d’autant plus forte qu’elle est rare en YA ces derniers temps (j’ai l’impression en tout cas). J’ai donc mis quelques chapitres avant d’appréhender Evie, de commencer à la comprendre et l’apprécier. Ce n’est qu’une fois l’action un peu plus présente qu’on la découvre réellement, mais elle reste malgré tout assez distante et obscure. C’est le cas aussi des personnages secondaires, qu’on découvre mais qui sont souvent trop esquissés pour qu’on s’y attache totalement. Même dans les histoires d’amour.
J’ai cependant beaucoup aimé ce roman, parce que j’ai su m’y plonger complètement malgré cela. Passé un certain cap il est même difficile de fermer le livre. J’ai apprécié que cette Cité si particulière où vit Evie nous soit bien présenté, qu’on connaisse beaucoup de chose dessus avant d’en sortir, pour découvrir en quelques sortes l’envers du décor. Les secrets que les personnages gardent et dévoilent au cours du récit permette de maintenant l’attention du lecteur, tout en nous permettant de revoir notre vision de ce monde… et peut être même un peu du notre. Des surprises donc dans cette histoire bien construite qui nous entraîne dans un monde effrayant ! Car ici c’est la peur du mal qui gouverne la Cité… mais jusqu’où peut-on aller pour éloigner le mal ? Opérer le cerveau est-il la solution miracle ?
Ce roman entraînant a aussi toute une part de
sensibilité et d’adolescence. Evie est une adolescente et l’amour n’est jamais bien loin. Avec deux hommes très opposés qui l’entourent, lequel choisira-t-elle ? Ce petit côté très ado, bien que très présent, ne gâche en rien ce récit grâce à un bon équilibre.
Une histoire qui pulse tout en nous laissant le temps de comprendre ce monde. J’aurais aimé voir un peu plus Lucas, m’attacher un peu plus à Evie, les suivre un peu plus loin. J’espère que la suite sera à la hauteur de mes attentes, bien qu’on puisse presque s’arrêter à la fin de ce premier opus.
+ D’autres avis :
Melisende, Galleane,
+ Le site de Gemma Malley
+ Mes avis sur La déclaration, La révélation de Gemma Malley
+ J’espère pourvoir lire bientôt en Français The Legacy, autre livre de l’auteur (on me dit dans l’oreillette des commentaire qu’il est déjà sorti! Ben mince alors je suis passée à côté!)