Le voyage des âmes perdues (Les Illumières, 2) – Neal Shusterman

Roman fantastique pour adolescent

Les Illumières tome 2

Le voyage des âmes perdues

de Neal Shusterman

traduit par Claire Breton

MsK, février 2013
9782702435335, 17€

 

           Sous cette couverture guère plus belle que celle du premier tome se cache un magnifique roman jeunesse. Un deuxième tome qui m’a semblé encore meilleur que le premier, plus mûr et construit. 

           Dans l’Eternéant, cet entre monde où les enfants errent entre la vie et mort, nous retrouvons Nick, Allie, Mary Tourcéleste et le Mc Gill. Séparés par les évènements du premier tome, ils continuent chacun leur route, découvrant peu à peu les particularités de l’Eternéant ainsi que de nouveaux enfants aux talents bien spéciaux…

           Cette galerie de personnages rend ce roman vraiment intéressant. En passant d’un groupe d’enfants (une vapeur) à un autre on parcourt l’Eternéant, voyant se nouer et se dénouer les évènements vers une “bataille” finale entre deux points de vue imposés. D’un côté Nick, qui pense que les enfants ne sont que de passage dans l’Eternéant, de l’autre Mary Tourcéleste qui veut construire tout un monde. Dans ce deuxième tome Allie est un personnage central que j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre. Grâce à sa faculté de corpsbrioler, c’est à dire de revenir dans le monde réel par l’intermédiaire du corps d’un charnu (un vivant), elle va mener l’enquête sur sa famille, mais surtout faire des aller-retour entre les deux mondes. Nous découvrons aussi Milos et Zin, très différents mais qui font avancer l’histoire…

           Si Nick n’est toujours pas un personnage que j’apprécie tous les autres compensent largement et ce deuxième tome, en avançant dans l’histoire tout en nous dévoilant de plus en plus ce monde, m’a conquis.

           Je disais pour le premier tome “J’ai apprécié ce roman, la plume agréable de son auteur, l’histoire aussi. Ses tours et détours, mêlant des personnages nouveaux à l’histoire tout au long du récit pour plus de rebondissements encore. Son petit goût de chocolat. Ses voyages sur les mers. Son temps qui n’est pas linéaire. Ses passages un peu documentaires, des extraits de livres de l’Eternéant. Pour Allie aussi, sa détermination, ses talents.” Et bien c’est tout à fait ça, toujours, même un an plus tard. J’avais peur d’avoir un peu oublié tout cet univers, mais dès les premières pages, grâce au lexique, tout est revenu et j’ai replongé dans ce monde, comme si j’étais moi même corpsbriolé et que je n’avais plus le choix, les pages tournaient toutes seules!

           Un très bon deuxième tome, passionnant, surprenant et imaginatif, qui sait relancer le suspense dans les derniers chapitres… vivement le troisième tome!

+ Mon avis sur le premier tome de cette trilogie 

+ Les avis de Laure et Lael

+ Le titre du troisième tome de la trilogie des Illumières est Everfound en anglais.

♥ Nos étoiles contraires de John Green

Roman pour adolescents

Nos étoiles contraires

de John Green

traduit par Catherine Gibert

Nathan, 21 février 2013
9782092543030, 16,50€

Thèmes : Cancer, Hopital, Groupe de soutien, Famille, Hollande, Ecrivain, Livres

♥♥♥♥

Nos étoiles contraires est un roman pour adolescent. C’est surtout  une histoire émouvante. Et drôle. C’est un livre qu’on ne peut pas lâcher… et c’est dur d’en parler!

Hazel Grace, 16 ans, est atteinte d’un cancer incurable. Dur comme thème. Je sais que beaucoup vont arrêter ici leur lecture. Parce qu’ils ne veulent pas de ce thème là dans les livres, en plus. C’est aussi ce que j’ai pensé. Et puis j’ai lu quelques mots de l’auteur :

“Beaucoup de gens (y compris moi-même) n’aiment pas lire des livres tristes qui vont les faire pleurer. Ils s’imaginent, non sans raison, qu’il y a déjà suffisamment de tristesse et de pleurs dans la vie réelle. C’est pourquoi je dis à mes futurs lecteurs : “si vous n’aimez pas ce livre, vous pouvez me donner un coup dans l’estomac.”

Difficile alors de ne pas ouvrir ce livre, pour voir, juger, en savoir plus…

Hazel Grace donc, rencontre Isaac et Augustus à un groupe de soutien pour enfants et adolescents atteints de cancer ou en rémission. Cette rencontre va leur permettre d’avancer dans cette vie chaotique. Avec Gus, Hazel va découvrir qu’on peut être malade et en vie. Et qu’il faut profiter de la vie plutôt qu’attendre la mort.

C’est poignant, émouvant bien sûr, mais ce n’est pourtant pas dénué d’humour et on sourit beaucoup à la lecture de ce roman. La façon qu’à Hazel de nous raconter ce qui l’entoure est irrésistible, même si on sent la peur en arrière plan. Ce n’est pas pour autant un roman humoristique qui tourne tout à la dérision, c’est plus une terrible histoire illuminée par des moments magiques. De l’amour, du rêve… des bulles de champagne comme des étoiles. Mais toujours en toile de fond l’épée de Damoclès, le cancer, la déchéance physique et mentale…

John Green réussi un tour de force magistral en écrivant la vie telle qu’elle est.

Bien sûr on est terriblement ému, on pleure, mais on s’y attend et tout le reste autour prend une importance magistrale. La vie.
En plus de cette toile de fond douloureuse et de l’amour qui uni les personnages on se plonge dans l’amour d’un livre, celui qui donne envie de connaître la suite à tout prix, de rencontrer l’auteur. Hazel en effet aime terriblement un livre, mais celui ci s’arrête au milieu d’une phrase. Difficile alors de ne pas connaître la suite, la fin. Ce roman c’est donc aussi la recherche de cette vérité dans la fiction.

Ce remarquable roman est non seulement beau et bien écrit mais il est aussi intéressant par tous ses thèmes abordés, la vie en premier.  A lire, tout simplement. Avec un paquet de mouchoirs pas trop loin.

Difficile de vous mettre des extraits tant il y a de beaux moments, de belles phrases, de durs maux. Je retiens ceci :

“Mes pensées sont des étoiles qui ne veulent pas former de constellation”

Plus d’extraits ici !

Une lecture commune avec Noukette, Stephie et Leiloona, allons vite lire leurs avis, mais mon petit doigt me dit qu’il y a du coup de coeur dans l’air…

Un très beau coup de ♥ qui fait partie de notre petit prix littéraire La Voix des blogueurs !

Retrouvez les avis de LenaMyaRosaCessMlle PointillésFaelysMathildeHanaPoulettaFée Bourbonnaise… mais aussi celui de Jérôme

+ Des Challenges : YA#2 et PAL bleue

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Le Grillon : récit d’un enfant pirate

Roman pour adolescents

Le Grillon :

récit d’un enfant pirate

de Tristan Koëgel

Didier jeunesse, 2013
9782278059263, 12,00€

           Le Grillon c’est son nom. Celui d’avant, le vrai, il ne s’en souvient pas. Il a grandi sur un bateau de pirates. Pas avec Peter Pan, des perroquets et des épées. Avec des pirates modernes, vedettes et lance roquettes. Au large de la Somalie, au milieu d’hommes désabusés.  Ce roman est un récit touchant, à la première personne, qui permet d’entrer dans la peau du personnage principal, Le Grillon. Ce jeune garçon se dévoile à nous, dans l’ordre de ses souvenirs.

           Alors qu’il n’est plus au milieu de ses pirates mais sur la terre ferme il nous raconte les évènements qui l’ont amené ici, et ses peurs du présent paraissent alors plus raisonnées, plus proches aussi.  Un récit écrit avec beaucoup de justesse et de sensibilité mais sans être édulcoré. Pas de larmoyantes explications, le style est concis et rend cette histoire prenante et très tangible. Le narrateur ne sait pas lire ni écrire, l’auteur nous propose alors un récit très oralisé, parfois difficile à appréhender au début.

           Les découvertes du Grillon, notamment son inconscience parfois naïve font la beauté de ce livre. il semble tellement ne rien savoir et pourtant on est souvent surpris par la pertinence de ses réflexions sur le monde. Son amour pour l’océan, son imagination et sa lucidité sur ce que l’on ne voit plus, autour de nous, contribuent à créer un univers propre à ce roman. A travers sa découverte des livres, des images d’animaux terrestres et des hommes sa façon de prendre le monde évoluent, avec une méfiance salvatrice. Ce petit garçon n’est pas vraiment malheureux sur ce bateau de pirates, il ne connait que cela et va finalement y trouver une attention particulière. Certains pirates se prennent d’affection pour lui, et l’éduque à leur façon.

           Une découverte de la Somalie loin des sentiers battus, un point de vue politique reléguée derrière une prise de conscience de la nature, de la vie. Les personnages qui émaillent ce roman sont souvent fugaces mais ils accompagneront les lecteurs un peu plus longtemps une fois la dernière page tournée, car le grillon est aussi un livre qui invite à la réflexion.

A conseiller aux adolescents, en transition entre les romans jeunesses d’aventure sur les pirates qu’ils affectionnent et une littérature adolescente plus en prise avec l’actualité.

+ L’avis de Fantasia, celui de Sophie, celui de Pépita et celui de Nathan + celui de Jérôme

+ Un article d’Anne Laure Frémont pour le Figaro sur un pirate somalien

+ Challenge YA#45

La prophétie de Glendower – Maggie Stiefvater

Roman fantastique pour adolescents

La prophétie de Glendower

de Maggie Stievfater

traduit de l’anglais par Florence Fruchaud

Hachette, janvier 2013
Black Moon, 576 pages
9782012034082, 18€

          Blue (quel beau prénom bien qu’étrange) est une adolescente comme les autres à un ou deux détails près. Tout d’abord elle vit dans une famille de médium, ensuite bien qu’elle ne voit rien elle même elle sert d’amplificateur et enfin toutes les voyantes qu’elle a rencontré lui ont dit la même chose “elle tuera le garçon qu’elle aime en l’embrassant”.

         Bien que la narration alterne, Blue est sans conteste notre personnage principal, cependant c’est un groupe masculin qui domine l’action. Gansey, Adam, Ronan et Noah. Quatre garçons très différents les uns des autres, des Corbeaux d’Aglionby (une école huppée),  mais surtout un groupe d’ami qui est à la recherche, sous l’impulsion de Gansey, du tombeau du Roi, Glendower, qui se trouve sur la ligne de Ley qui passe à Henrietta, leur ville. L’histoire personnelle des cinq protagonistes, ainsi que de plusieurs adultes, permet d’avancer dans l’intrigue où le côté fantastique est de plus en plus présent au fil des pages…

         Dit comme ça tout cela semble bien complexe et étrange, mais il en va comme cela de ce roman, il faut un sacré moment avant d’enfin tout comprendre, et encore chaque nouvel élément qui se met en place nous apporte d’autres questions. Ce roman m’a d’abord paru embrouillé, j’ai ensuite eu l’impression d’avoir manqué un passage, pourtant une fois lancée dans l’histoire impossible de m’arrêter, l’écriture de Maggie Steifvater m’a de nouveau emportée.

         Certains passages sont de petits bijoux, avec la découverte de Cabeswater notamment. Un endroit très particulier qui permet de rêver, d’imaginer, de voyager…

         Un roman très intéressant mais plus pour ses personnages, vraiment charismatiques, comme Ronan, que pour l’histoire. Si celle ci nous tient en haleine comme je l’ai dit de nombreux points m’ont tout de même semblé fouillis et j’ai eu du mal à bien comprendre tous les détails, les éléments fantastiques. Sans doute d’ailleurs parce que malgré les révélations et surprises qui surgissent tout au cours du livre, il ne s’agit que d’un tome 1 !

         Un roman avec une ambiance profonde et sombre, où le fantastique est à fleur de page et que je vous invite à découvrir pour Blue, Ronan, Adam et Tronçonneuse, mes personnages favoris!

+ L’avis de L00rah

+ La fiche du livre sur Lecture Academy

+ Retrouvez mon avis sur Sous le Signe du Scorpion, de Maggie Stiefvater

+ Challenge Bookineurs en couleur
Challenge YA#2

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