Résistances 1 L’appel

Résistances
1 – L’appel

de Claude Plumail et Jean-Christophe Derrien

Bande Dessinée historique (adulte)

Le Lombard, 18 juin 2010 (symbolique non?)
9782803626533, 13€95

Thèmes : Seconde Guerre Mondiale, Résistances, Fuite, Appel du Général de Gaule

Présentation de l’éditeur :
14 juin 1940.
Les Allemands entrent dans Paris. C’en est trop pour Sonia et André qui ne veulent pas voir le drapeau nazi flotter sur l’Arc de Triomphe. Ils partent sur les routes en compagnie d’un homme désabusé, Louis. La Grande Aventure commence.

Mon avis :

Je lis beaucoup autour de la Seconde Guerre Mondiale, pour mes élèves, mais aussi par goût pour cette période historique. Une période dont mon grand père m’a beaucoup parlé et qui nous suit encore aujourd’hui.

Si les illustrations assez classiques ne m’ont pas totalement séduites (la faute surtout aux bouches) j’ai apprécié ce début d’histoire. Presque ébauche car si l’on apprend à connaître les personnages, on ne connait leur destin que par les bribes de futur que l’on découvre dans les premières et dernières pages. Assez pour avoir envie d’en apprendre plus, mais pas tout à fait assez pourtant.

“Faire ressurgir la diversité des parcours des résistants”

La couverture nous montre les trois personnages principaux, obligés de se cacher, mais ce n’est finalement que peu le cas dans ce tome. Louis, André et surtout Sonia, un trio que l’on découvre à leur rencontre et que l’on suit sur des chemins bien différents. La Bretagne, Londres, Paris, on découvre à travers eux la situation de la France, la guerre, l’armistice, la déportation, tout cela peu à peu, par petites touches. Si les détails historiques sont justes, on s’y attarde peu pour se concentrer sur les histoires humaines. L’amour, la haine, les secrets beaucoup.

De nombreuses cases sans texte, parce que les dessins sont suffisants, laissant le texte aux seuls dialogues renforcent l’idée d’un bande dessinée qui s’attache plus aux personnes qu’aux faits. La mise en page joue habillement sur les cases, ne montrant parfois que des morceaux, des parties de visages. Un cadrage intéressant qui donne à la fois une dynamique à l’histoire et un recentrage sur les personnages.

A la fin de ce tome chaque personnage garde une grande part de mystère, surtout Louis, et même si l’on est en juin 40, on sait déjà qu’en 42/43 ils se reverront…

BD du mercredi de Mango

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

♥ Walking Dead de Robert Kirkman

Walking Dead

de Robert Kirkman
Tony Moore et Charlie Adlard

Tomes 1 à 14 – Bande dessinée SF Zombie.

Delcourt, 2007 – … (en cours)
13,50 €

 

 

Présentation de l’éditeur (tome1) :

Rick est policier et sort du coma pour découvrir avec horreur un monde où les morts ne meurent plus.
Mais ils errent à la recherche des derniers humains pour s’en repaître. Il n’a alors plus qu’une idée en tête : retrouver sa femme et son fils, en espérant qu’ils soient rescapés de ce monde devenu fou. Un monde où plus rien ne sera jamais comme avant, et où une seule règle prévaut : survivre à tout prix.

Mon avis :

Monsieur est fan de Zombies. Genre il a vu des dizaines (centaines?) de films sur le sujet. Et lu des livres, un peu. Il avait entendu parlé de Walking Dead et lu déjà les premiers tomes. Acr0 aussi elle aime les zombies, et elle parlait souvent de la série. Entre les deux il aurait été dur de passer à coté de ces zombies… et je dois avouer que maintenant que je suis lancée, moi aussi j’aime les zombies! Pour cette nouvelle étape du train fantôme, il était donc tout naturel que je présente cette BD, qui m’a lancé dans le genre, et que je suis maintenant avec beaucoup d’intérêt :)

Le synopsis de départ est assez classique : le monde est envahi par les zombies, il faut survivre. Sauf que pour commencer Rick se retrouve seul, séparé de ceux qu’il aime. Un monde fou, où les hommes aussi se transforment en tueur. Un monde dangereux, qui fait ressortir les personnalités et les sentiments. Les bons et les mauvais. C’est terrifiant, angoissant, et complètement addictif.

Rick est un personnage fort mais qui sonne juste, avec des réactions humaines, terrifiantes pourtant parfois. Un homme qui prend des décisions pour lui, puis pour d’autres. J’aime Rick pour sa force, mais je le redoute aussi, pour le froid qui s’installe en lui au fur et à mesure des tomes. Pour les personnages qui l’entourent aussi, comme son fils, qu’on voit grandir, difficilement, se construire, évoluer…

De très belles BD, petits formats, avec de superbes illustrations noires et blanches qui se prêtent particulièrement à l’intrigue!

Dès le premier tome l’accent est fortement mis sur la psychologie des personnages, et on se pose nous aussi la question… et moi, qu’est ce que je ferais dans la même situation ?

(attention spoiler dans la présentation des tomes…)

Tome 1 Passé décomposé, mon favoris car il lance la série, mais finalement assez vide par rapport à d’autres!
Tome 2 Cette vie derrière nous > où les personnages secondaires prennent de l’ampleur…
Tome 3 Sains et saufs ? > Se réfugier dans une prison en compagnie de 4 criminels… vous oseriez-vous ?
Tome 4 Amour et mort > La suite directe, dans la prison…
Tome 5 Monstrueux > de nouvelles rencontres… à faire froid dans le dos!
Tome 6 Vengeance > le Gouverneur fait des siennes, comment vont s’en sortir nos héros favoris ?
Tome 7 Dans l’oeil du cyclone > un heureux évènement, ça change!
Tome 8 Une vie de souffrance  > le calme ne dure pas, vraiment pas…
Tome 9 Ceux qui restent > le titre dit tout… Un tome que j’apprécie particulièrement
Tome 10 Vers quel avenir ? > un retour dans le passé pour avancer… des séances succulentes!
Tome 11 Les chasseurs > en route vers Washington, une rencontre terrifiante, plus encore que les zombies!
Tome 12 Un monde parfait > Washington enfin! une nouvelle chance?
Tome 13 Point de non retour > Rick a beau vivre dans une communauté à l’abri, les choses ne sont pas aussi calmes que prévues…
Tome 14 > Lecture à venir dans les prochains jours… :)

 

Une série à découvrir absolument, parce qu’elle peut aussi faire aimer les zombies à ceux qui ne connaissent pas… en plus une adaptation en série télévisée existe, différente mais pas décevante! Si j’ai un peu de temps je vous en reparlerai!

Extraits :

quand les morts se mettent à marcher, il faut s’abstenir de tuer ou sinon la guerre est perdu d’avance

http://img10.hostingpics.net/pics/752737WalkingDead5001.jpg(un de mes passages favoris…)
Copyright image : Robert Kirkman – Charlie Adlard

La bannie de Florence Mullot (et expérience de lecture numérique)

La BannieLa Bannie

de Florence Mullot

mars 2010
372 pages
16€ (papier)
5€ (numérique)

Présentation :
Nous sommes tous différents les uns des autres. Nous avons notre propre histoire, notre propre existence et un destin auquel nous ne pouvons échapper… C’est une règle immuable qui s’applique à tous. Mon nom est Mani et pour des raisons que je ne connais pas, j’ai été bannie par les peuples qui vivent dans mon monde. J’arrivais à faire face, jusqu’au jour où mon univers s’est écroulé à cause d’une ancienne prophétie…

La découverte de la lecture numérique :
Voici mon premier roman lu 100% en numérique. Voilà près d’un an que ce roman attend sagement. J’avais commencé deux fois de le lire sur PC, mais niveau confort de lecture c’était zéro! J’aime lire couchée, et le gros PC, bien que portable ne convenait vraiment pas. 372 pages. J’ai bien cru du coup que je ne pourrais jamais les lire… Et puis la tablette est arrivée à la maison, et c’est une vrai révélation pour moi. J’aime lire avec! Pas tout à fait autant qu’un livre papier, parce qu’il manque l’odeur de papier, mais sinon clairement j’aime ça! Finalement je n’ai pas acheté de Reader d’ailleurs, mais une vraie tablette numérique. Plus brillante, mais une fois la luminosité réglée c’est vraiment bon! Les applications pour lire des livres se trouvent facilement et gratuitement, avec de vraies bonnes options : on tourne d’un doigt, marque-page multiples avec titre, note, citation, surlignage… Moi qui déteste annoter les livres papiers je découvre là une toute nouvelle façon de faire, et ça me plait bien. Bon le temps de m’y mettre je m’en servirai plus la prochaine fois… Car l’inconvénient par contre c’est que retrouver un passage en feuilletant c’est beaucoup plus dur!

Mon avis :
Après un prologue un peu long à mon goût (j’aime les début in medias res) où l’on découvre l’histoire du monde, on rencontre notre héroïne la Bannie, et l’histoire peut commencer.

Son monde est bien différent du notre : les créatures magiques, légendaires ou de la création de l’auteur s’y côtoient pour former un monde fantastique vraiment intéressant. Avant tout c’est Mani que l’on suit, la Bannie, et ce roman nous présente tout son parcours, ses aventures, ses doutes, et ses rencontres surtout… Personnage principal elle n’est pourtant pas très attachante… elle n’est pas non plus antipathique en fait, loin de là, mais je pense que le temps qui s’écoule dans le livre n’aide pas. En effet le temps est différent du notre, les personnages pouvant vivre des centaines d’années, de grandes ellipses émaillent  ce roman, laissant souvent des scènes qu’on aurait aimé découvrir de côté. Les personnages évoluent sans nous, et du coup j’ai parfois eu l’impression d’avoir rater un chapitre. Des rencontres évoquées auxquelles on a pas assisté, des noms affectifs sans qu’on se soit rendu compte vraiment de l’évolution des liens, ce genre de petites choses qui m’ont souvent déstabilisée…

En dehors de ce petit écueil, sûrement voulu pour dynamiser l’histoire, j’ai trouvé l’intrigue bien menée. L’histoire classique d’un être à part qui va changer le cours des choses, mais surtout la découverte progressive d’un monde et des créatures qui le peuplent. Elfes, Magiciens, dragons, nains, fées se croisent… et s’entretuent car deux forces s’affrontent dans ce livre, pas toujours à égalité, mais déterminées…

J’ai apprécié toutes les rencontres, tous les chapitres où l’on découvrait une nouvelle “espèce”, leur pouvoir, leur histoire.. Des êtres à part, des destins liés, et une bataille finale impressionnante! L’auteur joue d’ailleurs avec nos nerfs, changeant de point de vue. Ainsi la bataille est racontée par plusieurs protagonistes et l’on suit donc l’attaque sur plusieurs fronts. Bien fait, on avance vite…

L’ensemble est réellement convainquant, avec une écriture naturelle qui rend parfaitement l’ambiance du roman, une bonne dose d’imagination, et un tome unique pour une histoire réellement complète. Tous les éléments sont rassemblés pour un roman fantastique qui sera apprécié tant par les ados que par les adultes.

 

+ Le site de l’auteur
+ Pour acheter le livre (papier ou pdf)

Extrait :
Mes yeux brûlants de larmes se levèrent sur un homme au visage triste. La lune me cachait ses traits mais l’espace d’un instant, je crus que…
—Papa ?
Ce ne pouvait être lui, je le savais au plus profond de moi. Mais que me coûtait-il de m’accrocher encore à cet espoir ? Comme pour me répondre, il s’abaissa pour que je puisse enfin le dévisager. Il lui ressemblait tant. Il ressemblait tant à mon père.

LD#26 Editions Créer

Pour ce 26ème rendez vous du Lundi Découverte, je vous invite à découvrir une maison d’édition auvergnate, comme moi! Vous ne connaissez pas ? Et pourtant cette petite maison d’édition n’a rien de nouveau, et tous les auvergnats l’ont au moins déjà croisé!

http://www.edicreer.com/Images/logo.png

34 ans d’existence, près de 200 titres et des thèmes de prédilection : L’Auvergne bien sûr mais aussi l’Architecture traditionnelle, l‘Ethnologie, l’Archéologie industrielle, l’Histoire et l’Histoire de l’Art. Une maison d’édition variée, ancienne, mais moderne aussi puisque la plupart des titres sont disponibles en version numérique !

“Faites partager votre amour de la connaissance et de la lecture!”

Voici leur devise !

Sur leur site Internet vous pouvez trouver toutes leurs publications ! Mais je vais tout de suite vous en présenter quelques unes ! 4 livres que j’ai eu l’occasion de lire, et qui ont tous un petit quelque chose de particulier! 2 aujourd’hui, 2 demain, de quoi séduire tout le monde!

 

Montluçon 1940-1944 d’André Touret

 

Un livre brillamment documenté qui nous présente une période sombre à Montluçon, ville de l’Allier.

Lié à l’histoire nationale, l’histoire de Montluçon nous permet de mieux comprendre cette période historique. Pour moi c’est réellement un livre poignant, parce que mes grands parents y étaient, dans ces années là, à Montluçon…
Un livre qui intéressera bien sûr plus particulièrement les habitants de la région, mais que je vous invite tout de même à découvrir!

 

 

Le train de Paris de Christian Izalguier

Ce livre retrace l’histoire d’une famille, au XIXème siècle, qui participe au développement du chemin de fer entre l’Auvergne et Paris.

Une fois de plus c’est richement documenté, le ton est très juste mais il permet à ce livre documentaire de ce lire comme un roman illustré. Je l’ai lu avec plaisir, sans pour autant que ce soit mon monde. J’ai apprécié le ton employé, j’ai trouvé les illustrations magnifiques et bien dans le ton, et l’ensemble m’a paru convaincant.

Mais ce qui me permet de recommander vraiment ce livre, c’est la réaction de mon grand père! Il lit peu, préfère les mots croisés, et pourtant il a dévoré ce livre ! Il l’a feuilleté pendant des heures, heureux de retrouver des choses connues, plus proches de son époque que de la mienne… Et puis les trains c’étaient son travail, ces lignes il les connaît par cœur, alors ça lui a fait plaisir d’en apprendre un peu plus, de remonter un peu le temps…

Un livre qui a su séduire deux publics totalement différents, d’âge et d’intérêt, d’habitude de lecture aussi…! Un livre intemporel, vraiment un bel objet en plus !

Extrait :
Dans la fraîcheur matinale de ce mois d’août 1925, le sifflet strident de Paris-Saint-Flour-Béziers déchire la brume qui s’attarde dans la vallée de l’Allanche.
Le panache de fumée craché par la locomotive mêle ses volutes aux bancs de brouillard qui dissuadent le soleil de venir réchauffer ces vallons retirés qui ourlent le Cézallier cantalien. Tout au long du parcours, depuis Bort-les-Orgues, s’égrène le chapelet des noms composés de ces petites gares de campagne qui desservent souvent deux bourgades. Des noms tellement évocateurs d’horizons si convoités qu’ils viendront des années après chatouiller sa mémoire : Antignac-Vebret, Condat-Saint-Amandin, Saint-Saturnin-Saint-Bonnet, Landeyrat Marcenat.
Lové dans un recoin du compartiment, Henri surnommé alors « Bouboule » en raison de l’aspect joufflu de son visage, scrute du regard le paysage qui défile sous ses yeux encore embrumés par le long voyage qu’il vient d’effectuer depuis Paris-Austerlitz.
Derrière les vitres, le décor s’anime soudainement ; les remous de la rivière sauvageonne, les montagnes aux flancs couverts de résineux, les gras troupeaux qu’accompagne le tintement des clochettes ; tout cela jaillit comme une bouffée d’air frais où se mêlent des senteurs, des saveurs si reconnaissables.
Cela fait un an qu’il attend cet instant, un an passé dans cet appartement exigu et sans âme de l’est parisien, à deux pas des boulevards des maréchaux, un an gâché par la grisaille et la vie déjà trépidante de la capitale. Comme tant d’autres auvergnats exilés à Paris, son père alors employé dans les bureaux de la Compagnie des Chemins de Fer du Paris-Orléans, n’aurait pour rien au monde laissé passer ce sacro-saint rendez-vous annuel avec les montagnes cantaliennes. Oh certes, il ne dansait certainement pas la bourrée sur les quais de départ de Paris comme le faisait dès le début du siècle les premiers voyageurs des fameux trains Bonnet, lancés par le fondateur de l’Auvergnat de Paris et qui permettaient à ses compatriotes de revenir régulièrement et à bon marché au pays. Mais ces échappées vers le Cantal, Ferrière et la vallée de l’Alagnon étaient vécues comme le culte d’un lien presque charnel unissant la famille à la terre.
Dans quelques instants, le long convoi parti la veille au soir de la gare d’Austerlitz arrivera en gare de Neussargues. La correspondance à sept heures vingt et une en direction d’Arvant sera prétexte à un étrange affairement de la part des hommes du rail. En un temps record, on y verra tout à la fois les « atteleurs » se charger d’accrocher les wagons, « l’acrobate » éteindre de l’extérieur les lampes des compartiments, d’autres cheminots vérifier et donner les ultimes soins à ce cheval monstrueux appelé locomotive, enfin « l’aboyeur » donner le signal du départ.

Demain je vous présente une BD et un livre de recettes… un peu particulier! Cette maison d’édition vraiment variée propose de nombreuses belles surprises!