Amours – Roman adulte

Amours Amours

Léonor de Récondo
Sabine Wespieser (2015)
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L’histoire : 1908, quelque part dans le Cher. Victoire est mariée depuis 5 ans à Anselme, notaire de son état. Un mariage arrangé par la famille, mais dans lequel personne ne trouve son compte. Le mari doit aller “soulager ses bas instincts” auprès de la bonne, car sa femme n’apprécie guère ce qu’elle qualifie “d’enchevêtrement immonde”… Ceci, bien évidemment, ne favorise pas l’arrivée d’un descendant, au grand dam de la belle-mère, qui demande même si “tout fonctionne bien”.

Mais cette machine malgré tout bien huilée va déraper : Céleste, la jeune bonne, tombe enceinte et c’est le début d’une toute autre histoire.

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Pourquoi “Amours” au pluriel ? Mais parce qu’il y a toutes sortes d’amours dans ce roman : L’amour d’une mère pour son enfant, l’amour d’une femme pour l’enfant qu’elle adopte, l’amour d’une femme pour son mari, l’amour qui relit deux femmes, l’amour d’un homme pour sa mère…

Une histoire étonnante et belle, à laquelle on ne s’attend guère dans ce contexte (maison bourgeoise) et à cette époque (1908). Un roman qui m’a beaucoup plu et que je vous recommande chaudement ! Une histoire pleine d’amour(s) et de sensualité.

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Amours

Un extrait : Une fois, elle a tenté d’en parler à Huguette dans l’escalier de service. Toute tremblante, elle a bredouillé :  “C’est monsieur de Boisvaillant…” Ses genoux ont commencé à claquer. Huguette a tout de suite compris. Elle lui a dit de se taire, répétant plusieurs fois : “Tais-toi, et ne t’avise pas d’en parler à madame !” Elle a regardé en silence les genoux qui s’entrechoquaient. Puis elle lui a tourné le dos en ajoutant : “Garde la tête haute, c’est tout ce que nous pouvons faire, nous autres ! Garder la tête haute pour faire croire qu’on n’a pas honte.” Céleste a relevé la tête, serré les dents et raidi ses jambes pour que ses genoux arrêtent de claquer si bêtement. Elle a réussi à articuler : “Bien Huguette.”

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C’est le premier roman de cette auteure que je lis, mais j’en lirai d’autres, j’ai beaucoup aimé sa plume, fluide, légère et réaliste à la fois.

Il a reçu le Grand Prix RTL -LIRE ainsi que le Prix des Libraires en 2015

Léonor De Récondo est violoniste avant d’être romancière, sa biographie sur France Culture

Sunset song – Drame romanesque

sunset SUNSET SONG

Réalisé par Terence Davies

D’après le roman de Lewis Grassic Gibbon (1901-1935)

Musique composée par Gast Waltzing

Distribué par Rezo Films

Durée : 2h12

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Date de sortie : 2015
Sortie DVD : 2016

Bonus DVD : un entretien de 30 mn avec Pierre Murat (critique cinéma pour Télérama)

Attention le DVD est en anglais sous-titré français

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Avec Agyness Deyn : Chris
Peter Mullan : Le père, John Guthrie
Kevin Guthrie : Le mari, Ewan

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Écosse, près d’Aberdeen, début du XXème siècle. Chris est une bonne élève, elle vient de gagner une bourse pour poursuivre ses études car elle veut devenir institutrice. La vie en décidera autrement. Sa mère meurt, épuisée par les grossesses successives. Ses deux plus jeunes frères partent vivre chez leur tante. Peu après, Will, le plus grand des frères, quitte à son tour la maison, lassé de la violence paternelle.

Chris se retrouve donc seule avec son père, qui finit par succomber à une attaque. Et l’on passe dans la 2ème partie du film. Sa vie de femme libre, indépendante, adulte, commence. Une vie parfaite, si la première guerre mondiale n’arrivait pas à grands pas…

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Si vous êtes amateur de films d’action, s’il faut absolument que “ça bouge”, passez votre chemin, ce film n’est pas pour vous ! Si, par contre vous aimez les films dans lesquels on “voit” le temps s’écouler, où l’on contemple tranquillement la vie, il y a des chances que ce film vous plaise. Il arrive aussi qu’on passe plusieurs années d’un coup, sans autre indication que la vue d’un enfant qui a subitement grandi…

Les images, la photographie, la lumière, tout est magnifique dans ce film !!

L’histoire est très belle également même si vous vous doutez qu’avec la première guerre mondiale en arrière plan, il va forcement y avoir “de la casse”…

Agyness Deyn, que je découvre avec ce film, est lumineuse et interprète à merveille ce rôle de femme forte et indépendante qui, après avoir vu ses rêves s’écrouler, reprend sa vie en main. Les autres acteurs sont également très bons, le père, taiseux et violent est terrible…

Il y a aussi beaucoup de chansons dans ce film. Si j’ai apprécié les mélodies, j’ai trouvé les paroles… Heu ? Franchement pas géniales (mais on peut écouter les chansons sans lire les sous-titres !!)… Je ne sais pas si ce sont des chants traditionnels ou non, mais c’est possible (j’ai cherché mais je n’ai trouvé que Gast Waltzing pour la bande son).

Mon seul bémol : C’est un film avec un côté contemplatif, bucolique et j’ai, par moments, trouvé le temps un peu long… (mais j’ai tenu grâce aux images et à la musique !) ;)

Pas un coup de cœur pour moi, mais un film que j’ai trouvé très beau.

Je vous déconseille d’aller regarder la bande annonce qui montre beaucoup trop de choses et gâche le plaisir…

sunset

Ce film participe au Challenge “Première Guerre Mondiale” 2018 chez Blandine

D’autres films sur la première guerre mondiale présentés sur ce blog : Mémoires de jeunesse, 1917

Facteur pour femmes – BD Ado/adulte ♥

Facteur  Facteur pour femmes ♥

Didier Quella-Guyot & Sébastien Morice

Grand Angle
Bamboo (2015)

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Quelque part en Bretagne, sur une île. 28 juin 1914, la mobilisation générale est déclarée, tous les hommes valides doivent partir faire leur devoir. Maël ne le sait pas encore, mais c’est une nouvelle vie qui commence pour lui.

Maël a un handicap, un pied tordu. Sa vie jusqu’à présent c’était aider son père à la ferme, se promener en vélo sur les chemins et repeindre les statues de l’église. Tous les hommes étant partis au front, il est le seul à pouvoir faire le facteur, à relier toutes les fermes, à porter à toutes les femmes de l’île des nouvelles de leur père, leur mari, leur frère…

Il va leur apporter des nouvelles, de l’espoir et même un peu plus que ça…

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Facteur

C’est une bd qui se déroule pendant la 1ère guerre mondiale, mais pour autant, on ne la “voit” jamais ou presque. Les couleurs sont éclatantes, lumineuses, chaleureuses.

Pas du tout ce à quoi on s’attend dans une bd qui parle de cette période. Le cadre est original, puisqu’il s’agit d’une île bretonne qui ne “subit” donc pas la guerre sur son sol (même si tous les hommes, ainsi que la plupart des bêtes ont été réquisitionnés).

L’histoire est passionnante : on voit ce jeune homme murir, s’épanouir au contact de ces femmes. Il devient plus sûr de lui, peut-être même un peu trop !

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J’ai aimé : Les illustrations et les couleurs somptueuses, l’histoire, originale et drôle (pas tout le temps !) tout m’a plu !!

Je n’ai pas aimé : que ça se termine ! ;)

Des mêmes auteurs : “Papeete 1914” et “Boitelle et le café des colonies

Facteur

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Feuilleter quelques pages sur le site de l’éditeur

D’autres que moi ont aimé : Jérôme, Le petit carré jaune, Noukette, Les lectures de Caro, Lecturissime, Blandine

parenthèse     

Cette semaine, c’est chez  Moka  / Cette lecture participe aussi au Challenge 1ère guerre mondiale chez Blandine

Les enfants de la résistance – BD jeunesse

enfants  

Les enfants de la résistance

Benoît Ers & Vincent Dugomier

Le Lombard (2015 – 2016 – 2017)

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Série en cours – 2nde guerre mondiale

Le tome 1 a reçu le “Prix des collèges” au Festival International de la BD d’Angoulême

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T1 : Premières actions (2015)

Été 1940. Deux mois après son entrée en guerre, la France est vaincue. Pétain a signé l’armistice, la France est désormais coupée en deux. François et Eusèbe, 13 ans, vivent dans un village en zone occupée. Eusèbe est un jeune garçon plein de fougue avec une conscience politique bien développée pour son âge mais pas forcement toujours conscient des répercussions de ses actes ou bien tout simplement même du danger ! Il entraîne dans ses aventures son ami François, ainsi que Lisa, une jeune orpheline recueillie par les parents d’Eusèbe…

T2 : Premières répressions (2016)

Lisa est officiellement recueillie par les parents d’Eusèbe et les 3 enfants continuent leurs actions. Mais ils sont parfois imprudents (ils n’ont que 13 ans !), et pas toujours conscients des risques. Autour d’eux, la résistance s’organise dans le village.

Un second tome qui permet de comprendre comment est née et surtout comment s’est organisée la résistance.

Le tome 3 : Les deux géants

est sorti en février 2017 – Je ne l’ai pas encore lu… (En fait si, c’est fait depuis hier !!)

C’est toujours aussi intéressant, sauf que je trouve vraiment que les gamins comprennent beaucoup de choses très vite (voir l’histoire du cuivre !). Alors soit c’est pour les besoins de l’histoire (ce que je peux comprendre, même si ça me perturbe un peu) soit les enfants grandissent vraiment très très vite en temps de guerre (ce qui est malheureusement fort possible).

Je pense malgré tout que c’est une série indispensable pour les CDI et les bibliothèques…

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On peut apprendre des tas de choses en lisant ces bd, il y un côté très didactique. Un dossier documentaire de 7 pages clôt chaque tome. Les dessins sont assez “classiques” mais les visages très expressifs.

Cette histoire d’enfants résistants ne m’a pas parue trop crédible… Jusqu’à ce que justement je lise la dernière page de la partie documentaire !

Une phrase de la partie documentaire que je trouve très importante “Ce drame (l’exode) a touché, de près ou de loin, chaque famille de France. À l’heure où le nombre de réfugiés n’a jamais été aussi important dans le monde, il est utile de se souvenir que nos grands-parents ont aussi été un jour des réfugiés.

En bref, une bd qui m’a bien plu pour son côté pédagogique et ses illustrations “vivantes et énergiques”.

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Le mini-site de l’éditeur avec carte interactive, infos sur la série et les auteurs et un espace pédagogique (avec prêt gratuit d’une expo sous certaines conditions)

Autres bd présentées sur ce blog, sur le thème de la seconde guerre mondiale : Le sursis, Dent d’ours, Maus, L’enfant cachée, Résistances, La mouette, L’envolée sauvage

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Cette semaine nous sommes reçus par Noukette

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