Communardes ! BD d’aventure historique

communardesBD d’aventure historique

COMMUNARDES !

Lupano &

Jean / Mazel / Fourquemin

Vents d’Ouest

Glénat (2015/2016)

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Nous sommes en 1871, année de “La Commune de Paris“. Les parisiens se soulèvent contre leur gouvernement et celui-ci doit s’exiler à Versailles. Le conflit va durer deux mois dont une semaine de combats sanglants. Une jeune femme russe d’à peine 20 ans, Élisabeth Dmitrieff, est envoyée par Karl Marx à Paris pour l’informer sur le déroulement des conflits. Mais cette belle aristocrate ne va pas se contenter d’un rôle d’observatrice. Elle va monter l’Union des Femmes pour la défense de Paris et l’aide aux blessés et s’engager dans la bataille. Ce que réclament les femmes ? Ni plus ni moins qu’avoir les mêmes droits que les hommes ! Mais Élisabeth va trop vite, elle fait peur même à ses meilleurs soutiens. (Tome 1)

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  1. L’aristocrate fantôme avec Jean comme illustrateur (2015)
  2. Les éléphants rouges illustré par Lucy Mazel (2015)
  3. Nous ne dirons rien de leurs femelles… Illustrations de Fourquemin (2016)

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Les couvertures dont le tour ressemble à une vieille affiche et que je trouve très belles, ont tout de suite attiré mon œil. J’ai d’ailleurs bien aimé le dessin des 3 tomes, même si j’ai parfois eu un peu de mal à reconnaître certains visages dans celui dessiné par Jean.

Lupano a signé le scénario des trois BD sorties à ce jour (série en cours ?) mais à chaque fois c’est un dessinateur différent qui se charge des illustrations. Les histoires m’ont non seulement beaucoup plu, mais elles m’ont donné envie d’en savoir plus sur cette période qu’à vrai dire je ne connais que de nom.

Les albums constituent chacun une histoire complète.

Il est cependant préférable de les lire dans l’ordre car on retrouve des personnages d’un tome à l’autre.

Chaque album propose une histoire de femmes, des communardes qui se sont battues à côté des hommes. Ces premières féministes revendiquaient l’égalité salariale (les femmes à cette époque étaient payées 50% de moins que les hommes et devaient avoir l’autorisation de leur mari pour travailler), le droit de vote, la reconnaissance de l’union libre et les mêmes droits pour les familles, le droit à l’éducation pour les filles

Bref, des choses qui ne sont pas tout à fait réglées encore aujourd’hui dans le monde !!

Pour en savoir plus sur la commune de Paris :

le site de Michèle Audin (avec une chronologie)

Celui de Raspou Team

Côté dessin, j’ai préféré les illustrations de Lucy Mazel ou celles de Fourquemin à celles de Jean.
Une belle série que je continuerai !

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De Wilfried Lupano, nous vous avons présenté : Le singe de Hartlepool (Sophie) (Nathalie), Ma révérence, Les vieux fourneaux, Un océan d’amour

De Lucy Mazel, le magnifique Edelweiss

Et de Xavier Fourquemin : Le train des orphelins, Miss Endicott

Les aventures de Cluny Brown

clunyLes aventures de Cluny Brown

Margery Sharp

Ed. Belfond (vintage) 2015

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Mr Porritt était veuf et plombier de son état. Il menait une vie tranquille, mais il avait un problème. Son problème c’était sa nièce, Cluny Brown. Cluny n’était pas méchante, non, mais elle ne savait pas rester à sa place. Ni en place, d’ailleurs.

Bref, pour régler ce « problème » Mr Porritt trouva une solution très raisonnable, pour l’assagir et lui faire retrouver le sens des convenances, il envoya Cluny travailler comme femme de chambre dans une maison très convenable de la noblesse du Devonshire.

Une fois Cluny partie, Mr Porritt, se retrouvant seul, s’interrogea cependant sur les « méfaits » de Cluny, qu’avait-elle fait de si répréhensible ?

Pas grand-chose en fait, mais Cluny était indépendante, curieuse, naïve et surtout, surtout, dans cette Angleterre de 1930, elle ne se comportait pas comme une jeune fille le devrait… Les conventions, elle ne connaissait pas !

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Mais qui est donc Cluny ?

Au milieu de tous ces gens un peu coincés, il faut bien le dire, Cluny est une vraie bouffée de fraîcheur. C’est une jeune fille « moderne », qui sait ce qu’elle veut (ou plutôt ce qu’elle ne veut pas), rêveuse, fantasque et curieuse, toujours de bonne humeur, elle attire les hommes, surpris par cette spontanéité. Les autres personnages de ce roman sont beaucoup plus classiques, ils savent où est leur place, eux…

Un roman plein d’humour qui se lit avec beaucoup de plaisir et qui, je n’en doute pas, vous mettra le sourire aux lèvres

« Les aventures de Cluny Brown » paru en France chez Julliard en 1946 et indisponible depuis, a été adapté au cinéma par Ernst Lubitsch sous le titre « La belle ingénue ».

C’est une œuvre culte en Angleterre, où Margery Sharp est très connue pour sa série jeunesse « The rescuers » (connue chez nous sous le nom des « aventures de Bernard et Bianca » grâce à l’adaptation des studios Disney)

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Un petit mot sur cette collection « vintage » : j’ai lu jusqu’à présent 6 romans de cette collection (Edisto, Partie de Chasse, Régiment de femmes, Patience, Poison et Cluny Brown) et, si j’en ai préféré certains, aucun ne m’a déçu. Bref, je ne sais pas qui est directeur (trice) de cette collection chez Belfond, mais je le remercie chaleureusement pour toutes ces jolies découvertes !

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D’autres idées de romans plus ou moins légers pour l’été par ici.

Demain les rêves de Thierry Cazals et Daria Petrilli

Quand une enfant redonne des couleurs au monde des adultes… Un album poétique touchant !

Demain les rêves

Album pour la jeunesse dès 8 ans

 Demain les rêves

de Thierry Cazals

et Daria Petrilli

Éditions Motus, septembre 2015, illustrations de Daria Petrilli,

40 pages- 14 euros

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Thèmes: crise économique, rêves, avenir, poésie
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Présentation de l’éditeur: “La crise, la crise, la crise: tout le monde n’avait que ce mot à la bouche. Une à une, les usines fermaient. Les vitrines des magasins se fanaient. Le cœur des gens s’endormait sous la poussière. Même les arbres des squares n’avaient plus la force de fabriquer de nouvelles feuilles.”

 

C’est la beauté éthérée de l’illustration de couverture qui a attiré mon regard: il y a un côté éphémère et magique dans ces pistils de pissenlit qui s’envolent au gré du vent.

“Demain les rêves” est un album vraiment superbe et très atypique. Lorsque l’on tourne ses pages, un voyage onirique nous attend. Rien que le prénom de la jeune héroïne, Agathe, donne le ton: en effet, les vertus de cette pierre en lithothérapie sont la chance et l’ancrage. Ainsi, la petite fille va essayer par tous les moyens d’empêcher cette “crise” de détruire le seul proche qu’il lui reste.

En ouvrant l’album Demain les rêves, on retrouve sur la double page ces fameux pissenlits semant leurs graines au vent. J’ai beaucoup aimé ce rappel, on sent que les auteurs ont élaboré leur ouvrage avec beaucoup de soin. Cette image est très poétique, de même que l’envol de papillons colorés sur la page suivante.

Au début de cette très belle fable contemporaine, Agathe vit dans un monde gris et terne, assujetti par la crise. Dans ce triste décor, notre jeune héroïne assiste impuissante à la mort lente de la joie et de la fantaisie. L’illustrateur met bien en évidence ce côté sombre grâce aux contrastes des tons gris des bâtiments et rouges des feuilles d’automne. Les thèmes évoqués dans “Demain les rêves” sont plutôt durs: le licenciement, le chômage, la pauvreté, la famine et la dépression (je pense à l’illustration montrant l’oncle Jean entouré de corbeaux).

Baleine pour CED.pmd

Afin d’aider son oncle, Agathe va élaborer un plan. Avec l’aide d’un petit garçon rencontré aux hasards de ses errances, la jeune fille va soutenir oncle Jean dans toutes ses entreprises. À eux trois, ils vont imaginer les métiers les plus fantaisistes que pourrait exercer l’oncle Jean.

À partir de ce moment, les coloris des illustrations sont plus gais. Les couleurs chaudes s’invitent au fil des pages et les pensées s’emplissent de papillons multicolores et de vélos volants…

Baleine pour CED.pmd

Cette oeuvre véhicule un très beau message: “Il suffit parfois d’un mot pour sauver un cœur de la noyade”.

Baleine pour CED.pmd

Tout en poésie et en finesse, Demain les rêves est un album coup de cœur qui plaira à un large public.

 

~Melissande~

 

+ Un album aux magnifiques illustrations présenté par Nathalie: Le souffleur de rêves de Bernard Villiot et Thibault Prugne

+ Une autre lecture poétique et décalée présentée  par Hérisson: Le plus joli des rêves de Nathalie Brisac

Beignets de tomates vertes – Roman tendre ♥

beignetsRoman “feel good” !

Beignets de tomates vertes

Fannie Flagg

J’ai lu (2015)

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Alabama. Evelyn Couch, une femme au foyer d’une cinquantaine d’années, « travaillée » par sa ménopause et qui s’ennuie dans sa vie, va reprendre goût à celle-ci grâce à une vieille femme, Ninny.
Chaque dimanche, Evelyn et son mari Ed, se rendent à la maison de retraite de Rose Terrace rendre visite à la mère d’Ed, Big Momma.
Et chaque dimanche, Evelyn, ne supportant pas sa belle-mère, trouve le premier prétexte venu pour se sauver dans la salle des visiteurs, où elle passe son temps à grignoter des sucreries en attendant que son mari veuille bien rentrer à la maison.
Mais un jour, une vieille femme, Ninny, se met à lui raconter sa vie. Si au départ Evelyn est agacée par cette intrusion dans sa tranquillité, elle prend rapidement goût aux histoires de Ninny et en vient à attendre chaque dimanche avec impatience. Elle finira par se lier d’amitié avec cette vieille dame fringante, bavarde et adorable…

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Les chapitres alternent le passé et présent, entre Whistle Stop Alabama en 1929 et Birmingham Alabama en 1985.

Beaucoup de sujets “durs” sont évoqués dans ce roman (la ségrégation, la pauvreté, la condition des femmes…) mais toujours avec tendresse, amour et humour.

Les personnages sont drôles, attachants et humains. Il y a beaucoup d’amour, de tendresse et de bonté dans cette chronique d’un temps passé. Beaucoup d’humour aussi et de tolérance. Un vrai roman « feel-good » !!

Un roman qui se savoure tel les beignets de tomates vertes

et avec lequel j’ai passé un très bon moment ! ♥

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Un petit extrait :

« La vieille dame rit de bon cœur puis poursuivit :
– A une époque, ils avaient ce raton laveur nommé Cookie, et je passais des heures à le voir essayer de laver un cracker. Ils lui mettaient une bassine d’eau dans le jardin, et la pauvre bête lavait cracker après cracker sans jamais comprendre pourquoi ils disparaissaient. A chaque fois il regardait tout surpris ses petites pattes vides. Il n’a jamais su où son cracker était passé. Et je peux vous dire que des crackers, il en a lavé, dans sa vie ! Il lavait aussi des gâteaux secs, mais c’était moins drôle… Une fois, il a même lavé un cornet de glace… »

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Un film a été réalisé à partir de ce roman, mais selon les différents avis lus, il est très en deçà du livre et passe certaines choses sous silence. Comme bien souvent… ;)