Monsieur désire ? – Bd adulte

désire

Monsieur désire ?
Hubert & Virginie Augustin (ill.)

Glénat (2016)

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Monsieur désire ? Raconte les frasques d’Édouard, jeune noble de 25 ans aux allures de dandy, qui est à la fois prétentieux, désabusé et provocateur. Riche, il passe son temps en sorties destinées à satisfaire ses envies de libertinage et d’abus d’alcool. Lisbeth, jeune femme pauvre, vient d’entrer au service d’Édouard en tant que domestique. Celui-ci découvre par hasard que, contrairement aux autres, elle reste impassible devant le récit de ses escapades nocturnes et qu’elle fait même preuve de compassion, chose à laquelle il n’est pas habitué… Il va finir par la prendre comme confidente, et, dans cette Angleterre victorienne où on ne mélange pas “les torchons et les serviettes”, la chose commence à faire jaser et provoque des jalousies…

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Si j’ai bien aimé l’histoire et l’ambiance victorienne de cet album,  je n’ai pas accroché au dessin (trop de petits traits partout) et j’ai trouvé les couleurs trop tristes (mais ça c’est probablement fait exprès pour aller avec l’histoire qui n’est pas franchement gaie) mis à part les dernières pages justement. Le personnage d’Édouard est franchement désagréable (même si on peut comprendre pourquoi), mais hélas tout à fait crédible…

Par contre

J’ai trouvé assez peu plausible le personnage de la servante, un peu trop “fine” pour une fille censée être sans éducation. Sa façon de parler, de penser ne sont pas, à priori, celle d’une personne de “basse extraction” de l’époque (tout juste censée savoir lire et écrire…).

En revanche, à la fin de l’histoire, j’ai trouvé vraiment très intéressantes les quelques pages documentaires pleines d’humour. Elles apportent un éclairage sur Londres, la reine ou encore l’époque victorienne.

Prix Diagonale – Meilleur album 2017

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Feuilleter les premières pages

Une bd découverte chez mes petits camarades de la BD de la semaine : Sabine, Antigone, LasardineMoka, Stephie

Des mêmes auteurs : la série “40 éléphants

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Cette semaine nous sommes chez Stephie du blog Mille et une frasques

14-18 Bande dessinée historique

série

Bande dessinée Ado/Adulte

14-18

Corbeyran & Le Roux

Delcourt (2014/2018)

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Série complète (10 tomes sortis à raison de 2 tomes par an)

Tome 1 déjà présenté ici.

Le 10ème et dernier tome est sorti ce mois-ci.

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Louis, Jacques, Maurice, Armand, Denis, Arsène, Pierre et Jules se connaissent depuis l’enfance. Ils vivent dans le même village, ont grandi ensemble, fréquenté les mêmes filles. Et puis il y a eu ce 1er août 1914, cette fête de village arrêtée nette pour cause d’annonce de mobilisation. Deux jours après, ils partaient à la guerre.

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Dans le deuxième tome, on comprend d’où vient la phrase répétée inlassablement par ce pauvre soldat défiguré (début du 1er tome). Nos 8 camarades, eux, commencent à réaliser où ils sont tombés et comprennent qu’il ne faudra pas se méfier uniquement de l’ennemi…

En relisant ma présentation du tome 1, je m’aperçois que le tome 2 m’a plu pour les mêmes raisons. L’alternance des époques, la “présence” des femmes (continuant à vivre et palliant l’absence des hommes), les dessins de Maurice (un peu moins présents), l’ambiance de camaraderie malgré les horreurs vécues. Au fil des tomes, on apprend à mieux connaître chacun de ces hommes.

Je parle surtout de l’histoire, mais j’aime beaucoup les illustrations également !

 

Tome après tome, les hommes apprennent les uns sur les autres des choses qu’ils auraient préféré ne pas savoir… Et la vie quotidienne dans les tranchées apporte son lot de rancœur, de jalousie, de blessés et de morts. Au fil du temps, des circonstances et des rencontres, les esprits changent, se referment sur eux-mêmes ou au contraire s’ouvrent.

Le tome 7 est particulièrement dur… Nous sommes en 1917, le conflit s’enlise, les hommes aussi et ils perdent tout : courage, confiance, foi, espoir, amis et la vie aussi.

Les pages de garde sont sont composées par des portraits de chaque personnage et “réalisés” par Maurice. Cela permet de jeter un œil si on a du mal à se souvenir de qui est qui… Et un résumé des tomes précédents est disponible dans chaque tome (bien pratique si on ne peut pas les lire tous à la suite !)

Bien évidemment, comme le tome 10 est sorti ce mois-ci, je ne l’ai pas !!!

Une série qui m’a vraiment beaucoup plu, parce qu’en 10 tomes, on a le temps de “s’attacher” aux personnages et que de nombreux thèmes sont abordés.

14 - 18 Tome 03. Le champ d'honneur (janvier 1915)14 - 18 Tome 04. La tranchée perdue (avril 1915)14 - 18 Tome 05. Le colosse d'ébène (février 1916)14 - 18 Tome 06. La Photo (août 1916)14 - 18 Tome 07. Le Diable rouge (avril 1917) 14 - 18 Tome 08. La Caverne du dragon (juin 1917)14 - 18 Tome 09. Sur la terre comme au ciel (juillet 1918)  14 - 18 Tome 10. La Lune en héritage (novembre 1918)

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De Corbeyran, nous vous avons déjà présenté : Châteaux Bordeaux, Nanami, Uchonie(s) New Harlem, Dracula, et METRØNOM’

Bd présentées sur le même thème : Pour un peu de bonheur, T1 : Félix, Les godillots (2ème livre présenté), Et si…La guerre des Lulus (bd jeunesse)

Une bibliographie (qui date de 2012) faite par Sophie sur ce thème.

14Cette semaine, nous nous retrouvons chez Stephie, pour faire Mille et une frasques !

Il suffirait d’un signe de Tiffany Schmidt

La vie de Mia bascule quand elle apprend qu’elle a une leucémie. Il suffirait d’un signe est l’histoire de son parcours, dans la maladie, mais surtout pour cacher la vérité à ses amis !

il suffirait d'un signeRoman pour adolescents
ès 12 ans

Il suffirait d’un signe

de Tiffany Schmidt

Bayard, 2016
disponible en numérique

 

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Thèmes :
relation ados parents, musique,
mensonge, adolescence, cancer,
maladie, amitié

 

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En commençant Il suffirait d’un signe, reçu dans la box Ebook j’ai vite compris qu’il s’agissait, encore, d’un roman de sick-litt. Cette mode suite à la parution de Nos étoiles contraires de John Green, de roman avec un jeune héros malade. On en a vu passer un bon paquet, et on s’est vite lassé, je trouve. Pourtant dans Il suffirait d’un signe un petit quelque chose a réussi à me happer et j’ai lu ce récit d’une traite. Outre la maladie de Mia, l’héroïne, c’est surtout les relations humaines et la distance qu’impose la maladie qui est mise en avant, avec brio et humour.

 

Mia est une adolescente à la vie parfaite : elle est entourée d’amis, fait partie des pompom girls, réussi en cours, adore le lycée… Quand on lui annonce qu’elle a une leucémie son monde bascule, et elle fait tout pour que ça n’arrive pas vraiment… Elle, si superstitieuse, cherche des signes et se persuade alors qu’il ne faut rien dire à personne. Soutenue en ce sens par sa mère – un personnage détestable de mon point de vue, très attachée aux apparences – elle va alors cacher sa maladie à ses meilleurs amis et même à son petit ami. Seul son voisin, un ami d’enfance, est au courant.

« Qu’est-ce qui se passe ? Dis-moi, je t’en prie.
– J’ai une leucémie, chuchotai-je, le mot redouté me laissant un goût amer dans la bouche.
L’accablante réalité me frappa soudain.
– Mon Dieu ! J’ai un cancer.
Quand Gyver m’attira contre lui, mes yeux se remplirent de larmes.
– Alors, on fait quoi, maintenant ? »

Entre chimio et mensonge, elle a bien du mal à continuer sa petite routine. Il suffirait d’un signe n’est pas un roman triste pour autant. Touchant, bien sûr, mais ce sont surtout les liens entre les personnages qui sont importants : sa relation ambiguë -et prévisible- avec son voisin, son rejet de ses amies, ses parents et leur façon bien à eux de vivre la situation.

S’il n’y a pas de grosses surprises à la lecture de ce roman, le lecteur s’attache tout de même à Mia. Plus les pages passent plus on a envie de la pousser à changer, mais cela fait le charme de l’intrigue.

Un roman touchant centré sur les personnages et leurs relations, même si la maladie reste bien présente au fil des pages. Une belle découverte pour moi dans ma box Ebook !


+ Sur le site de l’éditeur Bayard

+ Première participation à cette 8ème édition du Challenge jeunesse / YA de Mutie !

Memorex de Cindy Van Wilder

Véritable pépite, Memorex est un  vrai coup de cœur!

 

Roman fantastique pour adolescents dès 13 ans

Memorex

de Cindy Van Wilder

Editions Gulf Sream, mai 2016
17 euros. Existe en ePub

 

Thèmes: liens du sang, attentat, deuil, renaissance.

 

 

Présentation de l’éditeur: “2022. Cela fait un an que la vie de Réha a basculé. Un an que sa mère est morte dans un attentat contre sa fondation, Breathe, qui promeut un art contemporain et engagé. Un an que son père, un scientifique de génie, ne quitte plus Star Island, l’île familiale. Un an qu’Aïki, son frère jumeau, son complice de toujours, s’est muré dans une indifférence qui la fait souffrir. Le jour de ce sinistre anniversaire, la famille est réunie sur l’île: c’est le moment de lever les mystères, les tabous, les rancœurs que Réha ressasse depuis un an. Au cœur de l’énigme: Memorex, la multinationale pharmaceutique de son père, ainsi que ses expérimentations sur la mémoire. Des expérimentations qui attisent les convoitises de personnages puissants et sans scrupules, prêts à tout pour accomplir leurs rêves les plus fous.”

 

Depuis «Les Outrepasseurs», le talent de Cindy Van Wilder n’est plus à démontrer. C’est avec joie que j’ai découvert «Memorex». L’intrigue se situe bien loin de l’univers de sa première saga mais on retrouve la plume poétique et le style un peu mélancolique de l’auteur. Préparez-vous à une histoire atypique où les mensonges et les trahisons jalonnent un récit empli de suspense. Vous ne reprendrez votre souffle qu’à la toute fin…

 

Avec Memorex, le bien et le mal n’existent plus. La frontière entre l’humain et l’inhumain s’amenuise jusqu’à permettre un acte contre nature. Seul compte le désir de vaincre enfin une vieille ennemie. Je n’en dirai pas plus au risque de vous dévoiler l’élément clé de l’intrigue, ce qui serait vraiment dommage car c’est ce qui fait en partie la force de ce roman. Les personnages sont tous attachants à leur manière et même si certains doivent se reprocher certains actes irréversibles, leurs motivations sont bien humaines. A travers cette œuvre, Cindy Van Wilder peint les faiblesses humaines avec une grande acuité et nous démontre qu’en définitive non, nous ne sommes pas tous égaux devant la mort. Une fois de plus, l’auteur a réussi à me charmer grâce à un univers fantastique original.

 

A un certain moment de l’histoire, nous suivons les pensées d’Aïki. C’est le personnage qui m’a le plus bouleversée. Il est au centre de l’intrigue et apporte au récit son lot de révélations. Dans «Memorex», nous retrouvons le thème de la dualité si cher à l’auteur. Cindy Van Wilder parvient avec habileté à décrire une palette d’émotions avec des mots qui sonnent justes. J’ai passé un très bon moment de lecture et je vous conseille vivement ce roman.

 

~Melissande~

 

+ Biographie de Cindy Van Wilder

+ d’autres avis de lecteurs sur le blog de l’auteur