KAFKA ET LA POUPÉE -ALB

KafkaUne histoire tendre
Album à partir de 5 ans

KAFKA ET LA POUPÉE ♥

de Larissa Theule

Illustré par Rebecca Green

Traduit par Ilona Meyer

Éditions des Éléphants (2023)

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Franz Kafka traversait un parc en revenant de faire ses courses. Il pensait au livre qu’il était en train d’écrire et qu’il avait du mal à terminer. Et aussi à son déjeuner. Dans le parc, il rencontra une petite fille en pleurs car elle avait perdu sa poupée. Kafka lui dit alors : “Ta poupée n’est pas perdue, elle est partie en voyage, comme le font souvent les poupées.” Et pour lui prouver ce qu’il disait, dès le lendemain, il lui apporta une lettre de Soupsy, la poupée. Et chaque jour, une nouvelle lettre arrivait, racontant les folles aventures de la poupée Soupsy… Lettre que la petite fille s’empressait de lire à l’écrivain.

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Quelle jolie histoire ! Et c’est inspiré d’une histoire vraie en plus…

J’ai été tout d’abord attirée par le nom de ce célèbre écrivain, Kafka, me demandant ce qu’il venait faire dans un album jeunesse. Et dans une histoire de poupée en plus ??

On découvre dans cet album un homme extrêmement gentil, empathique, qui n’hésite pas à inventer une histoire pour aider une jeune enfant à surmonter son chagrin.

L’histoire est adorable. Et j’ai également beaucoup aimé les illustrations au style “rétro” et aux couleurs très douces.

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Coup de ♥ pour ce magnifique album !

kafka

Kinderzimmer – roman

KinderzimmerKinderzimmer

Valentine Goby

Babel

Actes Sud (2013)

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Lecture commune avec Blandine

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Suzanne Langlois est dans une classe de terminale. Elle est venue raconter sa déportation, le quotidien du camp, la kinderzimmer.

Kinderzimmer, pour ceux qui n’ont jamais fait d’allemand, c’est la garderie, la chambre des enfants. Mais une question inattendue l’arrête dans son récit bien rodé. Une question simple, qui la perturbe pourtant parce qu’elle lui fait perdre le fil de son histoire. Et parce qu’elle doit réfléchir, se replonger dans ses souvenirs douloureux. Elle ne raconte plus, elle revit.

Elles sont quatre cents femmes moins les mortes en arrivant au camp. Mila le sait parce qu’on les a comptées avant de les envoyer en Allemagne. Elle est épuisée, mais les flashs, les aboiements des chiens, les cris des femmes l’empêchent de tomber. Mila est enceinte et a des nausées sans arrêt. Elle se demande si l’enfant est une chance ou non.

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Étrangement, en lisant ce roman, je n’ai pas pleuré. Ce n’est pas “tire-larmes” ni même émouvant. Non. C’est juste glaçant. Ce quotidien dans lequel nous sommes plongés, dans les Blocks du camp de concentration pour femmes de Ravensbrück, est tellement insoutenable, monstrueux, inimaginable.

Les phrases sont brutes, directes parfois hachées. Rien ne nous est épargné à nous pauvres lecteurs bien à l’abri dans nos maisons, le ventre plein. Comment se mettre à la place de ces femmes ? La faim, le froid, la crasse, la puanteur, les poux. Les maladies, la violence des soldats. Tenir. Il faut tenir. Le moindre moment de bonheur, une chanson, un souvenir permettent de tenir encore un peu. Alors un nouveau-né, promesse d’un avenir, rassemble les femmes.

Un récit à lire
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Extrait p. 25 : (Ce sont des prisonnières françaises qui parlent aux nouvelles venues)

Elles disent qu’il ne faut pas être malade, les malades sont les premières victimes des sélections, qui conduisent à des transports noirs vers d’autres camps, dont ne reviennent que des robes numérotées. Aussi, éviter le [revire], l’infirmerie, qui est un mouroir et vous désigne illico comme charge, plutôt que comme Stück exploitable chez Siemens ou au [betribe], l’atelier de couture. Au Revier on ne soigne pas. On est parfois empoisonné. On côtoie le typhus, la scarlatine, la coqueluche, la pneumonie. Éviter le Revier le plus longtemps possible. Mila entend. Le Revier, c’est la mort. La grossesse, à terme, c’est le Revier donc c’est la mort.

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Sur ce blog des médiathèques d’Antony, vous pourrez voir 2 vidéos : l’une de Valentine Goby, l’autre de Marie-José Chombart de Lauwe (la puéricultrice de la kinderzimmer)

Ce roman a obtenu de nombreux prix voir sur la page de l’éditeur

Sophie vous l’avait déjà présenté ici

De cette autrice, j’ai déjà lu et beaucoup aimé “Un paquebot dans les arbres“.

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Ce roman participe au challenge “LE TOUR DU MONDE EN 80 Jours LIVRES” (France)

proposé par Bidib

monde

A l’Ouest rien de nouveau

nouveauPremière lecture de l’année
La 1ère guerre mondiale
vue par un jeune allemand

A L’OUEST RIEN DE NOUVEAU ♥

Erich Maria Remarque

Stock (1929)

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Lecture Commune avec Blandine du blog Vivrelivre

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Nous sommes en 14-18, côté allemand. Un jeune homme, Paul Bäumer, nous raconte son histoire. Avant la guerre, avec plusieurs de ses camarades, ils étaient étudiants. Mais la guerre va faire d’eux des soldats. Nous les suivons dans ce dur apprentissage. Puis c’est le départ pour le front et ses horreurs. Au fil des jours, Paul nous parle de leur quotidien, les amitiés qui se nouent mais aussi la boue, la faim, les poux, le bruit, la peur, la folie, la mort. Il nous fait part de ses interrogations aussi. D’étudiant, il est devenu soldat. Que pourra-t-il bien faire ensuite ? Il s’interroge également sur cette guerre, sur l’ennemi en face, qui est jeune aussi et n’a rien demandé non plus.

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Pfffouu… C’est ce que j’ai dit en refermant ce magnifique roman. Non pas que la guerre soit magnifique bien sûr. Surtout celle-ci, qui a été une sacrée boucherie. Mais la façon dont on voit la guerre, à travers les yeux de ce jeune allemand (un jeune homme qui pourrait tout aussi bien être français) est vraiment incroyable.

On ne peut qu’être pacifiste suite à une telle lecture !

Et, même sans le savoir au départ, on se rend compte que l’auteur a fait cette guerre. Ça “sent” le vécu.

Un roman que je voulais lire depuis longtemps, mais que je n’osais pas ouvrir comme bon nombre de “classiques”. Pourtant il est très accessible, fluide, très facile à lire. Et tellement poignant ! Je ne peux que vous le recommander chaudement. Pour moi, c’est mon premier coup de cœur de l’année.

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Un roman qui participe à de nombreux challenges !

2022 en classiques (chez Blandine et sur ce blog) – Le tour du monde en 80 jours livres (Allemagne) chez Bidib – De 14-18 à nous le challenge de Blandine sur la 1ère guerre mondiale – Au Petit Bac d’Enna (2ème ligne – Catégorie Lieu) –  et il participe également à l’Objectif PAL d’Antigone, car cela faisait bien longtemps qu’il prenait la poussière sur mes étagères.

Un nouveau site sur le sujet (nouveau pour moi !) : Première guerre mondiale

2022  monde     Ouest

La mécanique du diable – Roman jeunesse

Mécanique ou Diabolique ?
A partir de 10 ans
mécanique

La mécanique du diable

Philip Pullman

Traduit de l’anglais (GB) par Agnès Piganiol

Illustrations intérieures de Peter Bailey

Couverture de Nicollet

Flammarion jeunesse (2013 / VO 1996)

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Cette histoire se déroule dans une petite ville d’Allemagne par une froide nuit d’hiver…

La neige tombait en rafales et les habitants s’étaient réfugiés à la Taverne du Cheval Blanc. Herr Ringelmann, l’horloger, et son apprenti Karl entrèrent en tapant des pieds pour faire tomber la neige qui collait à leurs bottes. Tout le monde remarqua l’air sombre de Karl. Mais comme il terminait son apprentissage le lendemain, et qu’il devrait montrer à tous son travail – un nouveau personnage mécanique pour l’horloge de la ville– personne ne s’inquiéta.

En vérité, Karl n’avait rien fait. Et il était désespéré à l’idée que le lendemain, tous allaient se moquer de lui, le traiter de raté ou de bon à rien…

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Ce roman est réédité régulièrement et les dernières versions contiennent à priori un cahier qui n’est pas dans ma version. Il est assez drôle de voir d’ailleurs que Flammarion annonce ce roman comme une “nouveauté” (dernière réédition en octobre 2020) alors qu’il a déjà 24 ans…

Ce “conte” hivernal m’a bien plu, même si j’avoue l’avoir trouvé un peu court. Je préfère les romans plus long de Pullman comme la magnifique trilogie “A la croisée des mondes ou encore les aventures de Sally Lockhart.

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Pour lire le début, c’est par ici

Petite bio de Peter Bailey sur Ricochet

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