Constance

Constance

Chronique familiale

Constance

Rosie Thomas

Éd. Charleston (2017)

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Londres, 1963 : deux jeunes gens trouvent un bébé abandonné sous une haie. C’est une petite fille, qui sera prénommée « Constance » par le médecin de garde, du nom de la rue où elle a été trouvée… Deux mois plus tard, Constance sera adoptée par Tony et Hilda, qui ont déjà une fillette de quelques années, Jeannette, sourde de naissance.

Bali, quelques dizaines d’années après.
Constance, après une séparation inattendue et douloureuse, s’est réfugiée à Bali où elle mène une existence simple et solitaire au sein d’un village. Elle est compositeur et crée des musiques de film ou de publicité. Un appel téléphonique de sa sœur Jeannette, gravement malade, va la faire revenir à Londres.

En parallèle de cette histoire, il y a aussi la rencontre de Noah, le fils de Bill et Jeannette avec Roxana, une belle étrangère en situation irrégulière qui rêve de devenir anglaise.

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On navigue entre passé et présent. Entre la maladie de Jeannette et l’enfance pas toujours facile des deux sœurs, Jeannette et Constance.
Cette chronique familiale aborde beaucoup de thèmes. L’adoption bien sûr, mais aussi les secrets de famille, l’abandon, le handicap avec la surdité de Jeannette, les relations amoureuses et leurs difficultés, etc.

Un roman riche en rebondissements et avec des personnages à la fois complexes et attachants.

Je l’ai lu d’une traite !

Un extrait :

« Dès qu’elle avait été en âge de soulever le couvercle étincelant toute seule, Connie s’était appropriée le piano. Quand elle s’asseyait sur le tabouret, ses pieds n’atteignaient pas les pédales, mais elle aimait cette position de force et la façon dont les touches noires et ivoire étaient alignées. Elle jouait des accords ou produisait des sons discordants. Elle pouvait rester assise pendant une heure, concentrée sur ses propres compositions ou reprenant des airs qu’elle entendait à la radio. Pour l’oreille de Connie, ces premières expériences musicales étaient une fête, dans cette maison silencieuse. »

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Un roman qui participe à plusieurs challenges

Le Mois Anglais

(qui cette année se poursuit jusqu’en août !)

chez Martine  et Lou

Le challenge ABC chez Enna

ABC

L’apprenti conteur de Gaël Aymon

Un roman singulier incarnant la magie des plus grands contes de Perrault!

Roman pour la jeunesse dès 8 ans

L’apprenti conteur

de Gaël Aymon

Ed. L’école des loisirs, coll. Neuf,

ill. de Siegfried de Turckheim, janvier 2025

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Thèmes: contes, tradition orale, Perrault, magie, deuil, enfance

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Présentation de l’éditeur: “Pas facile d’être le fils du grand Charles Perrault… À douze ans, Pierre est envoyé à la campagne pour y écrire le recueil de poèmes qui le fera remarquer à Versailles. Afin d’échapper à la corvée, le garçon se dit que collecter des contes auprès d’une vieille nourrice puis les retranscrire ne devrait pas lui demander trop d’efforts. (…)”

 

J’ai totalement adhéré à L’apprenti conteur, c’est un coup de cœur! En effet, l’auteur mêle habilement réalité et fiction. Ainsi, Pierre Darmancour a réellement existé. Il s’agissait du troisième fils de Charles Perrault.

Au fil des pages, l’imaginaire fait son œuvre et notre jeune héros vivra une folle aventure. L’apprenti conteur c’est un récit où la frontière entre le réel et le rêve s’amenuise jusqu’à ne plus former qu’une seule et même réalité.

De plus, les illustrations en noir et blanc de Siegfried de Turckheim s’accordent parfaitement avec l’ambiance du récit. Mélanger différents personnages et les faire évoluer ensemble de manière cohérente, il fallait y penser. Et ça fonctionne!

Je pense que là réside la grande force de ce roman. Dans L’apprenti conteur, les figures de notre enfance prennent vie d’une manière qui leur est propre; indépendamment des attentes du lecteur. Ils s’animent pour aider Pierre à grandir, bien  sûr mais surtout pour continuer à vivre à travers nous. Une sorte d’héritage des temps anciens en quelque sorte.

À l’heure actuelle, on aurait tendance à oublier ou en tout cas sous-estimer l’importance de la transmission orale (et écrite). La voix des anciens s’estompe et les contes commencent à mourir. C’est ce message que je garde à l’esprit en refermant L’apprenti conteur.

Une lecture divertissante et inspirante!

 

~Melissande~

 

Tom haut comme trois pommes de Carole Martinez, un conte original présenté par Nathalie

 

+ Un autre conte célèbre revisité: Annabel et la bête de Dominique Demers, présenté par Nathalie

 

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Pour capturer un crapaud magique de Pierdomenico Baccalario et Daniela Demurtas

Un très bel album , coloré et original!

Albums pour la jeunesse dès 4 ans

 Pour capturer un crapaud magique

de Pierdomenico Baccalario

et Daniela Demurtas

Ed. du Ricochet, ill. de Daniela Demurtas, octobre 2024, 16 euros

Thèmes: crapaud, magie, enfance, aventure, courage, vœu

 

Présentation de l’éditeur: “Coralie est triste, sa chienne a disparu sans laisser de traces… Il ne lui reste alors qu’un seul moyen pour la retrouver: partir en quête d’un crapaud magique pour exaucer son vœu le plus cher!”

 

Ce très bel album est un coup de cœur!

Tout en sensibilité et en finesse, Pour capturer un crapaud magique raconte la peine que l’on ressent face à une perte. Une des forces de cet album réside dans l’implicite.

En effet, par le biais d’illustrations et de quelques indices savamment distillés çà et là, on comprend dès les premières pages que Coralie est inconsolable depuis la disparition de sa chienne Luna.

Dans Pour capturer un crapaud magique, il n’y a pas de dialogues mais bien des indices dignes d’un ancien grimoire. Le but est de trouver un crapaud exauçant les vœux.

S’ensuit une aventure trépidante dans les bois où la fillette verra son courage et sa détermination mis à l’épreuve.

 

Étant une inconditionnelle des romans de Pierdomenico Baccalario, j’étais ravie de le découvrir dans un autre registre. C’est un véritable conteur et c’est un vrai plaisir de le lire!

Quant aux illustrations de Daniela Demurtas, elles sont splendides! Avec douceur et délicatesse, l’illustratrice nous emmène dans un univers où tout est possible (à condition de porter un chapeau violet!)

La première de couverture de Pour capturer un crapaud magique est parfaitement représentative du reste de l’album: en effet, les dessins sont tous très colorés. C’est un plaisir pour les yeux!

J’ai beaucoup apprécié cet album qui sort de l’ordinaire, je vous invite à le découvrir.

 

~Melissande~

 

+Le premier tome d’une des sagas de Pierdomenico Baccalario que j’ai adoré, présenté par Nathalie: La boutique Vif-argent 1 Une valise d’étoiles

+ Pour découvrir d’autres illustrations de Daniela Demurtas, c’est ici ou encore

Elle s’appelait Tomoji de Jiro Taniguchi

Un récit empreint de sensibilité admirablement illustré

Bande dessinée (manga) pour adultes

Elle s’appelait Tomoji

de Jiro Taniguchi

Scénario de Miwako Ogihara

Éditions Rue de Sèvres, octobre 2023, édition anniversaire 10 ans, 19 euros, relié, 176 pages

 

Thèmes: tranche de vie, Japon, temple

 

De cet auteur, j’avais déjà lu et apprécié La montagne magique. C’est pourquoi je savais que je ne serais pas déçue. En effet, les paysages illustrés sont à couper le souffle…  Taniguchi maîtrise parfaitement son art et sa renommée n’est plus à faire.

Il explore dans les moindres détails l’univers dans lequel évolue Tomoji Uchida. Dans Elle s’appelait Tomoji, Jiro Taniguchi nous invite à découvrir l’enfance de celle qui deviendra plus tard l’épouse de Fumiaki Itô. À eux deux, ils créeront un nouveau temple bouddhiste.

Le rythme est lent comme dans tout manga biographique qui se respecte, quelques planches en couleur enrichissent le volume. Les tons sont doux et invitent à la contemplation.

Dans Elle s’appelait Tomoji, plusieurs drames rythment l’adolescence de notre héroïne. L’auteur parvient toujours avec justesse à retranscrire certains sujets avec sensibilité. Ce sera la mort brutale de son père dans la fleur de l’âge qui précipitera la famille dans le désarroi et le dénuement. Par la suite, Tomoji fera différents choix qui la mèneront à son destin.

Pour être honnête, d’ordinaire je ne suis pas friande de récits biographiques mais Elle s’appelait Tomoji a piqué ma curiosité et je ne regrette pas de l’avoir lu. De plus, l’édition est magnifique!

Je pense malgré tout qu’il vaut mieux connaître le contexte afin d’apprécier ce manga à sa juste valeur. Malgré mon intérêt pour le Japon, je ne connaissais pas ce couple. Bien entendu, il y a toujours les notes explicatives de l’auteur en fin de volume.

On sent que Jiro Taniguchi a fait des recherches afin de reproduire le plus fidèlement possible la vie et l’environnement de Tomoji Uchida. Les illustrations sont vraiment très réalistes mais c’est un peu la patte de ce mangaka talentueux.

En somme, si vous aimez l’œuvre de Jiro Taniguchi ou si vous êtes tout simplement curieux; n’hésitez pas à découvrir ce beau manga!

 

~Melissande~

 

+ Une autre bande dessinée illustrée par ce mangaka:  Mon année: Printemps de Jirô Taniguchi et Morvan, présenté par Hérisson

Les dames de Kimoto de Cyril Bonin (d’après le roman de Sawako Ariyoshi), présenté par Nathalie