Les petites victoires – BD ado/adulte

victoires

Les petites victoires

Yvon Roy
Rue de Sèvres (2017)

*****

Dans cette bd de 150 pages (mais qui se lit très vite) on suit tout d’abord la vie de Marc et Chloé, puis on assiste à l’arrivée de leur bébé, Olivier. Bébé dont ils ne vont pas tarder à s’apercevoir qu’il n’est pas tout à fait “comme les autres”. Après quelques examens, le diagnostic tombe, sans appel, tel un couperet : Olivier est autiste. Très vite, Marc, le père se rebelle contre les explications des “spécialistes” que, d’une part, il ne comprend pas, et que, d’autre part, il ne supporte pas.

*****

Ayant lu il y a relativement peu de temps “Ce n’est pas toi que j’attendais“, j’ai, comme d’autres, comparé ces deux bd. Pourtant ce n’est pas vraiment comparable. Les deux bd ont été écrites par des pères qui avaient envie, besoin peut-être de partager leur expérience. Les deux parlent de handicap, dont l’un, la trisomie, est franchement visible, quand l’autre, l’autisme, ne se voit pas, ne se comprend pas, au premier abord.

S’il y a plus d’émotions qui passent, me semble t-il dans la bd de Fabien Toulmé, c’est parce qu’il nous parlait avant tout de lui, de son ressenti, de ses émotions. Dans les petites victoires, Yvon Roy témoigne de l’apprentissage qu’il fait du handicap de son fils, non pas en lisant des bouquins ou en écoutant les médecins, mais en étant très présent pour lui, en l’observant, en l’écoutant et surtout, surtout, en l’aimant ! Car pour moi, ce qui ressort vraiment de cette bd, c’est qu’Yvon Roy est un père extrêmement patient et aimant.

J’ai adoré tout ce qu’il a inventé pour mieux communiquer avec son fils “les yeux, les yeux, les yeux…” Ce qu’il a fait avec son fils ne fonctionnerait peut-être pas pour d’autres, mais il montre qu’avec beaucoup d’amour et de patience on peut améliorer les choses, et je pense que c’est valable pour tout le monde, pas seulement pour les autistes !

Et j’imagine que le jour où il a réussi à prendre son fils dans ses bras a dû être une “grande” victoire !

*****

Moi qui ne lis jamais de témoignages ou très peu, je trouve très intéressantes toutes ces bd qui m’apprennent des choses :

Une autre bd qui parle de l’autisme : La différence invisible

Une bd qui parle de handicap (trisomie) et de la relation père-enfant : Ce n’est pas toi que j’attendais de Fabien Toulmé

*****

Pour feuilleter les premières pages, c’est ici

D’autres que moi ont parlé de cette bd et accessoirement m’ont donné envie de la lire !! Avec, vous le verrez, des avis plus ou moins enthousiastes…

Noukette / Caroline / Mo’/ Stephie / blb / Le petit carré jaune / Mes échappées livresquesAzilis / Les lectures de mylène

Cette semaine nous sommes chez Noukette

Bug 1 d’Enki Bilal #BD

Bug, une bande dessinée d’anticipation passionnante sur l’impact du numérique dans le monde, doublé d’un véritable récit d’aventure qui se rapproche même du thriller ! Incontournable pour tous les fans de science-fiction !

Bug Enki Bilal

Bande dessinée – Science-Fiction

Bug
livre 1

Enki Bilal

Casterman, novembre 2017
9782203105782, 18€
88 pages
Disponible en pdf et epub
gratuit

Thèmes : numérique, dystopie, famille, mémoire, informatique, suspense

***

Enki Bilal est un nom incontournable de la bande dessinée pour adulte de ces dernières années, même s’il n’avait rien publié depuis 2014. Artiste, peintre, auteur, il a un trait reconnaissable, qui confère à ses bandes dessinées un univers particulier. Bug est sa nouvelle série de science-fiction, un récit d’anticipation visionnaire, très réussi.

L’intrigue de Bug

Dans ce tome 1 Enki Bilal nous offre un début sans temps mort, avec une situation de départ qui s’ancre dans notre mode de vie actuelle : toutes les mémoires numériques, le web, les disques durs, les clés usb… tout a disparu, tout a été effacé ! Comment, pourquoi ? C’est bien ce que tente de comprendre l’ensemble des politiques internationales. Dans cette société futuriste encore plus connectée que la notre, c’est un drame ! Sans le numérique, beaucoup sombrent dans la folie, en manque. Les politiciens s’accusent les uns les autres. Les jeunes ne savent plus comment vivre. Les connectés médicaux décèdent, bref c’est la panique la plus complète sur Terre… mais aussi dans l’espace où une mission revenant de Mars est retrouvée avec un seul survivant, un homme qui pourrait détenir une partie des réponses, Kameron Obb…

Entre anticipation et récit d’aventure, Bug nous offre une belle réflexion sur notre monde ultra connecté, son avenir, et les dangers qui reposent sur cette utilisation à outrance. Grâce à des personnages intriguants et un récit aux multiples point de vue, ce premier tome réussi pleinement son rôle de découverte de la situation, de mise en place des personnages, mais aussi de turn-over ! Quelle frustration que de devoir s’arrêter dans ce récit !
Les dessins -peintures- d’Enki Bilal, offrent toujours une ambiance ambiguë, et je n’apprécie que moyennement ce style en bande dessinée. J’ai toujours du mal à m’habituer à ses personnages dans ses récits, et si j’ai eu cette même impression au début, l’intrigue a finalement pris le dessus pour me happer dans cet univers. Et puis il faut dire que graphiquement, esthétiquement, les points de vue d’Enki Bilal sont extrêmement fins, cinématographiques, puissants. Le cadrage est travaillé, les changements de points de vue aussi !

Personnages de Bug

Résultat de recherche d'images pour "bug bilal"

Les relations entre les personnages, qui évoluent tout doucement dans ce premier tome, sont riches de promesse… tout comme les intermèdes réguliers qui permettent de présenter les différents aspects de cette crise numérique mondiale. Le tout est parsemé de réflexions justes et brillantes sur notre société et la situation, qui apportent une touche d’humour noir à ce récit.

Bug, un premier tome très réussi d’anticipation, avec une situation qui permet de réfléchir sur notre monde actuel – le principe d’une dystopie -, tout en créant un véritable univers d’aventure, avec des personnages attachants. J’ai hâte de retrouver Kameron Obb dans le tome 2 !


Les petits plus : 

+ Bande dessinée offerte dans le cadre de l’opération Priceminister 1 blog 1 BD.
+ Le site d‘Enki Bilal
+ Sur le site de Casterman

+ Challenge Petit Bac 2018 : mot unique

+ L’avis de Blondin, beaucoup plus habitué que moi aux titres de Bilal !

+ Participation à la BD de la semaine, tous les billets chez Noukette (évidemment je m’étais encore trompée ^^)

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

La visita – film chilien/argentin

La Visita  visita

Scénario et réalisation de Mauricio Lopez Fernandez
Bande originale : Alekos Vuskovic
Rôles principaux : Daniela Vega (Elena), Claudia Cantero (Teresa, la patronne), Rosa Ramírez (Coya, la mère)
2014 ‧ Drame ‧ 1h 22m
Nationalité : Chili / Argentine
^^^^^^^^^^^^^^^
Coya travaille comme domestique (et vit) dans une grande maison bourgeoise. Au tout début du film, elle vient de perdre son mari, que l’on aperçoit dans un cercueil ouvert, dans une pièce de la maison. Elle reçoit alors une étrange visite : Elena, venue pour l’enterrement de son père, et que sa mère n’a pas l’air très heureuse de voir…
Je ne vous en raconte pas plus, pour éviter de gâcher l’effet de surprise, même si on se doute très rapidement d’où vient le “problème”. La visite d’Elena va avoir d’étranges répercussions sur plusieurs personnes…
^^^^^^^^^^^^^^^^

A première vue, tout va bien dans cette famille… Et pourtant !

La visita est un film sur les non-dits qui m’a beaucoup plu, même si j’avoue que j’aurai préféré un rythme un petit peu moins lent (autrement dit : fans de films d’action, abstenez-vous !) ;)

En fait le rythme très lent -et le peu de dialogues- ne m’ont “agacés” qu’au tout début, parce que les personnages principaux sont plutôt attachants (les trois femmes surtout, les personnages masculins étant très peu présents) et que je me demandais vraiment comment allait se terminer cet étrange huis-clos (la quasi totalité du film se passe dans la maison). L’ambiance est assez pesante, plutôt bizarre, la grand-mère pousse sans arrêt des cris au 2ème étage, les enfants courent partout sans que personne ne s’occupe d’eux, la patronne est un peu “absente” (triste ? déprimée ?) et son mari jamais là.

J’ai adoré la fin :

pour moi, la dernière phrase résume tout l’amour (inconditionnel !) qu’une mère peut avoir pour son enfant.

Bande annonce du film

challenge-amerique-latine-2

Ma 1ère participation au Challenge Amérique Latine organisé par Bidib de Ma petite Médiathèque !

 

La fourmi rouge – roman ado

fourmiLa fourmi rouge ♥

Émilie Chazerand
Éd. Sarbacane (2017)
*****

Vania est une adolescente de 15 ans qui va entrer au lycée en 2nde. Ce dont elle n’a absolument pas envie ! Elle trouve que sa vie est déjà suffisamment pourrie comme ça… Tout d’abord, comme elle dit : “elle a un blase de protège slip accolé à une pâtisserie autrichienne bourrative“, ensuite elle souffre de ptosis congénital (paupière tombante) et enfin, son père est taxidermiste et plutôt farfelu.

Pour couronner le tout, c’est la reine des menteuses… Et parfois, ça lui pèse.

*****

Si on se doute que certaines choses vont arriver en lisant ce roman, d’autres en revanche sont tout à fait inattendues !

Vania est une jeune fille parfaitement agaçante par moments, assez “vacharde” parfois, mais en l’écoutant nous raconter sa vie, on se dit qu’elle a tout de même quelques excuses. Même si parfois elle se complait dans le côté “j’ai une vie de merde et ce n’est pas près de changer…” Un mystérieux mail va la pousser à s’interroger sur un certain nombre de choses et surtout, sur ce qu’elle veut être : une fourmi noire (autrement dit un mouton) ou une fourmi rouge, vivante et combative ?

Une lecture pas si légère qu’elle en l’air, même si j’ai beaucoup ri ! Un coup de cœur pour moi aussi.

Passez votre chemin si vous aimez le “politiquement correct” et si vous n’aimez pas les gros mots. Pour les autres, je pense que vous apprécierez l’humour !!

Mon seul bémol porte sur l’âge indiqué par l’éditeur. Il dit à partir de 13 ans, j’aurai plutôt dit 14/15…


L’avis de Sophie (présenté avec beaucoup d’autres livres il y a quelques jours, vous l’avez peut-être raté…)

La fourmi rouge est un premier roman pour adolescents vraiment génial. On y découvre Vania, une adolescente qui vit seule avec son père. Une personnalité vraiment détonante, enthousiasmante, pleine d’humour malgré un prénom pas évident à porter, un oeil qui part en vrille et une entrée en seconde qui promet. Tous les personnages de ce roman son truculent : son père taxidermiste farfelu, son meilleur ami Pierre Rachid, son ennemi Charlotte… Bref une vraie fourmilière, dont elle fait partie. Jusqu’au soir où elle reçoit un mail qui lui dit qu’elle est différente : une fourmi rouge… colorée, piquante… qui ne demande qu’à se révéler.

Vania est une héroïne coup de cœur que j’ai adoré suivre même si l’histoire, elle, n’est pas aussi originale que les personnages. L’adolescence, l’amitié, l’amour et la famille sont au cœur des préoccupations de notre adolescente… mais l’humour donne vraiment un coup de fouet à l’ensemble ! Une héroïne qui permettra en plus aux adolescents de comprendre qu’ils sont uniques et qu’ils doivent s’aimer comme ils sont !

Coup de cœur


D’autres avis : Bob et Jean-Michel (ont beaucoup aimé), Les petites madeleines (mitigée – lire la réponse de Tibo Bérard, l’éditeur, dans les commentaires)