En avant les filles !

Livre documentaire – philo / réflexion

En avant les filles :

débats et portraits

écrit par Sandrine Mirza

illustré par Isabelle Maroger

Nathan, juin 2012
9782092533307, 16,90€

“On parle à une femme, on lui dit des phrases en sachant bien qu’elle ne comprend pas, comme on parle à un chien ou à un chat.” Effrayant, non ? On oublie souvent qu’à l’époque des frères Goncourt, il y a un siècle à peine, on considérait les femmes comme plus proches du gorille que de l’homme. Elles ont dû se battre pour défendre leurs droits et faire reconnaître leur place. Cette lutte est loin d’être finie, comme le montrent les disparités de la condition des femmes dans notre monde.

Alors, les filles : à vous de jouer ! Des débats… sur l’éducation, le couple ou le travail : c’est quoi être une femme aujourd’hui ? … des portraits de femmes exceptionnelles, de Aung San Suu Kyi à J. K. Rowling en passant par Marilyn Monroe.

 

Des dossiers, des portraits… ce documentaire invite avant tout au débat et à la réflexion! Pour ou contre Barbie ? Jupe ou pantalon ? Qu’est ce que la beauté ? De la philosophie agrémenté de dossier à la fois historique et scientifique pour bien comprendre avant de se faire son avis.

Si la couverture ne me séduit pas, l’intérieur est bien organisé et clair. 9 grands thèmes : la naissance, l’éducation, le corps, l’apparence, le travail, le couple, la maternité, la politique et la vieillesse. Des thèmes qui permettent de voir toute la vie d’une femme, car le point de départ du livre, c’est la femme.

De nombreuses femmes sont présentés, avec leurs idées comme support des dossiers et cela permet de faire en même temps un petit point d’histoire sur le droit des femmes. C’est très intéressant, bien mené, facile à lire comme à feuilleter et ça ne s’arrête pas il y a 20 ans… Lady Gaga fait elle aussi partie du livre ! Des artistes, des femmes politiques, des femmes engagées… un beau tour d’horizon, avec beaucoup de découverte même pour moi! A proposer aux jeunes filles pour qu’elles n’hésitent pas à avoir une opinion et à défendre leurs idées!

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Un article remis en avant aujourd’hui 8 mars à l’occasion de la journée de la femme, et en lecture croisée avec Liyah qui nous parle d’une femme en particulier, Rosa Parks!

Le salon d’Emilie – Le temps des femmes d’E. De Boysson

Roman historique adulte

Le temps de femmes

Le salon d’Emilie

d’E. De Boysson

J’ai Lu, 2012
J’ai Lu historique
9782290039403, 7,60€

Dans les tourments de la Fronde qui traumatise Louis XIV enfant, Emilie, jeune Bretonne sans le sou, part tenter sa chance à Paris.

Au coeur du 17ème sic-le l’histoire d’une jeune bretonne qui rêve de briller au coté des précieuses dans les derniers lieux à la mode : les salons littéraires. Tout en suivant le destin pas toujours rose d’Emilie, nous découvrons ce monde, cette période et les grands noms de l’époque défilent sous nos yeux tel Molière, Corneille, Lafayette…

Tout ce monde littéraire très présent, qui permet de découvrir le rôle des salons littéraires et la place des femmes, m’a vraiment intéressé. L’histoire d’Emilie qui ne semble pas édulcorée fonctionne bien et on s’attache à cette femme! La partie plus politique, plus historique aussi m’a parfois lassée par contre. Cette période de l’histoire est tortueuse et il me manquait sans doute quelques bases pour comprendre les tenants et les aboutissants de toute cela.

J’ai apprécié la façon qu’a l’auteur de nous présenter les personnages sous l’oeil souvent naif d’Emilie. Une histoire intéressante avec une intrigue fine mais qui tient en haleine. Les personnages secondaires vont et viennent pour que vraiment seule Emilie soit au centre du récit. C’est une belle réussite car c’est un personnage volontaire et courageux que je ne vais pas oublier tout de suite.

+ L”avis de Mélusine, celui de Serega

RDL #Lilou 3 Romans pour Ados : Unique, Quand j’étais soldate et les Carcérales

Alison Allen-Gray - Unique.Unique
Alison ALLEN-GRAY
Bayard Jeunesse

“Dominic, 15 ans, ne s’entend pas avec ses parents. Le seul membre de sa famille avec qui le garçon se sent bien, c’est Pops, son grand-père, qui perd un peu la boule. Un jour, dans le grenier de Pops. Dominic découvre un album photo que personne ne lui a jamais montré. Il est pourtant rempli d’images de son enfance. Plus il le feuillette, plus le malaise s’empare du garçon : ces anniversaires, il n’en a aucun souvenir ; ces enfants qui l’entourent et semblent être ses copains, il ne se les rappelle pas ; ces lieux où il pose, il ne les reconnaît pas. La dernière photo de l’album fait à Dominic l’effet d’une décharge électrique : c’est lui… en plus vieux ! Qui est ce jeune homme dont Dominic n’a jamais entendu parler et qui lui ressemble trait pour trait ?”

Dominic, 15 ans, découvre des photos de lui dont il n’a aucun souvenir Mais est-ce vraiment lui ? Il décide alors de mener discrètement son enquête. Mais quels secrets va-t-il déterrer ?

Ce livre est très intéressant, il s’intéresse au clonage humain et à ses retombés mais aussi à l’unicité de chaque être humain, ce que va revendiquer Dominic face à son père qui le déteste à cause de son manque de réussite en sciences et en art.

Thème : Sciences, adolescence, SF

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Valérie Zenatti - .Quand j’étais soldate
Valérie ZENATTI
L’école des loisirs

“Avoir dix-huit ans en France, ça signifie passer son bac, son permis de conduire, avoir le droit de vote, travailler enfin ou entreprendre des études. Dix-huit ans est synonyme de majorité, de maturité et de liberté. Mais avoir dix-huit ans en Israël, ça signifie donner les deux prochaines années de sa vie au pays, à sa défense, à sa survie. Devenir un matricule. Porter l’uniforme. Se réveiller à quatre heures et demie. Faire la vaisselle pour soixante-dix. Obéir aux consignes. Apprendre le maniement des armes. L’histoire et la géographie des pays voisins et ennemis. Les langages codés des pilotes adverses. Et risquer sa peau. Qu’on soit un garçon ou une fille. Même quand on est si petite et si menue que les autres vous traient de promotion ” tomates cerises “… Quand on s’appelle Valérie Zenatti et qu’on rêve de devenir écrivain, ça signifie aussi réfléchir. Et douter. Et rire. Et espérer la paix, maintenant ou bientôt. Ça signifie témoigner.”

En Israël, quand on a 18 ans, on ne peut pas profiter tout de suite de sa nouvelle vie d’adulte, on doit d’abord offrir 2 années à l’armée. Valérie nous raconte, dans la limite du secret bien sûr, ces deux ans qui lui ont fait découvrir l’âge adulte et les responsabilités qui vont avec.

Cette autobiographie est vraiment passionnante. On se sent dans la peau du personnage principale et le fait que ce soit une histoire vraie nous fait aussi réfléchir sur le service militaire et les femmes dans l’armée.

Thème : guerre, femme, armée

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Magali Wiéner - Les carcérales.Les Carcérales
Magalie WIENER

Macadam Milan

“Un adolescent se retrouve en prison pour un viol qu’il est convaincu de ne pas avoir commis. Pour lui, la jeune fille était consentante. Une plongée saisissante dans les rouages de la justice et l’univers carcéral, sa violence, ses abus et son isolement. Et une réflexion sur le sens de la responsabilité.”

La soirée s’annonce plutôt bien pour Rodrigues, il va voir Aurélie chanter avec son groupe pour la fête de la musique. Puis ils se baladent dans un parc et Rodrigues fait l’amour avec elle. Mais le lendemain matin, la police vient le chercher, Aurélie l’accuse de viol.


C’est un roman vraiment très bien écrit dans lequel on va suivre minutieusement toutes les étapes du procès mais aussi de la vie d’un adolescent en prison. Rodrigues se pense innocent mais le lecteur ne sait que croire. On s’attache à ce personnage qui subit la prison mais on ne sait pas s’il est réellement innocent et on le hait aussi en même temps…

 Thèmes : prison, adolescence, viol

— Lilou —

Celles qui attendent de Fatou Diome

  Celles qui attendent
 
 
cellesquiattendent.gif

Auteur : Fatou Diome
Editeur :
Flammarion

SP : Gilles Paris
 Date : 25/08/2010
Pages : 329 p.
Prix : 19 €
ISBN
  978-2-08-124563-1

 
 
Roman
– Littérature française / Littérature
sénégalais

 

Rentrée Littéraire

 

Thèmes : Famille, Pauvreté, Sénégal, Emigrés, Europe

 

 

 

 Présentation de l’éditeur :
“Arame et Bougna, mères, respectivement, de Lamine et Issa, deux émigrés clandestins.

Elles ne comptaient plus leurs printemps, mais chacune était la sentinelle vouée et dévouée à la sauvegarde des siens, le
pilier qui devait tenir la demeure sur les galeries creusées par l’absence. Mais comment dépeindre la peine d’une mère qui attend son enfant, sans jamais être certaine de le revoir ? Coumba et
Daba, quant à elles, humaient leurs premières roses : jeunes, belles, elles rêvaient d’un destin autre que celui de leurs aînées du village.

Assoiffées d’amour, d’avenir et de modernité, elles s’étaient lancées, sans réserve, sur une piste du bonheur devenue peu à
peu leur chemin de croix. Mariées, respectivement à Issa et Lamine, l’Europe est leur plus grande rivale. Esseulées, elles peuvent rester fidèles à leur chambre vide ou succomber à la
tentation. Mais la vie n’attend pas les absents, derrière les émigrés, les amours varient, les secrets de famille affleurent ; les petites et grandes trahisons vont alimenter la chronique
sociale du village et déterminer la nature des retrouvailles.
Le visage qu’on retrouve n’est pas
forcément celui qu’on attendait…. “

Avis :

J’ai souvent entendu parlé du Ventre de l’Atlantique de Fatou Diome, mais je n’ai jamais eu l’occasion de le
lire. Après avoir lu Celles qui attendent, je me dis qu’il ne faut plus attendre !

Ce livre décrit de façon très juste les relations humaines entre mère et fils, mère et belle fille, conjoint,
quand un l’Europe les sépare.

Pour s’assurer la réussite de leur fils, deux mères envoient leurs fils en Europe… Mariés juste avant de
partir, c’est l’attente de ces femmes que l’on va suivre.

Arame, Bougna, Coumba et Daba sont quatre femmes très différentes, mais quatre femmes très fortes, attachantes.
On a parfois envie de les secouer, de leur dire ce qu’elles ne voient pas, mais peu importe en fait, car l’essentiel c’est la vie, qui avance… toujours, sans attendre ceux qui sont
loin.

Les points de vue changeants nous aident à comprendre le monde de ces femmes, entre secrets de famille,
solitude, souvenir, espoir. De l’émotion, souvent cachée, sort du coeur de ces femmes qui restent étrangères entre elles.

Un très belle fresque humaine, qui dénonce les problèmes d’immigration autant que l’espoir qu’il donne, et qui
rend la vie encore un peu plus précieuse.

L’écriture de Fatou Diome est exceptionnelle de musicalité, de rythme, de sentiment, une vraie belle découverte
pour moi !

 

Extraits :

” Les coups de fil s’étaient largement espacés. Les femmes accusèrent le coup.
Mais on finit toujours par s’inventer une manière de faire face à l’absence. Au début, on compte les jours, puis les semaines, enfin les mois. Advient inévitablement le moment où l’on se résout
à admettre que le décompte se fera en années ; alors on commence à ne plus compter du tout. Si l’oubli ne guérit pas la plaie, il permet au moins de ne pas la gratter en permanence. N’en
déplaise aux voyageurs, ceux qui restent sont obligés de les tuer, symboliquement, pour survivre à l’abandon.”


 L’avis de Clara,

 

 

 

1pourcent

 

 

 Challenge du 1% littéraire 2010, repris par Schlabaya

Billet 3/7