Macha ou l’évasion

macha ou l'évasionRoman pour adolescents
dès 14 ans – niveau 4ème à lycée
rentrée littéraire jeunesse 2016

Macha ou l’évasion

de Jérôme Leroy

Syros, août 2016
9782748521917, 12,99€

Il y a déjà deux ans, j’ai lu Norlande, un magnifique roman, que j’ai tellement aimé que je n’ai pas trouvé les mots pour vous en parler. L’auteur, Jérôme Leroy, signe en cette rentrée littéraire un nouveau titre, Macha ou l’évasion. Je ne laisse cette fois ci pas passer ma chance de vous en parler, car c’est encore une fois un coup de cœur !

Macha ou l’évasion fait d’ailleurs partie en réalité d’un triptyque, avec La grande Môme et Norlande. Des romans indépendants, qui permettent de recroiser certains personnages, de près ou de loin. Ce triptyque nous offre des situations fortes, référence à notre vie quotidienne et aux drames qui se trament dans notre société. A chacun ensuite de croire dans ce qu’il veut.

La Douceur

Dans Macha ou l’évasion, nous faisons un bond dans le futur, en 2100 ! Notre société est tombée, la guerre et les grands lobbying ont laissé la place à la Douceur. Paix, apaisement et cabanes dans les arbres. Amitié, fraternité, échange, partage. Un monde si calme, si doux. Mais aussi un monde qui ne veut pas oublier. La nouvelle génération, qui n’a jamais connu que la Douceur, cherche à récolter des témoignages de personnes âgées, afin de mieux comprendre ce qu’il ne faut pas reproduire. Et c’est ainsi que l’on va suivre, comme des flash-back, l’histoire de Macha.

Macha

Macha, autrefois Marie, a 107 ans. Elle est fatiguée, mais va accepter finalement de se replonger dans ses amères souvenirs. Avec elle on va découvrir sous un autre regard notre époque, et la chute de notre société. Pour en venir, forcément, a envier cette Douceur. Macha n’est qu’une adolescente comme les autres, dans un quartier bourge, avec des parents séparés, un beau père étrange et une famille, en général, qui aime les apparences. Son histoire n’est pas simple, elle ne se déroule d’ailleurs pas en quelques chapitres mais en près de 350 pages. On va y suivre le parcours initiatique d’une jeune fille en recherche de repères différents, en recherche, sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, de Douceur. Cette quête, qui commence en refus des violences policières, la mènera notamment vers les ZAD, Zone à Défendre ou Zones d’Aménagement Différé, comme on en trouve actuellement en France, par exemple à Notre Dame des Landes. C’est dans ces ZAD que va naître, progressivement, la Douceur.

Jérôme Leroy propose des extrêmes sans doute un peu trop tranchés, avec une Douceur réellement incroyable, et une société du 21ème siècle très noire. Pourtant, son propos touche, notamment grâce à Macha des Oyats, ce personnage attachant, tant à 17 ans qu’à 107 ans.

Une vision sombre de notre société, mais qui mène à un avenir tellement meilleur… Macha ou l’évasion est un magnifique roman, à mettre en toutes les jeunes mains pour tenter de construire un avenir plus doux !

+ Les avis de Ramettes, George et Bob/Marie

+ Sur le site de Syros, avec un extrait
+ Challenge 1% Rentrée Littéraire 2016 et Challenge YA#6

Le carnet secret de Timothey Fusée

Album – Petit roman

Le carnet secret de Timothey Fusée

Trouvé par Amanda Sthers

et illustré par Ronan Badel

Nathan, 2013
9782092545966, 14,90€

Timothey Fusée est un jeune héros dans la droite ligne de Lili Lampion. Dans ce volume, c’est donc lui le narrateur, qui va nous présenter sa famille, ses pouvoirs secrets, et son amie à l’école, Lili !

L’humour est au rendez-vous à chaque page, notamment quand il décrit sa famille ou son école. Sa rencontre avec Lili permet de faire un joli lien avec le premier album, mais c’est ensuite une histoire plus touchante que l’on suit, celle de la fugue de sa sœur. Il a beau la détester, il va tout faire pour la retrouver ! L’occasion pour lui de grandir !

Cependant, si les illustrations sont très belles, elles correspondent moins à l’image qu’on se fait d’un carnet secret qu’à de réelles illustrations d’un album.

Un livre entre album et petit roman, pour une histoire à la fois terriblement drôle et touchante, qui permet d’appréhender l’histoire de Lili sous un autre angle.

+ Les avis de Gabriel, et Pépita

Rien que nous – Kristin Halbrook

Roman pour adolescents – romance
Rentrée littéraire 2013 jeunesse

Rien que nous

Kristin Halbrook

traduit par Julie Sibony

Albin Michel jeunesse, 2013
Wiz, 325 pages
9782226250773, 13,90€

Ils sont jeunes
Ils sont amoureux
Ils sont en cavale.

         Il vit en foyer. Elle est maltraitée par son père. Will et Zoé. Zoé et Will.  Ils décident de s’enfuir et prennent la route, direction Las Vegas. Rien que nous est l’histoire de cette fugue et forcément au fil du récit, l’histoire de ce qui les a mené jusque là.

La premières parties, leurs premiers jours de voyage, nous permet de comprendre leur fuite, d’espérer sa réussite. On découvre tout à tour les personnages et surtout leur histoire. Des histoires complexes, dures, où le malheur semble frapper plusieurs fois. On découvre aussi leurs secrets. Ceux qu’ils disent et ceux qu’ils taisent.

Leur histoire touche, bouleverse même, le lecteur s’attache. Tour à tour ils se livrent en devenant narrateur. Un mélange d’histoire personnelle, de souvenirs et d’événements présents. Des événements qui avancent doucement, au rythme de leur road-trip. Avec tous les aléas et les réflexions sur leur conditions. Des petits riens qui ne m’ont pas accrochée.

Peu à peu pourtant la tension monte. Et le rythme augmente. Si la première partie est lente, la mise en place est intéressante. Ce n’est pourtant qu’avec la deuxième partie que le livre trouve son intérêt et la fin arrive finalement trop tôt.

L’écriture est légère et les personnages ont beaucoup de potentiel mais au final ce roman laisse le sentiment d’une histoire trop rapide, quelques jours à peine, mais bluffante. Une lecture en demi-teintes, celles de l’amour et de la violence.

+ Le petit coeur félin de Fantasia a fondu pour cette romance

+ Challenge YA#3 chez Kalea

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Personne ne te sauvera – Fabrice Colin

Roman pour adolescents

Personne ne te sauvera

Fabrice Colin

Flammarion, septembre 2013
Tribal, 152 pages
9782081264793, 9€

***

Thèmes : vampire, maladie, vie, adolescence, enregistrement

***

Encore des vampires! Nul doute que c’est ce que penseront nombreux lecteurs, dès la quatrième de couverture. Pourtant si Fabrice Colin succombe à cette mode c’est en décalage. Un décalage subtil, psychologique, qui apporte une aura toute différente au livre.

Manon a 17 ans quand elle découvre qu’elle peut mourir d’un jour à l’autre d’un anévrisme cérébral. Elle fuit alors à l’autre bout du monde dans les lumières vives de Las Vegas. Elle erre jusqu’à tomber sur un jeune acteur  qui raconte chaque soir à une salle presque vide sa vie de vampire. Manon s’attache à cette vision de la vie et la mort mais ça ne la conduit pas tout à fait où elle l’espère.

Ce court roman à l’écriture soignée propos de découvrir Manon grâce à son journal intime. Mais Manon n’écrit pas, elle parle à son Ipod. Alors qu’on pourrait craindre un langage trop oral ces enregistrements sont simplement le prétexte de l’utilisation de la première personne. Le lecteur peut alors s’identifier à Manon. Ces enregistrements, pas toujours utilisés d’ailleurs, n’apportent cependant pas grand chose à l’histoire. Une histoire qui à l’exception d’un passage d’action est assez méditative sur la vie.

Un roman de vampires certes différent mais un peu trop court pour réellement emporter ou surprendre le lecteur. L’absence de surprise, voulue par l’auteur puisqu’il effectue un retour en arrière rend ce roman avant tout psychologique.

Une quête initiatique à la découverte de soi, des vampires… et de la vie!

 

+ l’avis de Mina
+ première parution en août 2013 dans un format moins cher… les mystères de l’édition! Une édition scolaire illustrée, où le texte est présenté comme une nouvelle.