Père & fils : apprentissage de la paternité #manga

Père & fils est un manga touchant qui nous entraîne sur les routes du Japon, avec Torakichi, herboriste itinérant, et son jeune fils Shiro, dont il ne s’est jamais occupé. Vont-ils réussir à communiquer et à avancer ensemble ?

père & filsManga jeunesse – shonen

Père & fils

de Mi Tagawa

traduit du japonnais par Géraldine Oudin

Ki-Oon, 2016
9782355929526, 7,90€

*****

Dans un Japon traditionnel, Torakichi est herboriste itinérant. Il passe toute l’année sur les routes, à pied, pour rendre visite à ses clients. Il ne connaît donc pas beaucoup son fils, Shiro. Après le décès de sa mère, Shiro reste chez sa tante, et lui non plus ne connaît guère son père. Un jour pourtant, ils se retrouvent tous les deux, ensemble, sur la route. Torakichi est incollable en herbes médicinales mais il ne connait vraiment rien aux enfants… Alors quand son fils pleure la nuit, il est épuisé et se retrouve vite dépassé. Avec son métier très prenant, il ne fait que traîner son fils derrière lui, sans vraiment s’en occuper…

En suivant Torakichi sur les routes, on fait un beau voyage initiatique, et l’on rencontre de nombreux japonnais. Ces japonnais, avec leurs histoires, vont peu à peu aider Torakichi à devenir père.

Shiro est un enfant calme, qui suit son père aveuglement. Un petit bout d’homme, attachant, qui donne des fleurs à chaque Jizo* qu’il croise sur sa route. Une façon de penser à sa mère, et d’honorer son souvenir. Shiro est adorable, l’auteur le fait même passer pour un petit ange, qui ne dit jamais rien, ne fait jamais de bêtises… Son seul tort est de pleurer la nuit, quand il se réveille, empêchant ainsi son père de dormir; et d’être très curieux. Ce petit garçon, presque trop gentil, rend les difficultés de son père à s’occuper de lui encore plus flagrantes. Torakichi ne connaît vraiment rien aux enfants, et il est véritablement gauche dans sa façon de faire. Il va devoir peu à peu construire la relation père-fils. Mais Torakichi n’est pas si seul que cela. Sa soeur, dont on ne fait qu’entendre parler dans le premier tome, mais aussi et surtout ses clients réguliers et amis vont l’accompagner au fil de ce voyage d’apprentissage.

Ces rencontres, avec des personnalités variées, sont un réel atout dans ce premier tome, tant elles nous permettent de découvrir des histoires parallèles touchantes. Les clients de Torakichi sont bien campés, avec de vraies histoires personnelles, qui permettent peu à peu à notre héros de découvrir son rôle de père. Des personnages hauts en couleur, à l’image de ce père et de son fils, qui font en même temps découvrir l’herboristerie. Au gré des partages, des plantes nous sont présentées, dans des planches type herbier. Ajoutez quelques amours cachés, des événements tragiques, des fleurs et vous obtiendrez une belle histoire familiale, dont on a envie de découvrir la suite.

Les illustrations soignées mettent en avant la complexité des relations père & fils, notamment par des plans qui montrent la distance en Torakichi et Shiro, puis au contraire la tendresse qui existe entre eux. Les personnages sont expressifs, surtout Shiro qui est à croquer ! Mi Tagawa apporte aussi beaucoup de soin à ses arrière-plans, nous offrant des scènes de vies traditionnelles et des paysages qui nous font voyager.

Résultat de recherche d'images pour "père & fils manga"

Sous sa très belle couverture colorée, Père & Fils cache un manga intemporel qui approfondit de façon très touchante les relations familiales. Un premier tome attendrissant, qui laisse présager de belles rencontres par la suite !

La couverture de Père & fils attire facilement mes collégiennes, mais je n’ai pas eu de demande pour le second tome pour le moment. Il faut dire que la philosophie qui se dégage de ce manga parlera sans doute plus aux 3ème et lycéens, qu’à mes gentilles 6ème du club manga. Les nouveautés sont toujours proposées en priorité aux élèves du club manga, il faudra donc attendre un peu pour savoir si mes grands collégiens accrochent…


* Jizo est, pour les Japonais shintoistes,  le protecteur des voyageurs et des enfants. Des petites statues, aussi appelées Jizo, se trouvent donc au bord des routes. Plus d’info sur Le routard.

jizo père & fils

Photo postée par Princesse Moon

+ La jolie bannière de présentation de Père & Fils par l’éditeur Ki-Oon :Résultat de recherche d'images pour "père & fils manga"

+ L’avis de Calypso

+ Participation à la Bd de la semaine, les liens chez Mo aujourd’hui ! Et Challenge Petit Bac 2017.

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Mon papa et moi

Mon papa et moi est un album jeunesse complètement farfelu, mais aussi plein d’imagination.

mon papa et moiMon papa et moi

de Benjamin Perrier
et Jules

Gautier Languereau, 2016
9782012385221, 9,90€

Mon papa a un travail si bizarre et si compliqué qu’il n’a jamais réussi à me l’expliquer.
Tout ce que je sais, c’est qu’on doit déménager très souvent.

 

Notre jeune héroïne nous présente, tour à tour, les maisons où elle a habité avec son papa : maison donjon, maison dans un zoo, autour d’un arbre… Dans chaque maison, son papa bricoleur l’aide à faire des plans et construire un lit adapté à cette maison.

Si la première partie de l’album Mon papa et moi est séduisante, avec ses plans dans tous les sens, la suite n’est plus qu’un catalogue de maisons, un peu folles, et complètement imaginaires. La relation père-fille qui semble très forte est finalement peu exploitée, notamment ce qui est annoncé en introduction (voir citation). L’absence de dialogues, d’échanges entre les deux protagonistes, ne permet pas d’entrer dans leur relation, ni de mieux comprendre leurs maisons. La fin, en contrepartie, apporte une belle conclusion. Un mélange de réalité d’adulte et d’imaginaire d’enfant. Une très bonne idée, qui manque un peu de profondeur dans la réalisation malheureusement.

Un album aussi déconstruit que les maisons qu’il présente : c’est fou, mais plutôt chouette, finalement !


+ Jules est en fait une fille, la femme de Benjamin Perrier !

Challenges : Je lis aussi des albums 2017 – Voir le premier bilan du Challenge – Voir le thème du mois sur le Japon

Tous les vendredis – album

TousTous les vendredis

Dan Yaccarino

Didier Jeunesse (2010)

à partir de 4 ans

* * * *

Tous les vendredis raconte le rituel hebdomadaire d’un père et de son fils. Tous les vendredis en effet, quelque soit le temps, ils partent tôt de la maison tous les deux et se promènent un peu avant d’aller prendre leur petit déjeuner dans un café.

* * * *

Une note de l’auteur, au début du livre, nous apprend que lui et son fils Michael ont ce rituel depuis que l’enfant a 3 ans. Que c’est un moment privilégié et que le vendredi est leur jour de la semaine préféré à tous les deux !

Une histoire vraiment très simple, mais pleine de tendresse et de plaisirs partagés par le père et le fils. Une simple balade, par son côté répétitif et rituel devient un moment de plaisir attendu par l’un comme par l’autre. Une relation privilégiée entre un père et son fils…

Et j’ai vraiment beaucoup aimé le style un peu vieillot, un peu “vintage” des illustrations !

Un album tout simple, une idée que je trouve géniale et un vrai coup de cœur !

Le site de l’auteur (en anglais)

D’autres ont aimé aussi, retrouvez leurs avis par là : Le tiroir à histoires, les lectures de Liyah, Toupie (avec une sélection spéciale Papas), Cece from Aix (avec plein de photos des illustrations !) et sur Atoutlire, il fait partie d’une belle bibliographie sur la famille…

logoalbums2016.jpg

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Le Sultan Toufou, un conte traditionnel

SultanLe Sultan Toufou

de François Vincent

Didier Jeunesse (2016)

* * * *

Ce livre fait partie de la nouvelle collection (pour les 7-11 ans) des éd. Didier Jeunesse : “Mon marque page

(la couverture intérieure se découpe pour donner un joli marque page)Afficher l'image d'origine

* * * *

L’histoire : Le Sultan Toufou qui dirige l’île de Zanzibar est heureux : Le dattier qu’il a planté lui-même il y a bien longtemps dans son jardin, son dattier, le seul et unique de l’île, ce dattier là a des dattes ! De grosses dattes brillantes et grasses, toutes prêtes à être cueillies ! Dans un premier temps, le Sultan, fou de joie, ne peut s’empêcher de dire à tout le monde comme ses dattes sont belles et comme il va se régaler le lendemain en les mangeant. Mais ensuite arrive le doute : Et si quelqu’un venait lui voler ses dattes ? Il décide alors de confier la garde de ses belles dattes à son fils aîné…

* * * *

Ce conte est vraiment très drôle ! Une partie de l’effet comique est dûe à la répétition, on sait ce qui va arriver, on s’en doute et quand ça arrive, on s’amuse… Et l’autre partie est dûe à l’exagération…

Le Sultan n’a pas la main légère pour punir ses pauvres fils et au fur et à mesure de l’histoire, il devient de plus en plus fou… Jusqu’à la chute, que je ne vous raconte pas !

J’ai vraiment apprécié cette lecture, mais je pense que l’écouter lors d’un spectacle doit être jubilatoire ! Un petit extrait à lire et un autre à écouter ci-dessous.

Lire les premières pages ici

 

 

SultanToufou2

Image empruntée à éducation.francetv.fr

Pour voir un extrait de son spectacle, c’est par ici !

Le site de l’auteur

Le blog de l’illustrateur

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer