Le confident d’Hélène Grémillon

Le confident

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d’ Hélène Grémillon
Plon, 26/08/2010
301 p.
19 €
ISBN
978-2-259-21251-9
Roman – Littérature française /  Rentrée Littéraire

Thèmes : Famille, Secrets, Seconde guerre mondiale, Enfant

Présentation de l’éditeur :
“Paris, 1975.
Au milieu des mots de condoléances qu’elle reçoit après le décès de sa mère, Camille découvre une curieuse lettre envoyée par un expéditeur inconnu. Elle croit à une erreur, mais… Tous les mardis, une nouvelle lettre arrive, tissant le roman de deux amours impossibles, de quatre destins brisés, jusqu’au dénouement final qui va tout emporter sur son passage. Peu à peu, Camille agence les pièces du puzzle et comprend que cette histoire la concerne. Faisant alterner le récit de Camille et les lettres du mystérieux inconnu, qui nous transportent aux années 1939-1943, ce premier roman très original mêle avec brio roman historique et suspens psychologique, sous une plume littéraire et virtuose. “

Avis :

Tout commence par une lettre. Ou par un enfant. Et très vite on se laisse emporter dans l’histoire de Camille,
et dans celle, des années plutôt, de Annie. Des secrets de famille, des destins entrelacés, une histoire puissante qui résonne longtemps.

L’alternance dans le roman entre récit de Camille et celui d’Annie, puis celui de Madame M. donne une force
incroyable au roman. On découvre en même temps que Camille une histoire à laquelle on peine à croire. Une histoire qui nous livre à chaque fois des petits détails supplémentaires, qui nous aide à construire l’histoire, à re-construire l’histoire dans son ensemble. Une histoire qu’aucun des protagonistes n’a jamais connue dans son ensemble. Le tout est lié à l’histoire de France, à la seconde guerre mondiale, comme une trame de fond qu’on aperçoit de temps à autre.

Une écriture empreinte de tendresse, mais pas uniquement. Il y a dans les mots d’Hélène Grémillon une force qui
nous pousse à croire à cette histoire, à s’attacher à Annie, à Camille… Une écriture simple, mais qui coule agréablement et nous emporte dans l’histoire, pages après pages…

Une bonne découverte de cette rentrée littéraire, grâce à  une histoire prenante et touchante.

Extraits :

“La seule chose que j’avais envie de peindre, c’était mon coprs. Mais je savais que de voir des toiles de ma grossesse envahir ma chambre lui serait insupportable, alors j’en profitais quand elle n’était pas là. Et je me dépêchais, à peine mes esquisses finies, de les recouvrir par un aplat, par autre chose. Par un ciel bien souvent. Elle devait trouver que je peignais beaucoup de ciels. Mais comme c’était tout ce qui me parvenait de l’extérieur, par la fenêtre, ça ne devait pas non plus l’étonner plus que ça.

Cette sinistre comédie a duré cent soixante-quatorze jours. Cent soixante-quatorze jours de prison, moins seize jours.”

1pourcent

Challenge du 1% littéraire 2010

Billet 5/7

Merci à Hélène Grémillon et Jennyfer S.  !

Loup y es-tu de Janine Boissard

Roman (adulte)

Loup y es-tu
Janine Boissard   

Robert Laffont, 15/10/2009
328 pages, 20,00 €
978-2-221-11302-8


Thèmes : Secret, Mafia, Sicile, Famille, Relation père/fille, Relations fraternels, Amour

 

Résumé :
Manon est une jeune femme timide, présentatrice pour une petite émission sur la TNT, avec une vie de célibataire assez classique. Elle découvre un jour un petit garçon sur son paillasson… Ses yeux puis ne nombreux indices l’amènent à penser que ce petit bout d’homme de 4ans et en fait le fils de sa soeur… qui a été déclarée morte il y a justement 4 ans… Mais alors où est-il resté pendant ce temps, qui s’en est occupé… et Agnès, sa mère, est-elle vraiment morte? Si oui comment. Une véritable enquête sur fond d’amour et d’amitié !

 

Avis :

Voilà une histoire prenante, digne de beaucoup des romans de Janine Boissard que j’ai pu lire. Manon est une jeune femme sympathique que j’ai eu plaisir à suivre. On ressent bien toutes les émotions de ce roman, la peur souvent, les remords, l’amitié, et puis l’amour, sous toutes ses formes. Ça fait du bien de lire de temps en temps ce genre de roman à l’écriture simple et aérée, agréable, facile pourrait-on dire. Pourtant ce roman est complexe, presque emmêlé parfois, les retournements de situations de fréquents, les personnages très nombreux. Il y a Manon bien sûr, et ce petit bout d’homme, mais aussi Agnès, la soeur, et Sex and the City (surnom ;) ses deux amies gays qui sont décrites comme deux femmes complexes, bonnes vivantes, et surtout amoureuses. Et puis il y a des hommes aussi, Marc, avocat, l’ex de Manon, celui que l’on surnommera Loup, “l’agent secret” et puis ce sicilien aussi, mafiosi qui ne parait pas si méchant je trouve. C’est toute cette galerie de personnages hauts en couleur qui m’ont séduite… Quelques petits points dans l’histoire me chiffonnent pourtant, des détails à la limite de la cohérence, comme si Janine Boissard avait changé d’avis en cours de route, et puis un passage vers la fin (l’ange et le petit garçon pour ceux qui ont lu ce livre) me semble assez contestable, naturel peut être, mais cela me pose quelques soucis. Je n’aime pas qu’on mente aux enfants je crois…

J’ai eu un petit peu de mal au début à comprendre les parties en italien (sicilien ?) ne parlant pas du tout cette langue. Evidemment les moments en cette langue sont passagers, et très simples, mais parfois je n’ai tout simplement pas compris, ce qui n’a pas empêché ma compréhension du roman!

Un livre pour passer un bon moment, entre amour et suspense.

 

Extraits :
“C’était bien le problème. Vous édifiez, année après année, des murailles autour de votre faute, votre très grande faute. Bon an, mal an, vous parvenez à vivre avec, vous avez même de bons moments, ceux qu’on appelle de “rémission”. Et ce sont vos plus proches, vos amis de coeur, qui, vous ouvrant le leur, vous manifestent leur amour et leur compassion, pulvérisent vos fortifications de papier mâché et remâché par les larmes.

“On t’aime”

Donnez moi des indéfférents, des insensibles, et mêmes des ennemis, qui vous obligent à garder votre cuirasse.

Vic, Armelle, Marc… sans compter le regard fraternel de la victime du tsunami, c’était trop.

J’ai 21 ans, Agathe 17. Je suis descendue à Toulon pour l’anniversaire de maman, ma soeur me vole ma carte bancaire et vide mon compte.

“Dégage, Agathe. Je ne veux plus te revoir. Jamais.

Amen, je n’aurais plus jamais de nouvelles.”

 

L’auteur  (biographie extraite du site http://pagesperso-orange.fr/janine.boissard/index.htm)

Janine Boissard est née et a fait ses études à Paris.

En 1977, elle publie aux éditions Fayard sa célèbre saga “L’Esprit de famille” (six volumes en tout, de 1977 à 1984). L’évolution de la société, les chambardements dans la famille, les problèmes de couple, ceux de l’adolescence, ceux de la femme moderne face au monde du travail sont ses thèmes favoris. En 1996, elle publie “Une Femme en blanc” (Robert Laffont), un formidable succès en librairie, traduit en Allemagne et en Italie; sans oublier la série télévisée en six épisodes, diffusée en
1997.

Janine Boissard a publié à ce jour une trentaine de livres. Décorée des Palmes Académiques pour son action auprès
de la jeunesse, elle vit de sa plume depuis vingt ans. L’écriture est, dit-elle, “à la fois ma passion, un métier exigeant et ma façon de respirer”.

 

 

Merci à Gilles Paris pour ce livre. Une liste d’avis presse / web ici.

 

 


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Défi 1% littéraire 2009 :

 

le premier qui compte vraiment (je suis douée pour lire les livres sortis juste avant, ou juste après je crois
;)

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Le secret de la dame de Jade

Roman pour adolescents

Le secret de la dame de Jade

de Christel Mouchard

Flammarion

Au début du 20ème siècle,  Nina, jeune fille française de 15 ans, part rejoindre son père en Indochine (il faut replacer dans le contexte historique de la colonisation française). Sur le bateau qui la conduit vers cette terre inconnue (elle ne sait même pas où se situe l’Indochine) elle partage sa cabine avec Miss Melie, jeune professeur d’anglais. Son père est photographe, et cotoie les plus grands personnages de l’histoire d’Indochine. Alors qu’elle arrive a Saigon, Elle recoit un telegramme d’un ami de son père. Celui ci est disparu, elle doit donc retourner en France. Commence alors une aventure assez irréelle pour nous, car dans une époque et un pays bien différent du notre. Nina s’habille en jeune femme, et se fait passer pour telle. Elle mettra tout en oeuvre pour rester en Indochine, et résoudre le mystère qui plane autour de la disparition de son père. Entre professeur malodorant, beau jeune homme, fille de domestique et reine, les personnages les plus diverses naviguent dans ce roman autour de la jeune Nina. Roman initiatique, d’aventure, policier et découverte de fragment de l’histoire d’Indochine, ce livre est un plaisir à lire.

Extraits :
“Derrière le bouquet d’arbre, il y avait une maison, en effet. Rien à voir avec la demeure familiale des Teng. Pas d’or, pas de rouge, pas de tuiles vernissées, pas de galeries ni d’annexes…  C’était une petite maison sans étage, crépie de blanc, entourée d’une étroite véranda aux piliers de bois bruts. Nina avait elle mal lu les lettres que son père lui envoyait?
Elle s’était imaginé un domaine, une plantation, des entrepôts, des esclaves, et elle trouvait une maisonnette coincée au fond du parc d’un riche Annamite.”
“Enfin un regard retint son attention. Placé plus bas que les autres, il était à peine visible – deux minuscules étincelles dans un petit visage pâle surmonté d’un diademe, une marionnette vêtue d’or et perdue sur un trône assez large pour en contenir trois comme elle. “

Une écriture simple et juste, qui va directement au but, des personnages aux traits de caractères très “définis”, des dialogues… tout ce qu’il faut pour que les adolescents s’y reconnaissent, et apprécient. Du moins à mon avis, puisque je ne l’ai pas encore proposé à mes élèves.