La visita – film chilien/argentin

La Visita  visita

Scénario et réalisation de Mauricio Lopez Fernandez
Bande originale : Alekos Vuskovic
Rôles principaux : Daniela Vega (Elena), Claudia Cantero (Teresa, la patronne), Rosa Ramírez (Coya, la mère)
2014 ‧ Drame ‧ 1h 22m
Nationalité : Chili / Argentine
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Coya travaille comme domestique (et vit) dans une grande maison bourgeoise. Au tout début du film, elle vient de perdre son mari, que l’on aperçoit dans un cercueil ouvert, dans une pièce de la maison. Elle reçoit alors une étrange visite : Elena, venue pour l’enterrement de son père, et que sa mère n’a pas l’air très heureuse de voir…
Je ne vous en raconte pas plus, pour éviter de gâcher l’effet de surprise, même si on se doute très rapidement d’où vient le “problème”. La visite d’Elena va avoir d’étranges répercussions sur plusieurs personnes…
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A première vue, tout va bien dans cette famille… Et pourtant !

La visita est un film sur les non-dits qui m’a beaucoup plu, même si j’avoue que j’aurai préféré un rythme un petit peu moins lent (autrement dit : fans de films d’action, abstenez-vous !) ;)

En fait le rythme très lent -et le peu de dialogues- ne m’ont “agacés” qu’au tout début, parce que les personnages principaux sont plutôt attachants (les trois femmes surtout, les personnages masculins étant très peu présents) et que je me demandais vraiment comment allait se terminer cet étrange huis-clos (la quasi totalité du film se passe dans la maison). L’ambiance est assez pesante, plutôt bizarre, la grand-mère pousse sans arrêt des cris au 2ème étage, les enfants courent partout sans que personne ne s’occupe d’eux, la patronne est un peu “absente” (triste ? déprimée ?) et son mari jamais là.

J’ai adoré la fin :

pour moi, la dernière phrase résume tout l’amour (inconditionnel !) qu’une mère peut avoir pour son enfant.

Bande annonce du film

challenge-amerique-latine-2

Ma 1ère participation au Challenge Amérique Latine organisé par Bidib de Ma petite Médiathèque !

 

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La maison des reflets : faire son deuil en 2022

Mmaison des refletson article sur La maison des reflets est un article un petit peu différent, qui va plus en profondeur dans l’analyse du roman (avec un nombre de mots limités), moins dans l’avis. Ce travail a été réalisé dans le cadre du MOOC Il était une fois la littérature jeunesse. J’ai simplement coupé la partie Résumé et quelques détails, afin de vous laisser du suspense.

Roman pour adolescents
Science-fiction

La Maison des reflets

de Camille BRISSOT

Syros, 2017,
346 p.

Résumé de l’intrigue

En 2022, les maisons de départ permettent de continuer à faire vivre les morts. La technologie, à travers des reflets en quatre dimension, reproduit le physique, mais aussi le caractère des morts. Les familles qui le souhaitent peuvent alors continuer de parler à leur proche, à l’intérieur de ces maisons de départ. Tout y est conçu pour permettre une interaction agréable et la plus réelle possible. Au manoir Edelweiss, la plus célèbre maison de départ, vit Daniel. Petit fils du créateur, fils du gérant actuel, il ne connait du monde que ce qu’il y rencontre. Ecole à domicile, meilleurs amis qui ne sont que des reflets, il vit dans une sorte de parenthèse. Pourtant un jour, il sort, et découvre, dans une fête foraine, Violette. Lumineuse, cette jeune fille le marque, et il va commencer à correspondre avec elle, par courrier. […]

Analyse du roman La maison des reflets

Ce roman français présente des caractéristiques spécifiques du roman adressé à la jeunesse, notamment dans ses choix d’écriture. Camille Brissot propose une narration avec un adolescent, qui parle à la première personne. Ce JE s’adresse discrètement aux lecteurs, dans des questions rhétoriques, qui amènent le jeune lecteur à s’attacher à lui, et à s’identifier.  Sans proposer de réelle polyphonie, ce roman propose tout de même une alternance de narrateurs grâce aux lettres reçues.

Le prologue, qui nous permet de connaître et comprendre Esther et Violette, personnages secondaires, amène un suspense, dans une perspective de séduction du lecteur.

Sans aborder de thème réellement tabou, Camille Brissot place tout de même la mort au centre de son récit. Les morts entourent notre héros, mais c’est surtout la place du deuil qui va peu à peu permettre aux jeunes lecteurs d’appréhender la mort : celle des parents, des grands-parents, et même d’enfants et d’adolescents. L’histoire d’amour de Daniel, notre jeune héros, ainsi que l’usage de la science-fiction permettent de contrebalancer la noirceur des thèmes, protégeant ainsi le lecteur.

Sans suivre totalement la structure d’un roman de formation, on assiste ici à une métamorphose progressive du héros, qui passe de la naïveté de l’enfant à l’ouverture d’esprit de l’adolescence. Grâce à une première sortie, brève, de son monde, il subit ensuite une réclusion partielle de sa famille, qui lui permet de s’ouvrir aux autres. Il est finalement réintégré dans sa maison, avec des droits nouveaux.

Avis personnel

La maison des reflets nous permet de découvrir un univers fictionnel où les morts sont comme des fantômes qui restent avec nous. Ce roman permet une bonne identification au narrateur, grâce aux épreuves qu’il traverse. Le suspense est maintenu au fil du récit, et sans être très surprenant ce roman répond bien aux attentes du lecteur : notre héros évolue et le lecteur découvre ainsi les réponses à ses questions. La place du deuil m’a particulièrement intéressée, d’autant plus qu’elle est mise en valeur par les regards très différents des personnages secondaires. De plus, l’histoire d’amour n’est pas niaise et apporte un vrai plus à ce récit. Enfin un thème secondaire a retenu mon attention : les relations père-fils. Le père est en effet très absent dans ce récit, sauf quand il s’agit d’interagir avec une journaliste avec laquelle il tisse des liens intimes. Le regard du héros sur cette relation permet de mettre en perspective ses rapports avec son père.

Un roman qui manque un peu de science-fiction, mais qui traite avec originalité de la mort et du deuil.


+ Le MOOC il était une fois la littérature jeunesse (inscription close)VentPrendra

+ de Camille Brissot, nous vous avons déjà présenté :
Le vent te prendra – Collection In Love

+ Le blog de Camille Brissot

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Un hiver en enfer

Un hiver en enferUN HIVER EN ENFER

Jo Witek

Actes Sud Junior (2014)

*****

Présentation de l’éditeur : Edward a grandi avec son père. Sa mère, Rose, lointaine et fragile, revient un jour d’un long séjour en hôpital psychiatrique.

Elle, qui n’a jamais su l’aimer, lui demande à présent de jouer le jeu de la famille soudée. Pour le jeune garçon, il est hors de question d’effacer toutes ces années privées de l’amour maternel. Il préfère se réfugier dans le monde virtuel des jeux vidéo.

Tout bascule avec la mort accidentelle de son père. Il se retrouve seul dans un chalet avec cette mère haïe, qui soudainement l’étouffe d’affection et l’isole davantage. Un face-à-face terrible commence au cœur de l’hiver. Deux êtres. Deux folies. Au point de conduire au meurtre ? Qui entre eux deux dit la vérité ? Un seul, forcément…

*****

Mon avis : Je sais que j’ai eu envie de lire ce roman après avoir lu une critique enthousiaste sur un blog. Malheureusement, je ne sais plus lequel…

J’ai passé un très bon moment avec ce bouquin, lu dans la journée parce qu’il fallait que je sache !! Qui est fou dans cette histoire ? La mère ? Le fils ? Les deux ? Je ne vous raconte pas le nombre de films que je me suis fait tout au long de cette journée, le nombre de scénario(s) que j’ai inventé pour trouver la solution… Je n’étais d’ailleurs pas si loin, mais je n’ai pas trouvé.

Un bon thriller, prenant, poignant, qui montre bien comment les ados peuvent parfois cacher leurs problèmes (harcèlement scolaire). Un hiver en enfer porte bien son nom. Ce roman raconte effectivement l’enfer vécu par une personne, mais par qui ? Vous ne croyez tout de même pas que je vais vous le dire…

+ L’avis de Lirado

+ Celui de Ricochet

*****

Sophie vous a déjà présenté plusieurs livres de cet auteur : Mentine, Un jour j’irai chercher mon prince en skate ou encore Peur express.

*****

Challenge Petit Bac 2016 chez Enna, 1ère ligne, catégorie LIEU

SignatureNat

Tornade de Jennifer Brown

Jennifer Brown - Tornade.Roman pour adolescent

Tornade

de Jennifer Brown

traduit de l’américain par Céline Alexandre

Albin Michel (Wiz), 2015
9782226315380, 14,90€
Disponible en epub

Jersey est une adolescente sans histoire. Elle râle un peu contre les tâches ménagères et son beau père, n’a pas toujours la patience de jouer avec sa petite sœur, mais tout va bien pour elle. Pourtant quand une tornade frappe son quartier, sa vie tourne au cauchemar.

La violence de la tornade, vécue de l’intérieur, est impressionnante, mais c’est surtout la découverte du paysage dévasté, juste après, dans les yeux de cette adolescente inquiète pour les siens qui est terrible. On découvre avec elle des maisons dévastées, des routes arrachées, des cadavres…

Vient ensuite le temps de reconstruire, mais pour Jersey la route est semée d’embûches… envoyée loin de ses amis, dans la famille de son père qu’elle ne connait pas. Comment alors accepter son sort…

Ce récit est celui d’une errance, celui d’une adolescente, dans les ruines de sa vie, qui cherche un moyen de se reconstruire sans s’attacher aux autres. Un parcours difficile, où la famille et les secrets jouent un rôle prépondérant. Ses amis sont aussi des jalons de l’histoire, et c’est dans les communications qu’elle aura avec eux que l’on découvrira l’ampleur de la tragédie qui a touché sa ville et comment chacun gère cette catastrophe.

Un roman étrangement léger dans l’écriture, ce qui crée une atmosphère intéressante, qui pondère les drames que l’on rencontre, et permet d’offrir un beau roman pour adolescents.