Le garçon qui se taisait – Lois Lowry

 Le garçon qui se taisait

Lois Lowry

Ed. L’école des Loisirs (2005)

Collection Médium

L’auteur : Lois Lowry est née en 1937 à Honolulu, dans l’île de Hawaï. Elle vit entre Boston et une vieille ferme à la campagne. Avant de se consacrer entièrement à son métier d’écrivain, elle a travaillé comme journaliste indépendante, écrivain et photographe. Son amour pour les enfants l’a poussée tout naturellement à écrire pour eux. (L’école des loisirs)

Elle a également écrit “Le passeur” (le film est sorti récemment, voir l’article) ou encore “l’élue“, deux livres que j’ai également beaucoup aimé… Un auteur à découvrir, si ce n’est pas encore fait !

L’histoire : Il ne parle pas, mais il est très fort pour imiter les bruits de la campagne, de la meule qui broie le grain à la traite des vaches. Il aime la compagnie des agneaux, des chevaux et des chiens. C’ele-garcon-qui-se-taisaitst lui qu’on charge d’éliminer les chatons en surnombre, à leur naissance. Comme il ne dit rien, on croit qu’il n’en souffre pas. Beaucoup de gens l’appellent le ” débile ” ou le ” détraqué “. Le docteur Thatcher, lui, dit que Jacob sait aller vers les choses qu’il aime et s’en approcher avec prudence, et aussi qu’il protège un monde bien à lui sous son éternelle casquette de tweed. Un jour, au lieu de le tuer, Jacob sauve un petit chat et l’offre à Katy, la fille du docteur.

Le livre commence en 1987 : Une vieille femme, le Docteur Katherine Thatcher, nous raconte une partie de sa vie quotidienne de petite fille, rythmée par l’école, les jeux avec les voisins, les discussions avec ses parents ou Peggy, la jeune bonne. Peggy l’emmènera un jour chez ses parents, à la ferme, pour lui montrer les animaux. Là, elle fera la connaissance de Jacob, jeune frère de Peggy, qui est, selon les gens “attardé” ou encore “débile”. Kathy, qui est une petite fille très éveillée et très observatrice (son père médecin, lui parle comme à un adulte et lui apprend beaucoup de choses) essaiera d’approcher Jacob, de lui parler, d’être amie avec lui.

Un petit livre (170 pages) dense et prenant, dont la fin, pourtant assez prévisible, m’a attristé…

Un livre qui permet d’imaginer la vie des gens (pauvres comme les parents de Peggy et Nelly/ou plus aisés comme la famille de Kathy) au début du siècle dernier, puisque l’histoire se situe entre 1908 et 1911. Mais qui montre aussi et surtout le peu de cas fait pour les personnes différentes, ici, les malades mentaux (Jacob étant probablement un enfant “autiste”).

Une vieille photo illustre chaque début de chapitre, donnant encore plus de force/de vie aux personnages. Un livre très bien écrit, plein de tendresse et d’humanité, que l’on quitte à regrets. Un vrai coup de cœur !

SignatureNat

La vie de Régis de Sa Moreira

Roman adulte – Rentrée Littéraire 2012

La vie

de Régis de Sa Moreira

Au Diable Vauvert, 22 août 2012
9782846264426, 15€

“Je suis sortie sur le parking, il faisait froid, c’était agréable, un homme m’a demandé mon numéro de téléphone, je ne sais pas ce qui m’a pris, je lui ai tout de suite donné… C’était la première fois que j’osais aborder une inconnue et il a fallu que ce soit la bonne. Nous nous sommes mariés deux mois après. Tout ce travail sur ma timidité pour un seul numéro, j’aurais bien voulu en profiter un peu plus, au moins tenter ma chance avec la fille de l’agence de voyages…
Il passait devant l’agence tous les jours, presque toujours à la même heure. Je ne le connaissais pas mais quand il a cessé de passer, je me suis inquiétée. Qu’est-ce que ça veut dire connaître les gens ? Je ne suis même pas sûre de connaître l’homme avec lequel je vis… Encore heureux. Je suis sûr que si elle me connaissait elle partirait en courant. D’autres l’ont fait avant elle… “.

Un principe simple, celui du marabout (Marabout, Bout de ficelle, Selle de… ) est transposé à ce livre, pas vraiment un roman donc, plus un ensemble de phrase, comme des instantanés de la vie. Des vies qui se croisent, et nous qui regardons. Au début on cherche à trouver des personnages qui reviennent, former une histoire… mais c’est une quête veine car comme la vie les mots coulent et les personnages passent. Des histoires qu’on ne fait que pressentir, qu’on imagine, qu’on aimerait tellement continuer parfois.

J’ai lu Le libraire, du même auteur, que j’avais trouvé à la fois intéressant et étrange, ce livre me fait un peu le même effet!

Voici un livre que j’ai commencé par trouver terriblement frustrant. Comme si on ne faisait que lire des incipit de romans sans jamais pouvoir lire la suite. Pourtant au bout d’un moment on se laisse prendre au jeu, on rouvre le livre au hasard, on dévore quelques nouveaux textes… Une incitation à faire plus attention aux gens qui nous entourent finalement, pour créer nous même quelques lignes de plus dans ce texte…

C’est plaisant à parcourir, l’idée est sympathique et j’ai apprécié, mais cela reste tout de même simple et répétitif.

Régis de Sa Moreira met en scène la vie dans ce qu’elle a de plus effrayant finalement : son éphémérité !

 

 + Si vous le souhaitez je peux faire voyager ce livre !

+ Ce roman sort aujourd’hui mais vous pouvez déjà lire de nombreux avis sur la toile :

Cynthia, Gwordia, Shangols, Corboland, La livrophile, …

+ La vidéo de présentation du livre par l’auteur.

+ Challenge Rentrée littéraire 2012 1/7

 

 

La vie extraordinaire des gens ordinaires de Fabrice Colin

La vie extraordinaire des gens ordinaires 
     

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Auteur : Fabrice Colin
Editeur : Flammarion

Date : 20/10/2010
Pages : 329 p.
Prix : 13 €
ISBN
    978-2-08-122982-2

 
 
Nouvelles (mais un peu roman quand même…)

pour adolescents et pour adultes!

 

 

Thèmes : Nouvelle, Vie, Destin, Homme

 

 

 

 Présentation de l’éditeur :

Il me restait vingt adresses : vingt lieux éparpillés aux quatre coins du monde, et vingt histoires toutes
plus incroyables les unes que les autres.

C’est ce jour où le titre de ce livre m’est venu : La Vie extraordinaire des gens ordinaires. LISEZ. LISEZ, DE LA PREMIERE A
LA DERNIERE PAGE. SI ÇA VOUS PLAIT, DEBROUILLEZ-VOUS POUR EN FAIRE UN LIVRE.”

Avis : 

       J’aime beaucoup Fabrice Colin, et ce nouveau livre, bien que très différent de ses
autres publications ne m’a pas laissée indifférente !

         Un homme, proche de la mort, Poète mais un peu fou semble-t-il, remet au
narrateur primaire un manuscrit, celui de la vie extraordinaire des gens ordinaires. Nous lisons donc, nous aussi ce manuscrit, sans bien savoir ce qui est réel ou non… et tant pis finalement,
on a tout simplement envie d’y croire, encore !

La famille d’un plongeur mort en cherchant l’Atlandide; une productrice de thé, le meilleur du monde; un roi un peu particulier;
un joueur de foot; un restaurant vertigineux; une cité où les voisins s’entraident et s’écoutent; et tant d’autres… Cette vingtaine de personnages, comme autant de petites nouvelles
sans autre lien que le narrateur, nous font voyager tant dans le monde que dans le coeur des hommes. Une vision à la fois surprenante et belle de la nature humaine, qui donne envie de rencontrer
ces gens ordinaires !

         Après quelques doutes quand j’ai compris qu’il s’agissait de nouvelles, je suis
passée ensuite de l’une à l’autre avec délice, m’attendant chaque fois à découvrir une nouvelle personne, étonnante, charmante, agassante, émouvante… et c’est donc avec beaucoup de plaisir que
j’ai dévoré ces petites histoires ! Quelques unes m’ont moins charmées, d’autres plus… tout est une question d’histoire et de personnalité à ce niveau là, car l’écriture, elle, est toujours
douce et puissante, en un mot agréable!

 

Et oui j’ai envie de croire que le narrateur primaire est Fabrice Colin, que cette histoire est vraie… et tant pis si ce
n’est pas le cas, car c’est ça aussi qui fait réver dans ce livre…

Un jour avec Lola de Jean-Paul Nozière

Un jour avec Lola


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Auteur : Jean-Paul Nozière

Editeur : Pocket Jeunesse (Thierry Magnier)

Date : 17/06/2010
Pages : 139 p.
Prix : 5,90 €
ISBN
 
978-2-266-15805-3 

 
 
Roman  (jeunesse)

Thèmes : Adolescence, Famille monoparentale, Fille-femme, vie quotidienne

 

 

 

Présentation de l’éditeur :
“Lola vénère son père.

Par-dessus tout. Elle s’est mis en tête de remplacer sa mère, partie un matin sans laisser de trace. Depuis, la
petite fille joue à la femme fatale : elle emprunte les vêtements de l’absente et mime ses attitudes à la perfection. Mais qui est vraiment Lola ? Une forteresse aux fondations fragiles, que l’on
suit, le temps d’une journée, entre l’épicerie de son père et la jungle du collège. “


Avis :

Lola est une jeune adolescente perturbée par son environnement. Sa mère est partie un jour, sans laisser de trace, et son père
se débat avec une épicerie et des dettes importantes. Dans cet univers en ruine, Lola semble pourtant se débrouiller très bien. Chaque jour elle s’habille dans les habits haut de gamme et sexys
de sa mère… et gagne sa vie d’une bien étrange façon. Il semble à la lecture de ce livre que l’on passe plusieurs mois avec Lola, tant on apprend à la connaître. Ce n’est en fait qu’une seule
journée, une journée où l’on ne sait jamais exactement où se situe la frontière entre la réalité et les pensées de Lola. Un livre coup de poing sur l’adolescence, qui file à une vitesse
phénoménale. Son ton très juste et son thème ne manqueront pas de plaire aux jeunes adolescents.

J’ai particulièrement apprécié l’écriture de Jean-Paul Nozière, qui n’hésite pas à pousser l’histoire dans des recoins sombres,
choquants parfois même surement – entre viol et prostitution -. Une histoire irréelle, pourtant bien attachée dans la réalité, dans notre réalité, avec tout ce qu’elle a de défauts.

C’est trop court pourtant, car on aimerait suivre un peu plus Lola, savoir ce qui lui arrive. Pourtant la fin elle aussi est
bien dans le ton, on ne sait même pas finalement, comment cela se termine, entre rêve et réalité…

 


Extraits :
“Pendant la récréation de 13heures, le collège se transformait en chaudron porté à ébullition. Qu’il n’explose pas tenait du miracle.

Le bruit épouvant Lola dès son entrée. Un grondement menaçant percutait le
vitrage séparant la coursive de la cour. Une mer d’equinoxe s’abattant sur les vitres. Lola, à l’abri du couloir, se disait que les baies vitrées contenaient une assemblée de fous dont elle était
la gardienne. […]

– La jungle, murmura Lola.”

 

Reçu et lu dans le cadre de l’initiative Dialogues croisés de la Librairie Dialogues.


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