Les boutiques d’Angélique d’Alice Melvin

Album jeunesse avec rabats

 

Les boutiques d’Angélique

d’Alice Melvin

 

Albin Michel Jeunesse, 2011
9782226220356, 15,20€

 

Angélique s’en va faire les boutiques. Voici sa liste de commissions : une rose jaune, un tuyau d’arrosage, une grappe de raisin, des patins à roulettes, un cacatoès, un mirliton siffleur, un tapis d’Orient, un pichet rayé, une tartelette aux cerises, une sucette en forme de coeur. Trouvera-t-elle tout ce qu’il lui faut ? Pour le savoir, soulève les rabats…

Cet album nous plonge dans une rue commercante. Sur les pas d’Angélique nous allons donc faire les boutiques pour acheter toute sa liste… et découvrir les commerçants, de la confiserie au fleuriste en passant par la quincaillerie ! On entre vraiment dans cet univers puisque chaque double page nous présente une boutique et que chaque boutique s’ouvre pour nous livrer ses étalages…

Si le prénom Angélique est un peu désuet il va parfaitement avec cet album qu’on dirait sorti d’un autre temps. Des boutiques qui me font penser aux vieilles affiches d’école. Ce petit coté retro est tout simplement savoureux d’autant plus qu’Angélique est une petite fille pleine de vie qu’on prend plaisir à suivre. Parfois sautillante, parfois sur la pointe des pieds Angélique pousse la porte des boutiques, les unes après les autres.

J’ai pris beaucoup de plaisir avec cet album car les mots sonnent comme une comptine, avec cette liste qui se répète tout en diminuant. Les dernières pages aussi sont savoureuses, elle savent rompre avec le fil de l’histoire tout en restant bien dans le ton. J’ai apprécié de redécouvrir les petites boutiques qui ponctuaient nos rues et disparaissent peu à peu…

RDL# Benjamin Lacombe

Nouvelle Ronde des Livres ! Après une petite absence, je retrouve mes comparses Sophie, Noukette et Liyah, et je vous présente aujourd’hui des albums de Benjamin Lacombe. Il était temps, après avoir crier partout que j’adorais L’herbier des fées, de vous le présenter.

Toutes les images de l’article sont issues du site de l’auteur, ainsi que de son blog.

Benjamin Lacombe est un né à Paris il y a presque 30 ans. Il y vit toujours avec son chien.
Il a fait des étude d’Arts (à l’ENSAD) et à 19 ans il signe ses premiers livres. Cerise Griotte, son projet de fin d’étude, est publié en mars 2006 au Seuil. 10 ans plus tard son nombre de projets publiés est impressionnant, d’autant plus qu’ils sont tous superbes…
Bibliographie :

LIVRES JEUNESSES

LIVRES ADULTES

Après cette présentation succincte, place à mes avis!

Ondine

Benjamin Lacombe

Albin Michel jeunesse, avril 2012
9782226240316, 19€

 

Benjamin Lacombe revient avec le mythe d’Ondine à ses amours romantiques et pré-raphaélites. Inspiré par les textes de Friedrich de La Motte-Fouqué et la pièce de Jean Giraudoux, il propose sa version du conte, où prédominent des images très picturales faisant écho aux peintures de Millais ou Waterhouse. Par un savant jeu de calques imprimés, il fait émerger toute la sensualité et la transparence de cet univers aquatique.

Vibrant pour le beau chevalier Huldebrande, Ondine se noie dans les tumultes de l’amour, ses marivaudages et ses trahisons. Un grand conte, une épopée romantique dont les thématiques résonnent de manière étonnamment moderne.

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Quel plaisir d’ouvrir un nouvel album de Benjamin Lacombe et de naviguer entre les pages. Je n’ai pas pu m’empêcher de commencer ma lecture par les illustrations. Juste les illustrations. Je les ai feuilletée, lentement, voyant surgir ce conte du fond des eaux. Plus qu’une histoire ce que j’avais l’impression de lire c’était les sentiments, l’amour comme la tristesse. J’ai crée à partir de ces illustations pleine page ma propre histoire, puis je me suis lancée dans le texte.

J’ai alors découvert une histoire belle et sombre, tout à fait à l’image de ces illustrations. Un conte d’origine germanique que j’avais déjà croisé il me semble mais qui m’avait laissé bien peu de souvenir… Pourtant c’est une histoire touchante celle de l’amour, de la jalousie, de la trahison… Des thèmes universels comme souvent dans les contes qui ont si facilement des échos dans le monde actuel… le côté fantastique en moins…

Concernant les illustrations l’auteur avoue lui même une inspiration “C’est un livre que j’avais en tête depuis longtemps, depuis qu’adolescent j’ai découvert les pré-raphaélites pour qui le mythe d’Ondine était un thème de prédilexion. C’est donc assez naturellement que je me suis inspiré de ce courant de peinture pour ce livre.” J’avoue que je n’ai aucune connaissance en histoire des arts, cela ne m’avait donc pas frappé. Je me suis surtout laissée porter par ces illustrations et je n’ai finalement pas eu non plus envie de chercher à voir des ressemblances. L’important c’est surtout que ces illustrations soient totalement adaptées à l’histoire, l’amour s’en dégage mais la noirceur aussi et les flots ont toutes leur importance. Une atmosphère sombre et pesante qui nous entraîne encore plus dans cette histoire… Les illustrations de Benjamin Lacombe sont une fois de plus de véritables tableaux !

Je suis enchantée par cet album comme vous avez du le comprendre et pourtant j’ai trouvé certaines choses un peu inutile. L’utilisation des calques dans l’herbier des fées m’avait enchanté, on les retrouve ici, pour créer un effet de profondeur dans les flots notamment, et pourtant j’ai trouvé cela superflu, comme si, pour rester dans le thème de l’eau, Benjamin Lacombe voulait surfer sur la vague… Cela ne gène en rien mais j’ai eu du mal à leur trouver une réelle utilité.

Un album avec une histoire tout de même assez complexe donc pour un public de grands enfants, d’adolescents et d’adultes.

Un livre magnifique qui nous entraîne dans une histoire hors du temps que les illustrations subliment !

+ L’avis de Liyah, Fantasia,

Vous allez m’en vouloir mais non vous n’aurez encore pas d’article détaillé sur L’herbier des fées aujourd’hui, vu la longueur de cet article je vais m’arrêter là… Mais j’essayer de vous parler très vite de l’herbier des fées… de toute façon vous pouvez l’acheter les yeux fermés!

Et chez les copines ?

 

Noukette : Calamity Mamie

Liyah : Tout un monde


La pluie, les garçons et autres choses mystérieuses

La pluie les garçons et autres choses mystérieuses

de Suzanne Colasanti

roman pour adolescentes
(au féminin, c’est plutôt filles mais pas interdit aux garçons quand même)

Albin Michel, mars 2012
Wiz, 389 pages
978-2-226-23988-4, 15,50€

Après sa rupture avec un garçon qu’elle aime toujours, Rhiannon est dévastée.
Nicole, elle, n’est pas sûre de comprendre pourquoi elle a quitté son petit ami réputé parfait, quels fantômes de son passé l’empêchent d’être heureuse ? James en a assez de jouer le rôle du meilleur ami de Rhiannon, qu’il aime en secret. En une semaine, ces trois adolescents sur le fil vont voir leur vie bouleversée, à travers les hauts et les bas de l’amour, de l’amitié et de ce qui se cache parfois entre les deux.

 

Quel beau roman d’amour!

Une semaine dans la vie de trois adolescents on a parfois l’impression que cela dure beaucoup plus. La preuve avec ce roman de 400 pages. Une semaine en 400 pages et pourtant pas un seul instant de lassitude. Il faut dire que tout est réuni pour enchanter les jeunes (et moins jeunes…) filles.

Les personnages tout d’abord. 3 adolescents, très amis. Eux et leur proche. Leur vie, leurs déboires, chagrins et amours.
Rhiannon tout d’abord, le coeur brisé par sa dernières histoire d’amour et qui tente de reconquérir Steve…
James, son meilleur ami à la vie familiale pas toujours évidente, mais très intelligent et attentionné.
Nicole, jeune fille plus mystérieuse, au passé trouble qui a du mal à accepter l’amour et qui le cherche parfois un peu trop loin.

A tous les trois ils forment une histoire plutôt crédible (bien qu’un peu condensé peut-être mais c’est aussi ça la fiction!), entraînante surtout, on ne voit pas les pages se tourner. On est surpris par certains évènements, on en attendait d’autres, mais tout se déroule avec moult rebondissements au cours de cette semaine mouvementée.

Là où l’auteur joue bien de ces personnages et situations c’est dans le mouvement qu’elle met dans sa narration grâce à l’alternance. Chacun des trois personnages a la parole. Peu original trouvez-vous ? Elle pousse l’idée un peu plus loin et j’ai vraiment adoré le principe : chaque personnage nous raconte tour à tour les mêmes évènements, avec son point de vu, et non la suite de l’histoire. Ainsin on apprend à mieux les connaître, dans leur esprit et dans le regard des autres. On comprend mieux certaines réactions. C’est très intéressant de voir le même point de l’histoire sous leur yeux, raconté en quelques mots par l’un et disséqué sur plusieurs pages par un autre.

Ce roman nous offre une très belle histoire d’amour (plusieurs même!) mais aussi de l’amitié et divers problèmes tant politiques que sociaux. Cet ensemble très adolescent, plein de vie m’a fait penser à ces bons épisodes de la série Dawson’s Creek (oui j’étais fan!)

 

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

L’étang aux libellules d’Eva Ibbotson

L’étang aux libellules

d’Eva Ibbotson

roman historique adolescent

Albin Michel (Wiz), 2011
978-2-226-20937-5, 17€
456 pages

 

 

L’étang aux libellules était hors du temps, à l’abri de la guerre : protégé, intime, magnifique…
Le roi de Berganie vient d’être assassiné pour s’être opposé à Hitler. Un groupe d’enfants va venir en aide au jeune prince héritier désormais menacé. A leur tête, une fougueuse jeune fille, Tally, éprise de liberté et “résistante” sans le savoir.

 

Quel magnifique roman! Un brin historique sans l’être totalement, poétique et dynamique… une véritable réussite. Sauf que voilà, je l’ai lu il y a déjà un moment… et je n’ai pas eu le temps de faire l’article. Alors voilà aujourd’hui que je me met à écrire, je me souviens clairement que ce roman est un coup de coeur, je me suis laissée complètement porté par l’histoire… mais pour les détails et vous dire vraiment pourquoi, cela va être plus dur. Je déteste cela, car j’ai vraiment envie de vous donner envie de lire ce livre qui a su me toucher… et ses plus faciles avec des arguments. Bon essayons quand même.

Tally est une jeune fille fougueuse, terriblement attachante. D’une famille étrange mais tendre, elle se voit contrainte de partir en pensionnat… pour y poursuivre ses études mais aussi parce que les rumeurs de la guerre atteignent Londres. Un pensionnat bien étrange, mais tellement charmant. Pas de luxe mais la nature et des cours qui la mettent en valeur. Pas de professeurs stricts mais des artistes ou des scientifiques passionnés. Et Mattéo. Professeur intriguant et mystérieux.

Malgré la guerre qui s’approche, une réunion de jeunes européens musiciens est organisée en Berganie, petit royaume du coeur de l’Europe. Alors Tally, éprise de liberté, qui rève de paix, convainc son école de participer. Un long périple, de nombreuses aventures et péripétie, de nouveaux personnages, des rois, des princes, et toujours de magnifiques paysages, du courage, de l’amitié…

Un fameux mélange avec un brin de Fifi Brindacier, un soupçon de Journal d’un princesse, de l’histoire et un grand bol de liberté et de résistance. Un roman décalé qui ne présente pas la guerre comme on a l’habitude de la lire, mais qui offre un regard emprunt de poésie sur cette période difficile. Si on croise bien quelques allemands nous sommes loin des bombes et de la situation française. Trop décalé et inventé peut être pour les puristes de l’histoire, mais moi j’ai vraiment apprécié cette histoire, cet univers poétique, et ces personnages! J’ai même été surprise, par toujours, mais quand même, j’aime les surprises!

En conclusion je ne sais pas si j’aurai su vous inciter à lire ce livre, pourtant il le mérite, sans que je sache l’expliquer. Juste comme ça d’ailleurs, sans explication. Pour le plaisir.

tea2 Première lecture dans le cadre du mois anglais,
organisé par Lou, Cryssilda et Titine (jusqu’au 15 janvier)