Les premières aventures de Sherlock Holmes 1 L’ombre de la mort d’Andrew Lane

Roman adolescent d’aventure / enquête

Les premières aventures de Sherlock Holmes

1 L’ombre de la mort

d’Andrew Lane

Flammarion, 2011
13€

Thèmes : Sherlock Holmes, Enquête, Mystère, Abeille, Amitié

Présentation de l’éditeur :
Quand Sherlock s’est retrouvé embarqué dans l’enquête il ne pensait pas frôler la mort d’aussi près. Une course poursuite haletante s’engage alors…

Mon avis :
J’aime bien Sherlock Holmes… et sa famille! Les romans Enola Holmes (Nathan) m’ont séduite, et quand j’ai vu cette nouvelle série chez Flammarion autour de l’enfance de Sherlock Holmes cela m’a donné très envie de le découvrir… Et j’ai plutôt bien fait.
Ici Sherlock est un adolescent, un peu délaissé pour les vacances d’été par sa famille, sa mère est malade, son frère trop occupé à Londres. Il se retrouve alors chez son oncle et sa tante, des personnages fort peu engageants, que l’on va finalement très peu croiser dans ce roman (et c’est tant mieux!) Sauf que voilà, un jeune garçon ça a envie de bouger, de vivre, il se lance alors dans l‘exploration de la campagne environnante… S’il y trouvera un ami, il va aussi y rencontrer pas mal d’ennuis!

Ce roman est bien mené, avec surtout des personnages très intéressants. J’ai un gros coup de cœur pour le professeur, sa philosophie, sa façon de présenter les choses… même s’il est assez inconscient dans son genre ! L’enquête en elle même m’a posé deux soucis par contre. Le premier je le présentais dès la couverture : on sera bien obligé de les croiser, ces abeilles qui ornent le livre, et ça chez moi c’est frissons garantis! Le deuxième soucis s’apparente plus à un reproche, car l’ensemble est difficilement crédible. L’ensemble ne m’a pas gêné, c’est entrainant et tout à fait agréable à lire, mais on y croit pas vraiment! … A moins que ce soit les abeilles qui m’aient tenu écartée ?

Dans tout les cas c’est une lecture agréable, facile et reposante que l’on peut conseiller facilement dès 9 10 ans malgré les 350 pages, car cela passe vraiment tout seul !

Extrait :
“- Mycroft ? s’écria Sherlock stupéfait.
Son frère aîné se tourna vers lui et eut un sourire si fugitif que, si Sherlock avait cligné des yeux à cet instant, il ne l’aurait pas vu.
– Sherlock. Tu as grandi.
– Toi aussi, répliqua Sherlock.
Et c’était vrai : son frère avait pris du poids. Il était presque aussi gros que le directeur, mais son costume sur mesure masquait son embonpoint au lieu de le révéler.
– Tu es venu dans la voiture de Père, ajouta Sherlock.
Mycroft leva un sourcil.
– Et comment en es-tu arrivé à cette conclusion, jeune homme ?
Sherlock haussa les épaules.
– J’ai vu les plis laissés par l’empreinte des sièges sur ton pantalon. Dans la voiture de papa, le siège est déchiré ; il a été réparé assez grossièrement il y a quelques années. On voit la marque de cette réparation sur ta jambe. Mycroft, où est papa?”

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Tokyo ne dort jamais d’Anne Calmels

Tokyo ne dort jamais

d’Anne Calmels

Roman adolescent

Flammarion (Tribal), octobre 2010
9782081241336, 10€

Thèmes : Tokyo, Yakuza, Mafia, Adolescence, Quête d’identité, amour

 

Présentation de l’éditeur :
Depuis qu’il connaît ses racines gakuzas, Toshi se cherche.
Incognito, il s’enrôle dans un des gangs de la célèbre mafia japonaise en prise avec la pègre chinoise. Les choses dérapent. Des hommes meurent, une jeune fille chinoise est en danger. Toshi doit choisir : rester droit, généreux et courageux. Ou devenir un criminel guide de pouvoir, semant malheur et désolation.

 

Mon avis :

La première constatation, c’est que le livre ne ressemble pas du tout à la couverture… bien heureusement! En fait cette couverture fait vraiment adulte, mais c’est un roman jeunesse / ado, chez Tribal.
Ce livre fait suite à un premier tome La nuit des Yakuzas, utile pour connaître et comprendre les personnages, mais pas indispensables pour autant! Dans ce tome Toshi, qui vient de découvrir que son père est un Yakuza s’enrôle dans la mafia japonaise, à ses risques et périls pourrait-on dire! Mais les évènements s’enchainent très rapidement, et quand une jeune femme chinoise est en danger, Toshi doit choisir qui il veut être…

J’ai apprécié cette découverte du monde des yakuzas, même si j’ai eu l’impression parfois que ce jeune personnage donnait un aspect un peu trop édulcoré à cette mafia. En fait Toshi est au coeur de l’enfer, mais il s’en sort plutôt bien, et les messages qu’il échange avec son amie restée en province n’aide pas je crois. Trop d’amour ?

J’ai tout de même passé un bon moment, mais j’ai eu du mal à y croire! L’intérêt principal c’est la quête d’identité de ce jeune adolescent qui découvre l’identité de son père et qui se pose mille et une questions sur les yakuza… bons ou méchants, on ne peut réduire cette quête à cela, mais cela donne une bonne idée du dileme de Toshi. Il se remet en question, tout en essayant de rester lui même!

Un livre sympathique, je conseille tout de même de commencer par le premier tome de la série La nuit des Yakuzas.

Lacrimae d’Andrea H Japp

Lacrimae : Les Mystères de Druon de Brévaux
Tome 2

d’Andrea H Japp

Roman adulte – historique et policier

Flammarion,
9782081225466, 21€

Thèmes : XIVème siècle, mire, médecin, science, enquête, mystère,

 

Début du XIVe siècle dans un comté de France.
Lacrimae est la seconde aventure de Druon de Brévaux, médecin ” expert ” du Moyen Age, pris dans l’étau d’une ténébreuse machination et confronté à de nombreuses énigmes mortelles.

Mon avis :
Avant toute chose il faut que je vous avoue que j’ai lu ce livre il y a déjà quelques mois, et que ma critique s’est faite attendre. Je ne sais pas pourquoi, je n’arrive pas à l’écrire. Enfin si je sais un peu pourquoi… Suite à mon article sur le premier tome de la série, Aesculapius, l’auteur, Andréa H. Japp, m’a envoyé (par la poste) un petit mot de remerciement… ça m’a énormément touché, bizarrement plus que lorsqu’un auteur laisse un commentaire sur mon blog ou m’envoie un message. C’est étrange je sais, et de nombreux auteurs fouillent sur le web, à la recherche d’avis sur leur livre je crois, mais c’est ici un auteur que je connais depuis longtemps, que je suis, et cette forme papier… bref, il y a de grandes chances pour que cette page aussi finisse un jour dans les mains de l’auteur, sous une forme ou une autre… (Bonjour Madame, et un grand merci pour le plaisir que vous donnez à tous vos lecteurs, et à moi en particulier!)

Hum vous voyez j’ai un peu de mal à commencer. En plus j’ai fait des recherches historiques pour essayer de ne pas dire de bêtises bref j’en suis venue aujourd’hui à la conclusion que je suis un peu folle, et qu’il faut que j’arrête mon blog si je ne veux pas être lue… Manque de confiance en moi je crois… Mais si nous passions à l’essentiel, mon avis…
En vérité je viens de commencer la lecture du tome 3 Templamentis, sorti le 16 février, ce qui m’a décidé car j’adore décidément cette histoire…

Rappelez vous, je vous avez présenter Héluise, le personnage principal, comme un personnage “attachant, intelligent, rusé, et bien accompagné”. Vous imaginez donc ma joie de la retrouver dans ce deuxième tome, toujours accompagnée d’ailleurs par Huguelin qui commence à prendre plus d’initiatives et de “poids” dans l’histoire. Nous l’avions laissée sur la route, nous la retrouvons sur la route, toujours avec pour trame de fond cette mystérieuse pierre rouge… Mais ici encore nous n’avançons dans ce grand mystère que par petites touches, des indices ici ou là, souvent dans la bouche de personnages étrangers à l’intrigue principale… Comme l’ancien meilleur ami de son père, qui l’a trahi, l’évêque Foulques de Sevrin, ou d’autres personnages à l’âme bien sombre…

Mais ce n’est pas ce grand mystère qui nous tient véritablement en haleine  dans ce deuxième volume des aventures de Druon de Brévaux, mais bien les intrigues et meurtres de Thiron. En se rapprochant d’Alençon, Héluise, toujours déguisée en homme et mire (médecin itinérant) s’arrête à l’auberge du Chat borgne. A croire qu’elle attire les meurtres, plusieurs hommes ont été assassiné dans l’entourage de cette bourgade, dans des circonstances troublantes, mais similaires, alors qu’ils n’ont à première vue rien en commun.

Entre l’auberge, l’abbaye et le château proche, les mystères s’accumulent, et les morts aussi. Une fois de plus Héluise va mener l’enquête, avec une patience et un raisonnement digne de Poirot ! Les personnages sont criant de vérité, on se les imagine sans peine… on dévore donc ce deuxième tome sans se lasser une seule minute!

Mon seul reproche peut être sera pour le tout début du livre. Si dans le premier tome et dans la suite de ce deuxième tome le vocabulaire d’époque ne m’a pas dérangé, j’ai trouvé le tout début de ce deuxième tome véritablement allourdi par le nombre de mots moyen-âgeux m’obligeant à lire les notes sans arrêt, et du coup à entrer moins facilement dans l’hisoire. Cela dit, il est difficile de reprocher ce détail à l’auteur car ce deuxième tome montre une fois de plus l’habile maîtrise d’Andréa H Japp concernant l’époque. L’arrière plan historique tient vraiment bien la route, et ce vocabulaire d’époque permet de rentrer pleinement dans l’ambiance du livre.

Andréa H Japp explique d’ailleurs à Philippe Vallet sur France Info la différence fondamentale entre la société de cette époque et la notre… et c’est très bien dit (donc je vous laisse aller écouter ;)

Et pour résumer, parce que j’ai du en perdre certains en route, j’ai une fois de plus été totalement séduite par la magie de ce livre (avec un véritable coup de cœur pour le personnage d’Igraine!). Ce roman historico policier tient la route sur les deux fronts, tout en distillant en arrière plan un mystère encore plus grand, qui nous pousse vers le tome 3 irrésistiblement. Une fresque romanesque qui rend très bien l’ambiance du XIVème siècle, mais avec des personnages terriblement modernes qui font de ce livre un très bon roman qui plaira à beaucoup !

(je ne suis en aucun responsable des écroulement de PAL, j’en profite par ailleurs pour vous informer que le premier tome de la série est sorti ces derniers jours en poche, chez J’ai Lu!)

Tout près, le bout du monde de Maud Lethielleux

tout près, le bout du mondeTout près, le bout du monde

de  Maud Lethielleux

Roman adolescent / adulte

Flammarion (Tribal), – 17/11/2010
508 p., 10,00 €
ISBN
978-2-08-124850-2

Thèmes : Adolescence, Famille d’accueil, Reconstruction, Écriture

Avis

Attention coup de coeur !

J’avais aimé Dis oui Ninon, et je vous en ai parlé, mais ce livre est encore au dessus selon moi !coeur.gif Comme toujours ce n’est que mon avis , je suis sensible, et j’aime les livres qui le sont aussi. Comment un livre peut-il être sensible? En mettant en scène des personnages attachants, avec sensibilité à fleur de peau, sans pour autant tomber dans le pathos… Dans ce roman nous suivons Malo, 10 ans, Jul. et Solam 17 ans environ, 3 adolescents ou presque. Ils sont aussi différents que peuvent l’être un jeune garçon de 10 ans à l’autorité parentale extravagante, une jeune fille qui a vécu dans la rue avant de se retrouver à l’hôpital couverte de bleue, et un ado rebelle. Pourtant ils vont se reconstruire côte à côte dans la maison campagnarde de Marlène, “le bout du monde”. Marlène c’est un p’ti bout de femme qui semble bien différente des familles d’accueil habituelles. Elle les accueille avec deux projets : rénover la grange, et écrire, 1 page chaque jour.

Tous les 3 font plus ou moins facilement se plier à ce journal intime, chacun à sa façon.

Pour Malo, c’est un reflet de ce qui se passe autour de lui, avec ses hésitations :

” Moi j’aime bien l’idée du journal.
Il paraît que personne ne lira ce que j’écris alors je peux tout dire, c’est pratique, j’aime bien tout dire quand personne ne peut l’entendre.[…] Je sais pas si je peux parler de Jul et de Solam. Je sais pas si je dois expliquer pourquoi je suis là, toute façon, je suis pas sûr et certain de savoir.”

Jul. écrit d’elle même de toute façon, sous forme de lettre, à celui qu’elle aime :

“Ley.
Je vais partir cette nuit, je ne sais pas où exactement. La seule chose dont je suis sûre  c’est que tu n’auras pas mon adresse. Ils m’ont fait promettre de ne pas te chercher, ni de t’écrire, j’ai dit oui pour avoir la pais mais tu t’en doutes, je n’en pense pas un mot. […]
La ferme, je l’imaginais pleine de monde, une sorte de communauté avec des jeunes qui se passent les pelles à la chaîne. […] Je n’imaginais pas du tout ici ainsi. C’est calme et désert, je regarde par la fenêtre de ma petite chambre et je ne vois que des champs nus, des étendues immenses aux dégradés de vert.”

Quand à Solam, ce n’est pas pour rien un adolescent rebelle, blessé, et son écriture le montre clairement :

” […]Vieille meuf tu fais pitié à voir. T’es misérable dans ton pull de vioque, t’es moche à crever. Tu t’en fous des fautes d’orthographe ? Tu vas être gâtée, grognasse, fallait pas me la faire anti scolaire. Comment tu vas regretter ta décision ! […] Tu veux me connaître, eh ben tu vas me connaître ! Tes champs de bouseux, je vais te les labourer avec les dents tellement j’ai la haine.”

Et c’est la force de Tout près, le bout du monde, puisque que toute l’histoire ne va se dérouler sous nos yeux que grâce à ces trois témoignages de la vie quotidienne. Typo différentes pour chacun, mais aussi écritures différentes, mais qui racontent la même histoire, celle de leur vie, au quotidien ou presque, avec leurs secrets, leurs interrogations, leurs façons d’avancer et de se lier les uns aux autres. Ce sont les omissions qui font de ce livre une histoire aussi prenante,
car on ne découvre que ce que veulent bien nous en dire les personnages !

Ces trois destins liés (et un quatrième sous-jacent) forment un ensemble atypique mais poignant, qui évolue vite mais souvent de façon inattendue… et quelle fin ! Je ne peux vous en dire plus sur ce que j’ai aimé sans vous gâcher le plaisir de la découverte!

Pour ceux qui ont encore besoin d’être convaincu par Tout près, le bout du monde :

– Une histoire prenante

– On aimerait les suivre, les accompagner, les aider

– Ça donne envie d’écrire!

– Un petit prix pour un livre grand format, à la couverture et à l’écriture qui plairont à mon avis tout à fait aux adultes – mais aussi aux adolescents bien sûr –