How to stop time – Mois Anglais 8

HowFuir l’amour à tout prix pour rester en vie
Roman à partir de 13/14 ans

HOW TO STOP TIME

Matt Haig

Traduit de l’anglais (G-B) par Valérie Le Plouhinec
Illustration de couverture de Joëlle Jolivet

Hélium (2019)

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Présentation de l’éditeur : Tom Hazard, 41 ans en apparence, vient de postuler pour devenir professeur d’histoire dans un collège londonien. Il n’a ni amis ni relations, passe son temps sur Internet, et se tient résolument à l’écart des autres. Tom a un secret. Il est atteint d’anagérie, une condition qui survient à la puberté et qui provoque un vieillissement extrêmement plus lent que la normale. Âgé de 439 ans, il doit désormais, tous les huit ans, changer de vie pour ne pas éveiller les soupçons. Ce mal dont il est atteint, il l’a transmis à sa propre fille, Marion, née il y de cela plusieurs siècles. Il a dû se résigner à l’abandonner, pour ne pas la mettre davantage en danger.

Au travers de nombreux flashbacks, son existence se dévoile au fil des siècles, depuis sa naissance en France en 1581, jusqu’à la mort tragique de son grand amour, en passant par l’Angleterre de Shakespeare, celle d’aujourd’hui, ou encore le Paris de 1928, aux côtés de Zelda et Scott F. Fitzgerald.

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How to stop time

raconte l’histoire d’un homme qui, sans être immortel, vieillit beaucoup beaucoup beaucoup plus lentement qu’un humain lamba. A 439 ans, il en paraît 40. Sur le coup, on se dit, c’est super ! Mais en fait, il y a quelques inconvénients… Il doit bouger régulièrement pour ne pas attirer les soupçons des gens. Et il ne peut se lier à personne (vous aimeriez, vous, voir mourir de vieillesse l’amour de votre vie alors que vous êtes toujours débordant d’énergie et que vous n’avez pas vieillit ?)

Vivre longtemps ça peut être chouette, mais toujours seul ? Sans pouvoir dire ce qu’on est, ce qu’on a vu, ce qu’on a fait ? Sans partage aucun et dans la peur continuelle d’être découvert (et pris, selon les époques, pour un être diabolique ou pour un rat de laboratoire…)

Ce serait certainement très dur ! Une longue vie composée de fuites et de recommencements. Avoir du temps sans pouvoir en profiter pour se poser quelque part… Ne pas pouvoir aimer sans mettre la personne aimée en danger ? Drôle de vie !

Tom a souvent pensé à se suicider car s’il n’est pas sensible aux maladies, il peut mourir. Mais il a promis à Rose, l’amour de sa vie, de retrouver leur fille Marion et de prendre soin d’elle. Cette promesse lui permet de ne pas perdre pied, de continuer à avancer. C’est son but.

C’est un roman fantastique (sauf erreur de ma part), avec une romance, mais aussi un questionnement sur ce qu’est la vie, ce qui nous pousse à avancer, à faire certaines choses, à aller vers les autres… J’ai bien aimé l’alternance passé/présent des chapitres. Et les passages qui parlent de Shakespeare ou de Fitzgerald comme s’ils étaient là…

Un roman facile à lire et très agréable qui m’a beaucoup plu ! ♥

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D’autres que moi ont apprécié cette lecture : Antigone, Blandine

De Matt Haig, Sophie vous a présenté un conte parfait pour Halloween : La forêt interdite

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C’est ma 8ème et dernière lecture pour ce Mois Anglais 2020

organisé par Lou et Titine

et relayé sur Instagram par Lamousmé

Logo réalisé par Belette alias Cannibal Lecteur

Picpus déménage de Sven Nordqvist

Un album touchant, tout en sensibilité et en finesse

Picpus

Album pour la jeunesse dès 3 ans

Picpus déménage

de Sven Nordqvist

Série Les aventures de Pettson et Picpus

Editions Plume de carotte, 2013
(réédition en 2019),
32 pages- 9,90 euros

Thèmes: amitié, chat, déménagement, vie quotidienne, humour

 

Présentation de l’éditeur: “Quoi? Picpus déménage? Comment peut-il vouloir quitter l’adorable petite ferme de son maître Pettson? Que s’est-il passé? Entre péripéties rocambolesques, peur des renards, souris grignoteuses et beaucoup de galipettes, cette aventure, pleine de tendresse, ne va pas être de tout repos pour nos deux héros.”

 

Picpus étant un chat, il est normal que ses habitudes causent quelques désagréments à son maître. C’est pourquoi, un beau jour, il décide d’avoir son chez-lui. À partir de cet instant, la vie de Pettson et Picpus va changer. Dans cet album, on retrouve l’humour caractéristique  de la série même si le thème est un peu plus sérieux. En effet, Picpus veut s’émanciper mais a-t-il bien saisi tout ce que cela implique, lui qui a toujours vécu aux côtés de Pettson?

Comme à l’accoutumée, l’auteur dissémine dans ses illustrations nombre de petits détails désopilants. “Picpus déménage” est un album rafraichissant, qui permet d’aborder avec douceur et tendresse le passage à une certaine forme d’indépendance. Même si c’est un animal, le lecteur peut s’identifier à Picpus car ce dernier présente des caractéristiques anthropomorphiques.

Côté illustrations, en plus d’avoir des personnages secondaires qui ont une vie propre, Sven Nordqvist utilise un ensemble de tons harmonieux. Les couleurs sont douces et mettent en valeur les beaux décors en arrière-plan.

Si vous ne connaissez pas encore cette série d’albums pour la jeunesse, n’hésitez pas, elle vaut le coup d’œil!

 

~Melissande~

 

+Un autre album de la série “Les aventures de Pettson et Picpus” présenté par Nathalie: L’inoubliable Noël de Pettson et Picpus

+ Ma chronique de Pettson piège le renard

+ Une pépite (narrant la singularité des chats en musique) découverte par Nathalie: Chat chat chat de Pascal Parisot et Charles Berberian

 

L’oiseau captif de Jasmine Darznik

Un récit émouvant et juste qui rend hommage à la merveilleuse Forrough Farrokhzad

l'oiseau captif

Roman pour adultes, littérature étrangère

L’oiseau captif

de Jasmine Darznik

 

 

Editions Stéphane Marsan, octobre 2018,

394 pages, 20 euros

 

Thèmes: poésie, Iran, féminisme, biographie romancée

 

 

Présentation de l’éditeur:

«Souviens-toi du vol, car l’oiseau est mortel.»

Forough Farrokhzad (1935-1967)

 

Forough Farrokhzad a grandi à Téhéran dans les années 1930. Dans la maison règne une discipline de fer, et les filles n’apprennent qu’une chose: l’obéissance. Très tôt, pourtant, Forough manifeste un vif intérêt pour la poésie persane et commence à écrire. À seize ans, elle épouse Parviz, sur décision de son père qui tient à éviter un scandale. Mais cet homme n’est pas exactement celui qu’elle imaginait. Pour se soustraire à ce mariage étouffant, elle s’évade et reprend la plume. Entre ses vers se devine une femme qui ne fait pas semblant de vivre. Une femme qui révolutionnera la scène littéraire iranienne et ne reculera devant rien pour célébrer la beauté du désir au féminin.

Le portrait inspirant et provocant d’une femme courageuse qui fut la figure de proue du féminisme en Iran.

 

 

L’auteur nous offre ici un magnifique hommage à Forough Farrokhzad, poétesse iranienne et femme moderne éprise de liberté. Jasmine Darznik décrit avec justesse et pudeur les élans passionnels mais aussi la souffrance de cette jeune femme dont la vie a été brisée. Au détour des pages, on ressent la chaleur étouffante des jours d’été mais aussi la fraîcheur et les fragrances enivrantes du jardin. D’ailleurs, ce lieu paradisiaque aura beaucoup d’importance dans ses souvenirs de jeune fille. Forrough se souviendra longtemps de sa mère au jardin, les seuls moments où cette dernière semblait heureuse.

 

On ne peut s’empêcher de trembler pour la jeune poétesse et même si l’on connaît son funeste destin, on espère qu’elle sera heureuse au moins à un moment de sa vie. Mais sa fin tragique nous ramène à la dure réalité: celle d’un pays où les femmes sont séquestrées dans leur esprit et dans leur corps. Un lieu aride, vide de passion où on leur inculque que leur vie ne leur appartient pas, qu’il faut obéir et surtout se taire.

 

Je salue le courage et la rage de vivre de cette jeune femme qui avait pour unique but de partager son amour de la poésie. J’ai été très touchée par l’histoire de Forrough et la plume de l’auteur n’y est pas étrangère. Quelle beauté, quelle sensibilité, quelle finesse, quelle fluidité dans les mots…

 

Avec beaucoup de tendresse et de candeur, Jasmine Darznik décrit avec exactitude les émotions de l’enfance dans la Téhéran d’antan, cité aux milles couleurs et odeurs en perpétuel mouvement.

 

Émouvant et sublime!

 

~Melissande~

 

+ Ce court roman intense sur le droit des femmes en Iran présenté par Hérisson: “La muette” de Chahdortt Djavann

+ Une BD plus légère sur la vie d’une famille de femmes en Iran présentée par Nathalie: Broderies de Marjane Satrapi

+ L’avis de  Jérome Cayla  (Les chroniques de Goliath) sur “L’oiseau captif” de Jasmine Darznik

SENSO – Roman graphique délicat ♥

sensoRoman graphique
Ado/Adulte

Senso ♥

Alfred

Delcourt/Mirages (2019)

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Senso, c’est l’histoire d’un homme, Germano, qui n’est pas très à l’aise avec les gens. Ni avec son époque d’ailleurs, il n’a ni portable ni Internet et écoute encore des K7. Un peu “à côté de la plaque”, il n’a pas trop la notion du temps. Après un voyage en train épuisant (les heures de retard, la chaleur, le monde…), une marche sous le cagnard, il finit par arriver à son hôtel pour apprendre qu’il avait bien réservé une chambre, mais pas confirmé. L’hôtel est plein, il y a un mariage et donc plus de chambre pour lui… En plus, il n’arrive pas à joindre sa fille Anna, dont il venait voir l’exposition. Un peu hébété, il erre dans l’hôtel, rencontre une inconnue… La nuit sera peut-être plus riche que prévue.

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J’avais déjà entendu parler d’Alfred par plusieurs de mes collègues de la BD de la semaine, avec cet album ou encore avec “Come Prima”, mais je n’avais encore rien lu de cet auteur. Je suis bien contente d’avoir remédié à cette lacune, car j’ai vraiment apprécié cette lecture !

L’histoire est à la fois un peu triste, mélancolique mais surtout très amusante ! On s’en veut un peu de ne pas plus compatir aux tuiles qui tombent les unes après les autres sur ce pauvre Germano… Quant aux illustrations de cet hôtel au milieu d’un parc magnifique à la végétation luxuriante, elles sont splendides ! On s’y croirait, ou plutôt, on aimerait bien y être…

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Le blog d’Alfred

Les avis des autres bulleurs : Noukette, Jérôme, Alice et Mo’

Cette semaine, nous sommes accueillis par Noukettethon

Une bd lue pendant le Read-A-Thon du Mois Anglais (ok, ça n’a rien d’anglais, mais on peut lire ce qu’on veut !!)