Passionnée de lecture depuis que je sais lire. J'ai rarement passé une journée sans lire au moins quelques lignes ! J'aime la littérature jeunesse, les bandes dessinées, les romans (y compris polars et SFFF), les docs...

Neuf ans après – Roman jeunesse

neuf

A partir de 10 ans

Neuf ans après

Évelyne Brisou-Pellen

ScriNeo Enquête (2022)

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A l’âge de 4 ans, Brice et Alice ont perdu leurs parents dans un accident de voiture. Ainsi que leurs deux grands-frères. Neuf ans après, ils sont toujours tristes. Et surtout, ils continuent à se demander ce qui s’est vraiment passé de jour-là… Car ils étaient présents, ce sont les deux seuls rescapés de l’accident. Et leurs grands-parents paternels, qui les ont recueillis, ne veulent pas en parler. Alice et Brice ne se sentent pas bien chez eux. Leurs grands-parents sont très stricts et il y a des tas de choses qui sont interdites. Il ne faut pas marcher sur la pelouse. Et pas non plus faire du vélo ou courir dans les allées (ça pourrait projeter du gravier sur la pelouse…) Il ne faut pas non plus toucher les meubles, ça fait des traces. Bref.

Pour leur 13ème anniversaire, ils auraient aimé un téléphone portable, comme les copains de l’école. Ils auront un recueil de poèmes (pour Alice) et un enregistreur (pour Brice). Mais grâce à l’enregistreur, ils vont découvrir un nouvel indice concernant l’accident qui a coûté la vie à 4 membres de leur famille…

Réussiront-ils un jour à savoir ce qui s’est réellement passé ce jour là ?

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Neuf ans après est un roman qui m’a beaucoup plu.

Pour les personnages déjà, les jumeaux Alice et Brice. Malgré un manque évident de tendresse ou d’amour de la part de leurs grands-parents, ils survivent, parce que dans leur malheur, ils sont tous les deux. Ils s’entendent à merveille et m’ont bien fait rire par moments.

Et aussi parce que j’aime les histoires qui parlent de secrets de famille, de non-dits.

Un roman à suspense très réussi !

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De cette autrice, déjà présenté sur ce blog : Le manoir, Ysée, Les cinq écus de Bretagne (à la fin du billet)

Dans cette même collection ScriNeo Enquête, nous vous avons présenté : Peur sur la cité

RESILIENCE – BD série terminée

resilienceSi la terre se mourrait, combattriez-vous ?
BD anticipation écologique

RESILIENCE

Lebon & Poupelin

Casterman (2017-2020)

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Série terminée en 4 tomes

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Ça commence comme ça : Septembre 2068, l’Europe est devenue un vaste désert agricole. Les pâturages, les forêts et les villes ont été presque intégralement rasés et remplacés par d’innombrables champs de céréales transgéniques. Les frontières ont été dissoutes, un gouvernement unique réside désormais dans la capitale surpeuplée, et des “cités agricoles” ont été implantées dans chaque région.
C’est DIOSYNTA une puissante multinationale qui exploite 90% des terres et fait respecter ses droits de propriété à l’aide de la nouvelle armée européenne : les F.S.I. (Forces de Sécurité Intérieure). Rongée par la malnutrition et les maladies génétiques, la population vit dans des camps misérables au bord des champs. Elle a perdu tout contrôle sur son alimentation et s’en remet aux aides humanitaires.
Pour lutter contre la famine et reconquérir le droit de se nourrir dignement, un réseau clandestin qui s’est baptisé LA RESILIENCE organise un trafic de semences et tente de soigner les sols à l’agonie. (Texte des deux premières pages de la BD)

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Au début de cette histoire, nous rencontrons Adam et Agnès, deux jeunes gens en train de s’occuper du potager des parents d’Adam, deux résilients acquis à la cause. Mais les choses se gâtent vite. Les parents d’Adam ont été arrosés de pesticide et meurent devant la maison. Adam et Agnès doivent fuir…

Le plus triste dans cette histoire, c’est que c’est de la fiction en train de devenir réalité…

Mon seul bémol : La fin, que j’ai trouvé un peu trop rapide et un peu trop “facile”… Mais c’est une série qui m’a bien plu, tant pour les illustrations que l’histoire.

 

 

 

 

 

 

 

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Plus de planches sur le site de l’éditeur

La BD de la semaine est en pause pour la période estivale

Jeunesse – Récit autobiographique

JeunesseNouvelle

Jeunesse

Joseph Conrad

Traduit de l’anglais par Anne de Vogüé

Collection Rêves et Découvertes

Arcadia Éditions (2003 / vo 1898)

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Édition bilingue

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Cinq hommes sont attablés devant une bouteille. Il y a là un armateur, un agent comptable, un homme de loi, un dénommé Marlow et le narrateur. Celui-ci raconte avec nostalgie sa première expérience comme lieutenant sur un navire marchand, La Judée. Le bateau a quitté Londres pour Bangkok, les cales pleines de charbon. Mais de nombreuses avaries font que La Judée doit rentrer au port pour réparations et changer d’équipage, et cela à plusieurs reprises.

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Cette nouvelle m’a finalement bien plu. Pourtant, au départ, j’étais un peu rebutée par les nombreux termes techniques liés à la navigation et au navire. Même si toute la nouvelle se passe sur le bateau et sur la mer, c’est surtout une ode à la jeunesse. A sa naïveté, à son esprit romanesque, à l’intensité de ses sentiments, à sa force, à son regard.

C’est une belle histoire, même si je ne suis pas spécialement fascinée par les récits maritimes !

J’aimerai lire un autre écrit de cet auteur : Au cœur des ténèbres (sur le Congo).

Extrait p. 13 : La Judée était désarmée dans le bassin de Shadwell depuis des éternités. Je vous laisse imaginer son état. Un amas de crasse, de poussière et de rouille, les bas mâts noirs de suie, le pont couvert de boue. Pour moi, c’était comme quitter un palais pour aller vivre dans une chaumière délabrée. Elle jaugeait quatre cents tonneaux environ, était équipée d’un guindeau rudimentaire, de simples loquets de bois en guise de becs-de-cane, et à défaut de garnitures en cuivre, possédait une large poupe carrée…

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Une des nouvelles de Conrad (un sourire) adapté en BD avec d’autres : Hommes à la mer

Lire Jeunesse en pdf (traduction différente de la mienne)

Ci-dessous, Olivier Barrot donne une courte biographie de Joseph Conrad.

Une lecture qui participe à plusieurs challenges

2022 en Classiques sur ce blog et chez Blandine (Vivrelivre)

2022

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Le tour du monde en 80 livres (Royaume Uni) chez Bidib

monde

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Un paquebot dans les arbres

paquebotUn paquebot dans les arbres

Valentine Goby

Babel

Actes Sud (2016)

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Odile et Paulot tiennent un café à la Roche Guyon. Ils ont deux filles, Annie et Mathilde, et un garçon, Jacques. Entre Annie et Mathilde, ils ont perdu un fils, Pierre, alors âgé de 2 mois. Du coup, ils ont mis du temps pour se décider avant d’avoir Mathilde, puis Jacques.
D’Annie, on entendra peu de choses, on l’apercevra de loin en loin, elle vit sa vie, loin du reste de la famille, loin de la maladie et du malheur.
Mathilde est le « garçon manqué » de la famille. Elle court, saute, nage, escalade et n’a peur de rien. A 9 ans, elle se cache sous les tables du bistrot familial pour écouter son père jouer de l’harmonica. Son père, pour qui elle a une admiration sans bornes et un amour immense. Son père, pour qui elle est prête à tout. Cette histoire, c’est d’abord l’histoire de Mathilde. Son courage devant les problèmes qui s’accumulent, sa volonté de garder sa famille soudée, son obstination…

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Au début, j’ai eu du mal à accrocher à cause des nombreuses descriptions et juxtapositions. Mais très vite, j’ai oublié le style tellement le personnage est vivant, prenant, intéressant, « vrai ». Mathilde qui veut tout gérer, tout arranger, recoller tous les morceaux de sa vie que la maladie a éparpillé…

La sécurité sociale. Une chose banale de nos jours surtout quand on est salarié. Une chose normale, un droit, les soins gratuits ou presque. Et pourtant. Telle que nous la connaissons, elle n’existe que depuis 1945. Combien de gens, n’ayant pas cette fameuse sécu ne pouvaient se soigner ? Combien de gens aujourd’hui encore, n’ont pas accès aux soins ?

Un roman qui m’a beaucoup plu, beaucoup touché et un personnage que je ne suis pas près d’oublier.

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Un extrait : « Elle a garé sa voiture en lisière du bois. Elle a marché sous la pluie vers la façade griffée de branches, ne s’attendant à rien, je veux dire : à aucune image familière, à nulles retrouvailles.
C’est un saccage. Murs aux peintures dégradées du jaune pisse au noir. Béances noires des fenêtres et des portes. Parois défoncées criblées d’impacts. Couloirs jonchés de gravats, de cailloux, d’éclats de verre. Portes arrachées gonflées d’eau, tuyaux tordus, poutres affaissées. Mathilde Blanc parcourt la longueur du bâtiment, deux cent pas somnambules, elle les compte pour marcher droit, entre les canettes et les bouteilles aux tintements de mâts. (…) A un moment elle aperçoit l’escalier enroulé dans la tour. Elle avance, se place sous la spirale sans fin des rampes. Alors surgit de l’enfance la résille de verre qui habillait la tour, son éclat blanc à te fermer les yeux. C’est le premier mirage. Ils naissent un à un de fragments épars qui ouvrent le champ de la mémoire : un carrelage en damier – son père, sa mère, l’Amicale des malades vendent sur une table des bibelots faits main pour nourrir leurs gosses ; »

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Un article intéressant sur le paquebot, c’est à dire le sanatorium d’aincourt (avec photos)

De Valentine Goby, présenté sur ce blog : Kinderzimmer