RDV Albums #Adaptations

Nous voici déjà en décembre, dernier rendez-vous, dernier mois du challenge…. le temps passe vraiment vite !

Aujourd’hui nous vous présentons des adaptations en albums, de contes, de nouvelles, d’histoires orales…
à vous de découvrir ces jolies histoires !

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Le Magicien d’Oz

raconté par Natalie Dessay
texte de Jean-Pierre Kerloc’h
d’après L. Frank Baum
illustrations d’Olivier Desvaux

 

Didier jeunesse, 2014
60 pages
9782278056446, 23,80€

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Quel beau pari que celui de reprendre Le magicien d’Oz pour le mettre à portée des plus jeunes !

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A partir du roman de L. Frank Baum et du film musical de Victor Fleming (avec Judy Garland), Jean-Pierre Kerloc’h signe une adaptation pour enfant, accompagnée d’une version audio qui rend très bien l’univers de Dorothée. Un pari réussi, car le texte reprend bien l’histoire du magicien d’Oz, avec une très belle pointe de poésie, indispensable, tout en se mettant à la portée des plus jeunes.

L’histoire, pour reprendre rapidement, est celle d’une jeune fille, Dorothée, et de son chien Toto, qui lors d’une tempête se retrouve transportés dans un univers fantastique, le pays d’Oz. Un pays peuplé de sorcières, de fées, de fleurs, et de nombreuses bizarreries, tel un lion qui manque de courage. Elle se lance alors dans une grande aventure, à la recherche du magicien d’Oz, le seul à pouvoir la ramener chez elle !

Les illustrations pleine page d’Olivier Desvaux, à la peinture à l’huile, toutes en puissance et douceur à la fois, rendent magnifiquement cet univers. Il n’hésite pas à jouer sur les détails, comme dans cette première page qui nous donne de nombreux indices sur l’histoire, alors que Dorothée est toujours dans sa chambre… Les pages au pays d’Oz permettent de découvrir ces personnages attachants mais étranges. Le lecteur peut alors entrer complètement dans ce monde. Un monde d’ailleurs où l’on croise aussi des hérissons ! Ces illustrations sont vraiment magnifiques !

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Enfin le CD propose 51 min d’écoute, avec le texte, comme un livre audio, mais aussi les musiques originales du film, ajoutant encore à cette atmosphère merveilleuse.cadeaulecteur

Un superbe album, tant par la qualité de l’adaptation que par les illustrations et la version audio ! A offrir pour faire découvrir l’univers du magicien d’Oz ! Et même si le texte est long, la version audio permet d’accompagner les non-lecteurs ou jeunes lecteurs, donc dès 5 ans !

 + Ecoutez un extrait sur le site de Didier jeunesse

+ L’avis de Gabriel, fan du film, et décontenancé par cette adaptation

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Place aux liens des autres participants du Challenge Je lis aussi des Albums :

Le temps du Japon / Cent instants japonais

Beau livre double face

1 Le temps du Japon

d’Olivier Delhoume, Michel Butor,

Jacques Boesch et Lucien Curzi

2 Cent instants japonais

de Marie-Jo Butor

et Michel Butor

Editions Notari, 2013
9782940408771, 34€

Dans ce livre, des photographies de voyage au Japon.

Du noir et blanc d’un coté, avec des scènes de vie, et notamment de nombreuses personnes qui dorment dans la rue. Pas de texte tout d’abord, juste une introduction, et puis suivent des textes et témoignages. Des mots poétiques ou documentaires, touchants.

Japon, théâtre où le nouveau se hisse sur les épaules d’un naguère ravivé de fascinantes lueurs

Un coté difficile à appréhender parfois, tant l’absence de légende incite le lecteur à se créer sa propre histoire, au fil des photographies. Des images pleines de contrastes, comme un aperçu d’une vie à la fois totalement différente et si semblable à celle des grandes villes françaises.

L’autre coté, cent instants japonais. Des photographies de Marie-Jo Butor, lors d’un voyage de trois mois en 1989. Des photos prises au vol, pas destinées à être publiées, mais aujourd’hui mises en avant dans le cadre de ce live, agrémentées de commentaire de Michel Butor. Cette artiste, souvent exposées en Europe, nous offre un regard d’une infinie beauté sur le Japon d’alors.

Ces photographies, qui donnent à voir le Japon et augmentent mon envie de découvrir ce pays, sont accompagnées de textes, très court, à la manière un peu poétique des haikus, sans se plier à leurs règles. Des commentaires pour inviter à réver encore.

La qualité du livre permet de rendre fidèlement ces clichés, même si l’apparation de la date en bas des photographies m’a un peu dérangées dans ma rêverie parfois… Si la plupart des photos sont assez simples, c’est l’ensemble, avec les commentaires, qui en fait un vrai beau livre, à parcourir et à offrir.

+ Lire et voir des extraits

 

L’incertitude de l’aube – Sophie Van der Linden

L’Incertitude de l’aube - Roman adulte
Rentrée Littéraire 2014

L’incertitude de l’aube

Sophie Van Der Linden

Buchet Chastel, 2014
978-2-283-02808-7, 13€
160 pages

L’incertitude de l’aube c’est le récit, effroyable, d’une prise d’otages dans une école. Par les yeux d’une petite fille, nous découvrons la peur, le calvaire, l’incompréhension. On est suspendu à ses pensées, à chaque page, que l’on découvre ce qu’elle voit, ce qu’elle ressent, ou bien que l’on plonge dans ses souvenirs.

Anushka se rend à la fête de l’école avec son grand-père et sa meilleure amie, mais une fois arrivée à l’école, les choses se bousculent, et sans qu’elle comprenne bien comment, elle est séparée de son grand-père et se retrouve dans le gymnase avec des dizaines d’autres écoliers et leurs parents. Nous n’en aurons la certitude qu’à la fin du livre, mais il s’agit d’un récit fictif de la prise d’otages de 2004 à Beslan, en Russie.

Ce récit, embrouillé comme peuvent l’être les pensées des enfants, touche et angoisse. Anushka, par ses pensées, ses rêves, s’évade de cet enfer, et nous entraine dans un monde de souvenirs et d’imagination. La seule façon de supporter l’horreur.

Sophie Van Der Linden, je la connais bien, non pas pour ces romans adultes, mais pour son travail de recherche en littérature jeunesse, et c’est ce petit plus qui m’a beaucoup plu dans ce roman, puisqu’elle dévoile de nombreux classiques de la littérature de jeunesse russe dans les pensées de sa petite héroïne. L’occasion de découvrir ou redécouvrir de nombreux extraits, qui donnent envie de se (re)plonger dans les contes et comptines russes…

Le texte est très beau, il nous montre toute la douleur et tout l’espoir, nous amenant à vivre des heures angoissantes en compagnie d’Anushka. Et ce récit reste réaliste, s’appuyant sur les faits. Un récit d’enfant pour un roman adulte, dont les mots sonnent justes, presque trop.

Un beau texte de cette rentrée littéraire !

+ Retrouvez ce livre sur la librairie Dialogues, en format papier et ebook epub

+ Challenge 1% rentrée littéraire, et Challenge Petit Bac

+ L’occasion avec ce joli mot aube, de vous inviter à découvrir Aube du Hérisson, un blog à 4 mains que je rédige souvent seule en ce moment :)

Le chuchoteur – Donato Carrisi

Le chuchoteur- Donato Carrisi-Liliba

Roman policier

Le Chuchoteur

de Donato Carrisi

traduit de l’italien par Anaïs Bokobza

Calmann Levy, 2010
Livre de Poche, 2011
576 pages
9782253157205, 7,90€

Voilà un livre qui traine depuis longtemps dans ma PAL. Depuis sa sortie en poche exactement, quand Monsieur l’a lu et à décréter que c’était son thriller préféré, lui qui n’aime pas les romans policiers. J’étais intriguée, et en même temps, il y avait un peu d’appréhension… je me demandais ce que j’allais bien pouvoir trouver dans ce livre… Il aura fallu l’annonce par Liliba d’une Lecture Commune pour me décider à le lire. Et encore, alors que cette LC est prévue pour aujourd’hui, j’ai commencé le livre dimanche, au dernier moment… Sauf que voilà, une fois lancée, j’ai aimé, moi aussi, et j’ai dévoré les dernières pages cette nuit !

Le chuchoteur, c’est avant tout l’histoire de Mila, une jeune policière spécialisée dans la recherche des enfants disparus. Elle travaille seule, avec ses intuitions, sa perception des monstres qu’elle traque… Alors quand elle se voit intégrée à une équipe de recherche de tueur en série, l’adaptation est d’abord difficile. Surtout que l’histoire est horrible, ils traquent “Albert”, ainsi qu’ils l’ont nommé, un tueur en série qui a enlevé et tué 5 fillettes, et qui en détient une 6ème.

La force de ce roman tient dans la qualité de ses personnages, dans leurs fêlures personnelles, que l’on découvre peu à peu. Si Mila est incontestablement le point central, d’autres points de vue, d’autres personnages sont mis en avant, nous permettant de rentrer au coeur de l’intrigue. C’est d’ailleurs cette alternance de point de vue qui m’a d’abord déconcertée. Cette dispersion est finalement habillement jouée, et principalement au début du roman, et cela permet d’ajouter à l’impression de noirceur. On a ici affaire à un roman sombre, à l’intrigue terrifiante. Étonnamment, c’est dans les scènes d’action que j’ai le moins aimé ce roman, tant le côté psychologique est important ici.

L’auteur ne prend pas le lecteur pour un idiot, il n’hésite pas à donner des détails techniques, et en même temps, sous couvert d’explication à Mila, il prend toujours le temps d’expliquer en détail. Ces informations, ajoutées aux descriptions très intéressantes des personnages, permettent de faire partie de l’enquête, et si quelques éléments sont faciles à deviner, on ne peut s’empêcher de finir le roman extrêmement surpris par les derniers événements.

Pour trouver un tueur en série, les enquêteurs en sont persuadés, il faut le considérer comme un homme normal, et non comme un monstre. Une assertion difficile à accepter…

Comme tous les criminologues qui travaillaient pour la police, il avait ses méthodes. Avant tout, attribuer des traits au criminel, afin d’humaniser une figure encore abstraite et indéfinie. En effet, devant un mal aussi féroce et gratuit, on tend à oublier que l’auteur, tout comme la victime, est une personne, avec une existence souvent normale, un travail et parfois aussi une famille.

Enfin, il me faut parler de quelques autres personnages. Goran Gavila, criminologue dépressif, véritable cerveau de l’équipe, qui pousse les autres à trouver par eux même, est un personnage surprenant, tant il est difficile à cerner. Boris, Stern, Sarah Rosa, le reste de l’équipe a aussi ses petits secrets, ses petits travers, que l’on découvre au fil de l’histoire. C’est sans doute cela d’ailleurs qui rend ce roman si prenant, la certitude que tout peut arriver, tant Donato Carrisi nous attache à ses personnages pour mieux les malmener. Enfin il y a cette petite fille, attachée sur un lit, droguée, qui tente de se comprendre ce qu’elle fait là, pourquoi on la retient prisonnière, ce qu’elle a fait de mal…

Albert, le monstre, celui qu’on devrait haïr, reste très secret tout au long des pages, mettant en avant d’autres monstres… Une accumulation qui rend ce roman sombre et glauque !

De nombreuses affaires citées dans ces pages sont réelles.

Comment dormir après cette annexe, en fin d’ouvrage. Après tout ce qu’on vient de lire et qui prend progressivement forme dans notre esprit. Les monstres existent, difficile d’en douter, et les percevoir ainsi fait froid dans le dos…

+ Lecture Commune avec LilibaMarjorie, et Alexielle

+ Prix du polar SNCF et prix des lecteurs du livre de poche

+ Challenge Thriller et polars

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