Frère d’âme – David Diop

frereGrande guerre – Tirailleurs sénégalais

Frère d’âme

David Diop

Seuil (2018)

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Ce livre a reçu de nombreuses récompenses

Le prix Goncourt des lycéens 2018 – l’International Booker Prize 2021 – Le Prix Ahmadou-Kourouma – Le Strega Europeo 2019 – et plusieurs autres…

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Résumé éditeur : Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent alors sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi. Au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’Arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première boucherie de l’ère moderne.

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Frère d’âme est le récit de deux amis d’enfance, Alfa et Mademba qui partent un jour du Sénégal pour aller faire la guerre en France. Mademba va mourir sous les yeux d’Alfa, son plus que frère… Son frère d’armes, son frère d’âme, son frère de larmes…

Une histoire de deuils (Alfa en vivra plusieurs), d’amitié puis de violence et de folie. J’ai beaucoup aimé la façon dont c’est raconté, dans un style un peu naïf, à la manière d’un conte.

Une belle découverte !

– … je sais, j’ai compris, je n’aurais pas dû. Moi, Alfa Ndiaye, fils du très vieil homme, j’ai compris, je n’aurais pas dû. Par la vérité de Dieu, maintenant je sais. Mes pensées n’appartiennent qu’à moi, je peux penser ce que je veux. Mais je ne parlerai pas. Tous ceux à qui j’aurais pu dire mes pensées secrètes, tous mes frères d’armes qui seront repartis défigurés, estropiés, éventrés, tels que Dieu aura honte de les voir arriver dans son Paradis ou le  Diable se réjouira de les accueillir dans son Enfer, n’auront pas su qui je suis vraiment. Les survivants n’en sauront rien, mon vieux père n’en saura rien et ma mère, si elle est toujours de ce monde, ne devinera pas. Le poids de la honte ne s’ajoutera pas à celui de ma mort.

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Pour en savoir plus, il existe un dossier pédagogique en ligne

N’hésitez pas à aller consulter la page sur les prix littéraires africains

Et celle sur les prix Goncourt

Et si vous préférez écouter, Omar Sy vous le lit !

Sur le thème des tirailleurs sénégalais, il y a aussi : Verdun 1916 – Un tirailleur en enfer (roman ado) / L’homme de l’année : 1917 le soldat inconnu (BD) / Le chant noir des baleines (Roman ado)

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Un livre qui participe à la LC sur David Diop organisée par “Sur la route de jostein” pendant le mois africain

(La lecture prévue était Où s’adosse le ciel de David Diop, mais je ne l’avais pas…)

Ainsi qu’au challenge ABC chez Enna

ABC

Et à mon challenge “Pages de la grande guerre

Pages

Tombe, tombe au fond de l’eau

TombeTombe, tombe au fond de l’eau

Mia Couto

Traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodriguez

Ed. Chandeigne (2005 / vo 2000)

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Éditeur : Au Mozambique, au bord de l’océan Indien : Zeca Perpétuo, un ancien pêcheur, n’a d’yeux que pour sa voisine, la mulâtre Dona Luarmina qui passe le plus clair de son temps à effeuiller des fleurs invisibles. Leurs conversations quotidiennes, tour à tour cocasses, désabusées ou poignantes empruntent souvent des voies étranges. Peu à peu, ils en viennent à délivrer de lourds secrets. Iront-ils jusqu’au bout de leur dialogue alors que leur existence, déjà précaire, sombre inexorablement ?

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Cette histoire, c’est une discussion entre Zeca et Dona Luarmina. Zeca est amoureux d’elle. Elle ne souhaite qu’écouter des histoires (vraies) parce qu’elle estime qu’elle n’a pas vécu et veut vivre un peu par procuration. Peu à peu, au fil du temps, ils vont se confier davantage, se dire des choses de plus en plus graves. Une histoire d’amour, de vieillesse, de temps qui passe…

On ne sait pas quand ça se passe, ni où (on sait juste que c’est au bord de la mer) mais ça n’a guère d’importance.

J’ai bien aimé les têtes de chapitre avec les “Dit du grand-père Célestiano”, comme par exemple : “Si je construisais une cheminée dans ma maison, ce serait non pas pour laisser sortir la fumée, mais pour laisser entrer le ciel“.

C’était une découverte, ma première lecture de cet auteur, mais je lirai d’autres de ses livres car j’ai trouvé son style doux, original, poétique et un brin nostalgique... Très beau !

Sinon, rien à voir avec l’histoire, mais j’ai beaucoup aimé le papier, légèrement “gaufré”, assez épais et de couleur crème. Très agréable à lire.

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D’autres avis sur ce livre : Biblioblog

Sur d’autres livres de Mia Couto :

L’accordeur de silences” : Ingannmic et Aifelle

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Un livre qui participe à la LC sur Mia Couto organisée par “Sur la route de jostein

pendant le mois africain

Ainsi qu’au challenge ABC chez Enna

ABC

Incroyable mais vrai, ça vide aussi mon panier !

En sortir 25 en 2025

sortir

Nous avons toujours vécu au château

toujoursRoman gothique

Nous avons toujours vécu au château

Shirley Jackson

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Paul Gratias

Rivages/noir (2012 / vo 1962)

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Éditeur : Je m’appelle Mary Katherine Blackwood. J’ai dix-huit ans, et je vis avec ma sœur, Constance. J’ai souvent pensé qu’avec un peu de chance, j’aurais pu naître loup-garou, car à ma main droite comme à la gauche, l’index est aussi long que le majeur, mais j’ai dû me contenter de ce que j’avais. Je n’aime pas me laver, je n’aime pas les chiens, et je n’aime pas le bruit. J’aime bien ma sœur Constance, et Richard Plantagenêt, et l’amanite phalloïde, le champignon qu’on appelle le calice de la mort. Tous les autres membres de ma famille sont décédés.

Ainsi commence le chef-d’œuvre de la romancière Shirley Jackson (1915-1965), également auteur de la célèbre nouvelle «La loterie» et du roman «La maison hantée», porté à l’écran par Robert Wise («La maison du diable»). Nouvelle traduction intégrale.

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J’ai voulu lire ce roman parce que j’avais adoré la nouvelle intitulée “La loterie” (ici en pdf) de cette autrice américaine.

Ce roman, dont j’ai lu que c’était un roman policier, est en fait plutôt un roman noir, un roman d’ambiance. Il n’y a pas énormément d’action, mais des actions simples, tel qu’aller faire les courses au village prennent une tournure vraiment bizarre… Et tout au long de ce roman, on se demande ce qui a bien pu se passer ! Même si on finit par s’en douter.

Bref, si vous avez lu et aimé la loterie, vous devriez aimer ce roman. L’angoisse, le mal être montent tout au long de l’histoire pour finir par exploser, tout comme dans “la loterie”.

Je ne veux pas en dire plus pour ne pas risquer de vous gâcher le plaisir de la découverte ! Moi, j’ai beaucoup aimé.

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J’ai lu sa nouvelle adaptée en BD par son petit-fils Miles Hyman intitulée “La loterie” (le pdf de la nouvelle est disponible en ligne)

Un roman qui participe à plusieurs challenges

Le challenge Halloween chez Lou et Hilde

https://delivrer-des-livres.fr/tag/challenge-halloween

Mois Amérique du nord anglophone chez Enna

Le challenge ABC chez Enna

ABC

Et le challenge “Classiques” sur ce blog

L’ innocence de Tracy Chevalier

innocenceL’ innocence

Tracy Chevalier

Traduit de l’américain par
Marie-Odile Fortier-Masek

Quai Voltaire

La Table Ronde (2007 / vo 2007)

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Éditeur :  Londres, 1792. Thomas Kellaway, ébéniste de son état, prend à la lettre l’invitation de Philip Astley, directeur de cirque du même nom de passage dans son village du Dorset, et part tenter sa chance à Londres. Mais passer de Piddletown à Lambeth n’est pas sans conséquence pour les adolescents Kellaway, Jem et Maisie. Ils ouvrent de grands yeux sur la ville tumultueuse et impitoyable que la jeune Londonienne Maggie Butterfield entreprend de leur faire connaître. William Blake, leur voisin, graveur et poète, sera le guide spirituel des adolescents tandis qu’ils franchissent le chaotique et exaltant passage de l’«innocence» à l’«expérience». Un voyage initiatique dans le Londres de la fin du XVIIIe siècle, en marge d’une société déboussolée par les échos sanglants de la Révolution française.

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J’avais oublié à quel point j’aime l’écriture et la façon de raconter les histoires de Tracy Chevalier ! Elle a une façon bien à elle de mêler la petite histoire à la grande Histoire. Ses personnages sont très vivants et en lisant son roman on est transporté dans le Londres de l’époque…

C’est à la fois très facile à lire, très agréable et plein de références qui donnent envie de chercher un peu plus loin.

Sur les conséquences de la révolution française chez nos voisins anglais par exemple si vous aimez l’histoire (je n’avais jamais réfléchi au fait que de tels évènements “franco-français” avaient des répercussions chez nos voisins !). Ou sur le personnage de William Blake, sur ce qu’il a écrit si vous aimez la poésie ou sur sa peinture. Et ça donne envie aussi de regarder des photos (ou des peintures) du Dorset (Allez voir les photos des falaises, c’est magnifique !)

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De cette autrice, j’ai déjà lu et beaucoup aimé :

  • La jeune fille à la perle (1999) ♥
  • La dame à la licorne (2003) ♥
  • Le récital des anges (2002)
  • La Vierge en bleu (1997), son premier roman, m’avait un peu moins plu.

Dans ma pal, il me reste à lire “Prodigieuses créatures”.

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Un roman qui participe à plusieurs challenges

Mois Amérique du nord anglophone chez Enna

 

Le challenge ABC chez Enna

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