Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris de David Zaoui

Un roman original, décalé et qui fait vraiment du bien!

Roman réaliste, littérature adulte

Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris

de David Zaoui

Editions JC Lattès, 2019, 288 pages.

Thèmes: peinture-quête identitaire-amitié-amour

 

« As-tu pensé, Alfredo, à ce que sera ta vie si tu ne parviens pas à percer dans cette voie qui est la tienne ? Que deviendras-tu ? Chauffeur routier, vendeur de cartes de visite, slameur ? Que pourrais-tu devenir  ? Tu ne sais rien faire.

Dans une HLM de banlieue, vivant sur le même palier que ses parents juifs italiens, Alfredo Scali est un loser au grand cœur qui se rêve artiste. Mais pas n’importe lequel! Alfredo peint « l’inconscient des animaux à travers leurs rêves » : celui des ours bipolaires et des crabes kleptomanes, entre autres…

Entouré d’un père soigneur dans un zoo et d’une mère qui prépare inlassablement des pâtisseries, d’une grand-mère foldingue atteinte d’Alzheimer, d’une touriste italienne aussi ensorcelante qu’inaccessible et d’un conseiller Pôle Emploi spécialisé dans les jobs neurasthéniques, sa vie d’artiste pleine de doutes et d’espoirs paraît sans issue.

Tout va changer lorsque Alfredo va hériter… de Schmidt, le singe chargé d’assister sa grand-mère. Ce capucin malicieux, dressé pour aider les personnes dépendantes, va bouleverser la vie du héros, ainsi que sa peinture…

De Pantin à Montmartre, d’une friterie belge tenue par un drôle de rabbin aux plages paradisiaques de Saint-Domingue, ce roman tendre et déjanté vous entraînera sur les traces d’un artiste prêt à surmonter tous les obstacles pour atteindre son idéal.»

 

Ce roman feel-good est une vraie petite pépite,  frais et sans prétention. David Zaoui nous offre une aventure cocasse aux multiples péripéties. Les personnages sont attachants, certains haut en couleurs tandis que d’autres essaient tant bien que mal de réussir leur vie. Là se trouve  l’essence du roman: comment réaliser ses rêves et véritablement réussir sa vie? Notre protagoniste se cherche tout au long des pages et on vit avec lui les angoisses et les déconvenues non seulement d’un artiste incompris mais aussi d’un chercheur d’emploi.

Ponctué de lettres hilarantes adressées à son conseiller Pôle emploi, le texte écrit à la première personne questionne l’air de rien sur le sens d’une vie où l’absence d’épanouissement personnel se fait clairement sentir.

J’ai adoré ce roman frais et décalé, un petit bijou que je vous recommande chaudement!!!

 

~Melissande~

+ le site de l’éditeur

+ Interview de David Zaoui sur le blog Alexandra le dauphin

Madame, vous allez m’émouvoir – Lectrices ELLE (22)

investigationInvestigation sur l’histoire d’une famille à travers deux guerres mondiales

Madame, vous allez m’émouvoir
Lucie Tesnière

Flammarion (2018)

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Présentation de l’éditeur : En 2012, Lucie Tesnière découvre les lettres de son arrière-grand-père, Paul Cabouat, médecin dans les tranchées pendant la Grande Guerre. Elle commence alors une enquête qui va la mener sur les traces de sa famille à travers les deux guerres mondiales et changer le cours de sa vie. En fouillant dans les archives et en interrogeant les descendants, elle met au jour des histoires incroyables, mêlant Résistance, collaboration, amours, amitiés et trahisons.

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C’est le récit d’une enquête au sein d’une famille et à travers le XXème siècle. Mais c’est également le récit de la création d’un livre, avec les doutes (sur le bien fondé de la chose) et les surprises (pas toujours bonnes).

Un témoignage composé de mémoires, de lettres (écrites par l’arrière grand-père de l’autrice, ce sont elles qui ont déclenché l’envie d’écrire ce livre), mais aussi de photos, d’archives familiales ou non et de souvenirs des survivants.

Le 1er tiers

Il est consacré à ses ancêtres qui se sont battus pendant la première guerre mondiale et fait environ 140 pages (sur 407 p.) On y partage le quotidien de Paul et François. Le reste se passe pendant la seconde guerre mondiale et après.

C’est intéressant, mais il s’agit plus d’une enquête familiale sur les agissements de certains membres éminents de la famille pendant les deux guerres que d’un livre d’histoire. On participe à l’enquête, aux découvertes, mais aussi aux tâtonnements de l’auteur, à ses appréhensions faces à certaines révélations qu’elle va être amenée à faire.

A lire plus comme un témoignage, une enquête familiale qu’un récit historique. J’y ai trouvé le même plaisir que lorsque l’on fait des recherches généalogiques, on joue au détective à travers le temps !

Une agréable lecture.

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ELLE

22ème lecture / 28

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Ce livre participe également au Challenge Première Guerre Mondiale chez Blandine

L’ obsolescence programmée de nos sentiments – BD

obsolescence

L’ obsolescence programmée de nos sentiments

Zidrou & Aimée de Jongh

Dargaud (2018)

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Ulysse, 59 ans, veuf, perd à 59 ans son travail de déménageur. Il n’a plus que son fils, mais il est très occupé, ses copains travaillent encore, il se retrouve soudain extrêmement seul et se demande ce qu’il va bien pouvoir faire de sa vie.

Méditerranée, 62 ans, vient de perdre sa mère. Elle s’occupe de la fromagerie laissée par ses parents. Ancien mannequin, elle regarde d’un œil critique son corps qui s’affaisse et se ride. Mais surtout, elle aussi se sent très seule. Grâce au travail du fils d’Ulysse, ils vont se rencontrer et s’aimer…

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L’ obsolescence programmée de nos sentiments explore un sujet qui est assez rarement abordé dans la bande dessinée (pour autant que je sache !) la rencontre amoureuse de deux sexagénaires. Et où l’on montre sans fausse pudeur les rides, les corps vieillissants, mais aussi et surtout l’amour, la tendresse, et la joie de partager la vie de quelqu’un.

Je trouve juste un peu dommage le choix de cette couverture aux tons légèrement verdâtres, qui, si elle est pleine de douceur, n’est pas très attirante… Alors même que j’ai beaucoup aimé le dessin d’Aimée de Jongh, la douceur de son trait (les pages “beiges” sont magnifiques) et ses personnages très expressifs. Elle est sans pitié pour les corps vieillissants, ne cachant ni les rides, ni la peau flasque (même si je pense qu’elle exagère un peu, ses personnages ont plus 75 ans que 60 !) Mais cela aura finalement bien peu d’importance face au bonheur d’être deux !

Une bd très tendre, très douce qui m’a beaucoup plu !

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Feuilleter l’album sur le site de l’éditeur

Le site de l’illustratrice Aimée de Jongh

Zidrou, nous vous l’avons déjà présenté ici (Lydie / Les beaux étés / Merci et quelques autres !) + L’adoption + Emma G. Wilford + La vieille dame qui n’avait jamais joué au tennis…+ Shi + Boule à zéro (jeunesse)

Les avis des p’tits camarades : Aurore, Le Petit Carré Jaune, Sur mes brizées

Cette semaine nous sommes chez Noukette

Une BD qui participe également au Challenge Petit Bac chez Enna – Catégorie Adjectif

Les âmes englouties – Lectrices ELLE (21)

âmes

Un polar scandinave au sein des tourbières

Les âmes englouties
Susanne Jansson

Presses de la cité (2019)

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Nathalie, pour terminer sa thèse de biologie sur “l’influence du réchauffement climatique sur le processus de décomposition dans les tourbières” quitte son appartement de Göteborg pour retrouver les terres de son enfance. A peine arrivée à Fengerskog, sa ville natale, elle se demande si c’est une bonne idée. Voilà quatorze ans qu’elle a quitté précipitamment ce lieu. Que vient-elle chercher ici ? Elle y a tellement de souvenirs douloureux, de choses qu’elle cherche à étouffer depuis si longtemps… Était-ce vraiment une bonne idée ?

Maya est une artiste. Photographe, elle travaille aussi avec la police. Après plusieurs années passées à New-York, elle revient s’installer à Fengerskog.

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Une lecture, autant le dire tout de suite, dont je ressors déçue… Ça commençait pourtant pas mal, le personnage principal, Nathalie, est assez mystérieux et on sent bien qu’il y a des tas de choses qui ne demandent qu’à remonter à la surface de sa mémoire défaillante. Le lieu, les tourbières est bien choisi également et plutôt bien décrit. Un endroit fascinant, hermétique, quasi ensorcelant avec une ambiance ouaté et renfermant tellement de secrets… C’est en fait lui (ce lieu) le personnage principal finalement !

Le personnage qui m’a le plus laissée perplexe, c’est celui de Maya. Très extravertie, elle prend la place de Nathalie au premier plan de l’histoire et mène l’enquête. Mais c’est un personnage qui est, je trouve, mal “construit”. On a des “bouts” mais rien d’abouti.

Et puis autant j’ai apprécié les passages sur les tourbières et tout ce qu’on apprend, autant le “saupoudrage” intellectuel m’a agacé (un peu de bouddhisme par ici, quelques références philosophiques par là…). Il y a des trucs qui arrivent parfois comme un cheveu sur la soupe. Et ça, quand on est pris dans une histoire, ça casse tout. Dommage…

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ELLE

21ème lecture / 28

(Ordre de lecture, pas de présentation)

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au Challenge Petit Bac chez Enna – Catégorie Adjectif

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