Ronde des Livres – Prix la Voix des blogueurs 2013 – Bilan

Chaque fin de mois je vous propose une Ronde des Livres pour rattraper mon retard de chroniques. Ce mois ci elle est consacrée au Prix La Voix des blogueurs.

Ce prix, organisé par Tom, réuni Maia, Thibaut, Iris, Clémentine, Théo, Nathan et moi même autour d’une sélection de livre. Chacun a commencé par donner son coup de coeur, nous avons lu tous les livres durant l’année 2013, en débordant un peu sur 2014, et nous avons ensuite débattu pour choisir notre préféré.

Voici un rappel des titres, et mes avis en même temps !

Nos étoiles Contraires de John Green n’a pas manqué de faire parler  de lui en 2013, c’est un livre terriblement poignant, qu’on aime ou qu’on rejette… Pour ma part c’est un beau coup de coeur, je vous en ai parlé dans cet article, et j’ai présenté quelques extraits  là.
John Green réussi un tour de force magistral en écrivant la vie telle qu’elle est.
« Mes pensées sont des étoiles qui ne veulent pas former de constellation »

 

La Mafia du chocolat de Gabrielle Zevin est un livre dystopique qui a su m’emballer du début à la fin ! J’ai plongé dans cet univers et j’ai eu envie de le faire découvrir aux autres, c’était donc mon choix.

Vous pouvez retrouver mon avis dans cet article.
L’univers est très complet, très bien décrit et on imagine tout à fait ce monde si proche du notre. Les personnages sont une des forces de ce roman, ni bons ni mauvais généralement, juste des hommes avec leur passé, leurs erreurs, leur caractère. J’ai apprécié que cette mafia ne soit pas à la fois complètement dénigrée ou louée, juste bien expliquée, avec ses bons et ses mauvais côté. Si les personnages sont tous très intéressants l’entourage d’Anya est particulièrement touchant. Sa grand-mère allitée à la mémoire qui flanche, son grand frère un peu limité, sa petite soeur si exubérante et bien sûr ses amis. Une galerie riche mais que l’on appréhende sans soucis.
Depuis j’ai lu le deuxième tome, je vous en parle bientôt !
Les éveilleurs de Pauline Alphen  était aussi un livre que j’avais déjà lu et beaucoup apprécié.

Une écriture toujours simple et pourtant poétique laissant la part belle aux dialogues, des mystères qui se dévoilent peu à peu, des réponses que l’on devine, d’autres que l’on attend, pour un roman majestueux, plein de charme !

Vous pouvez lire mon avis sur le premier tome ici, et je compte depuis longtemps lire la suite !
Divergente est un roman dont j’ai aimé la lecture mais qui m’a laissé un goût d’inachevé et dont le deuxième tome n’a pas répondu à mes attentes. C’est dommage car ça partait fort et bien, avec une héroïne comme je les aime…
Là encore je vous ai déjà parlé du livre, vous pouvez lire mon avis sur le tome 1 ici, et sur le tome 2 là.
Un bilan très positif sur ce roman qui ose malmener ses personnages, tout en nous les rendant attachants. Une belle histoire d’amour aussi, lente et langoureuse, qu’on sent venir mais qu’on espère quand même… et puis une belle fin! On veut savoir la suite…
Place maintenant aux romans dont je ne vous ai pas encore parlé, avec mes avis !
Les étrangers du temps de Corinne Gatel-Chol est une série qui prend place en Haute-Loire, pas bien loin de chez moi, et qui décrit nos paysages avec réalité et amour à la fois. Un univers forcément touchant qui mèle en plus au présent un côté historique intéressant.
Hadrien est un grand adolescent un peu paumé qui sombre doucement dans la drogue. En Haute-Loire, déraciné malgré la présence de sa famille, Hadrien explore la demeure achetée par ses parents et tombe, dans  une petite chambre de bonne, sur un journal intime. Dès cet instant son destin se lie à celui de Colombe. En lisant son histoire il tente de découvrir la véritable Histoire, de donner un sens au passé et par là même à son présent. Entre enquête historique, journal intime, histoire d’amour impossible et folie, ce roman nous entraine dans une histoire prenante. Si l’écriture n’a pas su me séduire c’est surtout l’accumulation des mystères sans réponse et l’impression peu à peu de sombrer dans la folie du personnage principal qui m’a dérangé. C’est réellement dommage car il y a une vraie bonne base historique et narrative.
Je continuerai sûrement malgré tout cette série, trop de questions restent sans réponse…
Victoria rêve de Timothée de Fombelle est un court roman. Très court, trop court même, puisque l’univers mis en place par l’auteur n’a pas vraiment le temps de nous toucher. Les personnages restent assez loin et même le thème de l’histoire, vraiment très intéressant, est finalement trop prévisible.
Ce livre a été une déception, mais principalement parce que j’avais trop d’attentes ! Outre le fait que j’en entende parler en très bons termes, j’apprécie cet auteur et la couverture est réellement splendide, tout comme les illustrations de François Place. J’ai donc regretté de ne pas avoir accroché totalement mais je suis injuste dans ces quelques lignes, car si j’ai été déçue j’ai quand même passé un agréable moment de lecture et nous sommes très loin d’un mauvais livre! Au final ce roman est paru dans Je Bouquine, et je pense que cela correspond tout à fait à ce texte court !
Un thème intéressant et une belle écriture, pour une histoire où les livres ont une belle place !
La chambre de Victoria était très simple. […] Il y avait seulement, à la hauteur de ses yeux, une longue étagère unique, remplie de livres, qui faisait le tour de la chambre. Cette ligne de livres, Victoria l’appelait l’horizon.
La voix du couteau 1 Le chaos en marche de Patrick Ness
Un roman futuriste que j’ai lu à sa sortie et qui ne m’a pas vraiment enchanté… L’auteur crée un monde futuriste dans lequel le langage aussi à évolué. Cela suffit à faire une écriture futuriste, vraiment trop novatrice pour moi. La voix de ce livre est celle de son héros, un jeune garçon qui n’est pas allé à l’école, qui ne parle pas très bien. Des fautes de français, d’orthographe, de ponctuation, une syntaxe totalement décalée… C’est un pari audacieux, qui rend ce roman vraiment vivant. Malheureusement ces modifications au français m’ont rendu la lecture trop difficile et je n’ai finalement commencé à accocher à l’intrigue que vers la fin de ce premier tome, et je n’ai donc pas lu la suite.
Je pense qu’il faudra que je relise ce roman pour essayer de me concentrer sur l’intrigue cette fois ci. Le récit d’une fuite éperdue, d’une aventure, souvent saluée par la critique, en Angleterre comme en France !
On arrive au sommet de la colline et une autre plaine se déroule devant nous, la rivière cascadant pour la rejoindre et puis s’écoulant à travers comme une veine d’argent à travers un rocher plat et partout sur la plaine, marchant d’un côté à l’autre de la rivière, il y a des criatures.
 Le cirque des rêves d’Erin Morgenstern
Chaque page de ce récit nous entraine dans les rêves, dans la magie du monde. Deux enfants sont élevés dans la connaissance de la manipulation du monde. Un jour ils se retrouvent à participer à la création d’un cirque. Un cirque en noir et blanc, qui ouvre la nuit entière, avec ses multiples chapiteau. Le cirque des rêves. C’est donc parallèlement l’histoire de ce cirque que nous suivons et celle de ces protagonistes : magiciens, artistes, rêveurs, visiteurs, créateur.
Un monde complexe, construit sur une durée très longue, une vision poétique du cirque et de la vie. Les narrations alternent et certains personnages nous touchent plus. Au final pourtant malgré les creux narratifs, impossible de refermer ce livre, on a envie, besoin, d’aller jusqu’au bout, de connaître la fin, de comprendre l’implication de chacun.
Un livre qui se lit comme on rêve, sans bien toujours comprendre où l’auteur nous mène, mais avec plaisir. Une belle découverte!
+ L’avis d’Acr0, qui m’avait fait noté ce livre dans ma PAL, où je l’avais un peu oublié…
 Phaenix 1 Les cendres de l’oubli de Carina Rozenfeld
& tome 2 Le brasier des souvenirs
Avec Phaenix on replonge dans la littérature adolescente à la mode, celle des amours impossibles teintés de fantastique. Un roman bien écrit, que l’on dévore et qui touche notre petit coeur grâce aux hésitations de notre héroïne, qu’on sent perdue dans ses rêves et souvenirs… Mais la vérité se fait jour peu à peu et il est difficile de savoir vers quel garçon se tourner… Car bien entendu le triangle amoureux digne des romans pour ados est bien présent, mais aussi bien mené car même le lecteur peut avoir des doutes.
Un récit agréable qu’on prend beaucoup de plaisir à lire mais qui ne laisse pas une trace indélébile. Anaïa est une héroïne que j’ai souvent eu envie de bousculer, mais les personnages masculins, eux, valent largement le détour !
Le petit côté roman 2.0 avec des discussions facebook entre Anaïa et ses amis est d’abord surprenant, mais finalement cela apporte souvent un plus aux différents évènements, notamment en créant des ellipses dans la narration. Un habille procédé!
La musique a aussi un grand rôle dans ce roman, ce premier tome n’en ai que plus prenant !
Malheureusement, j’ai lu à la suite le deuxième tome. J’aurais du faire une pause, sans doute, car je n’ai pas retrouvé ce qui m’attirait dans le premier tome, avec le mystère sur l’identité des personnages. Ici Anaïa va se découvrir, se souvenir. On est plus proche de l’héroïne, personnage qui finalement ne me plait pas plus que cela. Une suite qui m’a déçue par rapport au premier tome, mais tout de même agréable à lire et qui permet de clore cette histoire.
Mais alors quel livre a gagné ? 
Dans mon coeur le trio de tête était pour  Nos étoiles contraires, La mafia du chocolat et Le cirque des rêves, mais Les éveilleux, Phaenix et Divergent ont aussi su me toucher. Après note, délibération, discussion, il s’avère que nous avons décidé d’élire pour ce premier Prix La voix du livre le très beau roman
LES EVEILLEURS !
Plus de détails sur le blog de Tom !

La lettre à Helga – Bergsveinn Birgisson {RL2013}

Roman épistolaire adulte
Rentrée littéraire 2013 – roman étranger

La Lettre à Helga

de Bergsveinn Birgisson

Traduit par Catherine Eyjolfsson

Zulma, 2013
Collection Littérature Étrangère,131 pages
9782843046469 – 16 € 50

Bjarni Gíslason de Kolkustadir a 90 ans quand il ose enfin prendre la plume pour écrire une lettre à son éternel amour Helga. Une lettre passionnée et nostalgique qui revient sur leur histoire. Une histoire qui prend place dans la nature sauvage du nord-ouest de l’Islande.

Bjarni est un fermier passionné qui s’occupe de ses bêtes et de celle de la communauté avec amour. Tâter les brebis et trouver les meilleurs béliers reproducteurs, soigner, aider, cultiver. Il est un homme droit et qui prend soin de ceux qui l’entoure. De ses bêtes bien sûr et de sa femme Unnur, qui ne peut pas avoir d’enfant et n’accepte plus le contact. Pas d’amour entre eux, mais une affection tout juste mutuelle. Et à coté vit Helga, la belle Helga au sein lourd, malmenée par son mari.

Pendant une année que Bjarni nous raconte doucement, ils se sont aimés, tendrement et passionnément. Pas de faux semblants dans l’écriture de Bergsveinn Birgisson et l’amour, tant celui de la terre que de la femme, est bestial, charnel. Bjarni aime tout en entier comme il aime ses bêtes et sa terre. Il nous parle de sa femme, de cet amour pour Helga, mais il nous parle surtout de l’Islande, de son climat difficile et des gens qui y vivent. Il nous parle de l’Amour, celui des autres couples, celui qu’il aurait aimé avoir un peu plus.

Bjarni est un personnage attachant par sa sincérité et sa nostalgie. On sent combien il a aimé Helga, comme cette situation l’a fait souffrir. Un homme droit qui n’a pas failli à son devoir, qui n’a pas pu non plus laisser sa terre, la terre.

Un roman épistolaire sans échange, une seule grande lettre pour nous faire découvrir l’Islande et Helga, les deux amours de Bjarni. Une ode à l’amour et à la vie réellement touchante mais qui manque parfois d’un peu de retenu pour être réellement émouvante. L’écriture se veut masculine et l’est finalement peut être un peu trop, ce qui n’enlève rien à la beauté désolée des terres d’Islande balayée par le vent glacé !

+ Livre lu dans le cadre des Matchs de la rentrée, Priceminister > 15/20

+ les avis de Jérôme , Marilyne, Aproposdelivres,

Kinderzimmer de Valentine Goby

Roman historique adulte
Rentrée Littéraire 2013

Kinderzimmer

de Valentine Goby

Actes Sud, août 2013
9782330022600, 20€

Thèmes : Seconde Guerre Mondiale, Camps, Allemagne, naissance, survie, maternité

Un thème dur, un livre dur.

1944, Seconde Guerre Mondiale. Mila, résistante à son échelle est arrêtée. Déportée à Ravensbrück elle s’aperçoit rapidement qu’elle est enceinte. Une bonne nouvelle en un sens mais surtout une terrible épreuve dans un camp. Elle décide de cacher cette grossesse, elle travaille, elle se bat, elle survie…

Ce roman est un témoignage historique magnifiquement documenté et terriblement poignant, une petite histoire dans l’Histoire. Un roman mais où les événements semblent à la fois très réels et malheureusement vrais. Trop réel parfois même et il est difficile de ne pas faire de pause dans ce roman pour respirer et revenir à la réalité d’aujourd’hui. Un livre qui donne parfois mal au ventre et au coeur, qui ne peut pas laisser indifférant. Mila reste pourtant assez extérieure à la douleur, on la découvre forte, presque détachée. Une façon de survivre, peut-être la seule, mais qui étonne et détonne parfois avec les événements.

Le vrai personnage principal de ce roman n’est peut être pas Mila finalement, mais toutes les femmes de ce romans qui font corps ensemble tant leur corps est affaibli. Un grand personnage, magistral, poignant, touchant.

Beaucoup d’allemand dans ce roman pour une réelle plongée dans ce monde où Mila ne comprends que peu à peu. Une découverte aussi pour le lecteur puisque tout n’est pas traduit… sauf que si comme moi le lecteur parle allemand l’effet tombe un peu à l’eau et finalement j’ai été dérangée de tout comprendre, car je n’avais pas ce ressenti de terre inconnue et menaçante.

Au final un roman bluffant car Valentine Goby réussi à surprendre avec le thème pourtant éculé de la seconde guerre mondiale, car les Kinderzimmer, chambre d’enfants, ne sont que rarement évoquées. Une découverte à la fois historique et littéraire à conseiller, malgré sa difficulté.

 

Retrouvez les avis de Noukette, Sandrine, Saxaoul , Val et Jérôme, compagnons de lecture commune, mais aussi ceux de Sophie et Cécile, qui ont publié leurs avis ici même en septembre. Stephie, Argalit, Cess, Clara, Claudia, Delcyfaro, Emilie, Jostein, krol, lili M, Lou, Mack, Mirontaine, Natiora, Sophielit,et  Valou  nous ont aussi parlé de ce livre dans le cadre du Challenge 1% de la rentrée littéraire

Clichy – Vincent Jolit #RL2013

Roman
Rentrée Littéraire 2013

Clichy

de Vincent Jolit

De la Martinière, 2013
9782732460260, 14,90€

Vincent Jolit nous conte dans ce livre l’histoire de Louis, Docteur Louis, auteur en devenir de Voyage au bout de la nuit. Il nous conte surtout l’histoire d’Aimée, jeune fille inconnue dont l’histoire n’a pas retenu le nom. Une jeune femme qui pourtant a joué un rôle prépondérant dans l’écriture de Voyage au bout de la nuit.

Dans Clichy, Vincent Jolit invente Aimée, il la rend réelle, explique son rôle mais tente aussi d’imaginer son état d’esprit lors de sa rencontre avec Louis, lors de son travail avec Louis. Car si Aimée n’a pas écrit Voyage au bout de la nuit elle l’a inlassablement tapé à la machine, essayant de décrypter notes et ajouts de Louis. On découvre donc Louis Ferdinand Céline alors Docteur Louis ainsi que Voyage au bout de la nuit, par bribes documentées dans un mélange romanesque plutôt bien construit.

Le personnage d’Aimée, au centre de ce roman, reprend ainsi un peu de la place qu’il mérite dans l’histoire, celui d’une secrétaire à bout de force tant le manuscrit est complexe et dérangeant. Si Vincent Jolit ne fait qu’imaginer, l’histoire semble cohérente d’un bout à l’autre, elle sonne vraie tant les pensées d’Aimée ont du être celles de la personne qui a découvert pour la première fois Voyage au bout de la nuit.

L’écriture est romanesque mais pourtant souvent sèche, hachée. Le narrateur nous parle d’Aimée et de Louis, avec des considérations sur leur probables pensées mais sans jamais laisser la parole, le “je”, à ces personnages. Sans doute l’habitude de la littérature jeunesse joue-t-elle dans mon ressenti mais je me suis sentie finalement étrangère à ce récit. L’auteur redonne sa place à Aimée dans l’histoire mais pas dans le coeur des lecteurs. Ne pas avoir lu Voyage au bout de la nuit se pose aussi comme un frein à la compréhension de cette histoire qui repose en grande partie  sur le texte de ce roman.

Clichy est un roman documenté qui permettra aux lecteurs de Louis Ferdinand Céline de découvrir un autre aspect du personnage en même temps que la découverte d’Aimée, mais finalement je n’ai guère pris de plaisir à la lecture, juste un peu de curiosité.

Extrait :

“[…] nous avons déjà dit qu’il était bel homme. Mais, avec Aimée, c’est une autre affaire. Puisqu’elle est l’héroïne de cette histoire, il semble de bon ton de la décrire un peu, ne serait-ce qu’afin de l’incarner, retirer le voile qui la recouvre. Le couac – parce que couac il y a -, c’est que nous ne possédons aucune indication permettant d’entreprendre ce portrait physique – sa situation est radicalement inverse à celle de Louis : on voudrait bien, il faudrait, mais on ne sait pas. “

 

+ Lu en partenariat avec Babelio dans le cadre de l’opération masse critique de la rentrée. 

+ Challenge 1% Rentrée Littéraire – Profitez en pour découvrir les coups de coeur d’octobre des participants

+ L’avis de Filou49.

+ Un premier roman