Petit Pays

paysPetit Pays

Gaël Faye

Grasset (2016)

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Petit pays, c’est d’abord l’histoire d’un enfant. Gaby a 10 ans, une jeune sœur, Ana, un père français (et blanc), une mère noire, une Tutsi qui a fui le Rwanda voisin. Il vit au Burundi, dans une impasse bordée de massifs de bougainvilliers. Il nous raconte les 10 premières années d’une enfance joyeuse, insouciante et plutôt privilégiée, une vie heureuse, à faire les 400 coups avec les copains, à piquer des mangues chez une voisine pour aller lui revendre aussitôt…

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Tous, ou presque, nous avons des souvenirs d’enfance, des souvenirs plein d’insouciance. Mais par contre, nous n’avons pas tous vécu la suite de cette histoire et c’est heureux, car elle est terrible. Pour Gaby, il y aura toujours un avant et un après. Toute sa vie s’est écroulée après ce 10ème anniversaire.

Un livre en forme de témoignage, un moment épouvantable de l’Histoire d’un pays, vécue, ressentie et racontée à la première personne par un enfant de 10 ans, qui ne comprend pas tout ce qui se passe bien sûr, mais qui perd son innocence et son insouciance brutalement. Je ne sais pas si ce livre est en partie autobiographique ou non. Pour l’auteur, j’espère que non (a priori non, Gaël Faye partage juste quelques points communs avec son personnage).

J’avoue que si j’avais su, avant de le commencer, que ce roman parlait de la guerre et du génocide des Tutsis au Rwanda (800 000 morts en 3 mois, d’avril à juillet 1994), de ces massacres perpétrés sans que personne ne bouge, je ne l’aurais probablement pas lu. Mais j’avais juste vu, ça et là sur les blogs, sur les sites littéraires, qu’il plaisait beaucoup… Et il m’a beaucoup plu aussi, même si ma gorge s’est serrée plusieurs fois en imaginant tout ce qu’ont vécu ces gens, tout ce que d’autres, victimes de guerres en cours, vivent et subissent encore aujourd’hui.

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Ce roman a été sélectionné pour de nombreux prix : le Goncourt, le Fémina, le Médicis, l’Interallié et il fait également partie de la première sélection de la Commission du Grand prix du roman de l’Académie française.
Cela fait beaucoup et certains estiment que ce succès est surfait. Moi je trouve qu’il a un grand mérite : Il est agréable à lire, accessible au plus grand nombre et permettra ainsi d’éviter qu’on oublie ce qu’il s’est passé au Rwanda en 1994.

C’est un 1er roman. Il a reçu le Prix du Premier Roman, Le Goncourt des Lycéens et le Prix du roman FNAC 2016
Écouter la chanson du même nom, de et par Gaël Faye.

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La suite, Jacaranda, est dans ma PAL. J’attends qu’il y ait un peu plus de soleil pour l’ouvrir…

Les prix en littérature : Le Nobel

Les prix en littérature

Aujourd’hui je lis…

Nobel

un prix Nobel de littérature

Qui était Alfred Nobel (merci Wiki)

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En tout, 115 prix Nobel de littérature ont été attribués à 119 lauréats. Le prix n’a pas été décerné sept années (1914, 1918, 1935, 1940-1943)[57] mais a été décerné à deux lauréats en 1904, 1917, 1966 et 1974 (Wikipédia)

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En italique ce sont les livres présents dans ma PAL mais que je n’ai pas encore lus.

Comme pour le Goncourt, je vais essayer d’en lire un ou deux cette année !

Années 1900

1907 : Rudyard Kipling (Royaume-Uni)

  • Le livre de la jungle (roman, 1894)
  • Si (poème, 1895)
  • Histoires comme ça (histoires pour enfants, 1902)

1909 : Selma Lagerlöf (Suède)1ère femme à recevoir le prix Nobel de littérature !

  • Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède (1906-1907)
Années 1910

1913 : RajRabindranath Tagore (Raj Britannique) écrit en Bengali

Années 1920

1923 : William Butler Yeats (Irlande) écrit en anglais

  • Choix de poèmes
Années 1930

1938 : Pearl Buck (Etats-Unis)

  • Vent d’est, vent d’ouest (1930)
  • La mère (1933)
  • Pivoine (1948)
Années 1940

1946 : Hermann Hesse (Allemand naturalisé Suisse) écrit en allemand

  • Siddhartha (1922)
  • Le loup des steppes (1927)
  • Le jeu des perles de verres (1943)

1949 : William Faulkner (États-Unis)

Années 1950

1954 : Ernest Hemingway (États-Unis)

Nobel

Alfred Nobel par Gösta Florman

1957 : Albert Camus (France)

  • L’étranger (1942)
Années 1960

1962 : John Steinbeck (États-Unis)

  • Le poney rouge (1933)
  • Des souris et des hommes (1937) Adapté en BD par R. Dautremer
  • Les raisins de la colère (1939)
  • La perle (1947)

1964 : Jean-Paul Sartre (France) Il décline le prix

  • Les mouches (1943)
  • Huis clos (1944)
  • La putain respectueuse (1946)
  • La nausée / Les mots / Les mains sales / La mort dans l’âme

1968 : Yasunari Kawabata (Japon) Il est le premier écrivain japonais à l’obtenir

  • Le lac (1954) sur Insta
  • Kyoto (1968)
  • Les belles endormies (1970)
 Années 1970

1971 : Pablo Neruda

  • La solitude lumineuse (extrait de J’avoue que j’ai vécu)
Années 1980

1989 : Camilo José Cela (Espagne)

  • La ruche
 Années 1990

1993 : Toni Morrison (États-Unis)

  • Paradis
  • Le chant de Salomon

1994 : Kenzaburō Ōe (Japon)

  • Une existence tranquille
Années 2000

2006 : Orhan Pamuk (Turquie)

  • Le musée de l’innocence
  • Mon père

2008 : J. M. G. Le Clézio (France/Maurice)

  • Lullaby (1978)
  • Mondo et autres histoires (1978)
  • Peuple du ciel (1978)
  • Le chercheur d’or (1985)
Années 2010

2010 : Mario Vargas Llosa (Pérou/Espagne)

2012 : Mo Yan (Chine)

2013 : Alice Munro (Canada) Elle écrit en anglais

  • Trop de bonheur
  • Rien que la vie
  • Un peu, beaucoup… pas du tout

2017 : Kazuo Ishiguro (Royaume-Uni) écrit en anglais

  • Auprès de moi toujours
Années 2020

2022 : Annie Ernaux (France)

  • Mémoire de fille
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Aimez-vous les prix littéraires ? Est-ce que la mention d’un prix vous incite à acheter un livre ?

Pour connaître tous les rouages du Prix Nobel de littérature et la liste de tous les lauréats depuis 1901 (Merci Wiki)

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Je reviendrai avec la pluie

pluieUn roman délicat

Je reviendrai avec la pluie

Takuji Ichikawa

Flammarion (2012)

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Takumi élève seul son fils de 6 ans, Yûji, depuis que sa femme, Mio, est décédée. Il fait du mieux qu’il peut, mais il est malade et un peu distrait. Porter des vêtements tâchés par exemple, ne le dérange pas vraiment. Ni mettre un costume d’hiver en été…
Ce qui est important pour lui par contre, c’est de passer du temps avec son fils et de lui parler de sa mère. Ils ont un quotidien simple et bien réglé.
Un jour, au cours d’une de leurs promenades, alors que la saison des pluies vient de commencer, ils retrouvent Mio. Elle apparaît, comme ça, au détour d’un chemin. Elle ne se souvient plus de rien, mais elle suit Takumi et Yûji et rentre avec eux.

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Un extrait :
« Tu es prêt à partir pour l’école ?
– Comment ?
– Tu es prêt ? Tu as bien épinglé ton nom ?
– Hein ?
Pourquoi est-il si dur d’oreille ? Ce n’était pas le cas du temps de Mio. Je me demande si c’est dû à quelque désordre émotionnel.
– Bon, c’est l’heure. On y va ?
J’ai pris la main de Yûji déjà à moitié reparti au pays des songes, pour sortir de l’appartement. Je l’ai confié à son chef de groupe qui attendait au pied de l’escalier et les ai regardés s’éloigner. A côté de ce garçon de douze ans, Yûji avait l’air d’un bébé. A six ans, il était encore petit pour son âge. Comme s’il avait oublié de grandir. »

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« Je reviendrai avec la pluie » est un roman d’amour léger et poétique. Un roman qui parle de la difficulté à faire son deuil aussi. J’ai beaucoup aimé la relation entre le père et le fils, on perçoit de l’amour bien sûr, mais aussi de la tendresse et beaucoup de douceur. En fait, malgré le jeune âge de l’enfant (6 ans) ils prennent soin l’un de l’autre.

On ne sait pas de quoi souffre exactement le père, à part le fait qu’il soit extrêmement anxieux, mais sa « maladie » ou son « mal-être » lui complique beaucoup la vie. Le retour de la mère (rêve ou réalité ? Elle est décédée un an auparavant) va apporter un peu d’ordre et beaucoup de joie dans leur vie.

Les autres personnages du roman sont assez peu présents mais également étonnants et tous un peu fragiles. Il se passe relativement peu de choses et les dialogues sont parfois un peu bizarres (-Vraiment ? –Hein ? –Hmm ?) mais il y a une ambiance que j’ai trouvé très agréable.

Un livre que j’ai lu rapidement et avec beaucoup de plaisir (il y a un côté très zen) comme apparemment plus de 3 millions de japonais et je ne sais combien de personnes dans le monde ! Je n’en avais jamais entendu parler, mais il a eu beaucoup de succès, et il a inspiré un film et un manga.

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Un Mois au Japon chez Hilde et Lou

Kimono

La petite confiserie de l’allée nocturne de Hiyoko Kurisu

Une incursion féerique dans le folklore japonais

Roman fantastique japonais pour adultes

La petite confiserie de l’allée nocturne

de Hiyoko Kurisu

Ed. Hauteville, coll. Kibun, ill. de couverture de Kan‏ako, mars 2025, 192 pages-16,95 euros

Thèmes: Japon, yôkai, folklore  confiserie, vœux

Présentation de l’éditeur: “Quand vient le soir, les lanternes s’allument dans l’allée nocturne et attirent les âmes en peine. Les boutiques, comme peuplées de fantômes, datent d’un autre âge. Une seule brille d’une lumière chaleureuse. Sur l’enseigne on peut lire : Confiserie Enchantée Kohaku. Dans cet endroit merveilleux, on trouve des sucreries de toutes sortes. Le maître des lieux, un yôkai, mi-homme mi-renard, promet à tous ceux qui passent sa porte que ces friandises ont le pouvoir de changer leur vie. Femme délaissée par son mari, agent immobilier complexé, lycéenne en mal d’amour… une seule bouchée leur suffit pour vivre une journée différente.”

Ce court roman est un coup de coeur ! Je l’ai dévoré en un jour! Dans La petite confiserie de l’allée nocturne, on retrouve toute la philosophie du Japon ancestral.

Et ce, notamment concernant les rites shintos et les apparitions de créatures issues du folklore nippon.

La petite confiserie de l’allée nocturne est un court roman, découpé en 6 récits. Chaque histoire met en scène le mystérieux vendeur de la confiserie, nommé Kogetsu, dans sa boutique enchantée. Là, cet être énigmatique accueille les âmes perdues en quête de sens.

Seuls les humains ayant des soucis dans leur vie trouvent la voie vers la confiserie tenue par Kogetsu. Ce dernier s’est donné pour mission de les aider à se retrouver.

Au fil de ma lecture, j’étais de plus en plus curieuse d’en savoir plus sur Kogetsu; aussi ai-je été heureuse de découvrir le dernier chapitre!

J’ai particulièrement aimé l’atmosphère créée par Hiyoko Kurisu. La petite confiserie de l’allée nocturne est un roman feel-good qui, à l’instar des confiseries acidulées proposées par Kogetsu, se déguste… sans modération.

 

Je vous invite donc à découvrir ce beau roman, vous ne le regretterez pas!

 

~Melissande~

 

+ Un roman original d’une autre grande autrice japonaise, présenté par Hérisson: La formule préféré du professeur de Yoko Ogawa.

+ Pour continuer à rêver de yôkai: Les noces de la renarde de Floriane Soulas, un  roman fantastique présenté par Nathalie.