Le bal des échassiers

BalLe bal des échassiers

Sébastien Pérez & Paul Echegoyen

Seuil Jeunesse (2011)

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De Paul Echegoyen, j’avais découvert quelques belles illustrations ici et là sur internet. Mais c’est le 1er album de lui que je lis… Par contre, de Sébastien Pérez, nous vous avons déjà présenté le très beau “Félicien et son orchestre” et aussi “Les super-héros détestent les artichauts” (avec Benjamin Lacombe : ils ont également fait ensemble “l’herbier des fées” que vous croiserez par-ci par-là sur le blog et dont Sophie vous parlera un jour !!)

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L’histoire : Dans une jungle profonde et verdoyante, vivent de petits êtres. Chaque année, leur vie est rythmée par l’arrivée des “échassiers” de très grands êtres qui dansent et écrasent tout sur leur passage sans se douter des dégâts qu’ils occasionnent… Chaque année donc, les petits êtres se cachent sous terre et  vivent au ralenti, en attendant le départ des échassiers. Mais cette année, ces grands êtres restent plus longtemps. Que faire ? Partir ? Certains le souhaitent. Attaquer ? D’autres opteraient pour cette solution mais avec quelles armes ? Ou alors…

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En lisant cet album, je me suis promenée et perdue dans cette forêt profonde, en compagnie de ces petits êtres. D’une façon un peu détournée et poétique, on parle ici de respect de l’autre, de respect de l’environnement et de l’intérêt qu’il y a à communiquer.

J’ai trouvé les illustrations magnifiques, j’adore les “échassiers” ils sont superbes (par contre sur internet, les illustrations sont très lumineuses, elles le sont beaucoup moins sur le papier). Mais, car il y a un “mais”, j’ai été un peu déçue par la fin de l’histoire (que je ne vais pas vous raconter…) Pour moi, il n’y avait finalement pas de fin et je suis restée sur la mienne (de faim !)

Bref. Comme il m’arrive parfois (bon ok, souvent !) de le faire, je vais montrer l’album en question à Mr MonHomme, qui, ayant à peine regardé les illustrations, me dit : “j’aime pas du tout le dessin”. Ok, ça commence mal.

Moi, faisant comme si je n’avais rien entendu, commence à lui raconter l’histoire tout en continuant à lui montrer les dessins. Et, oh surprise, Mr MonHomme a bien aimé l’histoire ! Et quand je lui ai dit “tu ne trouves pas qu’il manque quelque chose ? Qu’il n’y a pas de fin ?” Il me répond : “Il n’y en a pas besoin. C’est une parabole, elle se suffit à elle-même.” Ok. Et vous savez quoi ? Le pire, c’est qu’il a raison !

MonHomme 1 – Nat 0

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Le site de l’illustrateur Paul Echegoyen

Ceux de Sébatien Pérez, l’ancien et le nouveau.

La très belle critique (avec plein d’illustrations) de la Soupe de l’Espace

Gianni Rodari

GianniPatron & employé

ou l’automobile, le violon et le tram de course

De Gianni Rodari & Clotilde Perrin (ill.)

Didier Jeunesse (2009)

J’ai découvert Gianni Rodari très récemment, avec d’abord “Quel cafouillage” et maintenant “Patron & employé”.

Patron et employé est une sorte de version de Blanche-Neige revue et corrigée par Gianni Rodari qui aime décidément maltraiter les contes ! Si j’ai beaucoup aimé sa version du Petit Chaperon Rouge (Quel cafouillage ! ci-dessous), ici, ce que j’ai préféré, ce sont les superbes illustrations de Clotilde Perrin. Les décors, immeubles improbables et farfelus aux couleurs chaudes ou froides, mais toujours gaies et pimpantes, m’ont beaucoup plu. Les yeux sont irrémédiablement attirés par une foule de détails : des trucs, machins, bidules, engrenages et autres entonnoirs ! Un gros coup de cœur pour les illustrations ! ♥ ♥ ♥

Gianni

Je ne sais pas comment ont été réalisées les illustrations, ça a l’air d’être un mélange de plusieurs choses : collages, dessins, morceaux de dessins animés ? Je dis ça pour le tableau de bord de la voiture, qui est un peu flou, comme pixelisé…

Quand à l’histoire, voici ce que l’on retrouve de Blanche-Neige : Tous les matins, Mr Mambretti (le patron) demande au rétroviseur de sa voiture qui a la plus belle automobile du pays. Tous les jours, le rétroviseur lui répond que c’est lui. Mais un matin… le rétro répond que c’est celle d’un employé. Le patron est furieux et jaloux bien sûr. Et bien entendu, quand il va en avoir l’occasion, il va essayer de détruire la dite automobile… Heureusement, le garagiste, Mr Septmains (ça vous rappelle quelque chose ?) va arranger les choses. C’est amusant, mais vraiment pas autant que l’autre !

Allez donc voir l’avis de La Soupe de l’Espace (à qui j’ai emprunté les deux photos-Merci !)

Quel cafouillage ! ♥ ♥ ♥

Gianni Rodari & Alessandro SannaGianni

Ed. Kaléïdoscope (2005)

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Dans “Quel cafouillage”, c’est un grand-père qui raconte l’histoire du Petit Chaperon Rouge à sa petite fille. Celle-ci a certainement dû insister beaucoup pour avoir une histoire parce que le grand-père, qui était en train de lire tranquillement son journal, n’a visiblement pas du tout envie de raconter des histoires…

Il se trompe donc très souvent, le petit chaperon rouge devient vert ou encore noir (ce qui énerve beaucoup la petite fille !) la galette devient une épluchure de patate, le loup se transforme en girafe… Bref, c’est du grand n’importe quoi et c’est surtout très drôle !!

Les dessins sont originaux, ici aussi il y a un mélange des genres, du dessin, de la peinture et du papier découpé, mais le tout va très bien avec le côté loufoque de l’histoire.

J’ai lu cette histoire à des enfants de CM2 (pendant les TAP) et ils ont bien rigolé !

Un album -et un auteur !- à découvrir si vous ne connaissez pas encore. Quand à moi, je vais essayer de trouver d’autres albums de lui, et j’ai déjà repéré sa “grammaire de l’imagination” qui m’a l’air fort intéressante !

Une enseignante a eu la bonne idée de reprendre le texte de l’album pour en faire une mini-pièce de théâtre avec ses élèves !

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Juin : l’estime de soi, le harcèlement

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Challenge AlbumsMois de Juin Estime de soi – Harcèlement

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Dans une collection qui s’intitule “Je suis comme ça“, Mango Jeunesse propose plusieurs titres avec des personnages qui ne s’aiment pas ou qui sont différents des autres :

Gaston est mollasson – Jonas ne tient pas en place – Chloé ne fait que loucher – Ophélie est étourdie – Eliot zozote – Astrid est trop timide – Bénédicte se trouve trop petite – Timothée a les oreilles décollées – Gaëtan se trouve trop grand – Juliette n’aime pas ses lunettes et pour finir, celui que je vais vous présenter : Roberto se trouve trop gros.

Estime de soi Roberto

Roberto est un baleineau. Alors forcement, il est gros. Et tous ses copains se moquent de lui. On l’appelle “Bouboule”, on le traite de “monstre marin” ou de “balourd de mer”, bref tous les jours Roberto prend des kilos et tous les jours on se moque de lui. Il finit par s’éloigner de tous. Jusqu’au jour où ses “amis” on besoin de lui et de sa force…

Un petit album très mignon pour parler de la différence, du respect, de l’estime de soi. Les illustrations au trait simple et tout rond, très colorées sont très jolies.

Une collection que je découvre, un peu tard à priori, la plupart des albums ont l’air d’être épuisés (vive les bibliothèques et les boutiques d’occasion !) et c’est bien dommage car les autres titres ont l’air intéressant aussi.

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estime de soi ClaraClara est trop gourmande ! De Cécile Lavocat chez Magnard Jeunesse (2001)

Clara la vache se trouve un peu serrée dans sa robe. Et puis, quand elle regarde les autres dames, ou encore les magazines, elle trouve qu’elle est vraiment très grosse ! Elle décide donc de se mettre au régime… Mais ça la mine et tout le monde croit qu’elle est malade !

Les images sont rigolotes avec des couleurs vives bien pétantes et un dessin simple mais expressif. Un album complètement amoral qui dédouane totalement les gourmands !! Pourquoi j’ai lu ça, moi ? Une tablette de chocolat ? Ou ça ???

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estime de soi hérisson

Georges cherche un ami de Yoko Yamazaki et Yoko Imoto – Mango Jeunesse (2001)

 Georges, le petit hérisson est triste. A cause de ses épines, les autres ont peur de l’approcher et il n’a pas d’ami. Il n’est pas toujours facile de se faire accepter quand on est différent… Georges en deviendrait presque méchant tellement il est triste ! Une histoire très mignonne, bien servie par des illustrations douces aux couleurs pastels… Si douces que nous aussi on aimerait caresser Georges le hérisson !

A la lettre Abécédaire

abécédaireUn alphabet poétique

Bernard Friot & Jean-François Martin

Éd. Milan (2016)

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“A la lettre” est un GRAND abécédaire (36 cm de haut !) plein de poésie et d’émotions. Quand j’ai vu la couverture, je me suis dit… Bof. Puis je l’ai ouvert, je l’ai feuilleté, mon œil a été accroché par le texte, plein d’humour et les images qui lui répondent bien ! Chaque lettre, dessinée sur la page de gauche a un petit texte qui parle d’elle. C’est parfois une petite histoire, parfois une poésie en rimes ou encore des dialogues.

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abécédaire

Image empruntée au site “Noir de Mars”

Un exemple, la lettre D : “Je suis une dame. Comme toutes les lettres, je suis de sexe féminin, alors pourquoi dites-vous “le D” ? Dites désormais “Madame la D”, je vous prie, et découvrez-vous quand j’apparais. Je suis la lettre la plus distinguée, la plus décorative, la plus délicieuse, la plus délicate et la plus divertissante. Regardez donc le dictionnaire qui m’a choisie pour débuter !”

Dégoûté, un petit “c” cédille qui l’avait écoutée déclamer, déclare avec dédain : “Mais elle est dingue, cette grosse dondon. Elle délire, elle divague, elle déraille ! Distinguée, elle ? Des clous ! Si elle continue à déblatérer, je la dégomme ! Ou même, je la gomme !”

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De Bernard Friot, je connais et j’aime beaucoup les “histoires pressées”. Cet abécédaire très drôle (il faut le lire à haute voix !) joue avec les lettres mais aussi avec les sons.  Avec vos jeunes enfants, vous pourrez vous amuser à retrouver la lettre dans le texte, et à la fin de l’album une page récapitule les images à retrouver (le yucca pour la lettre Y par exemple).

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De Bernard Friot, on vous a déjà présenté :

A moitié (2ème album de l’article)

Dés-accords (un roman)

La fabrique à histoires de Bernard Friot

Blog non-officiel de Jean-François Martin