Lectures en vrac – Novembre 2015

LECTURES EN VRAC

Novembre 2015

Comme je suis bibliophage (pas au sens propre, rassurez-vous), en plus de ma PAL, (énorme, surtout en “adulte”), je vais régulièrement à la bibliothèque (surtout pour les livres jeunesse et les bd !!) Bref, faire un article par lecture devient difficile, donc je vais tester le “fourre-tout” mensuel, histoire quand même de dire quelques mots sur les bouquins lus et appréciés.

Loupiotte de Frédéric Stehr

Lutin Poche – École des Loisirs (2000)Lectures

Comme tous les petits loups, Loupiotte ne craint personne. Elle n’a pas peur de traverser la forêt pour apporter une tartiflette à son grand-père. En chemin, elle croise un vilain ogrion qui lui propose une partie de cache-cache.

Encore un conte détourné et encore Le Petit Chaperon Rouge ! Mais une version où le loup n’a peut-être pas un si vilain rôle que ça… J’ai bien aimé les dialogues et les dessins, le tout plutôt amusant…

Lectures***

Dans “Un petit chaperon rouge” de Marjolaine Leray

par contre, c’est peut-être bien le loup qui devrait faire attention… Et là où j’ai vraiment rigolé, c’est quand le Petit Chaperon Rouge dit au loup qu’il pue de la gu… pardon, qu’il a mauvaise haleine… C’est un truc auquel j’avais déjà pensé, mais je n’avais jamais vu ça dans un album jeunesse… Trop drôle !!  Les illustrations, un genre de gribouillage, sont assez étonnantes… Éditions Actes Sud Junior (2009)

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UneSoupe100sorcièreOn poursuit avec une histoire de soupe (pas au potiron cette fois-ci) :

Une soupe 100% sorcière” de Quitterie Simon et Magali Le Huche

(éd. Glénat 2007)

Une histoire toute mignonne dans laquelle on retrouve le petit chaperon rouge (encore lui !!), l’ogre, le petit poucet et quelques légumes aussi, j’ai nommé : les carottes (un goût sucré, une couleur gaie, un vrai légume de fillette !), les pommes de terre (rondes, douces, sans le moindre ver dedans !) and the winner is : Les poireaux, un vrai légume de sorcière, ébouriffé et dont l’odeur pique le nez ! Les illustrations sont gaies, amusantes et pleines de détails !

LeRetourDeChapeauRondRouge***

Il y a quelques semaines, je vous avais parlé de Chapeau Rond Rouge. Dans cette suite, toute aussi amusante, c’est encore et toujours le loup qui en prend pour son grade ! Ne pas oublier la “double lecture” cette 2ème petite histoire grâce aux petites souris…  Le retour de Chapeau rond rouge de Geoffroy de Pennart – Kaléidoscope (2011)

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LeJeuneLoupUn dernier :

Le jeune loup qui n’avait pas de nom” de Jean-Claude Mourlevat et Jean-Luc Bénazet

aux éditions Milan (1998)

Quelque part dans la forêt, un jeune loup pleure. Septième de sa fratrie, il ne comprend pas pourquoi on ne lui a pas donné de nom. Et c’est bien triste quand personne ne peut vous appeler. Sur son chemin, le jeune loup croise un ours, une grenouille, un hérisson, un écureuil et même une souris, tous des « sans nom », comme lui. Mais tout pourrait changer avec la rencontre d’un vieil homme qui porte un mystérieux sac sur le dos. Car, au fond, se trouve le plus précieux des trésors : un nom pour chacun d’entre eux.

Une très jolie histoire sur la quête d’identité. Les illustrations (de la peinture ?) douces et colorées tout à la fois m’ont beaucoup plu.

SignatureNat

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Cap-horn

 CAP-HORN

Laurence Gillot & Thomas Baas (ill.)

Nathan (2007)

CapHorn

Dans Cap-horn, Tim, un petit garçon, laisse tout tomber quand vient l’heure du passage du camion poubelle. Il adore regarder travailler les éboueurs. Son moment préféré, c’est quand le Tout frisé abaisse une manette et que la grosse mâchoire de fer broie les ordures.

Aujourd’hui, Tim a 5 ans. Pour son anniversaire, son papa lui a trouvé un cadeau vraiment pas comme les autres…

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Laurence Gillot a écrit de nombreux livres pour la jeunesse. Le plus connu est peut-être la petite “Lulu Grenadine” qu’on vous a présenté ici et . Allez donc faire un tour sur son site, dès la page d’accueil, le ton est donné !

Thomas Baas est illustrateur et affichiste. Ses illustrations sont pleines de douceur, de tendresse et un peu “vieillotes” (le petit garçon me fait penser au “Petit Nicolas” de Sempé !) ce qui n’est pas pour me déplaire !

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CapHorn2

Mon avis : Cap-horn est un album comme je les aime, plein d’humanité et de douceur. Cap-Horn, c‘est une histoire de rêve et d’espoir.

Peut-on réaliser ses rêves ? Cap-horn vous prouvera que oui, si on y croit très fort, tout peut arriver…

Des illustrations très douces pour une histoire pleine de rêves, d’amitié et de tendresse.

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De Laurence Gillot, Sophie vous avait aussi présenté “Peur du noir ?” ici.

SignatureNat

Là où vont nos pères – Shaun Tan

Bande dessinée Ado-adultes

Là où vont nos pères

de Shaun Tan

Dargaud, 2007

(2014 pour la présente édition)
9782205074000, 14,99
128 pages

On ouvre cette bande dessinée à l’allure de journal en ce demandant un peu où l’on va. La couverture offre en effet un petit coté fantastique avec cet étrange animal, mais les tons sépia nous orientent vers un récit historique…. Cette bande dessinée est sans texte, et c’est donc à chacun de créer sa propre histoire au fil des cases. Et l’histoire qu’on se crée évolue au fur et à mesure de notre lecture !

Un homme, chapeau, valise, journal, quitte sa maison, sa femme, sa fille. Un long voyage l’attend qui lui permet d’arriver dans un pays où tout lui semble absolument étrange et improbable. Il ne connaît ni la langue, ni les animaux, est totalement perdu.

Au fil des pages on commence à comprendre, on réalise qu’il s’agit du parcours d’immigration d’une famille. Ce que l’on prenait pour des éléments fantastiques ne sont finalement là que pour renforcer, de façon universelle, ce sentiment d’inconnu et d’étrangeté que tout étranger ressent en arrivant dans un pays radicalement différent du sien.

Cette bande dessinée est à la fois splendide par ses illustrations et l’univers qu’elle crée, par aussi par le message qu’elle permet de véhiculer. L’absence de texte la rend universelle, l’expérience qu’elle propose est un véritable voyage, une aventure. Un réél coup de coeur pour ce titre, Fauve d’Or à Angouleme en 2008, avec raison !

Un album à découvrir et à mettre dans toutes les mains, notamment en collège pour l’histoire des art par exemple ! Une version complétée d’un artbook existe d’ailleurs pour approfondir le sujet.

BD de la semaine saumon

 

ma BD de la semaine aujourd’hui chez Stephie

Tout le monde en a déjà parlé, mais j’étais passé à coté… retrouvez les avis de Liyah, Mo, Mango...

Ajout de Nathalie : J’ai adoré cette BD sans texte. Les illustrations sont magnifiques et le sentiment de solitude et d’étrangeté très bien montré !

♥ ♥ Judy portée disparue ♥ ♥

Judy portée disparue

A partir de 13/14 ans

Judy portée disparue ♥

Anne Cassidy

Coll. Macadam

Ed. Milan (2007)

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L’auteure : Elle a d’abord été prof puis a décidé d’arrêter pour se consacrer à l’écriture. Ce qu’elle aime dans le polar, ce n’est pas de partir à la recherche du coupable mais de comprendre “pourquoi” le crime a été commis et aussi les répercutions sur l’entourage. Elle est connue pour avoir écrit “l’affaire Jennifer Jones” (Prix du meilleur livre pour adolescent en 2004 en Angleterre.)

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L’histoire : “L’émission sur les enfants disparus commença. L’animateur présenta les quatre enfants dont il serait question ce soir. En voyant la photo de Judy, j’oubliai tout autour de moi, absorbée par la télévision, incapable de détourner les yeux de l’écran. « Judy Hockney n’avait que cinq ans lorsqu’elle a disparu par un froid après-midi de novembre, il y a huit ans. C’était une enfant douée, bavarde, chaleureuse. Peu avant sa disparition, elle se trouvait avec sa soeur Kim. Après s’être disputée avec elle, Judy est partie seule de son côté et plus personne ne l’a revue.”

Huit ans. Huit ans déjà que Judy a disparu au coin de la rue. Pourtant, pour sa soeur Kim, Judy est partout. Pas un jour sans que Kim ne pense à elle. Pas un jour sans qu’elle croie l’apercevoir parmi les autres enfants. Judy n’est plus là ; mais elle prend toute la place. Et Kim ne vit plus que pour cet infime espoir : retrouver sa soeur.” (Quatrième de Couverture)

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Mon avis : Pfou… Que c’est difficile de sortir d’un roman comme ça… C’est un polar, oui, certes. Et j’ADORE les polars. Mais souvent dans les polars, on sait qu’il y a eu un crime et le roman tourne autour de la recherche de l’assassin, la quête des indices… Ici, rien de tel.

Une petite enfant a disparu, on ne sait pas ce qui s’est passé. Tout ce qu’on sait, qu’on ressent, c’est la douleur de la perte, pour ses parents, sa sœur, les proches. Et puis la terrible, la lancinante, l’invivable culpabilité de la sœur (9 ans à ce moment là) à qui on avait confié sa petite sœur de 5 ans et qui l’a “perdue”.

*

Toute la vie des parents et de Kim tourne autour de la disparition de Judy, les parents ont monté une association pour les enfants disparus et Kim, elle, voit sa sœur partout. Un moment terrible, abominable : quand la mère (fatiguée, excédée, mais quand même !) se tourne vers sa fille aînée en lui disant :

“- Comme si je n’avais pas assez de problèmes, cria Maman. J’ai déjà perdu ma fille. Pourquoi faut-il toujours que tu rendes les choses plus difficiles ?

– Quoi ? J’étais liquéfiée.

– Chaque fois qu’on essaye de remettre ou d’aller de l’avant… Comme si les choses n’étaient pas assez compliquées pour nous, il faut en plus qu’on te surveille pour que tu ne perdes pas complètement la boule.”

Pfou… J’étais estomaquée en lisant ça. Une mère peut-elle vraiment dire ça à sa fille, déjà traumatisée par la disparition de sa sœur ? Bon, ok, ok, c’est un livre, c’est une histoire, on se calme !! Vous l’aurez compris, un livre que j’ai beaucoup aimé et qui m’a vraiment touchée, bref, un coup de cœur ! J’en lirai d’autres du même auteur, c’est sûr !

SignatureNat