Ce qui dort dans la nuit [A comme Association, 6]

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Tome 6 : Ce qui dort dans la nuit

Erik L’Homme
Folio Junior (2015)

Lorsque Jasper se décide enfin à revenir à l’Association, il trouve porte close. Entre de faux Agents qui traquent un sorcier joueur de tambour dans le métro et de vrais vampires qui organisent une fête sanglante dans un manoir de banlieue, il n’a pas le temps de s’étonner. Accompagné de son fidèle sortilège Fafnir et d’Ombe qui lui prodigue toutes sortes de conseils bizarres, Jasper mène l’enquête… …Ignorant que Walter a disparu et que Mademoiselle Rose passe son temps à discuter avec un miroir, accroché dans sa cuisine ! Jasper sauve la vie de l’Agent stagiaire Nina et remonte avec elle la piste de l’étrange sorcier. Une piste semée de cadavres. Mais qui, du sorcier qui a pris Walter en chasse ou de la troublante Nina, risque le plus de causer sa perte ?

Cette série devait au départ être écrite à 4 mains, celles d’Erik L’Homme et de Pierre Bottero. Suite au décès accidentel de celui-ci, Erik L’Homme prendra la décision de finir seul la série (qui compte 8 tomes).

Mon avis : J’ai retrouvé Jasper avec grand plaisir. Ayant lu les 5 premiers tomes il y a déjà quelques années, j’avais peur d’être un peu larguée, mais pas du tout, on replonge très vite dans l’histoire, trop vite même, car les tomes sont courts ! Jasper fait un peu moins de jeux de mots (ce tome-ci est un peu plus angoissant, il est seul, personne ne répond à l’agence, il doit se débrouiller…)

On découvre Rose sous un autre jour, discutant avec un drôle d’interlocuteur… Et Ombe débarque toujours sans prévenir dans la tête de Jasper.

Une série à lire si vous aimez l’action et le fantastique (et l’humour !) Contrairement à Sophie dont vous pourrez lire l’avis sur cette série ici, moi j’aime bien l’humour un peu lourdingue de Jasper… Une bonne série, facile à conseiller aux “petits” lecteurs (romans de moins de 200 pages / beaucoup d’action, de dialogues / police de caractères assez grosse…)

SignatureNat

Le voleur de chien

Le Voleur De Chien

Un tout petit roman !

Le voleur de chien

Guy Jimenes & Ewen Blain (Ill.)

Sedrap jeunesse

Dès 9 ans

Le jour où un ami de la famille propose de lui donner un petit labrador noir, Clément est fou de joie ! Il élève Nouky avec patience et amour. Avec inquiétude aussi, car la rumeur d’un trafic de chiens se répand dans le quartier. Clément saura-t-il faire face à la menace ? D’autant que Renaldo, un ancien copain, semble s’intéresser de très près à Nouky…

Extrait :
– Laisse tomber les lapins. Ta mère dit que tu te laisses entraîner par Ben et sa bande, ai-je insisté. Et je l’ai vu te filer du fric en échange d’un paquet ! Rageusement, Renaldo a balayé l’air devant lui.
– “Ben et sa bande”! Mais de quoi tu rêves, là ? Et je ne “traîne” pas avec lui. Ça, c’est ce que ma mère s’imagine. C’est pas de bol que tu nous aies vus chaque fois ensemble, parce qu’en réalité on vit chacun sa vie. Ben, il a une copine, figure-toi. Et c’est à peu près tout ce qui l’intéresse en ce moment. Elle habite aux Esserts et elle aime les parts de flan de chez Aldi. Tu veux d’autres détails ? Un euro quatre-vingts les deux parts, dans un emballage plastique, et Ben m’a remboursé. Tu croyais quoi ?

Mon avis : Une mignonne petite histoire sur une réalité (le vol de chiens pour leur faire faire des combats ou les livrer aux laboratoires) mais surtout sur la communication, l’amitié, la confiance. Comment reconnaître et surtout “dire” qu’on a fait une bêtise, comment accepter les excuses de quelqu’un qui vous a fait “du mal”, comment le pardonner, voilà les questions qu’aborde ce petit livre.

En prime, vous bénéficierez de tous les conseils pour bien s’occuper d’un chien ! ;-)

Un petit bémol cependant : les adultes semblent admiratifs envers le gamin qui a élevé le chien tout seul alors qu’il a 1) désobéi à sa mère 2) failli tuer le chien (sans faire exprès). J’ai trouvé ça moyen…

Prix de l’ANCP (Association nationale des conseillers pédagogiques) 2015

SignatureNat

Notre-Dame de Paris

Notre-Dame De Paris

Un grand classique en version abrégée

Notre-Dame de Paris
Victor Hugo
Collection “Textes classiques abrégés”
Gallimard Jeunesse (2015 pour les notes et le carnet de lecture)

Paris, 1482. Quasimodo, le sonneur bossu de Notre-Dame de Paris, voue à la belle Esmeralda un amour sans espoir. Comment la bohémienne s’intéresserait-elle à ce monstre, elle qui fascine tous les hommes ? Accusée d’un meurtre qu’elle n’a pas commis, elle est arrêtée et promise au supplice. Mais du haut des tours de la cathédrale, Quasimodo est prêt à intervenir pour la sauver des griffes de ses bourreaux…

Mon avis : Une histoire d’amour, de passions contrariées… Quasimodo aime Esmeralda qui aime Phoebus qui n’aime… que lui ! Esmeralda, jeune fille pure et innocente qui enflamme les hommes y compris ceux censés rester de marbre comme l’archidiacre de Notre Dame de Paris.

Cette version est effectivement facile à lire, j’avoue ne pas avoir lu le texte intégral, mais il est en ligne gratuitement ici et rien qu’en comparant les deux premières pages, vous comprendrez comment il est possible de passer de 700 à 300 pages…

Je ne sais pas trop quoi penser de cette mode qui consiste à tout faciliter, à simplifier, à abréger… Est-ce une façon de mettre la “culture” à la portée de tous ? Ou est-ce parce qu’on ne veut plus faire “d’effort” ?

Je n’émets pas de jugement, hein, je me pose juste la question… Si les jeunes, en 4ème, ne sont pas capables de lire Victor Hugo, pourquoi ne pas étudier autre chose et garder Victor Hugo pour ceux qui étudieront la littérature ? (si vous avez une réponse, n’hésitez pas, ça m’intéresse vraiment !)

J’espère juste que ces textes abrégés en amèneront quelques uns à lire le texte intégral, ce que je ferai un jour où l’autre !

Si vous souhaitez écouter cette belle histoire, le livre audio est téléchargeable ici !

SignatureNat

Note de Sophie :  L’inconvénient des programmes de français, qui veulent faire découvrir beaucoup de choses à des élèves qui n’en sont pas toujours capable… J’apprécie personnellement les abrégés, quand ils s’accompagnent d’une version illustrée, car il y a alors un véritable apport au texte. Pour Notre Dame de Paris, la version intégrale illustrée par Benjamin Lacombe est une merveille !

L’oiseau philosophie – Album jeunesse

L’oiseau philosophiePhilosophie

Duhême dessine Deleuze

Gallimard Jeunesse (2015)

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 Le résumé :Des textes très courts et d’apparence difficile auxquels le dessin est capable de conférer une clarté rigoureuse en même temps qu’une tendresse.

C’est ce que Gilles Deleuze a écrit à propos de ce livre, dans une lettre à Jacqueline Duhême. Il est toujours étonnant de constater comme la philosophie, qui peut paraître si compliquée, provoque souvent une résonnance profonde chez les jeunes lecteurs. La philosophie devient une sorte de poésie, et la poésie une rêverie d’enfant.

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 Gilles Deleuze (mort en 1995), philosophe, professeur à l’université Paris VIII, a écrit de nombreux ouvrages philosophiques, sur la philosophie elle-même mais également sur le littérature, le cinéma et la peinture.

Jacqueline Duhême est une pionnière de l’illustration des livres pour enfants. A 20 ans, elle était aide d’atelier chez Henri Matisse.

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J’aime beaucoup la couverture, les formes et les couleurs des dessins. Jacqueline Duhême, vous ne (re)connaissez peut-être pas son nom, mais je pense que les dessins vous rappelleront quelque chose. Elle a illustré des livres de Blaise Cendrars ou encore Jacques Prévert.

Gilles Deleuze

je connaissais son nom, mais je n’ai jamais rien lu de lui. C’était paraît-il un excellent professeur, dont les cours ouverts au public attiraient les foules. J’avoue ne pas être très “branchée” philo (j’ai bien aimé le monde de Sophie de Gaarder, mais il paraît que ce n’est pas du tout de la philo ! Et par contre j’ai absolument détesté le seul bouquin de Merleau Ponty que j’ai lu et auquel, je dois bien le dire, je n’ai absolument rien compris !! Je ne me suis jamais sentie aussi idiote en lisant un bouquin…)

Bref, pour en revenir à ce petit album, que l’éditeur conseille à partir de 7 ans, j’avoue que je suis un peu sceptique, ne serait-ce qu’au niveau du vocabulaire : Acéphale, aphasique, analphabète ou immanence, à 7 ans ?

Je ne suis pas contre le fait qu’on apprenne de nouveaux mots aux enfants, pas du tout, mais ça me paraît un peu compliqué tout de même quand on commence à peine à lire !

A vrai dire, je ne vois pas vraiment à qui s’adresse cet album : pour les plus grands, les illustrations seront trop “bébé” et pour les plus jeunes, je trouve les textes vraiment difficiles.

N’hésitez pas à le feuilleter, les couleurs sont très belles.

SignatureNat