Flaubert la dernière ligne – BD

FlaubertBiographie illustrée
Ado/Adulte

Flaubert

La dernière ligne

Jacques & Casenave

Éd. Les Rêveurs (2009)

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Printemps 1880, près de Rouen. Flaubert arrive à la fin de sa vie, il a 58 ans. Ruiné pour avoir été trop généreux avec sa nièce et surtout l’époux de celle-ci, il s’attelle à sa dernière œuvre : Bouvard et Pécuchet (PDF) qu’il n’achèvera pas et qui sera publiée à titre posthume. Depuis des années déjà, il prend des notes pour cet ouvrage qui sera, pense t-il, son chef-d’œuvre.

Entre deux séances de travail, il se remémore son enfance, sa vie, ses voyages, ses rencontres et ses succès littéraires. Les femmes qu’il a aimé aussi.

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Cette biographie illustrée de Flaubert me donnerait presque envie de tenter une énième relecture de… Mme Bovary ! Si, si, un jour j’y arriverai. Bref. Je vais peut-être en tenter un autre.

Cet album rend fort sympathique Gustave Flaubert. Un homme cultivé sans aucun doute, qui appréciait modérément ses semblables (il appréciait beaucoup les femmes par contre !). Un homme généreux qui s’est dépouillé de sa fortune au profit de sa nièce. Il se servit visiblement de ses voyages, de ses expériences pour écrire ses romans et c’est très bien expliqué dans cette jolie BD.

J’ai bien aimé le dessin aussi, malgré des personnages aux nez un peu étranges. Les pages sur la vallée du Nil donnent envie d’y partir sur l’heure…

Une lecture très agréable que je vous recommande !

J’ai bien envie de lire les autres BD de cette collection.

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Pour voir d’autres illustrations, c’est sur le site de l’éditeur

Dans la même collection, il y a également Baudelaire et Verlaine.

Et pour en savoir plus sur cet écrivain, le Centre Flaubert de l’Université de Rouen

Adaptation BD d’un roman de Flaubert : Gemma Bovery

Dans les recueils de la collection “Mots intimes” il y a des lettres de Flaubert.

Cette semaine nous nous retrouvons chez Stephie

Cet album participe aussi au Challenge Cette année sera classique !

Nellie Bly Dans l’antre de la folie – BD

Nellie

A la découverte d’une femme engagée
Roman graphique

Nellie Bly

Dans l’antre de la folie

Virginie Ollagnier & Carole Maurel

Glénat (2021)

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Années 1880. Après avoir passé une enfance heureuse et sans souci, faite de liberté et de découvertes, Elizabeth perd son père adoré. Elle a 7 ans. En plus de la tristesse occasionnée par cette perte, elle va découvrir la bassesse du monde des adultes et le pouvoir de l’argent. Le pouvoir des hommes aussi. Sa mère, poussée par la société de l’époque, se remarie. Avec un homme qui boit, dilapide le peu qui reste de l’héritage et la bat.

A 21 ans, en colère contre cette société qui asservit les femmes, elle écrit au Pittsburgh Dispatch. Suite à son courrier, elle rencontre le rédacteur en chef qui l’embauche comme journaliste sous le pseudo de Nellie Bly. Elle y fera ses armes avant de partir pour New-York. C’est là qu’elle entend parler de ces femmes, tout à fait lucides, mais pauvres, que l’on envoie à l’asile pour s’en débarrasser…

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Tout comme Carole Maurel (elle l’explique dans une interview à la fin de l’album) c’est en lisant les mini-bio de “Culottées” de Pénélope Bagieu que j’ai découvert l’existence de Nellie Bly. Depuis, j’ai acheté son livre “10 jours dans un asile” (présentation de l’éditeur, les éditions du sous-sol). Je ne l’ai pas encore lu, l’ayant prêté à ma belle-fille, mais maintenant que j’ai lu la BD, j’ai hâte de lire cette enquête.

De fait, j’ai adoré cette histoire. Quelle femme courageuse ! Jamais je n’aurai osé me faire interner ainsi, de peur de ne jamais ressortir… Virginie Ollagnier nous fait le portrait d’une femme de convictions, qui, par son action a amélioré le sort de ses concitoyens.

Et le dessin de Carole Maurel est très beau. Et en regardant sa bibliographie, je m’aperçois que ce n’est pas la première fois que je suis attirée par ses illustrations (En attendant Bojangles / L’apocalypse selon Magda / Luisa ici et là…)

Un dessin très coloré, qui se fait plus “sale”, plus gris dans les pages qui se déroulent à l’asile. Et ces fantômes bleutés pour incarner la folie sont une belle invention.

Bref, c’est un coup de cœur que je vous recommande vivement !

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Pour découvrir une dizaine de pages (site de l’éditeur)

Le blog de Carole Maurel (plus à jour depuis 2017)

L’avis de Moka (Au milieu des livres) et celui d’Alice (ça sent le book)

La BD de la semaine reprend du service et nous nous retrouvons chez Stephie

Une BD qui est également ma première participation au Mois Américain sur Instagram

(pas chez Titine cette année, elle prend une pause)

Merci à Belette pour les logos !

Blanc autour – BD sur la ségrégation

blanc
Et si l’éducation pour tous devenait une priorité ?
BD Ados/Adultes

BLANC AUTOUR

Wilfrid Lupano & Stéphane Fert

Dargaud (2020)

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Blanc autour, c’est l’histoire d’une école pour jeunes filles. Et ça se passe aux États-Unis, à Canterbury, en 1832. La directrice de l’école, Melle Prudence Crandall, est une jeune femme très ouverte. Alors quand Sarah, une jeune fille noire intelligente et très curieuse, vient lui poser des questions (entre autre sur la réfraction de la lumière), elle décide de lui ouvrir les portes de l’école. Mais, bien évidemment, ça ne va pas plaire à tout le monde ! D’autant plus qu’elle ne va pas s’arrêter là…

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Une préface assez courte (une page à peine) nous explique d’où vient cette histoire. Et une postface de plusieurs pages, signée Joanie DiMartino, Conservatrice du musée Prudence Crandall, nous raconte la vie de ces jeunes filles prêtes à risquer leur vie pour apprendre.

Comme à chaque fois que je lis quelque chose à propos de racisme ou de ségrégation, je suis outrée. Je n’ai jamais compris comment on pouvait reprocher à quelqu’un sa couleur de peau. C’est tellement loin de la façon dont j’ai été élevée ! Bref.

Une lecture intéressante qui m’a appris des choses (j’aime !)

+ un dessin aux couleurs douces (et des cases sans “tour”, j’aime aussi)

= Un très bon moment de lecture !

Et une bd que l’on devrait trouver dans les CDI des collèges et lycées…

https://www.dargaud.com/sites/dargaud.com/files/styles/landscape_w800/public/2020-12/71_BLANCAUTOUR_00.jpg?itok=GEx75eIY

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Lire les premières pages (site de l’éditeur)

Une interview de Wilfrid Lupano

Pour en savoir un peu plus sur Nat Turner

De Wilfried Lupano, nous vous avons présenté : Le singe de Hartlepool (Sophie) (Nathalie), Ma révérence, Les vieux fourneaux, Un océan d’amour et Communardes !

De Stéphane Fert, déjà présenté sur ce blog : Peau de Mille Bêtes et Morgane

Et si je ne vous ai pas convaincu, allez voir les avis de Jérôme, Noukette ou Bidib !

https://www.actuabd.com/local/cache-vignettes/L672xH560/672x560_actuabd_laureat_21-874e0.jpg?1623193183

Cette semaine, nous sommes chez Moka au milieu des livres

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Le récital des anges – Mois Américain 2

récitalLittérature américaine
Roman adulte

Le récital des anges

Tracy Chevalier

La Table Ronde (2002)

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Thème du jour (4 sept) : Ladies first

(auteure américaine, livre féministe, héroïne marquante)

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Dans le récital des anges, nous sommes à Londres en 1901. Kitty Coleman s’ennuie, dans son couple et dans sa vie. Son éducation, ses lectures, ses discussions avec son frère lui ont donné d’autres aspirations que d’être une bonne mère, une bonne épouse ou une femme au foyer exemplaire.

Lors d’une visite au cimetière suite au décès de la Reine Victoria, la famille Coleman rencontre la famille Waterhouse. Les fillettes des deux familles, Maude Coleman et Lavinia Waterhouse deviennent alors les meilleures amies du monde. Elles jouent dans le cimetière, regardent les anges de pierre. Leurs pères vont également se fréquenter car ils jouent ensemble au cricket. Les deux mères par contre, ne parviendront pas à s’affranchir de leurs différences sociales et culturelles.

Au cimetière, Kitty va rencontrer un homme avec qui elle peut parler. S’ensuivra une aventure aux conséquences embarrassantes et une dépression pour Kitty. Elle va s’éveiller de nouveau à la vie en rencontrant une suffragette du nom de Caroline Black.

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Avec ce roman, je suis tout à fait dans le thème du jour !

L’auteure est américano-britannique, une moitié du livre parle des suffragettes et et le moins que l’on puisse dire de l’héroïne (qui est pour moi Maude et non pas sa mère Kitty) est qu’elle est marquante (elle m’a tour à tour amusée, émue, attristée…).

C’est un roman polyphonique, avec une dizaine de personnages qui s’expriment à tour de rôle. Mais on n’est jamais perdu, le nom de chaque personnage étant indiqué au dessus de chaque paragraphe. On entend aussi bien les voix des deux familles, que celles de la femme de ménage, de la cuisinière ou encore de Simon, l’apprenti fossoyeur.

Il y a beaucoup de choses dans ce roman : des secrets de famille, des traditions à respecter, des drames terribles, des gens passionnés que ce soit par l’amour ou la politique, d’autres coincés dans leurs habitudes…

Un roman que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire !

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Pour lire le début de ce roman, c’est ici

De cette autrice, j’ai déjà lu et beaucoup aimé

  • La jeune fille à la perle (1999)
  • La dame à la licorne (2003)
  • La Vierge en bleu (1997), son premier roman, m’avait un peu moins plu.

Dans ma pal, il me reste à lire “Prodigieuses créatures” et “L’innocence”.

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C’était ma 2ème lecture pour ce mois américain organisé par Titine du blog Plaisirs à cultiver  et animé par Mélanie sur Instagram

Logo réalisé par The Cannibal Lecteur

Ce roman participe également à l’Objectif Pal chez Antigone