Mary Jane – Un combat perdu d’avance

MaryBD Ado/Adulte

Mary Jane

Frank Le Gall & Damien Cuvillier

Futuropolis (2020)

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Mary Jane est née en 1863 à Limerick. Puis sa famille est partie vivre au Pays de Galles. Où Mary Jane s’est mariée avec un certain Davies. Mais alors qu’elle n’avait que 19 ans, elle s’est retrouvée veuve, Davies étant mort dans une explosion de la mine où il travaillait.

Que faire ? L’union workhouse, l’asile de pauvres, où veulent l’envoyer ces dames du bureau de bienfaisance, n’a pas très bonne réputation : familles séparées, femmes ou enfants agressés, et les hommes y travaillent pire que des bagnards. Bref, Mary Jane décide de rejoindre le reste de sa famille à Cardiff. Mais une rencontre va la faire changer d’avis et la mettre sur la route de Londres…

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Comme souvent avec les BD, c’est la couverture qui m’a attirée.

Et puis cette petite phrase d’accroche sous le titre : “Si la société vous considérait comme une victime, ne seriez-vous pas déjà morte ?” Ensuite je l’ai feuilletée. Les illustrations me plaisaient et lire les premières planches m’a décidé à l’acheter. Ce que je ne regrette pas !

Les illustrations nous mettent bien dans l’ambiance de misère vécue par certains (et certaines) dans cette Angleterre victorienne. On ressent bien la solitude de Mary Jane, son incompréhension de la société Londonienne (et/ou sa naïveté ? Elle n’a que 19 ans au début de l’histoire).

Le personnage de Mary Jane est bien développé et on s’attache à elle, on voudrait l’aider… Combien de jeunes femmes comme elle, ont dû et doivent encore parfois, vivre une vie si misérable, affronter la solitude, le désespoir et bien souvent la violence…

Les flash-backs m’ont bien plu aussi. Il est intéressant de voir ce que chacun peut retenir d’une même personne.

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De Frank Le Gall, déjà présenté sur ce blog : Là où vont les fourmis, Miss Annie

Blog de l’illustrateur, Damien Cuvillier (une vidéo montre comment il réalise une planche)

Moka aussi a beaucoup aimé cette BD

Cette semaine nous nous retrouvons chez Noukette

La vidéo vous donne une idée du dessin et de l’ambiance.

H. Tubman – Esclave, fille et petite-fille d’esclaves

Tubman
Mes enfants ne naîtront pas esclaves !
Récit à partir de 11 ans

Harriet Tubman
La femme qui libéra 300 esclaves

Anouk Bloch-Henry

Collection “Elles ont osé !”

Oskar (2019)

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 Araminta Ross (alias Harriet Tubman) est née vers 1825 dans le Maryland. Elle est née esclave, de parents esclaves. Sa grand-mère était arrivée d’Afrique dans un bateau négrier.

A l’âge de 5 ans, Araminta, appelée Minty, est louée à des blancs comme esclave. A 13 ans, elle reçoit un poids d’un kilo sur la tête, qui lui donnera la “maladie du sommeil”. Quelques années plus tard, elle se marie à John Tubman, un “nègre libre”. Mais elle apprend que leurs enfants, eux, auront le même statut que leur mère, ils seront esclaves. Le jour où elle apprend ça elle décide de s’enfuir.

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Quel courage et quelle ténacité a montré cette femme ! Ayant réussi à se libérer, elle aurait pu se contenter de vivre sa vie de femme libre. Mais non, elle est retournée de nombreuses fois dans le sud pour aider d’autres esclaves à s’enfuir, à commencer par sa famille. Et cela, au péril de sa vie car sa tête était mise à prix.

Et quand la guerre de Sécession débute, elle n’hésite pas à s’enrôler comme infirmière.

Ce récit biographique se lit comme un roman et il m’a beaucoup plu !

Un récit plus complet que l’autre présenté sur le même thème (mais l’autre a une partie documentaire) : La femme noire qui montra le chemin de la liberté

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De la même autrice : Dans la toile du passé

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C’est ma 5ème participation au challenge d’Enna, le African American History Month

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Hollywood – BD – Mois Américain 10

Hollywood Hollywood Hollywood

Bande dessinée Adulte

Série terminée

HOLLYWOOD

Jack Manini & Marc Malès

Glénat

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T1 : Flash-Back (2010)

T2 : Ce que je suis et ce que j’aurais pu être (2012)

T3 : L’ange gardien (2013)

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Cette trilogie débute en 1891 à New-York. Max Lexter, un jeune savant dont la femme et la fille souffrent de tuberculose, part montrer sa nouvelle invention à Thomas Edison inventeur connu et respecté, dans l’espoir que celui-ci la commercialise. Hélas, il va se faire dépouiller de sa création par ledit Edison, qui va, de plus, lui faire passer plusieurs mois en prison. Quand il sort, sa femme et sa fille sont mortes. Seul, sans logement ni argent, il va se laisser aller au désespoir. Dans un état pitoyable, il est recueilli par Janet la contorsionniste et Tom le cow-boy, deux jeunes saltimbanques. Une nouvelle vie va alors commencer pour eux trois. Hollywood, ou les débuts du cinéma !

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J’ai eu un petit peu de mal avec les changements d’époque au départ…

Mais en fait, si j’avais regardé un peu mieux, quand les dates changent c’est indiqué ! Mais ça aurait pu être plus clair, il faut bien avouer.

Bref. L’histoire raconte les innovations techniques qu’il a fallu réunir pour créer une nouvelle invention : le cinéma (la caméra, la pellicule…) Et également les guerres que se menèrent les différents intéressés et futurs patrons de studios Hollywoodiens. Mais c’est aussi une histoire d’amitié, d’amour, de vengeance… Un peu d’aventure, un peu de technologie et un peu de western.

Un drôle de mélange, mais qui fonctionne bien !

Le dessin est assez classique, mais il m’a bien plu, bien que je l’ai trouvé parfois assez sombre. Dans le 3ème et dernier tome on croise des acteurs très connus à l’époque (dans les années 1900, tels “Fatty” Arbuckle, Douglas Fairbanks ou encore Rudolf Valentino) mais sans doute un peu oubliés aujourd’hui…

Jack Manini et Marc Malès sont deux auteurs que je connaissais pas du tout. Ils n’en sont pourtant pas à leur première bd, ni l’un ni l’autre ! Comme quoi, il me reste encore bien des découvertes à faire et c’est tant mieux !!

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Lire quelques pages sur le site de l’éditeur.

D’autres BD qui parlent d’Hollywood ou de cinéma : Fondu au noirUne vie à écrire

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Cette semaine nous sommes chez Stephie pour Mille et une frasques

C’est aussi ma 10ème (et dernière) participation au Mois Américain

Merci à Irene Cannibal Lecteur pour ce Logo du Mois Américain !

Le bruissement du papier et des désirs – Roman

bruissement

Avis aux nostalgiques de “Anne… La maison aux pignons verts” !

Romance historique et familiale

Le bruissement du papier et des désirs
Sarah McCoy

Michel Lafon (2019)

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1837. Canada. Île-du-Prince-Édouard. La famille Cuthbert mène une vie paisible et campagnarde dans sa maison aux pignons verts. Le fils, Matthew, 21 ans, s’occupe des champs et des bêtes avec le père, Hugh. La fille, Marilla, n’a que 13 ans, mais elle a quitté provisoirement l’école pour aider sa mère à la maison. En effet, celle-ci est enceinte de 8 mois et doit rester couchée le plus possible, ayant fait, par le passé, de nombreuses fausses couches. Ce jour-là, Marilla est un peu nerveuse, car ils attendent la venue de la sœur de sa mère, sa tante Izzy, qu’elle n’a pas vu depuis l’âge de quatre ans et dont elle n’a absolument aucun souvenir…

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Si vous avez lu le roman “Anne… la maison aux pignons verts“, le résumé ci-dessus a dû vous rappeler quelque chose. Dans “la maison aux pignons verts“, Matthew et Marilla, se sentant vieillir, décident d’adopter un petit orphelin pour les aider à la ferme.

Dans ce roman-ci, sorte de “prequel”, on retrouve ces mêmes personnages, Matthew et Marilla, mais ils sont beaucoup plus jeunes.

Je ne suis pas une spécialiste d’Anne, la maison… Mais en lisant cette histoire, j’ai retrouvé ce côté “nature” et désuet qui m’avait beaucoup plu dans l’histoire d’Anne. Et cela m’a de nouveau donné envie d’aller là-bas ! Bon, il y a aussi des moments où j’ai eu bien envie de mettre quelques claques à Marilla… Preuve que j’étais totalement immergée dans cette histoire qui m’a beaucoup plu !

Par contre, pourquoi ce titre “Le bruissement du papier et des désirs” qui ne veut rien dire ? Il aurait été plus judicieux de traduire simplement le titre anglais “Marilla of Green Gables”…

A mon avis, Sophie ne saurait tarder à nous donner le sien, et, elle, c’est une connaisseuse !!

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Extrait :

“Pourtant, certains jours, Marilla n’avait pas envie de coudre à côté de sa mère, ni de suivre son frère dans leur jardin à la lisière du pâturage. Certains jours, aussi immoral que cela pût être, Marilla voulait profiter de la journée comme il lui plaisait. Quand elle parvenait à se libérer, elle courait dans les bois de sapins baumiers avec ses magazines et suivait le ruisseau vers l’endroit où il se jetait dans une petite mare séparée en deux par un érable qui poussait en plein milieu. Elle s’asseyait sur son île avec l’eau qui clapotait autour d’elle et lisait jusqu’à ce que le soleil commence à filtrer à travers les arbres.”

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Du même auteur, j’ai lu (présentés sur un autre blog à l’époque) :

Le souffle des feuilles et des promesses (2017)

Un parfum d’encre et de liberté (2016)

Et mon préféré : Un goût de cannelle et d’espoir (2014)

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Ce roman participe à deux challenges (les deux chez Enna !!) L’African-American History Month et le Petit Bac catégorie “Lecture”