Moi aussi, je suis une ado !

La collection Pop, chez Rageot, offre des romans vitaminés et colorés, dès 10 ans.

moi aussi je suis une adoMoi aussi, je suis une ado !
de Ségolène Valente

Rageot, 2016
Pop, 202 pages illustrées en noir et blanc par Cléo Germain
9782700251111, 11,90€

Visuellement la collection Pop est pétillante : des couleurs vives, des bulles, un rabat sur la tranche principale, qui peut servir de marque page. Et les textes ? Ils sont variés, mais tous tournent autour de l’adolescence ! Une collection pour ado, donc, qui vise un peu plus les filles semble-t-il…

Dans Moi aussi, je suis une ado !, Alice, 10 ans, en a marre que tout le monde la traite de bébé. Elle veut faire comme son grand-frère et sa grande-soeur, c’est décidé, elle sera une ado ! La crise de l’adolescence est souvent traitée dans la littérature jeunesse, mais régulièrement avec de gros soucis, harcèlement, anorexie, rupture familliale… Ici, avec Alice, c’est une révolution tout en douceur.

Pour pimenter un peu l’histoire, une ennemie va venir se greffer à l’histoire. Cela ajoute un peu de suspense et quelque situations cocasses, mais c’est véritablement Alice que l’on va suivre, dans sa quête pour plus d’autonomie au sein de sa famille, où elle est la petite dernière.

Moi aussi, je suis une ado ! est un récit drôle de la pré-adolescence, avec une jeune héroïne qui cherche ses repères et des idoles dans les grands qui l’entourent. Pour autant, Alice reste une enfant, et ses réactions le montrent bien. La frontière est difficile entre enfance et adolescence. Ségolène Valente traite cela avec beaucoup de légèreté et d’humour, dédramatisant beaucoup de choses. Cependant ce récit est un peu trop fleur bleue. L’histoire se déroule sans trop de problème, avec des parents extrêmement coulants et même souvent absents. Alice n’est donc pas un personnage très réaliste et attachant même si l’on suit ses aventures le sourire aux lèvres. Je ne sais pas si les pré-ados pourront s’identifier à elle… Tout est une question de timing !

Un récit simple et drôle, pour une collection colorée qui s’adresse aux pré-ados.

+ Le site de l’auteur, aussi auteure de la série Camille (Vive le Cm2, Vive la 6ème…)
+ Challenge YA#5

Le club des baby-sitters

Série Le club des baby-sitters, pour les adolescents dès 10 ans. Une série qui raconte le quotidien de jeunes américaines qui font du baby-sitting.

clubdesbabysittersLe club des baby-sitters
d’Ann M. Martin

traduit de l’américain par Vanessa Rubio
illustré par Karim Friha

Folio junior, 1986 – réédition 2016

Le club des baby-sitters est une série de romans pour adolescents américaine, parue dans les années 80. Les aventures de Mary Anne, Claudia, Lucy et Kristy, élèves de cinquième, je les ai découvertes au collège. Ces jeunes amies font déjà du baby-sitting, mais Kristy décide un jour de créer un club, pour qu’en un seul appel les voisins puissent facilement trouver quelqu’un pour garder leurs enfants. Ce sont leurs aventures de baby-sitting, mais aussi leurs histoires personnelles que l’on va suivre au fil des tomes.

Le tome 0, La fondation du club, a été écrit à posteriori par Ann M. Martin, et il permet de mieux connaître les quatre personnages principaux et surtout leur histoire personnelle. En effet chacune a une particularité, et tout ces détails se révèlent ensuite très important dans l’histoire générale, au fil des tomes. Mieux les connaître permet donc un attachement plus fort.

Les Personnages du Club des baby-sitters

Kristy, le personnage principal, créatrice du club des baby-sitters, vit avec sa mère et ses trois frères, deux grands et un petit, qu’elle garde souvent. Elle a bien du mal à accepter le nouvel ami de sa mère, Jim, et ses 2 enfants… D’autant plus que son père ne lui donne plus de nouvelles ! Avec elle ce sera surtout le thème de la famille recomposée.

Mary Anne vit seule avec son père, depuis le décès de sa mère quand elle était petite. Son père est très protecteur envers elle, et elle va tenter, peu à peu de prendre son envol… et en premier lieu d’avoir le droit de faire du baby-sitting !

Claudia est une artiste, pas du tout intéressée par l’école. Il faut dire que sa grande soeur est une sorte de petit génie, et qu’elle fait tout pour ne pas lui ressembler. Contrairement à Kristy et Mary Anne, Claudia est une vraie adolescente, intéressée par la mode et les garçons ! Sa grand-mère, Mimi, est un personnage adorable et posé.

Enfin Lucy vient d’arriver dans leur petite ville. Elle quitte New-York avec joie. Harcèlement, diabète, Lucy cache plusieurs secrets !

Les histoires du club des baby-sitters sont intemporelles, même si à bien y regarder, on peut noter de grosses différences avec le quotidien des adolescents actuels. Pas de téléphone portable, ni d’Internet… Quelques dollars seulement pour une après-midi de baby-sitting… et il faut bien le dire aussi, le fait qu’elles ne soient qu’en 5ème mais gardent tout le temps de jeunes enfants. Parfois elles gardent des enfants de 8 ans, alors qu’elles n’en n’ont que 11. Tout ces détails je les vois aujourd’hui, avec mon regard d’adulte, mais adolescente j’avais surtout était emporté dans leur monde ! Les expériences de baby-sitting sont souvent drôles, et on suit d’un tome à l’autres leurs histoires personnelles.

Dans le tome 1, les filles vont faire leur premières expériences de baby-sitting, pas toujours de tout repos. Le tome 2 sera un brin stressant, avec un personnage qui rôde… Dans le 3 on découvrira plus Lucy, diabètique, harcelée dans son ancienne école. Et dès le 5ème tome une nouvelle baby-sitters arrive dans l’histoire !

Le club des baby-sitters, dans cette nouvelle édition, respecte l’ordre de l’auteur, contrairement à de précédents tomes, regroupés par thèmes. Privilégiez donc l’ordre des tomes pour découvrir nos quatre amis (et même plus au fil des tomes), et leurs histoires, parfois poignantes et touchantes, mais souvent très drôles !

+ La page Gallimard

Club des Baby-Sitters

+ Plusieurs adaptations tv / ciné existent au Canada et aux Etats Unis, mais je ne les ai jamais vu en France… La série (des années 90) était disponible sur Netflix, je ne sais pas si c’est toujours le cas, le film des années 90 semble introuvable, quant au film des années 2000, je ne suis pas sûre qu’une version française existe… mais c’est vous dire le succès de cette série outre-atlantique dans les années 90 !

+ Challenge YA#5

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

#RDL Grevet, Mlynowski et Howe

romans adolescents

Trois livres dans cet article, trois romans adolescents que j’ai lu il y a déjà quelques mois mais que je n’ai pas pris le temps de commenter, alors qu’ils offrent de bons moments de lecture !

Celle qui sentait venir l'orage

Celle qui sentait venir l’orage
d’Yves Grevet

Yves Grevet possède une plume et une imagination que j’apprécie beaucoup, notamment dans ses romans de science-fiction, comme sa trilogie Méto. Celle qui sentait venir l’orage prend place en 1897, au nord de l’Italie. Pas de science-fiction ici, mais un roman psychologique, à la suite de Frida, une adolescente obligée de fuir, car ses parents sont accusés et condamnés pour des crimes odieux. Elle trouve refuge dans la maison du docteur Grüber, à Bologne. Mais y est-elle vraiment en sécurité ?

Celle qui sentait venir l’orage est un roman  qui oscille entre policier, historique et scientifique. La morphopsychologie naissante y est mise en avant, tout en offrant surtout un personnage principal fort, prêt à se battre pour survivre, mais aussi pour comprendre ce qu’il s’est passé chez elle. Les personnages secondaires sont nombreux, et il est difficile de savoir à qui se fier dans ce monde de mensonge. Si le premier tiers est relativement calme, tout s’enchaîne ensuite très rapidement et Frida est souvent en danger… L’aventure n’est jamais loin !

Si j’ai encore une fois apprécié l’écriture d’Yves Grevet j’ai tout de même été moins emportée par cette histoire que par Méto ou U4… Celle qui sentait venir l’orage est un récit puissant, à la fois trop condensé pour qu’on s’attache aux personnages, et un peu trop long dans certains passages…

Syros, 2015 – 16€90 – disponible en epub 12,99€

nypensememepasN’y pense même pas
de Sarah Mlynowski

Un étrange phénomène secoue les élèves de seconde B du lycée Bloomberg. Suite à un vaccin ils se retrouvent à pouvoir entendre les pensées des autres. De tout ceux qui les entoure… Pas facile de contrôle ce que l’on pense, ce que l’on entend !

Vous pensez peut-être que c’est Olivia qui vous fait ce récit. […] Ce pourrait être n’importe lequel d’entre nous. Mais non. C’est nous tous. Nous vous racontons notre histoire tous ensemble. Nous ne pouvons pas faire autrement.
C’est le récit de notre étrange métamorphose.
Comment un groupe de je s’est transformé en nous.

Si ce récit n’est pas très original dans ces thèmes, notamment secondaires (adolescence et histoire d’amour), il propose tout de même une intrigue sympathique. Nous suivons une bande d’élèves de seconde, principalement quelques filles, et avec elles nous découvrons les avantages et les inconvénients d’écouter les pensées des autres. Le rapport aux adultes est aussi intéressant, mais parfois un peu caricatural. Les personnages sont intéressants, touchants et bien trouvés. Certains sont prévisibles, mais d’autres, comme Pi, ont attiré mon attention…

Une lecture légère et plaisante, mais la couverture n’est pas très attirante…

+ Le site de Sarah Mlynowski
+ Deux autres titres de l’auteur sur Délivrer des Livres :  2 filles + 3 garçons – les parents = 10 choses que nous n’aurions pas dû faire et Parle-moi, dans la même veine.

Albin Michel, Wiz, 2015. Traducteur : Claudine Richetin. 13,90€ – 9,49€ en epub

conversionConversion
de Katherine Howe

Katherine Howe s’est inspiré pour ce récit d’un fait réel, survenu dans un lycée américain. Coleen, Deena, Emma et Anjali, ses héroïnes, sont lycéennes. Un jour d’étranges symptômes touchent les élèves de l’école : convulsions, perte de cheveux, paralysie, toux… La panique gagne bientôt le lycée et la presse se jette sur l’affaire ! Commence alors un récit croisé, celui de Colleen d’un côté, et un autre, d’une autre époque, celui d’Ann Putman, au temps des sorcières de Salem…

Des récits croisés qui font froids dans le dos, et qui tiennent en haleine tout au long du récit. La partie qui se déroule en 1692 est particulièrement bien décrite, et totalement effrayante. Le récit moderne est plus basé sur les réactions des adultes et de la presse, et sur le vent de panique général. On ne peut qu’attendre le recoupement entre les deux histoires…

Salem, l’auteur connait bien, elle est historienne spécialiste de cette époque, mais aussi une descendante directe d’une des célèbres accusées du procès des sorcières de Salem ! Le côté historique est donc bien travaillé, totalement crédible, et cela rend l’ensemble encore plus glacial !

Conversion est un récit dont l’ambiance est d’abord très proche du roman d’horreur, avant de glisser peu à peu vers un roman psychologique bien mené, et étonnant !

Albin Michel, Wiz, 2015. Traducteur : Céline Alexandre. 18€, 12,99€ en epub.

Le trailer de Conversion :

♥ Dis-moi si tu souris #Roman Ado

Le récit de Parker, 16 ans, aveugle et orpheline. Un livre touchant mais pétillant !

dis-moi si tu sourisRoman pour adolescents

Dis-moi si tu souris

d’Eric Lindstrom

traduit par Anne Delcourt
Nathan, juin 2016
9782092563274, 16,95€
392 pages

Parker est aveugle depuis un accident de voiture. Son histoire est tragique, et la mort de son père ajoute au drame qui la touche. Pourtant Parker est une jeune fille volontaire, dynamique, qui compte bien dicter ses règles au petit monde qui l’entoure :

Les règles de Parker :
Règle n°1 : Ne jamais me faire de coups bas. Jamais. Encore moins en profitant de ma cécité. Encore moins en public.
Règle n°2 : Ne pas me toucher sans me l’avoir demandé ou, au moins, m’avoir avertie. Je ne le vois pas venir. Je serais toujours surprise et je risquerais de vous faire mal.
[…]
Règle n°4 : Ne pas m’aider tant que je ne le demande pas. Vous ne feriez que le gêner ou m’énerver.
Règle n°5 : Ne pas hausser le ton pour me parler. Je ne suis pas sourde. Vous seriez étonnés du nombre de fois où ça arrive. Si ça ne vous étonne pas, ça devrait.
[…]
Règle n°7 : Ne pas non plus parler à ma place. A personne, même pas à vous amis ni à vos enfants. Rappelez-vous que vous n’êtes pas responsables de moi.
Règle n°8 : Ne pas me traiter comme une gamine ou une demeurée. “Aveugle” ne veut pas dire “handicapé mental”. Pas la peine de me parler lentement ou avec des mots de deux syllabes. Faut-il vraiment que j’explique un truc pareil ?
[…]

Avec Parker, les choses sont claires, directes. Elle ne prend pas de gant pour dire ce qu’elle pense, ce qui lui vaut même une certaine réputation au lycée. Pourtant cette rentrée est particulière, et les choses ne vont pas se dérouler tout à fait comme prévu.

Elle change de binôme, de famille, de repères… mais elle reste tranchante ! Et surtout, pas question qu’elle arrête de courir, seule, tous les matins. Elle pourrait même rejoindre l’équipe du lycée ?

Dis-moi si tu souris est un roman qui permet de mettre en avant les ressentis d’une jeune aveugle, mais c’est surtout un vrai récit d’adolescence, avec histoires d’amour, d’amitié et de rancoeur. Un roman vif, qui permet un très beau moment de lecture, entre émotion et rire. Parker est l’héroïne parfaite, on s’attache, forcément…. et pourtant on a souvent envie de lui faire ouvrir les yeux (sans mauvais jeux de mots)! Le temps d’un roman, on partage ses baskets, grâce à la narration à la première personne, et on avance, les yeux mi-clos, dans son monde. On retient à grande peine ses larmes, mais on rit et on aime aussi avec elle. Au fil des pages on va la voir évoluer, se remettre en question, grandir et prendre conscience des autres.

Autour de Parker, de rares adultes, vraiment relégués dans un rôle très secondaire, mais d’autres adolescents. Ses meilleures amies, avec leurs propres histoires et défaut. Sa nouvelle binôme. Sa cousine, avec qui elle habite maintenant. Le charmant vendeur de chaussures qui se révèle être aussi un élève du lycée. Et puis Scott. Son ex meilleur ami, son pire ennemi…

Si le côté adolescent n’a rien de bien original, notre héroïne si particulière, avec sa volonté d’avancer dans la vie malgré sa cécité, rend Dis-moi si tu souris réellement à part, touchant, pétillant de vie ! A partager pour de jolis moments et une belle vision de ce handicap qu’est la cécité.

+ une bande annonce

+ Challenge YA#5