Samien : le voyage vers l’outremonde de Colin Thibert

Samien

Le voyage vers l’outremonde

de Colin Thibert

roman fantastique pour adolescent

Editions Thierry Magnier

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9782844208880, 432p.,  15,80€

Parution le 02/02/2011

Thèmes : Adolescence, amitié, amour, aventure, liberté, voyage, esclavage, Heroic Fantasy


Présentation de l’éditeur :

Dans ce monde-là, huit lunes scintillent la nuit à tour de rôle. Samien, petit paysan des Kraspills est maltraité par son maître, il fuit. Sous son bonnet rouge, niche Yonka l’araignée, ils communiquent par télépathie. Autoritaire, elle a de grandes ambitions pour Samien, tout d’abord partir vers Iskhion, capitale du monde du Sarancol, lieu de résidence du Sarchonte. Là, ils feront fortune et ensuite ils fileront vers l’Outremonde, au-delà des huit lunes. La route est longue, semée d’embûches, de traquenards, de brigands et de cohortes de pèlerins qui se dirigent pour célébrer le Walche.
Mais aussi d’animaux étranges : prapators, chenilles géantes… Kidnappé, asservi, en fuite, emprisonné, évadé, mousse sur des bateaux intersidéraux, Samien court d’aventure en aventure. Il découvre bien des mondes, les trafics humains, la traite des femmes indigos le révolte, et aussi bien sûr il découvre l’amour, l’amitié, la trahison… Inutile de prétendre réussir à résumer un roman aussi touffu qui évoque par son humour permanent le monde de Terry Pratchett.
Belle quête initiatique, matinée de considérations politiques (les opprimeurs et les opprimés existent partout, même dans l’Outremonde), ces considérations ajoutent un supplément d’âme à ce roman de fantasy dans la droite ligne de classiques du genre.

Mon avis :

400 pages qui passent comme de rien, pour un roman captivant!

Samien est un jeune garçon, pas aidé par la vie, qui fuit à travers les montagnes d’un monde bien différent du notre. Première rencontre, premier ami, Yonka, une araignée qui malgré son aspect d’arachnides dont je me serais bien passée est rapidement devenue mon personnage favoris. Plus que Samien, car beaucoup plus intelligente selon moi, fine, et elle permet des situations cocasses qui m’ont fait sourire! L’aventure est le maître mot de ce roman dynamique qui ne s’arrête pas une seconde.

Tout au long de ce roman les situations d’aventures se succèdent, à un rythme impressionnant. Trop pour que je le raconte, mais juste assez pour que ce roman soit lu très vite, sans pause ou presque, pour connaître enfin le dénouement du livre. J’ai apprécié que l’auteur ne fasse pas traîner en 4 ou 5 tomes son histoire, mais enchaîne les évènements et les situations de tout type. Sauf que du coup on ressort du livre avec quelques questions sur ce monde,
ces mondes même, l’Outremonde et tout ce qu’il y autour ! Samien découvre le monde, mais pas vraiment en profondeur et j’aurais tellement en savoir un peu plus, m’imaginer un peu mieux chaque détails de l’histoire.

Un passage, trop court, nous parle de l’esclavage sexuel de tout un peuple, un peuple totalement fantastique et qui m’intéresse beaucoup mais qu’on ne fait que survoler!

Bref vous allez croire que je ne sais pas ce que je veux, je râle toujours que les séries mettent trop longtemps à démarrer, qu’on aurait pu faire l’économie d’un tome pour rentrer dans l’intrigue, et là c’est tout le contraire, il m’aurait fallu 2 tomes, voire plus, pour avoir le temps de vraiment me plonger dans ce monde, pour en connaître tous les détails, tous les secrets…

Un très bon roman initiatique, fantastique à souhait, avec des personnages originaux, mené tambour
battant!

Je vous parlerai à l’occasion du recueil de nouvelles du même auteur : Le bâtard de l’espace, plus science fiction

pure.

Marina de Carlos Ruiz Zafon

 Marina

de Carlos Ruiz Zafon

 Editions Robert Laffont / Pocket Jeunesse

978-2-221-11652-4 / 978-2-266-21302-8

19€, 300 pages, 20 janvier 2011

 

Thèmes : Barcelone, Années 80, Adolescence, Mystère, Amour

 

Présentation de l’éditeur : 

“Oscar, 15 ans, vit dans un pensionnat de Barcelone.
Il sort souvent en cachette pour aller se promener. Un jour, il pénètre dans une maison qui lui semble abandonnée et rencontre la jolie Marina. Ils deviennent amis. Désormais, tous les après-midi et le week-end, Oscar s’évade pour la rejoindre.Ensemble, ils commencent à suivre une vieille femme entièrement vêtue de noir. Sans le savoir, cette dernière les mène dans un repaire étrange, truffé de marionnettes mutilées. Ils retrouvent alors la trace d’un couple légendaire, rencontrent un médecin, un policier à la retraite, un savant fou… Les voilà lancés dans une aventure inoubliable, qui sera également celle de leur premier amour.”

 

Mon avis :

Ce livre a plus de 10 ans, pourtant comme il se passe dans les années 80 il n’a pas pris une ride! L’univers peut paraître désuet, et c’est je pense un écueil que les lecteurs jeunesses auront à passer, mais les adultes trouveront dans ce roman de quoi vivre une parenthèse hors du temps et de la réalité. Sans être totalement fantastique, ce roman, qui retrace le parcours de deux adolescents, s’avère empli de mystère, de créations terrifiantes…Un peu de fantastique donc, un peu de thriller aussi, de l’aventure pas mal, de l’amour beaucoup… Un roman multi-thématique, mais qui réussi sur tous les tableaux !

Le papillon noir entraînera Marina et Oscar dans des aventures incroyables, à tel point que je me suis demandé à la fin si tout cela n’était pas qu’un rêve d’enfant en mal d’écriture… non?
Ce roman est noir par son ambiance, triste par ses thèmes, oppressant par ses décors, mais la plume de l’auteur rend le tout très humain, un condensé de sentiments poignants!

Venons en maintenant au point sensible qui m’a laissé perplexe à la fin de ma lecture… Oh j’ai adoré ce livre, je suis entrée pleinement dans l’histoire, et je n’ai vraiment rien à redire. Non, ce qui me pose problème c’est la parution simultanée de ce roman en jeunesse. Pour adulte, aucun doute, un très bon livre, à lire. Mais pour adolescent, je ne suis pas aussi sûre. Déjà pas à des collégiens (quoique de bons lecteurs de 3ème…) plutôt à des lycéens, et dans ce cas ont ils besoin d’une édition jeunesse ? Je reste donc dubitative sur cette double sortie éditoriale. Les éditeurs sont coutumiers du fait, et j’ai vraiment lu ce livre avec un regard d’adulte sur un livre que j’ai jugé pour adulte.
Peut être aurais-je eu un regard différent si j’avais lu la version jeunesse et pour mon travail… J’ai hâte d’avoir des retours de jeunes… et moins jeunes ;)

La couverture jeunesse >

 

Maintenant, c’est ma vie de Meg Rosoff + film

 Roman adolescent

Maintenant, c’est ma vie

de Meg Rosoff

Titre original : How I live now

Albin Michel Wiz / Le livre de poche jeunesse
2-226-17006-5 / 978-2-01-322734-6
14€ / 5,50€

Thèmes : Adolescence, Amour, Angleterre, Anorexie, Guerre

 

” Tout a changé l’été où je suis partie en Angleterre passer quelque temps chez mes cousins. Un peu à cause de la guerre, qui a chamboulé pas mal de choses, évidemment, sauf que de toute façon, avant la guerre je ne me rappelle presque rien – pas de quoi écrire un livre, contrairement à ce qui va suivre. Non, si les choses ont changé c’est surtout à cause d’Edmond. Voilà ce qui s’est passé… “

 

Prix Luths (Allemagne), Prix Michael L. Printz (Etats-Unis) et Prix du Guardian (Angleterre)

Mon avis :

Ce roman lu à sa sortie en 2006 m’avait littéralement enchanté! L’occasion d’une Lecture Commune avec Liyah m’a permis de le relire, et ce livre reste un coup de coeur. Pourtant mon avis sera court, je suis pressée par le temps, et j’ai toujours du mal à parler des livres que je relis, c’est moins spontané…

 Une intrigue passionnante, entraînante, loin de la simple histoire d’amour, et du mystère, beaucoup, c’est ce qui m’a charmé dans ce roman. Daisy est une adolescente anorexique, envoyée de force en Angleterre, chez des cousins qu’elle ne connaît pas. Pourtant alors que la guerre se déclenche et que tous les éléments sont réunis pour lui faire vivre un enfer, l’amour est omniprésent dans ce livre. L’amour c’est ce qui rend Daisy vivante, la responsabilité c’est ce qui lui donne envie de vivre.

Les ellipses et l’intemporalité permettent à chacun d’y voir ce qu’il veut, d’interpréter le livre à sa manière. Les personnages sont mystérieux, ils créent un monde en marge de la guerre, sans que celle ci soit occultée ou diminuée. La petite Piper, amoureuse de la nature est un des personnages dont je me souvenais bien de ma première lecture…

Et malgré cette magie des personnages, le roman est très réaliste, saisissant et émouvant. A recommander sans modération !

Meg Rosoff nous entraîne dans ce récit avec brio, et m’a donné envie de lire ses livres suivants, et de parcourir régulièrement son blog.

L’avis très mitigé de Karine:) pour nuancer mon propos, puisque quand j’aime je ne sais pas dire le négatif :) ainsi que les avis de Tiphanya et Mélanie.

Extraits :

“Elle m’a demandé ce qu’on allait devenir et je lui ai dit que je n’en savais vraiment rien mais qu’il ne pouvait rien nous arriver tant qu’on était ensemble. Je lui ai demandé Tu sais ce que ça veut dire, invincible ? Elle a fait oui de la tête vu qu’à neuf ans elle a sans doute lu plus de livres que la plupart des gens durant leur vie entière. Alors j’ai ajouté Eh bien, tant qu’on reste ensemble, on est invincibles.”

Film :
adapté au cinéma en mars 2014 How I Live Now
Une adaptation américaine de Kevin Mac Donald. Avec Saoirse RONAN, George MAC KAY, Tom HOLLAND, Harley BIRD et Anna CHANCELLOR.
Sortie le 12 mars 2014. Drame / Aventure 1H46

  • Synopsis :Daisy, jeune New-Yorkaise de 15 ans passe pour la 1ère fois ses vacances chez ses cousins dans la campagne anglaise. Rires, jeux, premiers émois,ces vacances se révèlent idylliques. Une parenthèse enchantée qui va brutalement exploser quand éclate sur cette lande de rêve la troisième Guerre Mondiale…

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Tout près, le bout du monde de Maud Lethielleux

tout près, le bout du mondeTout près, le bout du monde

de  Maud Lethielleux

Roman adolescent / adulte

Flammarion (Tribal), – 17/11/2010
508 p., 10,00 €
ISBN
978-2-08-124850-2

Thèmes : Adolescence, Famille d’accueil, Reconstruction, Écriture

Avis

Attention coup de coeur !

J’avais aimé Dis oui Ninon, et je vous en ai parlé, mais ce livre est encore au dessus selon moi !coeur.gif Comme toujours ce n’est que mon avis , je suis sensible, et j’aime les livres qui le sont aussi. Comment un livre peut-il être sensible? En mettant en scène des personnages attachants, avec sensibilité à fleur de peau, sans pour autant tomber dans le pathos… Dans ce roman nous suivons Malo, 10 ans, Jul. et Solam 17 ans environ, 3 adolescents ou presque. Ils sont aussi différents que peuvent l’être un jeune garçon de 10 ans à l’autorité parentale extravagante, une jeune fille qui a vécu dans la rue avant de se retrouver à l’hôpital couverte de bleue, et un ado rebelle. Pourtant ils vont se reconstruire côte à côte dans la maison campagnarde de Marlène, “le bout du monde”. Marlène c’est un p’ti bout de femme qui semble bien différente des familles d’accueil habituelles. Elle les accueille avec deux projets : rénover la grange, et écrire, 1 page chaque jour.

Tous les 3 font plus ou moins facilement se plier à ce journal intime, chacun à sa façon.

Pour Malo, c’est un reflet de ce qui se passe autour de lui, avec ses hésitations :

” Moi j’aime bien l’idée du journal.
Il paraît que personne ne lira ce que j’écris alors je peux tout dire, c’est pratique, j’aime bien tout dire quand personne ne peut l’entendre.[…] Je sais pas si je peux parler de Jul et de Solam. Je sais pas si je dois expliquer pourquoi je suis là, toute façon, je suis pas sûr et certain de savoir.”

Jul. écrit d’elle même de toute façon, sous forme de lettre, à celui qu’elle aime :

“Ley.
Je vais partir cette nuit, je ne sais pas où exactement. La seule chose dont je suis sûre  c’est que tu n’auras pas mon adresse. Ils m’ont fait promettre de ne pas te chercher, ni de t’écrire, j’ai dit oui pour avoir la pais mais tu t’en doutes, je n’en pense pas un mot. […]
La ferme, je l’imaginais pleine de monde, une sorte de communauté avec des jeunes qui se passent les pelles à la chaîne. […] Je n’imaginais pas du tout ici ainsi. C’est calme et désert, je regarde par la fenêtre de ma petite chambre et je ne vois que des champs nus, des étendues immenses aux dégradés de vert.”

Quand à Solam, ce n’est pas pour rien un adolescent rebelle, blessé, et son écriture le montre clairement :

” […]Vieille meuf tu fais pitié à voir. T’es misérable dans ton pull de vioque, t’es moche à crever. Tu t’en fous des fautes d’orthographe ? Tu vas être gâtée, grognasse, fallait pas me la faire anti scolaire. Comment tu vas regretter ta décision ! […] Tu veux me connaître, eh ben tu vas me connaître ! Tes champs de bouseux, je vais te les labourer avec les dents tellement j’ai la haine.”

Et c’est la force de Tout près, le bout du monde, puisque que toute l’histoire ne va se dérouler sous nos yeux que grâce à ces trois témoignages de la vie quotidienne. Typo différentes pour chacun, mais aussi écritures différentes, mais qui racontent la même histoire, celle de leur vie, au quotidien ou presque, avec leurs secrets, leurs interrogations, leurs façons d’avancer et de se lier les uns aux autres. Ce sont les omissions qui font de ce livre une histoire aussi prenante,
car on ne découvre que ce que veulent bien nous en dire les personnages !

Ces trois destins liés (et un quatrième sous-jacent) forment un ensemble atypique mais poignant, qui évolue vite mais souvent de façon inattendue… et quelle fin ! Je ne peux vous en dire plus sur ce que j’ai aimé sans vous gâcher le plaisir de la découverte!

Pour ceux qui ont encore besoin d’être convaincu par Tout près, le bout du monde :

– Une histoire prenante

– On aimerait les suivre, les accompagner, les aider

– Ça donne envie d’écrire!

– Un petit prix pour un livre grand format, à la couverture et à l’écriture qui plairont à mon avis tout à fait aux adultes – mais aussi aux adolescents bien sûr –