L’oiseau captif de Jasmine Darznik

Un récit émouvant et juste qui rend hommage à la merveilleuse Forrough Farrokhzad

l'oiseau captif

Roman pour adultes, littérature étrangère

L’oiseau captif

de Jasmine Darznik

 

 

Editions Stéphane Marsan, octobre 2018,

394 pages, 20 euros

 

Thèmes: poésie, Iran, féminisme, biographie romancée

 

 

Présentation de l’éditeur:

«Souviens-toi du vol, car l’oiseau est mortel.»

Forough Farrokhzad (1935-1967)

 

Forough Farrokhzad a grandi à Téhéran dans les années 1930. Dans la maison règne une discipline de fer, et les filles n’apprennent qu’une chose: l’obéissance. Très tôt, pourtant, Forough manifeste un vif intérêt pour la poésie persane et commence à écrire. À seize ans, elle épouse Parviz, sur décision de son père qui tient à éviter un scandale. Mais cet homme n’est pas exactement celui qu’elle imaginait. Pour se soustraire à ce mariage étouffant, elle s’évade et reprend la plume. Entre ses vers se devine une femme qui ne fait pas semblant de vivre. Une femme qui révolutionnera la scène littéraire iranienne et ne reculera devant rien pour célébrer la beauté du désir au féminin.

Le portrait inspirant et provocant d’une femme courageuse qui fut la figure de proue du féminisme en Iran.

 

 

L’auteur nous offre ici un magnifique hommage à Forough Farrokhzad, poétesse iranienne et femme moderne éprise de liberté. Jasmine Darznik décrit avec justesse et pudeur les élans passionnels mais aussi la souffrance de cette jeune femme dont la vie a été brisée. Au détour des pages, on ressent la chaleur étouffante des jours d’été mais aussi la fraîcheur et les fragrances enivrantes du jardin. D’ailleurs, ce lieu paradisiaque aura beaucoup d’importance dans ses souvenirs de jeune fille. Forrough se souviendra longtemps de sa mère au jardin, les seuls moments où cette dernière semblait heureuse.

 

On ne peut s’empêcher de trembler pour la jeune poétesse et même si l’on connaît son funeste destin, on espère qu’elle sera heureuse au moins à un moment de sa vie. Mais sa fin tragique nous ramène à la dure réalité: celle d’un pays où les femmes sont séquestrées dans leur esprit et dans leur corps. Un lieu aride, vide de passion où on leur inculque que leur vie ne leur appartient pas, qu’il faut obéir et surtout se taire.

 

Je salue le courage et la rage de vivre de cette jeune femme qui avait pour unique but de partager son amour de la poésie. J’ai été très touchée par l’histoire de Forrough et la plume de l’auteur n’y est pas étrangère. Quelle beauté, quelle sensibilité, quelle finesse, quelle fluidité dans les mots…

 

Avec beaucoup de tendresse et de candeur, Jasmine Darznik décrit avec exactitude les émotions de l’enfance dans la Téhéran d’antan, cité aux milles couleurs et odeurs en perpétuel mouvement.

 

Émouvant et sublime!

 

~Melissande~

 

+ Ce court roman intense sur le droit des femmes en Iran présenté par Hérisson: “La muette” de Chahdortt Djavann

+ Une BD plus légère sur la vie d’une famille de femmes en Iran présentée par Nathalie: Broderies de Marjane Satrapi

+ L’avis de  Jérome Cayla  (Les chroniques de Goliath) sur “L’oiseau captif” de Jasmine Darznik

Apollinaire. Portrait d’un poète entre deux rives de Philippe Bonnet

Un ouvrage riche pour un personnage exceptionnel !

Biographie

Apollinaire. Portrait d’un poète entre deux rives
de Philippe Bonnet

Les éditions bleu et jaune,
mai 2018, 18 euros.

 

***
Thèmes: poésie, biographie, art.
***

 

Présentation de l’éditeur: «Apollinaire est un Parisien d’adoption dans son acception la plus absolue. Ici tout l’enchante, même s’il dit bouder la tour Eiffel. […] Il aime les bouquinistes qu’il découvre dès son arrivée, les bibliothèques, les églises, les restaurants, les virées entre copains. Il peut marcher d’Auteuil à Montmartre en faisant un crochet par Saint-Germain et terminer son périple à Saint-Lazare avant de sauter dans le train de Chatou où réside sa mère. […] Il chérit le Paris ancien et s’épanouit aussi dans ces quartiers encore neufs qui vont de Montparnasse à Denfert-Rochereau. Pour ce féru d’art et de modernité, Paris est définitivement the place to be

[…] Philippe Bonnet, un incontestable passionné du grand poète, rend hommage à Guillaume Apollinaire, à l’occasion des cent ans de sa disparition, en mettant en lumière l’une des périodes les plus marquantes et les plus prolifiques de sa vie : celle qui le lie à Paris.»

 

Il s’agit d’une biographie complète et très instructive nourrie des espoirs mais également des déconvenues d’un grand homme que j’apprécie beaucoup. Le poète est toujours une personnalité à part, généralement incomprise voire mal-aimée; dont le génie ne parvient à toucher que quelques élus. Mais Guillaume Apollinaire, lui, a réussi à s’entourer d’amis fidèles et s’il a été malheureux en amour, jamais il n’a manqué de soutien de la part de ses proches.

Philippe Bonnet nous livre ici un portrait juste d’Apollinaire: son grand amour pour Paris, ses activités d’homme de lettres moderne. D’ailleurs, on ignore souvent qu’il a été tour à tour à divers moments de sa vie critique d’art, journaliste et même directeur de revue. De plus, l’ouvrage est ponctué d’anecdotes et de citations ce qui le rend plus accessible et attractif.

J’ignorais pas mal de choses à propos de la vie de ce célèbre poète et je suis très heureuse d’avoir pu en apprendre davantage grâce au travail de Philippe Bonnet. J’ajouterai que l’objet-livre est original, sobre et soigné.

 

~Melissande~

 

+ le site de l’éditeur 

+ L’avis de François Cardinali (Le dit des mots)

+ L’avis de la revue culturelle Les soirées de Paris

Kiki de Montparnasse – Roman graphique

Kiki

Kiki de Montparnasse par Man Ray

Kiki de Montparnasse ♥

Catel & Bocquet

Coll. écritures

Casterman (2007)

Oo oOo oO

De cette femme, Alice Prin dite “Kiki“, je ne savais qu’une chose : qu’elle avait été la muse du photographe Man Ray et je connaissais surtout cette célèbre photographie “le violon d’Ingres” (1924) où l’on voit Kiki, de dos, à qui l’on a ajouté les ouïes d’un violon (voir photo, l’original est visible à Beaubourg).

Célébrée Reine de Montparnasse, elle n’a pas été que modèle, même si elle a inspiré, en plus de Man Ray, de nombreux peintres tels que Amedeo Modigliani, Chaïm Soutine ou encore Foujita. Cette femme a été tour à tour modèle, chanteuse, actrice, danseuse, peintre et amoureuse.

Cette biographie, un pavé de près de 400 pages se lit très facilement. La bd elle-même fait 336 pages, puis il y a une bio chronologique et enfin 25 pages de notices biographiques présentant les personnes les plus importantes dans l’histoire de cette femme.

Kiki était une femme libre, qui faisait ce qui lui plaisait (voir la scène avec Fujita, très drôle !) et n’avait pas sa langue dans sa poche. Comme pas mal de femmes aujourd’hui me direz-vous, certes, mais sa vie à elle a démarré en 1901 et c’était sûrement beaucoup moins facile qu’aujourd’hui (en France j’entends) à cette époque là.

Pour écrire cette présentation, je feuilletais la bd pour retrouver certaines infos, et, de fil en aiguille, je l’ai relu ! C’est vous dire si elle m’a plu.

O ooOoo O
  • 2008 : Prix de public Essentiel à Angoulême
  • 2007 : Grand prix RTL
  • 2007 : Prix mille pages
  • 2007 : Prix du meilleur album des Lyons de la BD

Ooo O ooO

Un site qui montre de nombreuses photos et peintures représentant Kiki.

Alice PRIN alias Kiki 1901-1953

Des mêmes auteurs, nous vous avons déjà présenté le magnifique “Joséphine Baker

Dans cette belle collection “écritures” j’ai aussi lu “Blankets” et “Habibi” de Craig Thompson, ainsi que le terrible “Soupe froide” de Charles Masson que j’ai lu mais pas présenté. Mo’ du Bar à BD en parle très bien.

Le site de l’illustratrice Catel où vous pourrez voir d’autres illustrations.

Celui de José-Louis Bocquet (pas mis à jour depuis juin 2015 ?)

Chez l’éditeur, Casterman, vous pourrez feuilleter les premières pages.

Kiki

Cette semaine nous sommes reçus par Noukette 

Joséphine Baker

Joséphine  Joséphine Baker ♥ ♥ ♥

 José-Louis Bocquet & Catel

Casterman (2016)

* * * * *

J’adore cette couverture !!

* * * * *

Ce roman graphique raconte, comme son nom l’indique, la vie trépidante de Joséphine Baker. Un pavé de presque 600 pages, ça peut faire peur, mais ça se lit pourtant d’une traite ou presque ! (Oui, il faut bien aller bosser de temps en temps…)

La partie “bande dessinée” fait 460 pages. Elle est suivie d’une chronologie d’une vingtaine de pages (les grands moments, année après année, de la vie de Joséphine). Le tout assez détaillé et accompagné de belles illustrations.

Chronologie elle-même suivie de notices bibliographiques présentant chaque personnage -principal ou secondaire- ayant croisé la vie de Joséphine. On y trouve ainsi le musicien de jazz Sidney Bechet, la chanteuse Mistinguett, le romancier Georges Simenon qui sera un temps son amant, Colette qui aurait présenté Georges à Joséphine, l’architecte suisse Le Corbusier, l’acteur Jean Gabin avec qui elle jouera dans “Zouzou” (1934), le Général de Gaulle, Grace Kelly, Martin Luther King, Brigitte Bardot, Fidel Castro ou encore Jean-Claude Brialy ! Et tant d’autres, je n’ai pas cité tout le monde.

Un joli texte d’un de ses fils, Jean-Claude Bouillon-Baker (où il parle de la tribu Arc-en-ciel) puis deux pages de bibliographie et filmographie clôturent cet ouvrage.

* * * * *

Joséphine* * * * *

Joséphine

Joséphine Baker est une femme que j’admire depuis longtemps. Non seulement parce qu’elle représentait à mes yeux la liberté, une femme qui chantait, dansait, aimait qui elle voulait, voyageait, faisait ce qui lui plaisait, mais également parce qu’elle a réalisé un de mes rêves d’enfant : adopter plein d’enfants différents, la tribu arc-en-ciel. Une femme qui s’est aussi et surtout battue pour l’égalité et la liberté de tous.

Ce roman graphique très plaisant est un bel hommage et un très bon moment de lecture. Les illustrations sont vives et gaies malgré le noir & blanc, on a l’impression de voir les gens danser…

N’hésitez pas, c’est superbe !

 

  • 2017 : Prix Atomium-Cognito de la meilleure BD historique
  • 2016 : Nominations aux prix Landerneau 2016 et FNAC 2017.

 

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Le blog de l’illustratrice Catel où vous pourrez voir d’autres illustrations.

Celui de José-Louis Bocquet (pas mis à jour depuis juin 2015 ?)

Chez l’éditeur, Casterman, vous pourrez feuilleter les premières pages.

Un autre avis par ici : Suspends ton vol

La bd de la semaineCette fois-ci, c’est chez Stephie

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